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EAN : 9782246863076
496 pages
Grasset (02/01/2019)
2.58/5   18 notes
Résumé :
Peintre dédié à la peinture figurative à l’huile, Alain rejette les diktats de l’époque. Isolé par son approche artistique et dans son atelier au cœur de la forêt, il rejoint chaque semaine à Paris sa maîtresse Lukardis et un groupe de noctambules chics. Quand surgit dans sa vie Poppée, une jeune israélienne dont l’ambition professionnelle n’a d’égal que la détermination amoureuse, sa vie bascule.
Mais quand Poppée se trouve enceinte d’une enfant dont Alain p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
"Occident" de Simon Liberati est un roman qui explore le thème, une fois n'est pas coutume chez l'auteur, de la figure de l'Artiste, vieux, fatigué et désabusé sur son art qui est incapable d'aimer ni d'être aimé. À travers une écriture ciselée, l'auteur plonge le lecteur dans un tourbillon de fêtes, d'excès grandiose et de lendemain glauque « très petit », tout en offrant un regard profond sur la petitesse de ce héros moderne – L'ARTISTE : son égoïsme, ses fragilités latentes, ses frustrations et autres désirs inassouvis.
L'histoire est narrée par Alain, un peintre dédié à la peinture figurative à l'huile – qui est assez connu pour vivre de sa peinture et qui va atteindre l'apogée de son succès à un âge relativement avancée – toute ressemblance avec l'auteur ne semble pas fortuite.
L'un des points forts du roman est sans aucun doute la prose captivante de l'auteur. Liberati utilise une langue riche et poétique qui crée une atmosphère enivrante et immersive. Sa capacité à décrire les lieux, les personnages et les émotions permet au lecteur de ressentir la déchéance morale de son héros – qui parvient quand même à être aimé, plus parce qu'il se dérobe à tout sentiment, plutôt qu'être réellement « aimable » comme tout bon « être masculin toxique » et qui bénéficie grandement de son « statut ».
L'un des aspects les plus intéressants du livre est la façon dont l'auteur dépeint les conséquences de la recherche du bonheur facile au sein d'une société en apparence libérée, mais en réalité, enfermée dans ses propres conventions et faux-semblants.
Liberati aborde des thèmes profonds tels que l'identité, la quête de sens, la vanité et la superficialité.
Toujours la quête de la pureté.
Toujours les mains sales des parvenus du cool qui salissent tout ce qu'elles touchent.
Les lecteurs de Liberati ne seront pas dépaysés.
Cependant, malgré les qualités indéniables de "Occident", certains lecteurs pourraient trouver que le récit est parfois un peu décousu, en raison des nombreux sauts temporels et des changements de perspective ; et certaines scènes de débauche et de dépravation dérangeantes. Autant la première partie du roman m'a fait penser aux pérégrinations du héros, peintre également, de la Carte et le Territoire de Houellebecq – en version « glamour » dans le Paris des marchands d'art sans scrupule et m'a convaincu.
Autant la deuxième partie du roman est plus « hallucinée » qu'hallucinante , et je me suis un peu perdue dans les délires mystico-érotique du personnage féminin (forcément très jeune pour coller à l'esthétique décadente, Balthusienne, néo-gothique cher à l'auteur) – c'est volontairement « dur » à saisir, volontairement hermétique, car très auto-référencées, gorgées de citations, et d'une sous-culture très « Lucifer c'est cool » des années Rosemary's baby, et de mise en abime stylistique labyrinthique – n'est pas Lautréamont qui veut – sans qu'on y croit vraiment.
Le rythme est mal géré, mais c'est la signature de l'auteur – qui personnellement, me plaît.
En conclusion, "Occident" est un roman beau formellement, dérangeant dans son entreprise de démystification de la figure de l'artiste – LE tropisme de l'auteur. Avec sa prose lyrique et ses personnages intrigants, manquant parfois de profondeur, Simon Liberati offre un portrait au vitriol d'une certaine intelligentsia intellectuello-mondaine française, de son mauvais goût, et de son opportunisme latent.
Toujours courageux, l'auteur assume sa réaction – et démontre sa thèse en alignant les belles phrases, même si comme toujours chez lui, l'intrigue a de la peine à passionner – mais comme c'est délibéré, ça reste une oeuvre collage, clash, très « Burrough rencontre le Parnasse ».
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Simon Libérati emporte le lecteur dans le sillage d'Alain, un peintre pas maudit mais presque, riche de temps en temps, égoïste, cocaïnomane, vaguement alcoolique qui entretient deux liaisons, devient père sans être certain d'être le géniteur, bref un long roman fantaisiste, parfois ennuyeux.
J'ai souri à ces diners de collectionneurs, de gens branchés qui peuvent exposer ou bannir un artiste. J'ai aimé les affres de la création lorsqu'Alain se réfugie dans sa maison de campagne et qu'il devient inspiré, exalté ou au contraire dans l'incapacité de peindre.
Son rapport à la paternité subie (la mère est manipulatrice et déjà mariée), à l'enfant qui grandit est délicat malgré l'indifférence dont il se pare.
Ses déconvenues et mésaventures le conduiront en Andalousie aux côtés d'une jeune femme à la santé mentale défaillante, Emina. L'art et l'amour vont-ils assagir et réconcilier Alain avec la création et surtout lui-même ?
Au début, Je n'ai ni aimé, ni détesté et j'ai continué cette lecture me laissant bercer par les fantaisies d'Alain.
Et puis, je me suis définitivement perdue dans les délires d'Emina où j'ai écarquillé les yeux ébahie d'incompréhension :
Je cite « …une contraction intime exterminatrice manqua d'expulser hors du ventre de la jeune fille toute une guirlande de parasites, de présences oubliées dont un Polichinelle préorgasmique, combinard, ridicule, désoeuvré, réduit à la taille d'un foetus de poule nageant dans la glaire …».
Bref, un avis très mitigé et pourtant j'étais impatience de découvrir cet auteur qui m'intriguait.
Ce texte n'était pas pour moi.
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Alain est peintre. Un cliché d'artiste, drogué, coureur et alcoolique. Il rencontre Poppée (ce prénom !), une femme apparemment manipulatrice qui tombe enceinte dès la première fois où ils font l'amour.

Convaincu de devoir échapper à l'emprise de cette femme destructrice, Alain part en Espagne sur les traces d'une adolescente, Emina (ces prénoms décidément !), une sorte de fantasme mais psychologiquement perturbée.

Vous êtes perdus dans mon résumé ? Pas étonnant, je me suis moi-même perdue dans ce livre.

Absolument pas familière de l'univers de Simon Liberati, je suis passée totalement à côté de toutes les clés de ce roman.

La première partie m'a semblé très longue et répétitive, les atermoiements d'Alain, ses rencontres avec ses maîtresses, Poppée donc et Lukardis (définitivement je ne me remets pas du choix des prénoms ! La fille de Poppée et d'Alain s'appelle Galatée pour en finir avec ce sujet. Certainement plein de symboles à y voir), ses soirées avec ses amis, ses élans créatifs... tout cela ne fait que revenir durant 230 pages.

La seconde partie. Comment dire. Nous l'entamons au coeur des pensées déstructurées d'Emina. Un délire qui m'a définitivement perdue. J'avoue avoir sauté des pages. Pour finir par tout simplement abandonner la lecture, chose extrêmement rare pour moi.

À côté de cela, le style est vif, tranchant, parfois poétique. Mais j'ai aussi besoin d'une histoire construite pour y adhérer.

Un livre qui n'était visiblement pas fait pour moi et peut-être pas le meilleur choix pour découvrir Simon Liberati.
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J'avais été transportée par « Les Rameaux noirs » de cet auteur particulier qui nous propose cette fois un roman noir sur la passion, les relations troubles que peuvent entretenir deux personnes et la peinture que l'on pourrait qualifiée de classique.

Alain le Roy est peintre et sa rencontre avec Poppée va transcender son inspiration, elle lui ouvre la porte du marché de l'art tout en entamant une liaison avec lui. Cette femme puissante va avoir une emprise indéniable sur le peintre, entre jeux sentimentaux et sexuels, la femme fatale excelle dans toute sa splendeur.
Le personnage principal va finir par s'émanciper de cette liaison dangereuse pour vivre une idylle avec une jeune femme, à l'opposé de Poppée. Cette femme-enfant vit en Andalousie et est souvent poussée par ses pulsions de folie, à la limite de la schizophrénie. Alors qu'Alain reprend son destin en main, il plonge dans cette histoire d'amour qui ne le laissera pas indemne.
Enfin, l'auteur évoque un troisième thème dans ce récit, celui de l'Occident lié à l'actualité culturelle. Celle d'un art et d'un processus artistique qui n'existent plus dans la contemporanéité. Alain a le sentiment d'être enfermé dans un carcan mais au fil du roman il va s'extraire de ces diktats qui l'étouffent. C'est aussi l'histoire d'une renaissance par la liberté d'exister et de créer.

L'écriture de Simon Liberati n'est pas facile, j'ai parfois eu le sentiment que je pouvais décrocher mais sa plume m'a rattrapée, et je suis toujours enchantée par ses réflexions passionnantes qui nous parlent simplement de la vie.
C'est un livre avec lequel il faut prendre son temps, se laisser happer par la fiction qui m'a souvent fait penser à un récit autobiographique notamment par l'usage de la première personne du singulier « je ». En effet, l'auteur avant d'écrire était peintre et c'est bien de cela que parle le livre la peinture et le complexe processus de création d'un peintre.
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Les amateurs de romans à clef trouveront leur compte dans ce livre virtuose. En revanche, j'ai trouvé gênantes les constantes allusions autobiographiques.
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critiques presse (3)
LaPresse
26 juin 2019
Constamment entre deux pôles, ce peintre déchu est une version familière, déjà vue, de cette élite artistique qui a connu son apogée et se retrouve désormais condamnée, au tournant de sa vie, à errer en cherchant sa raison d'être. Un peu comme l'Occident, en fin de compte.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeSoir
11 mars 2019
Avec Occident, Simon Liberati livre un roman baroque, foisonnant et envoûtant.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeFigaro
24 janvier 2019
Situé dans le milieu de l'art, le dixième livre de Simon Liberati évoque une quête spirituelle sans issue.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le travail du blanc m'a toujours plu. Voilà un exercice de peinture pure des plus exigeants. Le jeu des ombres résume toute l'histoire de l'art. Des draps grecs jusqu'aux abstraits, voire à certaines matières conceptuelles; J'y vois aussi l'histoire de mes nuits, de mes souffrances, de mes plaisirs.
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Un portrait c’est mille expressions du même visage surimpressionnées, des gestes oubliés, des glissements fugitifs, des repentirs presque aussi nombreux que les variations de l’être vivant qu’il incarne .Mais le motif laineux d’un tapis où les broderies d’or d’un tissu ancien peuvent à force de travail prendre la même patine en peinture que dans la réalité.
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J'ai bon coeur, mon égoÏsme me rend insupportable la souffrance des autres...
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La paternité est un exercice reposant que la rivalité n’aiguise pas, du moins chez ceux qui ont d’autres terrains où exercer leur volonté de puissance.
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Le style de vie m'a toujours paru plus déterminant que les opinions.
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Vidéo de Simon Liberati
Extrait du livre audio « Performance » de Simon Liberati lu par l'auteur. Parution numérique 23 août 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/performance-9791035413491/
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