Comment m'est venue ma philosophie de la vie

Recueil de 4 nouvelles, les sujets sont variés et de thème vraiment différents.
Ma préférée est la 1ere "Comment m'est venue ma philosophie de vie". La narratrice est envahie de cafards dans son logement. Tour à tour furieuse, désemparée ou exaspérée, elle livre un combat acharné contre ces petites bestioles que rien ne semble faire disparaître. J'avoue que moi-même étant phobique des cafards , j'ai été partagé par le dégoût ou sourire.Plus symboliquement , la métaphore de "doit-on lutter contre l'inéluctable" est bien trouve.
La seconde st plus amère. la narratrice cette fois-ci cumule ses amants pour remplir son existence. Pas vraiment aimés, juste utilisés pour occuper ses journées vides, sans but et sans passion. Seul son petit aimé semble l'ancrer dans la réalité. La critique de cette génération qui a du mal à trouver sens dans sa vie est plutôt juste
La troisième est plus politique. une jeune journaliste et son petit ami se pose la question "qui représente le peuple?". Mais comment une petite fille riche et protégée puisse répondre à cette question aujourd'hui?
La dernière est une dystopie ou le bug de 2000 à annihiler toute identité et à modifier profondément le monde qui n'a ni infrastructure, ni vraiment de but. le jeune Sun Zii part à la recherche de son père dans la grande ville : trompé par des personnes sans fois ni loi, il est malgré tout sauvé par une figure de la ville. IL est rare de trouver une nouvelle SF dans la littérature chinoise, pourtant je l'ai trouvé survolée ce qui peut s'expliquer aussi par le longueur texte.
Si vous souhaitez découvrir une critique acerbe de la société chinoise, ce recueil est pour vous.

C'est le titre volontiers instigateur d'un sens profond qui m'a poussé à acheter ce livre. Car, une philosophie de vie, qui plus est d'une lointaine chinoise en devenir à de quoi interroger. C'est donc un recueil de nouvelles qui nous est proposé avec quatre histoires sur la Chine contemporaine, celle qui tente de rêver et s'immerge dans des préoccupations existentielles.
Première nouvelle : un jeune couple dont l'appartement est envahi par les cafards sombre vers la folie. Comme une métaphore des soucis quotidiens, la fuite est une échappatoire, la confrontation en est une autre.
Seconde nouvelle : sur la libération des moeurs et sur les valeurs entretenues du couple. Quand tout se désagrège et que chacun prend le bonheur là où il est, les personnages sont donc en quête d'un bout de vie où le risque de se faire piéger est le prix à payer de l'adrénaline quotidienne.
Troisième nouvelle : un journaliste part à la rencontre des autres afin de trouver l'inspiration. Mais l'image que lui renvoie le peuple et son propre instinct la conduisent vers une société en constante mutation. Jamais figée, le vie a son lot d'êtres soumis à l'arbitraire.
Quatrième nouvelle : qui fait plus office de conte d'apprentissage avec un jeune homme qui part à la recherche de son père pour se trouver une identité. Mais c'est surtout l'inconnu qui lui fait prendre conscience de la solidité de son caractère.

Une plume simple et efficace ! On sent en effet l'écriture quelque peu cinématographique à travers ces récits et il est bon d'explorer ces personnages en construction. Yin Lichuan marche dans les pas de Mian Mian ou de Weihui, sans doute avec plus de réussite car son style est recherché. L'aspect provoc' de tant de jeunes écrivain(e)s chinoises et qui me déplaisait quelque part, ne s'est pas retrouvé dans ce livre. On y glisse sans prétention mais on y prend tout de même beaucoup de plaisir.

Un ton piquant et enjoué, pour un livre court où l'on croise des cafards, des amours, plus ou moins clandestines, des artistes, une fable surréaliste... et où l'on rencontre une Chine moderne et perdue entre individualités et Peuple. Un livre léger et sérieux., étonnant, amusant et questionneur, découvert grâce au défi ABC (il me fallait un auteur en Y) et une très bonne librairie.

4 nouvelles qui tendent à supprimer toute illusion de la vie : les amants s'accumulent, ainsi que les métiers exercés sans conviction, les identités s'effacent, ...La narration pointilliste constituée de scènes brèves sans transition avec la scène précédente ou la suivante, comme une succession de clips, peut plaire. Je n'ai pas aimé.