Lorsque je serai nue …
Lorsque je serai nue dans le poème
Il vous semblera peut-être
Qu’une ombre aura tatoué mes rides
N’y touchez pas Elle vous mordrait
Mettez-vous à chanter un lieder
Un psaume une complainte
Ôtez à votre tour un à un vos vêtements
Puis couchez-moi dans le terreau de vos prières
Dans le dedans
Tout le dehors désarmé incertain
Les pas sans lendemain
Les blessures sans cicatrice
Et malgré l'encombrement des heures
Ce vide qui appelle une métamorphose
Comme unne barque qui hèle son rivage
Et sur la rive son arbre
Où le ciel inversé envisage de vivre
LES PIERRES ET LES MOTS
Les pierres et les mots remplissent notre vie
Les unes pour la fermer les autres pour l’ouvrir
Nous les semons devant nous
Sans pouvoir contre le chagrin et la nuit
Parfois certains d’entre eux
Soulèvent notre montagne intérieure
Remuent notre pauvre syllabaire
Où les mots défaits se recomposent
Où les pierres affligées se changent en sable
Où le vent malgré sa surdité
Ranime quelquefois un semblant de poésie