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EAN : 9782352042020
300 pages
Les Arènes (23/04/2012)
4/5   1 notes
Résumé :
À l’automne 2011, une protestation née au centre de Manhattan est violemment réprimée par la police. Le mouvement s’enflamme, en écho aux révolutions arabes et aux « indignés » espagnols rassemblés sur la Puerta del Sol à Madrid.

Occupy Wall Street ! rassemble les récits sous tension des occupants, des essais et des reportages, des illustrations et des photographies. C’est le manifeste d’une ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« Occupy Wall Street rejette le fantasme qui prétend que ”ce qui est bon pour Wall Street est bon pour tout le monde” (”What is good for Wall Street is good for Main Street”) et revendique au contraire la séparation qui existe entre Wall Street et ”la rue”, une division qu'OWS désigne comme une injustice, un problème fondamental : le tort de l'inégalité, de l'exploitation, du vol. ”Nous sommes les 99%” met l'accent sur l'écart béant creusé entre la richesses des 1% du haut de l'échelle et nous autres, le reste. le slogan donne son caractère politique à une statistique qui exprime à quel point le capitalisme repose sur une inégalité fondamentale – ”nous” ne pourrons jamais tous faire partie du 1%. Ce faisant, le slogan affirme l'existence d'une collectivité. Il n'unifie pas cette collectivité sous la bannière d'une identité – race ou origine ethnique, religion, nationalité – , mais bien au contraire il établit la collectivité, le ”nous” d'une population divisée en expropriateurs et expropriés »

Je ne sais si ce recueil de textes est représentatif des débats et commentaires des indignés états-uniens. Il est néanmoins intéressant à plus d'un titre : récits, témoignages, interrogations, « le mouvement s'est rapproché de ce que j'aimerais qu'il soit, un mouvement qui tient compte des inégalités historiques et de celles d'aujourd'hui, des oppressions, des racismes et des relations de pouvoir, un mouvement qui ne se contente pas de renforcer le privilège, mais y fait face, avec courage », recherches, etc… « Il n'y a pas de mal à être indécis. Il n'y a pas de mal à vouloir quelque chose mais à ne pas savoir comment l'obtenir, ni même ce que c'est exactement. »

Débats autour du consensus, des discriminations, des privilèges « Et laissez-moi vous dire ce que ça fait d'expliquer la notion de privilège à un Blanc », des oppressions, de la violence, de la « tolérance généralisée de la violence sexuelle envers les femmes », de l'occupation « La forme même de l'occupation descend en grande part, malgré ou peut-être à cause de la mémoire défaillante de la gauche, de la technique de la ”grève assise” ».

Si la structuration du monde est plus complexe que le slogan « we are 99% », il n'en reste pas moins qu'il existe une profonde division entre eux (1%) et nous (99%).

Le mouvement des indignés aux États-Unis, en Grèce en Espagne, en Égypte, etc., repose à la fois sur un rejet du « système » tel qu'il est perçu, une volonté de se réapproprier des choix collectifs, l'impuissance ressentie des « forces de changement » plus traditionnelles. Il manifeste les espoirs et les limites de protestations tournées vers un futur moins confisqué par une pointe de possédants (1%). Il participe indéniablement d'une force politique en émergence.

Je signale le beau texte de Slavoj Zizek « Ne tombez pas amoureux de vous-mêmes », dont une autre version (un autre texte?) avait été publiée dans Variations sous le titre « Encre rouge ».
Pour terminer, un paragraphe de Judith Butler « Si l'espoir est une exigence impossible, oui, nous demandons l'impossible. Si le droit d'avoir le vivre, le couvert et un emploi sont des exigences impossibles, oui, nous voulons l'impossible. S'il est impossible d'exiger que ceux qui ont bénéficié de la crise redistribuent leur richesses et qu'ils arrêtent d'être aussi cupides, alors oui, nous exigeons l'impossible. »
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Si l’espoir est une exigence impossible, oui, nous demandons l’impossible. Si le droit d’avoir le vivre, le couvert et un emploi sont des exigences impossibles, oui, nous voulons l’impossible. S’il est impossible d’exiger que ceux qui ont bénéficié de la crise redistribuent leur richesses et qu’ils arrêtent d’être aussi cupides, alors oui, nous exigeons l’impossible.
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Occupy Wall Street rejette le fantasme qui prétend que ”ce qui est bon pour Wall Street est bon pour tout le monde” (”What is good for Wall Street is good for Main Street”) et revendique au contraire la séparation qui existe entre Wall Street et ”la rue”, une division qu’OWS désigne comme une injustice, un problème fondamental : le tort de l’inégalité, de l’exploitation, du vol. ”Nous sommes les 99%” met l’accent sur l’écart béant creusé entre la richesses des 1% du haut de l’échelle et nous autres, le reste. Le slogan donne son caractère politique à une statistique qui exprime à quel point le capitalisme repose sur une inégalité fondamentale – ”nous” ne pourrons jamais tous faire partie du 1%. Ce faisant, le slogan affirme l’existence d’une collectivité. Il n’unifie pas cette collectivité sous la bannière d’une identité – race ou origine ethnique, religion, nationalité – , mais bien au contraire il établit la collectivité, le ”nous” d’une population divisée en expropriateurs et expropriés
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Il n’y a pas de mal à être indécis. Il n’y a pas de mal à vouloir quelque chose mais à ne pas savoir comment l’obtenir, ni même ce que c’est exactement.
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Videos de Jade Lindgaard (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jade Lindgaard
Les Jeux olympiques ont lieu dans cent jours, avant les Jeux paralympiques à la fin de l'été. La fête sera peut-être belle. Mais ce qui prime en ce moment, c'est le manque d'enthousiasme, et le doute : sommes-nous prêts ? Est-ce que ce sera la fête pour toutes et tous ? Des jeux « populaires », comme le proclament les organisateurs depuis des années ? Ou bien la fête du fric et pour quelques-uns ? Les retombées seront-elles aussi mirifiques qu'annoncées ? Questions et débat dans « À l'air libre », l'émission d'actualité de Mediapart. Nos invité·es : - Jade Lindgaard, journaliste à Mediapart, autrice de Paris 2024, une ville face à la violence olympique (éditions Divergences) ; - Stéphane Troussel, président PS du conseil départemental de Seine-Saint-Denis ; - Antton Rouget, journaliste au pôle enquête de Mediapart ; - Marie Delaplace, professeure émérite d'urbanisme à l'université Paris-Eiffel, membre du réseau de recherche Orme sur les grands événements sportifs.
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