Ca s'est passé avant sa naissance mais il l'a su : un de ses oncles a tué un homme dans un accident de voiture, sans être dans son tort si ce n'est qu'on a jamais raison de laisser un mort derrière soi.
La prudence élémentaire, selon lui, est de ne pas faire le moindre geste, même respirer doit être opéré avec délicatesse. C'est une précaution et une superstition. Si quoi que ce soit dépend de lui, c'est par l'immobilité qu'il l'obtiendra.
Ca le rend fou qu'on ne respecte pas son autisme.
Pour tenir la douleur à distance, il faut savoir de quoi elle a l'air, être capable de la renifler.
Il faut ne serrer personne contre soi sinon la douleur est assurée, le malheur.
Tout ce qu’il se souhaite est être seul. La séparation de sa famille est déjà lourde à supporter, ce n’est pas pour qu’on lui en fournisse une autre à qui aucune affection enracinée ne le lie. Être coupé de son monde est un changement d’habitude, inutile qu’on charge la barque en lui en imposant un nouveau. Qu’on le laisse seul et tant pis s’il n’apprend pas l’anglais, il n’y aura pas de contrôle à son retour.
Il ne sert à rien qu’à s’énerver davantage de se battre avec son frère qui est plus fort que lui – même en attaquant en traître, il n’y arrive pas. Être humilié impunément est un surcroît d’humiliation. Que ce soit pour des bagatelles n’y change rien, le principe est invivable.
Les héros ne sont-ils pas ceux qui ont eu la force de croire à des rêves inaccessibles ? Il pourrait voler comme Icare, se brûler les ailes au soleil. Il aurait enfin des ailes, le soleil passerait du temps à le chauffer.
Il voit bien que sa prière est un désespoir. Pour être heureux toute sa vie, c’est déjà trop tard, mais toute son existence à venir, ce serait déjà pas mal. Il veut le bonheur : n’y a-t-il pas du courage à exiger ce qu’il ne connaît pas ? Les héros ne sont-ils pas ceux qui ont eu la force de croire à des rêves inaccessibles ? Il pourrait voler comme Icare, se brûler les ailes au soleil. Il aurait enfin des ailes, le soleil passerait du temps à le chauffer.
Il n’a pas le truc pour s’ouvrir. Il a beau être un puits d’affection, il n’en laisse aucune pénétrer en lui. Il est barricadé, peu importe la superficie de ce qu’il protège pourvu que ce le soit bien. S’occuper de soi, c’est déjà trop. À quoi bon entretenir des relations ? Par sa dernière réplique, son frère qu’il aime et qui l’aime a d’ailleurs cautionné sa stratégie, se retirant de la partie.
Il voudrait qu’on l’aide, s’il savait c