AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Viviane Lièvre (Illustrateur)
EAN : 9782916132181
Tertium (05/05/2008)
4.1/5   5 notes
Résumé :
Oscar Niemeyer aura cent ans cette année, ce livre lui est dédié.

« Je m'apprête à quitter Brasília et je ne sais toujours pas ce qui est le plus beau pour moi : la ville ou son histoire, les monuments érigés ou l'épopée de leur construction. Je reste étonné.
- Tu peux aller à Brasília, tu peux aimer ou ne pas aimer, mais tu ne peux pas dire que tu avais déjà vu avant une chose pareille !
C'est l'opinion d'Oscar Niemeyer, l'architecte h... >Voir plus
Que lire après Planete BrasiliaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Mesdames et Messieurs, bienvenue à bord du vol France-Brésil, destination exacte Brasilia. Embarquement immédiat.

Vous voulez du dépaysement ? Et bien voilà de quoi vous étonner et vous divertir grâce au voyage littéraire de Jean-Yves Loude.
J'ai toujours été fascinée par l'architecture, par les villes, bâtiments ou monuments sortis de l'imagination de ces créateurs visionnaires que sont les architectes. J'avais déjà eu l'occasion de visionner divers documentaires sur Oscar Niemeyer et son impact sur la capitale Brasilia. Cette ville sortie de nulle part, du cerrado brésilien (savane), par la volonté de son président Juscelino Kubitschek, et inaugurée le 21 avril 1960, pour désenclaver Rio et Sao Paulo, villes côtières concentrant presque toutes les institutions.
J'ai beaucoup apprécié le regard de l'auteur qui a su effacer le sentiment d'immensité et de dénuement que j'avais conservé de cette ville. J'ai aimé la balade dans cette ville inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco avec ses bâtiments gigantesques (la cathédrale, l'université publique...), son axe central immense qui démotive toute tentative de manifestation, les anecdotes liées à sa construction avec le dur labeur des candangos (ouvriers ou plutôt travailleurs de l'ombre rejetés à la périphérie de la ville une fois les chantiers finis) qui en trois ans ont érigé le rêve d'un homme.
J'ai été surprise d'apprendre que le nombre d'habitants voulu pour cette ville était à l'origine de 300 000 ? Etrange de vouloir circonscrire ainsi une ville. La population actuelle avoisine les deux millions que le « plan-pilote » initial n'a pas su contenir et bon nombre de villes satellites ont grandi alentour. Il existe bien un métro mais il est cher et peu utilisé. Brasilia est la ville des automobiles. Elles sont partout et se garer demande patience.
Et Brasilia c'est aussi la chaleur, la sécheresse, la soif étanchée par une bière glacée, la faim calmée par quantité de viandes grillées et présentées sur d'immenses broches. Brasilia c'est aussi la musique et c'est encore la religion, les religions, les croyances (avec la magnifique église de Don Bosco aux vitraux d'une infinité de bleus)...
« Moi qui n'ai ni pouvoir ni argent, ni relations, j'ai au moins le pouvoir de parler à Dieu et ça maintient mon espoir d'avoir un jour de l'argent et des relations. »

Voilà un aperçu de Brasilia. J'espère vous avoir donné envie d'en découvrir plus. Notez que ce voyage littéraire est agrémenté de photos. Photos dont je déplore le petit nombre. Heureusement Internet m'a bien aidée à explorer cette ville si jeune et peu commune. Il n'empêche, j'ai aimé ce voyage au coeur du Brésil et je remercie Babelio et les éditions Tertium pour m'avoir offert le billet.
Ce livre fait partie de la collection « Pays d'encre ». Un joli nom je trouve. Et cette collection permet à un écrivain de parler d'une terre, d'un pays, de partager avec lui sa vision ou son sentiment sur un voyage poétique, géographique, politique. Mission accomplie !
Commenter  J’apprécie          311
Quand j'ai vu le titre de ce livre, j'ai automatiquement pensé à L'Homme de Rio, film de Philippe de Broca, avec Jean-Paul Belmondo, sorti en 1964. La course-poursuite dans les rues de la capitale brésilienne m'avait durablement marqué : ces rues gigantesques, cernées par de vastes étendues terreuses, sèches, désertiques ; ces immeubles en construction, vertigineux, dont certains aux formes originales. Depuis, j'ai toujours eu l'oreille sensible à chaque mention de cette ville. Aussi, ai-je été ravi d'être choisi lors de l'opération Masse critique Babelio de janvier pour recevoir cet ouvrage. Merci donc à ceux qui gèrent cette opération, ainsi qu'à l'éditeur de Tertium éditions qui a, en plus du livre, eu la gentillesse d'écrire un petit mot d'accompagnement.

Ce livre se présente comme une longue lettre adressé à Leuk. C'est en fait le surnom donné par l'auteur à sa femme, Viviane, dans ses autres récits. Lui-même, d'ailleurs, dans ces textes, se donne le surnom de Lion (en référence à une anecdote avec un vieil Africain). Dans Planète Brasília, l'auteur décrit son voyage dans la capitale du Brésil. C'est l'occasion de découvrir l'histoire de la ville, mais aussi son architecture et, par bribes, la vie de ses habitants.

Jean-Yves Loude sait y faire pour nous conduire sur ses pas. La promenade est agréable. Et cultivée, ce qui ne gâte rien. Il procède par petites touches, mais avec ordre. D'abord l'arrivée et les premières impressions : une ville qui correspond à ses attentes. Mais la sécheresse de l'air, tout de suite. La nécessité de boire beaucoup car nous sommes sur le site d'un ancien désert. Et l'air est sec, très sec. Puis le règne de la voiture. Brasília a été pensée vaste, si vaste que le moyen de transport est obligatoirement la voiture. Pas ou peu de passages protégés (ils sont récents). Et jusqu'à peu, pas de feu tricolore. D'où la mise en danger permanente si l'on veut traverser la moindre route (très large). D'où, aussi, un triste record de victimes de la route.

Et, surtout, l'espace : les emplacement sont préservés et bloqués. Pas question pour un entrepreneur de profiter du rachat d'une parcelle pour construire de hauts immeubles. Taille limitée ! Pas question non plus de remplacer un parc par des maisons ou des immeubles. L'espace nécessaire à la respiration doit être préservé. Et cela fait de Brasília une ville bien particulière. Avec d'immenses espaces « vides ». Avec des monuments mis en valeur par des places larges aux alentours. L'impression qui ressort de la lecture de ce livre, c'est une absence de piétons dans nombre d'endroits. Mais une foule agglutinée (en ces temps de Covid, cela fait presque rêver) dans les lieux de vie, de fête. Les bars, par exemple, que l'auteur fréquente avec délectation. Pour y profiter de la bière fraîche (et il donne fortement envie d'en ouvrir une, malgré le froid actuel). Mais, surtout, pour y découvrir ce qui manque quand on est un touriste pressé courant d'un musée à une cathédrale : la vraie vie du lieu et de ses habitants. Car chaque cité a ses habitudes, son rythme, son histoire.

Et ce dernier point est capital pour Brasília, qui est une ville récente. Rappelons que c'est une volonté du président Juscelino Kubitscheck de Oliveira (de 1956 à 1961) : il pensait que Rio n'était pas propice à être le centre de son immense pays. Il fallait un lieu plus représentatif, qui ne soit pas seulement un lieu de plaisir et de fête balnéaire. Il voulait une vitrine pour le monde, reprenant les éléments principaux du Brésil. Et, à en croire Jean-Yves Loude, malgré tous ses défauts, dont le traitement subi par les ouvriers qui l'ont construite, rejetés en périphérie et oubliés, Brasília est une réussite.

J'avais déjà très envie de visiter Brasília. Cet ouvrage m'a conforté dans ce désir. Vivement que la Covid nous laisse en paix (et que mon compte en banque me le permette).
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
Commenter  J’apprécie          150
Je sors un peu de ma zone de confort avec "Planète Brasilia" de Jean-Yves Loude, mais c'est un voyage que j'ai apprécié de faire.
Le Brésil est un endroit qui m'a toujours fascinée, et je suis très heureuse d'avoir pu en découvrir une certaine facette grâce à ce livre.
L'auteur nous présente sa vision de la ville, Brasilia, lors d'un voyage. Découvrir une ville parsemée de voitures, avec son architecture, sa nourriture, sa musique, ses habitants, la sécheresse et la boisson…
C'est un livre particulier pour une ville – et un pays – particulier. Immense, mais avec des espaces vides. Avec beaucoup de personnes, mais avec parfois une absence.
Cette vision de la capitale du Brésil est très intéressante, et je dois dire que malgré tout ce qu'on peut entendre de « négatif » sur ce pays, j'ai très envie d'aller y faire une (grande) visite !
Commenter  J’apprécie          70
Courte promenade architecturale qui nous transporte à Brasilia. La spontanéité de l'écriture, le témoignage documenté et sensible ainsi que les belles illustrations font de cette lecture un moment délicieux.
Commenter  J’apprécie          60

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je constate aujourd'hui que la réalité est conforme aux prévisions esthétiques. Les arbres ont plus de quarante ans et assurent la quiétude édénique espérée. Le monde des "quadras", préservé des turbulences par une entrée automobile unique et étroite, est favorables aux oiseaux et aux manguiers, propice à l'éducation des enfants. Les voitures sont rangées, les gosses peuvent jouer et les coureurs ahaner dans les allées ombrées. Les immeubles ont correctement vieillis.
Commenter  J’apprécie          50
C'est difficile à croire mais la démesure du projet de Brasilia apparait dans ces deux traits impérieux qui se coupent à angles droits pour aller quérir les quatre points cardinaux. Avant de naître, Brasilia fut une griffure sur la peau du Panalto, un tatouage irrémédiable, la marque d'une prise de possession.

p. 20
Commenter  J’apprécie          30
C'est le dilemme constant qui fait grincer les dents à Brasilia : doit-on préférer la rigidité du règlement protecteur à la liberté parfois indélicate de la vie, ou l'inverse ?
Commenter  J’apprécie          00
Notre cathédrale, monsieur, est une nasse de pêcheur pour rassembler les chrétiens.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Jean-Yves Loude (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Yves Loude
Afin de décrire autrement leur banlieues, des femmes du quartier Le Bouchet-La-Riomière près de Saint-Etienne s'improvisent journalistes avec l'aide de l'écrivain Jean-Yves Loude. Elles mènent des enquêtes, explorent le richesse humaine de leurs entourages.
Dans la catégorie : Brésil (Géographie)Voir plus
>Géographie générale>Géographie de l'Amérique du Sud>Brésil (Géographie) (15)
autres livres classés : brésilVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (6) Voir plus



Quiz Voir plus

tanuk le maudit

De quoi les chasseurs vivaient-ils ?

ils vivaient de nourriture
certains chasseur vivaient des amours cachés
de sentiment
de malheur

12 questions
6 lecteurs ont répondu
Thème : Tanuk le maudit de Jean-Yves LoudeCréer un quiz sur ce livre

{* *}