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EAN : 9791035408152
Audiolib (01/03/2022)
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3.47/5   910 notes
Résumé :
C'est un été en Normandie. Le narrateur est encore dans cet état de l'enfance où tout se vit intensément, où l'on ne sait pas très bien qui l'on est, où une invasion de fourmis équivaut à la déclaration d'une guerre qu'il faudra mener de toutes ses forces.
Un jour, il rencontre un autre garçon sur la plage, Baptiste. Se noue entre eux une amitié d'autant plus forte qu'elle se fonde sur un déséquilibre : Baptiste a des parents parfaits, habite dans une maison... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (223) Voir plus Ajouter une critique
3,47

sur 910 notes
Lisant la dernière ligne du roman signé Hugo Lindenberg, Un jour ce sera vide, justement récompensé du Prix du Livre Inter 2021, j'aurais aimé que ça continue, que les confidences de ce gosse d'une dizaine d'années se poursuivent…
L'amitié qui se noue entre le jeune narrateur et Baptiste, garçon du même âge, sur une plage de Normandie, donne au texte une profondeur riche et émouvante. En trois grandes parties et vingt-six chapitres, l'essentiel est dit, évoqué avec douceur, tact et délicatesse.
Ce garçon vit chez sa grand-mère, dans un appartement d'une grande villa, à guère plus d'une centaine de mètres de la plage. C'est là qu'il taquine les méduses avec un bâton et c'est là que Baptiste l'aborde et qu'il est question de la mort de ces étranges et dérangeantes bestioles.
Les cauchemars, les rêves, les envies, les souvenirs de ce gosse reviennent par vagues, au fil de cette amitié avec Baptiste, amitié devenue tellement importante et primordiale pour lui.
Sa grand-mère est là, femme admirable qui parle avec un fort accent évoquant ses origines polonaises que complètent des allusions aux drames causés par la folie nazie.
Une tante un peu dérangée les rejoint. Il en a honte mais elle l'attire aussi et lui permet des rencontres au café où elle l'emmène pour faire le plein de tabac. Dans sa chambre, il y a des photos, un désordre, une puanteur peu attrayante mais sa présence rappelle à l'enfant ses parents, un accident… mais sans en dire davantage.
Ainsi, le texte colle parfaitement à tout ce qui peut traverser l'esprit d'un garçon de dix ans partagé entre honte, manque de confiance et désir d'être aimé.
L'amour justement, il le ressent avec la mère de Baptiste qui le fait rêver, l'embrasse dans son lit lorsqu'il dort chez son ami. Cette famille est heureuse, parfaite, partage une vie bien ordonnée dans une villa très agréable mais des failles se font jour avec le père qui n'apprécie pas la présence du garçon.
Quand il regarde sa grand-mère faire la vaisselle, plier le linge, le repasser ou lorsqu'elle le lave, ce petit-fils est captivé par la magie de ses mains. Hugo Lindenberg écrit là une page particulièrement admirable.
Des moments tout simples d'une vie en vacances sur la côte normande, un passé difficile revenant régulièrement gâcher l'instant présent, confidences, espoirs, cauchemars, tout cela est passé au crible d'une amitié profonde, sincère mais aussi complexe.
Un jour ce sera vide est une pépite de littérature, un premier roman pour Hugo Lindenberg qui affirme ici un talent, une délicatesse, une finesse et j'ai été pleinement conquis à mon tour !

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Le narrateur, un enfant de dix ans, passe l'été sur la côte normande avec sa grand-mère. Pour tromper son désoeuvrement, il va sur la plage et observe les familles, les vraies familles ; ce qui l'intéresse c'est de voir des parents avec leurs enfants. Mais, un jour, alors qu'il ausculte une méduse à l'aide d'un bâton, il est abordé par un autre garçon, Baptiste. de cette rencontre, naît une amitié immédiate et sans faille entre eux deux.
C'est ainsi que cet enfant de dix ans, timide, rêveur, réfléchi et très sérieux, qui vit dans une solitude extrême et a du mal à trouver une place dans son monde marqué par des silences et des blancs va se lier avec Baptiste, son complet opposé avec sa famille idéale.
Hugo Lindenberg traduit de façon admirable les sentiments de l'enfance avec toutes les difficultés rencontrées pour trouver sa place. Il décrit à merveille les sensations rencontrées par ce jeune enfant isolé dans ses interrogations et qui découvre une autre vie, la honte sociale et familiale face à ce nouvel ami, et pourtant il l'aime sa grand-mère !
J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié la manière indirecte employée par l'auteur pour évoquer le passé de cette femme en le faisant revivre par la voix de l'enfant qui dit par exemple : « je veux qu'elle me reparle de la polenta qu'ils mangeaient dans le camp de réfugiés et de… , Qu'elle redise son frère, à elle, tombé sous les balles allemandes, ... »
Cette période de l'enfance où l'on se cherche, où l'identité n'est pas encore complètement affirmée trouve dans ce roman une place de choix.
L'auteur croque ainsi de magnifiques portraits, dont celui très beau de cette grand-mère.
Avec une écriture ultra-sensible et juste, Hugo Lindenberg, avec Un jour ce sera vide nous offre l'univers de l'enfance avec sa poésie mais aussi ses monstres et ses élucubrations et comment, à travers l'amitié de deux enfants, le narrateur va rencontrer le monde et se découvrir lui-même.
C'est aussi un roman qui explore le poids des traumatismes laissés par l'Histoire, quand le silence comme ici a été de mise sur les crimes commis et l'implication que cela peut avoir sur la construction d'un enfant. J'aurais aimé peut-être un peu plus de précisions sur les drames historiques qui ont jalonné cette famille que l'on suit sur trois générations.
Néanmoins, si ce livre est fait de beaucoup de silences, il n'en est pas moins rempli de scènes lumineuses et d'une grâce folle.
Récipiendaire du Prix du Livre Inter 2021, Hugo Lindenberg réussit un magnifique et bouleversant premier roman.
Un jour ce sera vide est une très belle évocation des sensations éprouvées dans l'enfance et une brillante étude psychologique sur la construction d'un être et comment l'amitié peut aider à grandir et à traverser cette période parfois difficile.
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Souvent, lorsque j'essaie de m'endormir, je vois mes vêtements déposés au loin dans la pénombre prendre formes humaines, l'écart entre le tissu de tel ou tel vêtement formant une bouche, un nez, une chaussette retournée figurant un oeil fermé tandis que l'autre, en boule, me fixe d'un air menaçant ou moqueur…tout comme les nuages me font penser à des formes animalières plus drôles. Je me dis que ces visions, en tant qu'adulte, sont des vestiges. Des vestiges de l'enfance. Je ne saurais pas exprimer précisément ce que je ressentais alors enfant, cette impression tenace de visages, voire de monstres présents à mes côtés dans la chambre sombre, était, je me souviens, amplifiée. C'était parfois terrifiant au point de faire d'horribles cauchemars mais le fait de toujours voir des formes aujourd'hui m'apaise et me console : il me reste encore des bribes infimes de mon moi enfant.

Hugo Lindenberg a du conserver beaucoup de son lui enfant pour avoir su écrire ce bijou ! « Un jour ce sera vide » est un magnifique livre, je ressors très émue de cette lecture. J'y ai retrouvé un peu de mon enfance, du moins ressenti à nouveau certaines sensations d'antan. Ce livre est une merveille car il rend réellement palpables les sensations physiques et émotionnelles de l'enfance et c'est une vraie gageure ! Sans parler de l'histoire en elle-même, poignante.

Nous sommes dans la tête d'un petit garçon de dix ans en vacances seul chez sa grand-mère sur la côte normande. Nous pressentons assez vite que son histoire familiale est compliquée tant il semble désireux d'observer, sur la plage, l'air de rien, les familles qu'il qualifie de « normales », désireux de les écouter, de les regarder vivre, de se fondre en elles, d'être carrément l'air que ces familles respirent, de se dissoudre en chacun de ses membres, dans leurs poumons, afin de gouter l'essence même de leur bonheur. Les mères aimantes et les enfants heureux surtout sont source d'admiration secrète.
Nous le sentons confusément aussi tant il semble gêné et honteux vis-à-vis de sa propre famille, de sa tante surtout au physique pour le moins disgracieux et au comportement étrange qui, parfois, l'accompagne sur la plage. « À peine déshabillé, je cours en me demandant combien de sable il faut pour faire une dune et combien de dunes sont nécessaires pour faire barrage à la honte ». Nous le comprenons enfin, petit à petit, subtilement, car ce petit garçon a vécu un drame…

Au-delà de l'histoire tragique de ce garçon, qui est l'auteur lui-même, j'ai donc été émerveillée par la façon déployée avec brio par Hugo Lindenberg pour rendre compte des sensations enfantines.
Les sensations physiques tout d'abord, comme celles ressenties lors d'un bain de mer en pleine chaleur : « C'est comme une explosion de silence et de fraîcheur qui emporte le monde et mon corps. Toute la pesanteur emmagasinée depuis des jours se déverse dans les profondeurs. Mes dix mille tonnes de solitude avalées dans le ventre de la mer. Il n'y a plus d'avant, plus d'après, et ne serait-ce l'amarre délicate du bras de Baptiste me rappelant au monde de la surface, je me laisserais emporter par la berceuse des vagues loin des fièvres de l'été ».
Celles, brutes, des odeurs, odeurs maritimes, odeurs plus écoeurantes dans la maison de la vieille dame, celles de cave, de moisi, de camomille et de verveine, celle de la chambre de la tante saturée de fumée de cigarillos et de sueur.
Et tant d'autres sensations, respiration conscientisée, chaleur, touché. Ressenties et décrites par un enfant. Une merveille !

Les émotions ensuite comme la solitude, l'angoisse, la honte, la sensation tenace d'être différent, l'ennui, du point de vue de l'enfant, de cet enfant, sont également savamment exprimées : «Devant moi s'étalent les rares jouets avec lesquels je tente parfois de faire avancer le temps. Des jouets vieux de tant d'étés que je ne me souviens pas les avoir jamais désirés. Ils attendent là, comme les casse-tête d'un ennui dont je ne sais plus comment me démêler ».
Celle de l'attente fébrile du baiser du soir de la part de la mère de son ami Baptiste qui n'est pas sans rappeler le baiser mythique de « A la recherche du temps perdu » de Proust.

Le silence est un personnage à part entière du roman, un membre de la famille du narrateur qui s'invite même à table entre le drôle de couple formé par ce petit garçon et sa grand-mère, un silence juste entrecoupé par les bruits d'un quotidien rassurant pour l'enfant qui a vécu le pire : « Manger la soupe en écoutant la radio battre la mesure du temps, indifférent au monde qu'elle raconte. Je veux le rien, l'habituel, le calme. Assis seul à table comme un prince, jouir du spectacle des allées et venues de ma grand-mère, de la cuisine à la salle à manger. Apportant le plat dont j'ai regardé la préparation avec nonchalance, se relevant pour chercher le sel, ou une carafe d'eau. Juste pour moi. Ne pas lui dire que j'aime par-dessus tout le moment où debout à côté de mon assiette, elle découpe le jambon avec ses gros ciseaux de cuisine dans un bruit de tissus épais. Mais simplement demander plus de jambon pour qu'elle se relève, essuie ses mains sur son tablier et recommence cette comptine muette. Puis la laisser desservir en buvant du jus d'orange pétillant, les pieds ballants, les coudes sur la table en se disant que ce couple-là, le nôtre, est sans doute le plus heureux qu'elle ait jamais connu ».
Le silence de cet appartement, dont je croirais voir les pièces, sentir les odeurs, percevoir la tristesse, à certaines heures de la journée, est lourd de sens et permet à l'angoisse et aux pensées vagabondes de ce petit garçon de s'exprimer sur le traumatisme subi.

Soulignons également la formidable dimension onirique qu'arrive à distiller l'auteur, dimension que toute chose revêt durant l'enfance, que ce soit des habits déposés au bord du lit et qui prennent vie la nuit, ou le moindre objet qui s'anime par analogie et métaphore : « Avec la paille, j'imite la mouche qui s'abreuve de lymphe sur mon genou, sa trompe plantée dans le petit lac d'une plaie dont j'arrache toute tentative de cicatrisation depuis des jours ».

Enfin, l'amitié décrite avec cet autre petit garçon, Baptiste, est également très joliment abordée, avec beaucoup de gravité et de tendresse, béquille importante pour survivre à sa tragédie. Mais surtout, surtout, l'amour pour cette grand-mère, dont il a un peu honte aussi, m'a touchée aux larmes :

« Une tristesse me vient de très loin. Une tristesse qui me donne envie d'échanger avec elle ma jeunesse, pour lui donner une vie encore, une vraie vie, dans laquelle elle aurait quelqu'un d'autre qu'un enfant de dix ans pour veiller sur ses vieux jours ».

« J'imaginais sur ses lèvres un improbable trait de rouge, de ce rose orangé qui semble avoir été inventé exprès pour sa coquetterie à elle. À Paris, quand elle s'en pince les lèvres devant le miroir de l'entrée, ses cheveux gris argent saturés de laque Cadonett, mon coeur se serre ».

Sinon la mer, toujours, la mer purificatrice, salvatrice, dans laquelle déambuler telle une méduse pour enfin être soi, se retrouver, apaisé, panser son manque de mère et de repère : « Mon monde sous-marin ne connaît pas la rage. J'y suis souverain. Comme mes mouvements, ma pensée est amortie par la masse fluide des eaux. Comme mon corps, mes idées sont légères et gracieuses ».

Au final je ressors éblouie par tant de subtilité offerte avec autant de simplicité. La clé du livre réside dans cette faculté de retranscrire les sensations et émotions d'un enfant et ainsi de dire beaucoup, de dire presque l'indicible, de raconter le drame, avec presque rien…Ce livre m'a fait écho, a réussi à remuer tant de choses enfouies en moi…Un premier roman bouleversant !
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Chronique d'un flop...

Voici un livre bien étrange et qui fut trop nauséabond pour moi.

Le narrateur vit avec sa grand-mère et sa tante qu'il juge monstrueuse (laide, crasseuse, pestilentielle et j'en passe) dans une petite maison misérable. Sur la plage il fait la connaissance de Baptiste dont son quotidien est à l'opposé du sien. Il passe son temps à observer les parents de Baptiste et à jalouser les autres pour la vie rêvée qui lui est refusée.

Ce roman ne m'a pas plu, trop de longueurs et de passages nauséeux. Déjà j'ai été étonnée après plus de cent pages de me rendre compte que le narrateur était une fille à raison de la conjugaison (impossible donc de m'imaginer le narrateur, si ce n'est jeune, pauvre, orphelin et privé d'amour). Ensuite, les enfants tuent les méduses sur la plage ou les fourmis dans la cuisine et ça dure et dure. Sans compter les descriptions nauséabondes sur sa tante qui le répugne. Certainement y a-t-il montagne de subtilités, de métaphores etc que je n'ai pas cernées. Parfois on a besoin d'être porté par un roman plutôt que de le ressentir bien lourd sur nos épaules.

Ça tourne en boucle dans le noir, les viscères de la vie misérable, la pourriture, non merci, ce roman n'est pas pour moi. Si ce n'est l'écriture qui sauve un peu cette histoire, je vais m'empresser d'oublier très vite ce roman.
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Ce court roman est d'une densité remarquable.
L'enfant qui parle a une dizaine d'année, mais porte en lui le poids d'une histoire complexe et invalidante.
L'angoisse qu'il ressent envahit tous les domaines de sa vie. Les questions pour lesquelles il n'espère même plus de réponses se traduisent en une quête infinie du sens. L'enfant observe, note et tente de comprendre. Compare les lambeaux de sa vie familiale avec ce que donne à voir le quotidien de son ami Baptiste, l'harmonie, les sourires, la propreté, jusqu'à la pureté d'un religion différente de la sienne. Une famille Ricoré. Et en miroir, la folie de sa tante, le langage étrange de sa grand-mère, et surtout l'absence.

A petites touches, l'histoire se construit et amène le lecteur à comprendre les failles.
D'une écriture coup de poing, l'auteur dresse en peu de pages un portrait terriblement réaliste de cet enfant blessé, dont le comportement autant que le malheur crée le vide autour de lui. C'est lorsque le vernis qui idéalisait la famille de Baptiste, craque, que son histoire propre se dessine et apparait derrière les non-dits.
A mi-chemin entre le rêve et la réalité, le roman est une projection de l'imaginaire du jeune garçon, cet imaginaire qui le maintient la tête hors de l'eau.

Récit marquant .

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critiques presse (7)
Actualitte
08 juin 2021
A travers ce livre, il explore les sentiments, bons comme mauvais, qui traversent toute famille, et le poids des traumatismes de l'Histoire.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Culturebox
08 juin 2021
Le roman aborde le thème de l'enfance, en racontant une amitié entre deux garçons.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Actualitte
01 février 2021
Un jour ce sera vide d'Hugo Lindenberg fait partie des 36 titres de la dernière rentrée littéraire sélectionnés par les libraires pour le Prix Libraires en Seine 2021. Un premier roman étonnant de grâce et de maîtrise.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LesInrocks
22 septembre 2020
Ce premier roman d'Hugo Lindenberg retourne à l'enfance désolée d'un garçon de 10 ans. Si loin, si proche, et somptueusement écrit.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
LeMonde
16 septembre 2020
Le jeune héros d’« Un jour ce sera vide », premier roman d’Hugo Lindenberg, se débat dans un monde peuplé de fantômes trop bruyants et d’adultes absents.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Liberation
24 août 2020
Pour que le couple formé par la grand-mère et le petit-fils soit si soudé, il faut qu’un drame soit passé par là. Il rôde dans le récit à l’état de non-dits, peut-être de mensonges. Il a fait naître des dégoûts, des monstres, des superstitions et des jeux qui ne peuvent pas être partagés. Mais d’un enfant trop sensible, il a fait cet observateur valeureux qui nous comble.
Lire la critique sur le site : Liberation
Bibliobs
20 août 2020
« Un jour ce sera vide » est le portrait, cruel et déchirant d’un enfant à qui a été refusé le droit à l’insouciance et pour qui « le bonheur n’existe pas ».
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (131) Voir plus Ajouter une citation
Mais moi, je ne veux surtout pas qu'on me retrouve, seulement que quelqu'un me cherche.
Commenter  J’apprécie          30
Tantôt Baptiste avance devant et je mets mes pas dans les siens et tantôt c’est lui qui me suit. Mais qu’il soit devant ou derrière, que je l’entende dans mon dos ou que je regarde sa nuque, j’ai l’impression qu’il m’échappe. Alors que nous sommes seuls sur le sentier, Baptiste me manque plus cruellement que lorsqu’il n’est pas là. Je ressens même de l’agacement contre lui. Contre ses foulées conquérantes. Je lui en veux pour toutes les pensées qu’il me cause. Lui qui suit le fil des siennes en m’accordant l’attention d’un maître pour son chien.
(pages 164-165)
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Ce que mon ami ignore, c’est que depuis le début de l’été, le péril urticant des méduses m’a tenu éloigné de l’eau. Leur présence massive sur les côtes, largement commentée par les vacanciers, m’a servi d’excuse auprès de ma grand-mère pour ne pas aller nager et rester avec elle dans le rectangle rassurant d’une natte en osier. Seul avec mes livres et mes pensées, malgré les remontrances qu’elle m’adresse sans même lever les yeux de son tricot.
(page 21)
Commenter  J’apprécie          330
Et puis la faire rire aussi. C’est incroyable quand je la fais rire, c’est un dépaysement. Comme cette fois où des cousins sont venus nous rendre visite d’Israël et qu’elle a bu et qu’elle a ri. Jamais je n’avais vu ça. Le plateau chinois, les petits verres à brandy, tout ce qui dort habituellement dans les vitrines de la salle à manger ; soudain utile. Et le cou de ma grand-mère se renversant tandis qu’elle riait.
Commenter  J’apprécie          360
Alors je ne fais rien d’autre qu’attendre que ma grand-mère se réveille de sa sieste et que reprenne la valse des tâches ménagères qui rythment nos journées. Petit-déjeuner, se laver, s’habiller, déjeuner, dîner, se baigner, se déshabiller, se coucher. Notre vie est une symphonie de robinets qui coulent, de chasses tirées, de bains vidés, de vaisselle lavée, de linge essoré. Et pour se divertir de ce déluge : la mer.
(page 18)
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Vidéo de Hugo Lindenberg
Par l'auteur & Laura Cahen Festival Paris en toutes lettres
Il vient d'apprendre les circonstances précises de la mort de sa mère, quand il avait six ans. Aujourd'hui jeune adulte, il rêve de la voir réapparaître au détour d'une rue, il cherche à faire parler son père, peu disert… À défaut de pouvoir comprendre, il se perd dans les nuits du Hangar où s'étreignent les garçons. Là, au moins, il n'a qu'à suivre son désir. Mère et fils marchent côte à côte dans une nuit imaginaire : « Elle vers la gare de Lyon, son terminus, et moi perdu dans la nuit infinie de ma jeunesse. » Jusqu'à ce que le jeune homme tombe par hasard sur une photo d'elle qui pourrait tout changer.
Hugo Lindenberg confirme qu'il est un superbe écrivain, et grand styliste. Et puis, son roman indique une voie, une très belle voie, celle du dépassement.
« L'automne. J'y décelais une invitation inédite à remettre à l'heure les aiguilles de mon présent. Après l'hiver, plus rien ne serait jamais figé. » Hugo Lindenberg, La nuit imaginaire
À lire – Hugo Lindenberg, La nuit imaginaire, Flammarion, 2023.
Son : François Turpin Lumière : Iris Feix, assistée par Hannah Droulin Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan
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