"je ne peux pas m’exprimer, je ne peux pas me prendre en charge. Je suis donc totalement à leur merci. Je dépends de leur bonne volonté. Il y a celles qui se contentent d'un "on ne comprends rien!" quand j'essaye de leur expliquer que j'ai mal au ventre ou au bras. Et toutes celles, heureusement bien plus nombreuses, qui ne me quittent pas sans avoir compris" p110
- Pleurez, pleurez ! Il ne faut surtout pas avoir honte ! Tant que vous pleurez, c'est que vous n'êtes pas tout à fait guérie. p160
Ce livre est un témoignage bouleversant, touchant. Il nous fait prendre conscience que le mental joue un grand rôle pour notre physique.
C'est impressionnant de savoir ce que cette femme a pu enduré et la volonté qu'elle a de s'en sortir. Elle fait preuve de beaucoup de tolérance envers l’hôpital et son personnel.
D'autre part ce livre nous fait voir les dysfonctionnement des hôpitaux et de la médecine.
Le désespoir ne s'installe pas, car il ne fait pas partie de mon caractère. Lâcher prise, ce n'est pas dans mes gènes. Je ne veux regarder que vers le haut, je ne veux m'intéresser qu'aux progrès possible. Je ne me lamente pas sur ce que j'ai perdu, je spécule sur ce que je peux gagner. Je ne me comptais pas dans les hypothèses les plus sombres. Le sombre, je connais désormais ; c'est la lumière qui m'intéresse.
Les bonnes nouvelles sont si rares , on ne peut pas les snober
Il y a des souvenirs trop encombrants pour les garder chez soi
Dans un hôpital on préfère toujours que le patient ne réfléchisse pas. Longtemps j'ai été la patiente idéale : immobile, muette, sourde en apparence. Un patient doit être passif. Il n'a pas a intervenir, surtout pas a réfléchir, il doit se contenter de subir. On ne lui dit que ce qu'on veut bien lui dire, et comme on ne veut pas lui dire grand chose...
Certes des progrès indéniables ont été effectués vers plus de transparence comme l'accès au dossier médical. Mais il reste à mon sens de grandes améliorations à apporter. La principale est culturelle : elle concerne l'état d'esprit de beaucoup de médecins.
Beaucoup sont des personnes remarquables, dans cette aventure j'en ai rencontré plusieurs à qui je voue une reconnaissance éternelle.
Mais j'en ai aussi croisé qui ne doivent mon pardon qu'à une solide éducation chrétienne.
De façon générale il me semble que les médecins doivent admettre qu'ils ont des comptes à rendre. On peut tous se tromper, mais la 1ere façon de réparer son erreur est de l'admettre. Il est irresponsable d'annoncer un pronostic fatal a un proche sur le simple fait d'une conviction, fut elle intime, et il est choquant de ne jamais juger utile, par la suite, de venir s'en expliquer.
Avoir la vie d'un autre entre ses mains ne fait pas de soi un Dieu.
Avoir la vie d'un autre entre ses mains ne fait pas nécessairement de soi un dieu.
Je sais qu'il faut parfois dépasser ses propres souffrances, et faire confiance à la vie. Si aujourd'hui je me sens plus fragile que d'habitude, demain je peux avoir une foi à déplacer les montagnes.
Bien sûr que je rêve ! Le rêve est le complément nécessaire à la réalité. Il n'est pas seulement nécessaire pour la supporter, mais aussi pour la sublimer. Si l'on ne rêve pas, on n'avance pas. Rêver, c'est se fixer un but, c'est s'interdire l'immobilisme.