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sur 857 notes
Publié en 1978, Necropolis a reçu le Grand prix de littérature policière la même année. le roman suit l'itinéraire chaotique du docteur Paul Konig, chef de l'institut médico-légal de la ville de New York. C'est là le premier point original du roman qui, au lieu de suivre les enquêtes d'un inspecteur, préfère prendre pour personnage principal un médecin légiste, soit la personne la plus au courant de la vie criminelle d'un territoire. New York y apparaît comme une véritable Babylone, cité de perdition et lieu de toutes les horreurs, lesquelles sont comptabilisées, analysées et disséqués par l'équipe de l'institut médico-légal. New York, où pourtant ont été érigées les tours du World Trade Center en 1973 (soit un an avant le récit des événements du roman), véritable phare du monde, ville de beauté qui cache de terribles revers : viols, meurtres, violences physiques, tortures, kidnapping et racket.

Le roman commence d'ailleurs par une scène de crime, ou plutôt deux, auxquelles Paul Konig a été invité en sa qualité de expert par l'inspecteur Edward Flynn. Mais c'est un autre crime particulièrement sordide qui occupe la majorité du roman, à savoir à la découverte de deux cadavres entièrement démembrés et décapités dont toute trace d'identification a été annulée. L'autre grande affaire du roman est, pour le docteur Konig, plus personnelle : il s'agit de l'enlèvement de sa fille, Lolly, 22 ans, par une bande d'ex-taulards récemment échappés de prison. Konig, qui est un homme seul depuis le décès de son épouse, s'est toujours entièrement consacré à son métier dans lequel il est devenu une sommité mondiale. Mais ses relations familiales sont difficiles et sa fille a arrêté de lui parler depuis cinq mois,

Malgré ses relations et toute sa bonne volonté, malgré sa folie qui pointe et met en danger sa vie professionnelle et le pousse à être, tel un vieux fou, dans les rues de New York en quête d'un visage familier ou d'une toile de sa fille, Paul Konig ne retrouve pas sa fille.

En plus de cela, le docteur Konig doit faire face à des remous qui agitent son service et crée le trouble dans les services municipaux. En effet, un employé de la morgue vend des cadavres à des services de pompes funèbres de façon à ce que la municipalité les rétribue. D'autre part, des soupçons pèsent sur la falsification d'une autopsie concernant la mort d'un jeune Noir en prison, possiblement victime de ses geôliers. Derrière cette dernière affaire sa cache l'ambition des collaborateurs de Konig.

Necropolis dresse, au final, une peinture bien sombre d'une ville où, jour après jour, « tournée du boucher » après « tournée du boucher », le genre humain prouve la petitesse de sa valeur et sa formidablement horrible capacité qu'il a à se détruire lui-même. La fin du roman révèle un peu plus cette folie qui, tous, nous guide.
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Amis lecteurs qui entrez dans ce roman, abandonnez toute espérance. le premier chapitre annonce la couleur, et la couleur c'est noir sans aucune lueur au bout du tunnel. Paul Konig est le médecin chef de l'Institut médico-légal de New-York. Sexagénaire désabusé, renfrogné, taciturne, furieux, mélancolique, hanté par les fantômes de sa femme morte un an plus tôt et de sa fille disparue depuis six mois, Paul est un homme rigide ; il abhorre la violence mais déplore la fin de l'usage de la chaise électrique. Il est pétri de moralisme, oeil pour oeil, dent pour dent ; depuis plus de 40 ans il préside aux destinées des milliers de cadavres qui échouent à la morgue, cherche dans leurs viscères des réponses à des questions académiques comme un shaman qui déchiffre les augures dans les entrailles d'un animal sacrifié. Ses compétences sont unanimement reconnues ; ses rapports d'autopsie sont des merveilles de précision et de lucidité, sans éloquence ni grâce, juste des descriptions de faits bruts présentés sans fard, fastidieux mais accablants dans sa quête implacable et systématique de l'ultime vérité, celle d'un corps nu et disséqué qui ne peut plus mentir.


Paul s'abrutit dans le boulot. Il doit élucider un juteux trafic de corps non réclamés par les familles, vendus par un employé indélicat de la morgue à des entrepreneurs de pompes funèbres qui facturent grassement les funérailles à la mairie ; un ossuaire est découvert, un nombre indéterminé de corps démembrés et dispersés à tous vents qu'il faut reconstituer comme des puzzles 5 000 pièces ; il doit se colleter avec le maire, qui scrute les budgets de ce service municipal ; et puis il y a la recherche éperdue de sa fille Lolly. Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, il souffre d'une irréductible sciatique.


Necropolis est bien davantage qu'un roman policier ou un traité d'anatomie. C'est un très grand roman tout-court, envoûtant, hypnotique, pessimiste sur la grosse pomme décrite comme ça n'a jamais été fait : nocturne, hostile, sordide, angoissante, bouffée par la vermine, où même les pigeons sont sales et hirsutes. Dans ce décor d'une noirceur inégalée, l'auteur incruste un personnage halluciné, frénétique, incohérent, au bord de la folie, aux prises avec des ruminations rugissantes de solutions désespérées à des problèmes sans espoir. Il s'agit d'un roman bouleversant qui retourne les tripes, prend à la gorge et marque au fer rouge la mémoire du lecteur. Mais quel roman !
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L'un des romans parmi les plus durs des lettres américaines.
Il y a un avant et un aprés Nécropolis .
Avant l'on peut trouver "cool" les histoires avec des cadavres et des morts de partout .
Aprés cette plongée en "enfer" , on ne pourra plus ermployer le terme "cool"
Ce livre fait peur , vraiment peur .
Sa radicalité , son ton trés trés sombre , sans aucune once d'espoir , tout cela fait de Nécropolis l'un des romans parmi les plus réalistes du genre .
Un tel livre ne peut étre lu par tout le monde.
Ceux qui osent ne peuvent plus aborder le genre avec le détachement qui était présent au départ ....
Inoubliable .
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Paul Konig est le directeur de l'Institut Médico-légal de New-York. Les morts, il les connaît, sur le bout des doigts. Il est une légende vivante, reconnu dans le monde entier.

Plus pour longtemps... les problèmes ne sont jamais très loin...
A commencer par son adjoint, Strang, dont l'ambition n'a d'égale que son hypocrisie. Strang veut la place de Konig, voire sa peau si possible. Manipulation, coup bas, politique,... tout est permis.
Ensuite, il y a ces quarante-sept morceaux de cadavres qui arrivent à la morgue et qu Konig va devoir identifier.
Enfin, il y a Lolly, la fille de Konig, disparue depuis plusieurs semaines ans laisser aucune trace. Konig est persuadé qu'elle est toujours en vie et charge la police et le FBI de la retrouver.

C'est un roman résolument noir: 500 pages parmi les morts, les cadavres, les autopsies, les dissections, les odeurs d'aldéhyde formique, les bas-fonds du New-York des années 70.

Les premières cinquante pages sont relativement difficiles, pénibles, mais une fois l'intrigue en place, les personnages campés, c'est un vrai chef d'oeuvre de précision, de réalisme et de noirceur.

Nécropolis a obtenu le Grand Prix de Littérature Policière en 1977. Distinction amplement méritée à mon avis.
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Amateurs de polars, il vous faut absolument lire ce roman noir exceptionnel, il date de 1975 mais il n'a pas pris une ride ! Suivez Paul Konig, directeur de la morgue de New York, dans ses enquêtes et dans les épreuves de sa vie personnelle et professionnelle, vous ne serez pas déçus ! J'ai adoré ce roman (noir sans concession)et je le recommande sans réserves !
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L'histoire est centrée sur Paul Konig, le médecin légiste de New-York en 1974 .
Il est embarqué dans plusieurs affaires : l'affaire Robinson (interrogation sur un probable suicide), un embetant vol de cadavres dans sa morgue, une macabre découverte de cadavres découpés au bord de la mer et surtout la disparition de sa fille...
Celle qui le marque le plus est bien sur celle de sa fille, car il a déja perdu sa femme qui est morte d'un cancer. Il reste tout de meme longtemps très lucide dans chacun des autres affaires.
Tout au long du roman, on découvre comment se passe une autopsie, beaucoup de détails sur la façon dont la personne est morte... Les rapports qu'il entretient avec ses collègues, le maire, et autres m'avaient l'air très tendues...
Un petit regret : je ne lis pas beaucoup de policiers mais j'ai trouvé celui-ci très sombre et peut-être une intrigue un peu faible selon moi...
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" The city of the dead" : c'est la nécropole de New York ou Paul Konig règne en maître depuis plus de 40 ans .
La recrudescence des crimes atroces, des fous dangereux, des drogués, et la promiscuité dans cette grande ville due aux différentes ethnies , à la violence font tout converger vers la morgue ou Konig et son équipe pratiquent des autopsies, des reconstitutions ! Ils sont aidés par de nombreux enquêteurs, des policiers et, reçoivent les familles en deuil.
Le chef de la morgue est un sexagénaire méticuleux, renfrogné, taiseux et obsédé par son travail ! Il s'occupe des finances , du budget de son département pour rendre des comptes au maire, mais il supporte mal la contradiction !
Des morceaux de corps sont retrouvés empaquetés dans une rivière, et lui sont apportés en vrac pour qu'il tente de reconstituer leur apparence originelle et, façon " puzzle" son équipe et lui vont passer des heures, des jours à dégager les corps de 2 jeunes hommes mais, ce sera au sergent Flynn de retrouver les conditions de ces crimes et surtout les auteurs des faits.
Suite à une erreur dans l' autopsie de Robinson : un prisonnier est mort dans sa cellule dans des conditions litigieuses, et son avocat va demander une exhumation : Konig va être obligé pour protéger un membre de son équipe de supporter les attaques de la presse, des autorités municipales, du Procureur.
Entretemps, on découvre un trafic de cadavres volés à la morgue qui profite à des entreprises de pompes funèbres : de nouveau, Konig est mis sous pression et sommé de s'expliquer ! Mais, ce qui le préoccupe le plus est le sort de sa fille Lolly qui a fui sa maison après le décès de sa mère Ida, et qui ne donne pas de nouvelles : il culpabilise car il se rend compte qu'il a été tellement absorbé par son travail qu'il a loupé sa vie familiale ! Il a confié à son ami : le commissaire Haggard le soin de la retrouver par tous les moyens ! Et, il semblerait qu'elle ait de mauvaises fréquentations qui mettent sa vie en danger !
Herbert Lieberman nous plonge pendant 506 pages dans le lieu le plus sombre de New York, le plus sordide avec les corps, le sang , les blessures ! Un polar bien structuré, facile à lire qui nous tient en haleine jusqu'à la dernière page !
L.C du polar de juillet 2021.
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Un gros ours hirsute affublé d'une toge de médecine! Tel est le portrait de Paul Konig, ponte de la médecine légiste. Il coche pourtant toutes les cases de la réussite, patron du l'Institut médico-légal de New York, intervenant dans des universités prestigieuses, référence internationale. Dans son laboratoire il incise, dénude, tranche, fend, racle, sectionne,éviscère, scie, dissèque, il est « pareil au magicien cosmique qui fait surgir ses lapins de son gibus »
Habité par cette si déroutante passion on assiste à un spectacle morbide à notre corps défendant. le début du roman place la barre très haut. Les scènes de dissection sont longues, incroyablement précises. Difficilement supportable pour un lecteur néophyte.
Mais la vie de Konig est branchée sur courant alternatif. Derrière cette façade austère et rigoureuse se cachent des failles, une vie sans relief, une épouse morte récemment, une fille disparue, une sciatique qui le taraude, une déprime lancinante...Véritable tragédie la disparition de sa fille ébranle notre colosse aux pieds d'argile. À bout Konig devient de plus en plus grossier, injuste et se provoque des situations insolites.
Le roman alterne les scènes de sa vie professionnelle, la vie d'un laboratoire, les relations toujours tendues avec les tutelles, avec la police.
La glauque ville de New York des années soixante-dix est la toile de fond dans toute sa noirceur et sa violence. L'East River qui la longe est le tombeau qui charrie les âmes défuntes.

le médecin légiste c'est le personnage incontournable de toute enquête policière. Il est généralement réduit au seul rôle d'utilité, transparent ; c'est un rouage nécessaire mais secondaire sans réelle épaisseur. L'originalité de Nécropolis est d'avoir doté le médecin légiste d'une vraie et forte présence dans un New York crépusculaire avec son overdose quotidienne de morts violentes.
L'intrigue développée autour de sa fille nous le rend plus humain même si, à mon sens, ce n'est pas le plus réussi. Ce roman a plus de quarante ans. Ce thriller lyrique n'a pas pris une ride.
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Nouveauté avec ce policier, nous partons à la découverte du travail quotidien d'un médecin légiste de la ville de New York :tout est construit autour de ce redoutable personnage de paul Konig, une pointure dans sa spécialité.
Nous avons droit à des descriptions minutieuses des lieux, des objets, des procédures, des reconstitutions des corps: en lisant je visualisais très bien certains passages, le livre a-t-il été adapté au cinéma ?
Nous vivons aussi les tourments d'un père dont la fille majeure est partie volontairement et qui la recherche, nous assistons à ses pertes de contrôle, à sa déchéance, la tension psychologique va crescendo.
J'ai vraiment apprécié ce livre, l'auteur a fait un travail remarquable de perfection.
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Suite au billet enthousiaste de Judith, je suis allée chercher ce roman au 4e sous-sol de ma PAL pour mes vacances. Merci Judith, c'était une bonne pioche pour moi aussi!
Difficile néanmoins de résumer un pareil roman. Je me contenterai de dire que le personnage principal, Konig, est directeur de l'institut médico-légal de New York. Par ailleurs une sommité dans sa partie, il ne vit que pour son boulot. Quand il ne travaille pas, il erre dans New York dans l'espoir de retrouver Lolly, sa fille disparue depuis maintenant plusieurs mois et dont il est quasiment sans nouvelles.
Nous sommes dans les années 70, et l'auteur nous plonge dans les bas-fonds de la grosse pomme, les quartiers jadis ouvriers et complètements vétustes, les refuges de sans abris, et la morgue qui reçoit chaque jour son lot de cadavres à autopsier. Un livre poisseux, très noir, formidablement intéressant par son côté documentaire, où on ressent l'amour de l'auteur pour cette ville si fascinante, explosive et dangereuse.
Herbert Lieberman nous livre aussi des rapports d'autopsie complètements hallucinants et absolument passionnants, où l'on voit que 40 ans avant l'usage de l'ADN, on pouvait déjà ‘faire parler' les os, le sang, la peau d'un cadavres et dresser un tableau très exhaustif de la personne qu'il était : sexe, âge, pathologies, circonstances du décès, etc. Cela servira de base à deux intrigues parallèles dans ce roman.
Et puis il y a ce sacré Konig, qui malgré son caractère despotique , emporté, qui humilie ses subalternes, injurie tout le monde, mais impose le respect tant son talent est évident en tant que médecin légiste. Et malgré ses côtés détestables, il finit par susciter une forme de sympathie, tant son malheur est profond.
Une chouette découverte !
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