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Depuis maintenant près de quinze ans, le réalisateur et médecin Thomas Lilti n'en finit plus d'aborder dans tous les sens ce milieu médical qu'il connait si bien dans toutes les oeuvres qu'il réalise, de Hippocrate le long métrage à "Hippocrate" la série ( une saison 2 est dans les tuyaux pour une diffusion sur canal plus dans les prochains mois) .

Thomas Lilti a la particularité d'être à la fois médecin / metteur-en-scène, et surtout de réaliser des films qui abordent de manière frontale la thématique de la médecine sous tous les angles et avec un succès public toujours constant.

Seul metteur en scène médecin en activité à ce jour, Thomas Lilti semble toujours porter en lui cette culpabilité d'avoir abandonné ce milieu professionnel qu'il avait choisi un peu malgré lui (son père est médecin) pour la voie du 7e art, plus précaire. "Faire des films, c'est une façon comme une autre de me racheter envers les patients que je ne soigne pas «. nous avait t- il confié en 2014 lors d'un échange avec la presse lyonnaise en 2014 pour son film Médecin de campagne .
C'est en partie mu par cette culpabilité qu'il a choisi de remettre la blouse en mars dernier, dans les premiers jours du premier confinement, lorsque les services de réanimation prenaient l'eau de toute part et que les appels pour les soignants volontaires et bénévoles se multipliaient. Et par un joli hasard, c'est dans l'hopital même où il filmait encore quelques jours plus tôt..

Ce retour atypique à la pratique médicale après 15 ans d'inactivité, qui n'aura pas duré tres longtemps à cause d'un problème administratif dévoilé dans son livre, Thomas Lilitu la raconte joliment, avec ses mots à lui dans le Serment, son premier livre.

Un livre dans lequel il livre un retour d'expérience sincère et modeste- il reconnait très vite ses limites en matière de connaissance et de pratique et le peu d'enthousiasme du personnel médecin à l'accueillir- accompagné de réflexions sur la médecine, son évolution depuis ces quinze années, et le lien qu'il peut tirer entre son parcours de cinéaste et sa formation de médecin.


Lui qui n'a eu de cesse dans ces fictions d'ausculter avec acuité , mais aussi reconnaissons le , un coté parfois un peu trop démonstratif le milieu hospitalier et ses dysfonctionnements, le fait ici avec un recul et une humilité qui emporte largement l'adhésion.

On sent à travers cette confession courte et passionnante que Lilti, qui s'est toujours posé la question de sa propre légitimité, celle de médecin puis celle de cinéaste, profite de ce passage à l'écrit pour remettre en question pas mal de choses établies.

Il n'aura de cesse de chercher ce qui fondamentalement fait de lui un cinéaste à part, car un metteur en scene qui n'aura jamais réussi à couper totalement le cordon avec le monde hospitalier et qui semble toujours lui être redevable de quelque chose.

On comprend aussi que lui, qui a toujours douté de lui ne pouvait se mettre dans la peau de ces médecins dont la confiance en eux confine parfois à de l'arrogance et de la condescendance et que le cinéma se mariait mieux à son art de la remise en question, tout en admettant diriger ses acteurs parfois comme un médecin ( un reproche adressé par Géraldine Naccache sur le tournage d'Hippocrate) .

Une chose est sure: en quittant la médecine , Thomas Lilti n'aura certes pas soigné des corps comme il était amené à le faire, mais il aura réparé des âmes grâce à ses films et maintenant ses livres.





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/ MÉDECIN MALGRÉ LUI ? //On peut avoir envie de prendre ses jambes à son cou au moment de franchir les portes d'un hôpital ou au moment d'arriver dans une salle d'attente de médecin (suivez mon regard) mais ne louper aucun épisode d'Hippocrate (même si cela me mettait dans un état de stress indéniable) et lire quasi d'une traite, le livre de Thomas Lilti, réalisateur de la dite série.

Ce médecin-cinéaste 🎬 dans le Serment met en lumière l'engagement et le travail du personnel soignant, la dégradation de l'état de l'hôpital public ces 15 dernières années mais aussi les inégalités médicales d'un territoire à un autre.

À travers ses souvenirs d'interne, il signe et persiste comme avant dans ses films : la transmission du savoir dans les études médicales se fait dans la violence de génération en génération (je me suis demandée si cela avait un lien avec la froideur et parfois la malveillance de certains médecins).

Très introspectif, peu tendre avec lui même quant à ses erreurs, Thomas Lilti s'interroge sur ses motivations à devenir médecin (plaire à son père ?) et sur celles qui l'ont éloigné de ce chemin mais pas tant que ça, tant il est au coeur de son travail de cinéaste. A lire pour mettre au tapis l'image cliché du médecin et quelques idées reçues avec ! 🚑.
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Dès les premières pages, j'ai eu un coup de mou, croyant que je me plongeais dans un « témoignage COVID », comme je les appelle, et que je fuis comme la peste. Si cela avait été le cas, autant dire que je me serais fourvoyée dans mon choix de lecture et que le plaisir n'aurait pas du tout été au rendez-vous.

Mais non, ouf ! Et je remercie Thomas ! Alors, oui il s'agit d'un ancien médecin devenu réalisateur reprenant son stéthoscope pour aider ses collègues durant le confinement. Mais pas que !

Thomas à la quarantaine. Il était médecin généraliste jusqu'à ses 35 ans, avant de raccrocher sa blouse pour devenir réalisateur et scénariste. « Hippocrate« , ça vous parle ? Eh bien, c'est lui ! Il baigne toujours dans le milieu médical, puisqu'il continue à raconter la médecine, me^me si c'est sous l'oeil attentif d'une caméra.

Mais voilà, le Covid arrivant, le tournage s'arrête, et Thomas, au départ, se confine, comme tout le monde. Puis il décide bien vite d'aller aider ses collègues aux urgences de l'hôpital Robert Ballanger, en Seine Saint Denis, précisément où a lieu le tournage d' »Hippocrate ».

Ce livre ausculte avec acuité le milieu hospitalier et ses pathologies. le manque cruel de moyens, l'informatisation à outrance chronophage, la médecine devenue technocratique, les brimades et la violence durant les études, Thomas ne fait aucun cadeau. Il nous donne sa vision du métier de soignant, côté pile et côté face. Car si certaines choses font froid dans le dos, il subsiste une face lumineuse de ce métier, impressionnant et beau, malgré ses déviances.

La narration à la première personne du singulier donne un côté intimiste au récit, le lecteur lit cela comme un journal de bord. La plume est juste et précise, authentique, les chapitres défilent, émouvants et parfois drôles, Thomas nous raconte son parcours dans cette jungle médicale, ce métier qu'il aime tant mais qu'il fuit également. On apprend pourquoi il s'est lancé dans cette voie, ce qui le gêne, pourquoi il a dévié vers le cinéma, et ce qu'il a ressenti à son retour dans ce monde à part. Il a du se réapproprier les codes de l'hôpital, se faire accepter (ou pas) par ses collègues. Avait-il une légitimité, lui qui n'exerçait plus depuis 10 ans ? Pourtant, il est bien médecin, il a prêté serment. Se sentira-t-il à sa place dans ce service des urgences submergé ? Retrouvera-t-il ses réflexes de médecin ?

Le serment d'Hippocrate…comme hypocrite ? Certains soignants le voient comme ça, pas tous, heureusement !!

Une lecture courte mais intéressante, que je vous conseille si vous souhaitez gratter un peu sous le vernis lisse de nos hôpitaux.

Je remercie NetGalley et les Éditions Grasset pour cette lecture.

#ThomasLilti #LeSerment #Grasset #NetGalleyFrance #RentréeLittéraire
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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Récit de vie, témoignage très personnel du réalisateur du film et de la série Hippocrate sur l'hôpital et sur le quotidien des soignants qu'il redécouvre à l'occasion de la crise du COVID19. L'auteur porte un regard fort sur le travail de ces femmes et de ces hommes, abandonnées des politiques publiques depuis des années mais qui tentent, chaque jour, avec leur courage de maintenir la Santé à flot. La froideur de l'administration, les incohérences voire les humiliations dictées par la hiérarchie ou par une bureaucratie loin de la salle d'examen, l'informatisation du suivi médical... tout cet univers qu'il redécouvre avec gravité contraste avec la chaleur, la bienveillance et l'engagement sans faille de celles et ceux qui le subissent.
C'est également l'occasion pour lui de porter un regard assez intimiste sur son propre parcours, ses choix, ses rencontres mais aussi ses erreurs. le ton est proche de la confession et les anecdotes personnelles s'enchainent avec comme fil conducteur la recherche de l'approbation paternelle, figure très présente, et le questionnement plus général sur la transmission et sur la recherche de sa place dans la société. Son jugement de lui-même parfois dur tranche avec la reconnaissance qu'il voue aux soignants et aux personnes qui l'entourent dans son métier de réalisateur.
Le tout donne un portrait touchant de l'auteur et un véritable cri du coeur pour les soignants.
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Stoppé en plein tournage de la deuxième saison de la série "Hippocrate" en raison du début de la crise sanitaire, Thomas Lilti, à qui on doit également les films "Médecin de campagne" et "Première année", décide de reprendre le chemin de l'hôpital, mais cette fois en tant que médecin, son premier métier.
Il nous livre dans cet essai, le constat qu'il fait sur le mal-être des soignants, qu'ils soient aide soignants, infirmiers, internes ou médecins. Il pose également la question du secret médical, des raisons qui poussent un homme à choisir ce métier, sur les mentalités et les hiérarchies au sein des hôpitaux, et du devenir de toutes ces femmes et ces hommes du soin, et de son propre questionnement sur sa légitimité à exercer après plus de 10 ans passés à faire du cinéma.
Il m'a été impossible de refermer ce livre avant de l'avoir terminé. J'aimais beaucoup ses films, et je retrouve dans son livre le même besoin d'aller à l'essentiel.
J'ai beaucoup aimé.
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Le tournage de la saison 2 d'Hippocrate commence et au bout de quelques semaines, la crise du Covid-19 oblige toute l'équipe à tout stopper. Thomas Lilti, ancien médecin, se confine avec sa famille dans une maison de campagne. Mais son esprit toque à la porte : et si tu reprenais ta blouse le temps de ce confinement? le voici reparti dans l'hôpital qui jouxte le décor de la série pour apporter son aide. Mais comment redevenir médecin quand on a raccroché son stéthoscope? T. Lilti explique ses journées, remonte dans son passé, fait un parallèle entre ses créations télévisuelles & cinématographiques dans ce Serment qui est une vraie source d'intérêt. Là on pourrait voir le caprice d'une célébrité de vouloir jouer « Vis ma vie » auprès des soignants, Thomas Lilti apporte sa touche de réalisme & d'un passif médical pour un journal de bord passionnant. Il aborde sa relation compliquée avec son père médecin, des anecdotes de tournages, sa fatigue et sa passion pour le monde médical et les gens qui la font vivre. Ce livre court mais précis est aussi intelligent que savoureux.
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Un témoignage extrêmement fluide qui interroge le rôle de médecin, celui de cinéaste, celui de médecin-cinéaste, en particulier pendant une pandémie. Racontant ses anecdotes avec un grand talent scénaristique, Thomas Lilti poursuit son travail de témoin des pratiques médicales et hospitalières avec humour et sensibilité.
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Après avoir vu (et revu) la série Hippocrate (je la conseille d'ailleurs) ainsi que le film Première Année, il était tout naturel que je lise le Serment, récit du médecin et cinéaste, Thomas Lilti.

Mêlant réflexion sur la médecine et ses devoirs, anecdotes sur ses études et ses rencontres, et constats sur l'état de l'hôpital en France, Thomas Lilti livre un témoignage frappant, parfois drôle, parfois émouvant sur son métier de médecin qu'il a eu l'occasion de retrouver pendant la pandémie.

J'ai particulièrement apprécié les aller-retours qu'il fait entre la réalité et le cinéma, racontant d'où vient l'inspiration pour sa série ou ses films, expliquant que "ce qui a l'air impossible dans la fiction se dénoue très bien dans la réalité et, à l'inverse, le réel est parfois minimisé par la fiction".

J'ai été très impressionnée par l'honnêteté et l'introspection dont l'auteur fait preuve dans ce court récit, évoquant ses doutes sur sa vocation, sa double identité de médecin et cinéaste, sa recherche de la légitimité vis-à-vis de son père, de la profession, de ses partenaires de cinéma, concluant : "Et si au fond, cette légitimité après laquelle je cours sans cesse, ne provenait ni de mon statut de cinéaste, ni de celui de médecin, mais de mon parcours de médecin devenu cinéaste".

[critique également publiée sur mon compte instagram @roselys_thebibliotaph ]
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On ne connaît bien que ce que l'on pratique depuis longtemps et pour longtemps. Je ne doute pas du sentiment magnanime pour la profession des soignants; mais L'auteur avec ses souvenirs d'interne en médecine vieux de quinze ans en arrière, me laisse un peu perplexe! Faut-il aller se refaire un statut de médecin éphémère durant la pandémie du covid19 dans un hôpital de banlieue pour asseoir la légitimé de ses convictions personnelles? sans que le sensationnel des informations ressortent et soient utilisées à des fins mercantiles à une large audience des séries télévisées: du genre Urgence avec Geoges Clooney créant le buzz! Pourtant Il y a beaucoup de regrets assez légitimes dans les questionnements intimes, ou l'amertume transpire dans la lecture de ce livre, celle de n'avoir pas su décider seul à un moment de sa vie, refoulant la puissance de ses envies et de ses frustrations en tenant compte du scandale provoqué chez les notables, du père médecin, affilié à la conduite à tenir pour le fils, afin d'endosser définitivement le métier compliqué de médecin, et par ce biais, de certaines critiques énoncées, accentuant son soutien à quelques personnes fréquentées dans le sanctuaire médical qui lui aussi possède le mérite d'être édité et mis en lumière dans des séries télévisées, surtout ne plus souffrir d'un manque de reconnaissance de ses paires! une façon détournée de reconnaître ses failles pour n'avoir su assumer complètement un rôle qui au final ne lui convenait pas. Cela demande un certain courage car, on apprend beaucoup de ses erreurs passées en mettant en lumière les mérites des autres. Quand aux nombreux mérites, il reviennent essentiellement aux personnels soignants ceux qui restent en place pour soigner les malades, et quand bien même le navire frôle le naufrage avec son capitaine et ses fidèles compagnons d'infortune, ils font sans la fortune escomptée des séries fictionnelles télévisées estampillées, qu'elles soient étrangères ou françaises dont le but est de frapper l'imaginaire, et pour certains se traduisant par une empathie naturelle, visant une large montée d'audience pour le réalisateur et la chaîne télé exploitant les scénarios, se traduisant par un manque à gagner.
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Le cinéaste et ancien médecin T.Lilti est contraint d'arrêter le tournage de la saison 2 d'Hyppocrate lors du confinement de mars 2020.Il s'engage comme médecin bénévole dans l'hôpital qui lui a servi de tournage.
Il en fait un récit alarmant : la violence hiérarchique, la reproduction sociale, le manque de moyen, l'absurdité administrative...tout en étant admiratif et reconnaissant de l'engagement des soignants.
IL s'interroge sur sa place, la vocation de soigner , la transmission.
C'est un cri d'alarme sur notre hôpital et notre société que tous nos politiques devraient lire
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