Publié en 1978,
Necropolis a reçu le Grand prix de littérature policière la même année. le roman suit l'itinéraire chaotique du docteur Paul Konig, chef de l'institut médico-légal de la ville de New York. C'est là le premier point original du roman qui, au lieu de suivre les enquêtes d'un inspecteur, préfère prendre pour personnage principal un médecin légiste, soit la personne la plus au courant de la vie criminelle d'un territoire. New York y apparaît comme une véritable Babylone, cité de perdition et lieu de toutes les horreurs, lesquelles sont comptabilisées, analysées et disséqués par l'équipe de l'institut médico-légal. New York, où pourtant ont été érigées les tours du World Trade Center en 1973 (soit un an avant le récit des événements du roman), véritable phare du monde, ville de beauté qui cache de terribles revers : viols, meurtres, violences physiques, tortures, kidnapping et racket.
Le roman commence d'ailleurs par une scène de crime, ou plutôt deux, auxquelles Paul Konig a été invité en sa qualité de expert par l'inspecteur Edward Flynn. Mais c'est un autre crime particulièrement sordide qui occupe la majorité du roman, à savoir à la découverte de deux cadavres entièrement démembrés et décapités dont toute trace d'identification a été annulée. L'autre grande affaire du roman est, pour le docteur Konig, plus personnelle : il s'agit de l'enlèvement de sa fille, Lolly, 22 ans, par une bande d'ex-taulards récemment échappés de prison. Konig, qui est un homme seul depuis le décès de son épouse, s'est toujours entièrement consacré à son métier dans lequel il est devenu une sommité mondiale. Mais ses relations familiales sont difficiles et sa fille a arrêté de lui parler depuis cinq mois,
Malgré ses relations et toute sa bonne volonté, malgré sa folie qui pointe et met en danger sa vie professionnelle et le pousse à être, tel un vieux fou, dans les rues de New York en quête d'un visage familier ou d'une toile de sa fille, Paul Konig ne retrouve pas sa fille.
En plus de cela, le docteur Konig doit faire face à des remous qui agitent son service et crée le trouble dans les services municipaux. En effet, un employé de la morgue vend des cadavres à des services de pompes funèbres de façon à ce que la municipalité les rétribue. D'autre part, des soupçons pèsent sur la falsification d'une autopsie concernant la mort d'un jeune Noir en prison, possiblement victime de ses geôliers. Derrière cette dernière affaire sa cache l'ambition des collaborateurs de Konig.
Necropolis dresse, au final, une peinture bien sombre d'une ville où, jour après jour, « tournée du boucher » après « tournée du boucher », le genre humain prouve la petitesse de sa valeur et sa formidablement horrible capacité qu'il a à se détruire lui-même. La fin du roman révèle un peu plus cette folie qui, tous, nous guide.