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Critique de Seijoliver


J'ai beaucoup apprécié ce livre qui un hommage d'une très grande tendresse à la mère de l'auteur.

Sans que rien ne l'indique de la part de l'éditeur, on peut penser que ce roman est autobiographique, puisqu'il nous raconte l'histoire d'un homme, Masaya (c'est le vrai prénom de Lily Franky) né sur l'île de Kyushu, vivant dans une famille monoparentale (lorsqu'il a trois ans son père quitte la maison), et qui va vers vingt ans monté à Tokyo, beaucoup y galérer avant de se stabiliser professionnellement et d'y faire venir sa mère lorsque celle-ci atteint la soixantaine et qu'un cancer l'atteint. Ils reprennent vie commune sous le même toit, et c'est le fils qui s'occupe désormais de sa mère.

Ce n'est pas romanesque au sens il n'y a pas d'histoire ou d'intrigue. C'est une suite de moment de vie, de souvenirs et d'anecdotes qui suivent la chronologie du personnage. Depuis sa petite enfance, les souvenirs de ses grand-mères, ses années à l'école, au lycée qu'il fait dans une autre ville et qui sera sa première expérience d'indépendance. Et puis vers le tiers du livre, la montée à Tokyo pour y faire des études et travailler. Ce sera surtout cinq années de "glandes", et par conséquence de galère, parfois des petits boulots, des chambres en colocation qu'ils arrivent tout juste lui et son pote à payer mais souvent sans eau et électricité. Il jouit à cette époque d'un grande liberté mais on s'aperçoit qu'il ne sait pas en quoi faire. Il n'a pas vraiment de rêve. Il dit que comme beaucoup de jeunes de son époque, le but c'était de simplement aller Tokyo, d'y trouver un refuge. Et arrivera ce qui arrivera. Et heureusement il y a l'aide de sa mère qui répond toujours présente et qui envoie de l'argent au fiston dès qu'il en demande. Cette mère qu'il regrette de ne pas avoir suffisamment remercier. Il y a ainsi de nombreuses pages sur ce que représente une famille, sur la nature des liens qui unissent ou pas parents et enfants.

Un petit mot sur le père et le sous-titre du livre « papa de temps en temps ». La communication entre eux est quasi inexistante, ils ne savent pas se parler. le père a toujours été là, il n'y a jamais eu de coupure totale mais c'est un homme qu'il ne comprend pas vraiment, rouleur de mécanique, un peu fantasque, qui a des projets plus ou moins douteux. « Si son travail était légal ou pas, je n'en sais rien, mais en tout cas, ce jour-là j'ai compris que pour le style, c'était tout à fait le style yakuza ». C'est son père, il fait avec.

Pour terminer je reviens vers le titre du livre, la tour de Tokyo. L'histoire se passe dans cette ville mais Lily Franky n'en fait pas un portrait en tant que telle : c'est le lieu où il vit, où il travaille et il a même des mots en peu dur pour cette ville qui nourrit la solitude plutôt qu'autre chose, pour une ville qu'il décrit comme grise : "de Tokyo on dit qu'elle déborde de couleurs, mais en réalité toutes les couleurs y deviennent ternes".
Mais il y a cette tour de Tokyo, omniprésente, et on s'aperçoit qu'elle est comme un phare, symboliquement c'est la figure de la mère, sa présence toujours bienveillante, le lien fort, durable qu'on peut avoir avec elle.
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