Citations sur Une larme m'a sauvée (111)
Heureusement, être dans la survie, le combat, offre un grand avantage : on vit dans l’instant. Pas même au jour le jour, mais seconde après seconde. Ainsi, on ne pense pas au futur. Chaque chose en son temps : quand on lutte pour respirer, on ne se préoccupe pas de marcher.
Certaines souffrances sont trop fortes pour les vivants. La mort est forcément plus douce.
J'avais compris que l'on me croyait inconsciente ; je comprends désormais que l'on me croit morte.
Je lui ai fait part de ma volonté d'être donneuse d'organes. l'idée paraît si belle : voler à la mort pour donner à la vie...
C'est curieux comme on se sent toujours, bêtement, responsable de ses mauvais rêves. Ils nous salissent malgré nous.
C'est fou le nombre de bonheurs simples qui agrémentent une vie "normale" ! Des bonheurs que l'on ignore.
Rêver c'est se fixer un but. C'est s'interdire l'immobilisme, le statu quo.
Je réalise à quel point les mot « livre » et « libre » se ressemblent. Leurs sens se rapprochent autant que leurs sons. C'est tout à fait ça : j'ai besoin d'un livre pour me délivrer.
S'aimer, c'est se parler.
C'est chez soi, auprès des siens que se situe la vraie vie.
Si je ne suis pas ressuscitée, suis-je au moins une miraculée ? Non plus. C'est la vie, le miracle, pas moi.
La maladie a failli me vaincre, c'est elle qui a été vaincue.
La communication est vitale. Elle permet de briser l'isolement dans lequel la souffrance voudrait nous enfermer.
Je sais qu'il faut parfois dépasser ses propres souffrances, et faire confiance à la vie. Si aujourd'hui, je me sens plus fragile que d'habitude, demain je peux avoir une foi à déplacer les montagnes...
J'ai la chance, j'en ai conscience, d'être une bonne nature. Je l'ai déjà dit : J'ai de bons gènes, je suis positive, sportive et j'aime la vie. Je la croque ! Je sais goûter tous ses menus plaisirs. Et quand on aime la vie, on trouve la force.
Je ne suis pas dans une chambre avec vue, mais au moins suis-je dans une chambre avec vie.
Je ne leur en veux jamais de rire devant les portes de ceux qui souffrent. Au contraire, je les en remercie. Leur énergie représente la vie, et la vie, il n'y en a jamais trop dans un service comme celui-ci. Chaque rire qui fuse dans ces couloirs dépersonnalisés est un pied de nez adressé au malheur.
Aujourd'hui, on franchit une étape digne du Tourmalet dans le Tour de France : je vais enfin sortir du lit. Pour l'occasion, l'infirmière doit réquisitionner trois aides-soignantes. Ainsi qu'une machine : le soulève-malade. L'engin évoque un grand bras articulé, voire, tout simplement, une potence. Je pensais qu'on se contenterait de me porter, mais non : il faut recourir à un treuil, comme pour un colis sur un quai de déchargement. Est-ce que j'aurais grossi ? Franchement, ce serait triste. Quitte à s'arrondir, autant que ce soit en s'offrant de bons gueuletons au restaurant, et non avec une perfusion de bouillie...
Mais plus je grandis à la vie, plus je constate que ma chambre n'est pas, ou en tout cas n'est plus, le secteur le plus à risque du service. C'est chez les autres que ça a l'air vraiment sérieux...
.... Beaucoup sont des personnes remarquables; dans cette aventure, j' en ai rencontré plusieurs envers qui je garde une reconnaissance éternelle.Mais j' en ai aussi croisé qui ne doivent mon pardon qu' à une solide éducation chrétienne. De façon générale , il me semble que les médecins doivent admettre qu' ils ont aussi des comptes à rendre.On peut tous se tromper , mais la première façon de réparer son erreur est de l' admettre .........