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Jacques Robnard (Traducteur)
EAN : 9782742766932
64 pages
Actes Sud Junior (14/03/2007)
3.51/5   51 notes
Résumé :
C’était il y a dix-sept ans. La narratrice se souvient de ses années de lycée et d'une certaine Suzy, une fille paumée à qui on avait fait croire qu’un garçon de la classe était amoureux d’elle. Personne ne pensait qu’elle marcherait dans l’histoire à ce point, mais pour se sentir aimée, Suzy était prête à tout. De défis idiots en mensonges, le canular avait dégénéré jusqu’au sordide : un viol collectif. Dix-sept ans de silence et celle qui fut spectatrice passive p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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La force de la collection d'Une seule voix, c'est de conjuguer mots percutants et récit court. Une intensité qui fait rejaillir l'émotion brute de la voix qui s'exprime. le texte se lit d'une traite, comme un long monologue, qui nous plonge en quelques pages au plus profond de l'intime. Dans Quand les trains passent, Malin Lindroth donne la parole à une jeune femme de 32 ans qui se souvient comment une jeune fille de son lycée, Suzy, est devenue la risée de tous. Cette ado à qui ont a fait croire qu'un garçon l'aimait. La narratrice raconte les défis d'abord idiots détournés peu à peu en canular sordide…

Ce qui frappe dans Quand les trains passent, c'est le malaise provoqué par les paroles de la narratrice, ce pari un peu stupide qui prend peu à peu une tournure grave et qui nous met dans une position délicate en tant que lecteur. On sent que l'histoire va mal finir, on ne sait pas comment. C'est aussi ça la collection d'Une seule voix, des textes crus, brutaux, qui interpellent, dérangent, malmènent et parfois nous offusquent. Quand les trains passent est donc de ceux là. Un texte provocateur et fort où la révélation finale tout comme l'attitude de la narratrice nous laisse sans voix, presque sidéré.

J'ai bien aimé la manière d'écrire de Malin Lindroth. Mais j'ai eu du mal à accrocher à la personnalité de la narratrice. le positionnement de celle-ci par rapport aux événements n'est pas très clair. Elle est très passive au moment des faits, on peut le comprendre, mais elle est ensuite d'une grande lâcheté qui m'a désarçonnée. Dans le même temps elle est très dure vis-à-vis de Suzy et semble lui reprocher de n'avoir rien vu du canular. Elle la rend presque responsable de ce qui lui est arrivée, comme si c'était à cause de la stupidité de Suzy qu'elle devait aujourd'hui culpabiliser et vivre avec ce poids sur la conscience.
Lien : http://www.lirado.fr/quand-t..
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Une nouveauté vient s'ajouter à ma collection Actes Sud Junior « d'une seule voix », ces mini-ouvrages qui se lisent d'un seul souffle, en une petite demi-heure (voir moins) à peine environ.

Quand les trains passent est une sorte de confession sur un moment cruel de l'adolescence qu'une femme adulte, mère de deux enfants maintenant, regrette encore. Un récit cru et relativement dur à lire qui porte sur le harcèlement scolaire et un autre sujet que je tairai pour ne pas vous spoiler le contenu.

Fidèle aux autres titres de la collection, ce livre se lit d'une traite. Il est impossible de faire autrement. Et puis, vu le peu de texte qu'il contient, faire autrement reviendrait un peu à trahir le concept même du livre.

Le contenu donne matière à réfléchir. Est-ce que la jeunesse à toujours été si cruelle ? ou est-ce la race humaine qui fait inlassablement preuve de monstruosité ? l'effet de groupe, la pression sociale et l'envie de nuire à son prochain sont en tout cas des éléments qui amènent la jeune Suzy P à être la victime de cet acte odieux. Pire encore, savoir que ce type d'action survient aussi bien dans la vraie vie (voir même plus souvent que dans la fiction) est effarant. Il est si simple de ruiner quelqu'un. de le détruire psychologiquement. Pour toujours. Et dans quel but ? Amuser la galerie. Gagner un peu d'argent.

En quelques pages seulement, l'auteur parvient à nous mettre dans un état particulier. Celui où on est dégouté par de tels actes et par le système judiciaire qui est tellement mal fait que les coupables peuvent s'en sortir indemne. Celui où on se sent mal pour cette pauvre fille qui n'a rien demandé à personne.

Une lecture qui choc mais qui pourrait bien être utile pour réveiller certains jeunes qui ne pensent pas aux conséquences de leurs actes.
Toutefois (et ceci est un gros préjugé potentiel mais je le mets quand même sur papier), j'aurais tendance à dire que les personnes qui se donneraient la peine de lire ce livre ne sont généralement (terme à prendre avec des pincettes) pas celles qui se trouvent plus tard dans la catégorie des coupables…

Merci Actes Sud pour cet envoi en primeur (à paraitre le 9 septembre) ! Une fois encore une lecture express qui restent en tête par la suite et qui nous donne des leçons sur la vie en société. A méditer.
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Quand les trains passent …de Malin Lindroth, présentation
Elle avait 15 ans.

Elle a fait basculer la vie de Suzy Petterson.

L'histoire remonte à 17 ans. Elle est maintenant mariée et a deux enfants. Mais cet évènement la hante.

Avis Quand les trains passent … de Malin Lindroth
Dans la collection Une seule voix, les Editions Actes Sud Junior proposent ce texte pour la rentrée. C'est une jeune femme qui revient sur un évènement qui s'est passé lorsqu'elle était adolescente, qu'elle avait 15 ans. Cet évènement, ce drame la hante depuis toujours. Et même si son mari lui dit que cela remonte à loin, que la personne impliquée ne pourra jamais la reconnaître, elle veut laisser une trace de cette histoire.

Tout ce qu'elle arrive à écrire c'est qu'à 15 ans, on est con. Que pour se sentir aimée, être aimée, on n'est capable du pire, que ce soit elle ou cette jeune fille Suzy Petterson. Cette dernière est le mouton noir de cette école. Elle n'a pas d'amis, s'habille pas comme les autres, semble toujours ailleurs. Des rumeurs courent. Lorsque les garçons vont la voir pour lui dire qu'un garçon est amoureux d'elle, Suzy va changer du tout au tout. Et ce garçon est le petit ami de la narratrice. Elle est bien avec lui, elle se sent protégée. Mais l'histoire va aller beaucoup plus loin car la narratrice se sent de plus en plus isolée. Son petit ami ne s'occupe plus d'elle même s'il lui confirme qu'il est toujours amoureux. Tous vont tomber dans l'engrenage de continuer, de s'amuser avec Suzy jusqu'à ce terrible évènement. Personne ne lèvera le petit doigt pour tout arrêter et encore moins la narratrice. Ils resteront tous soudés même après l'évènement, même après le regard lancé par Suzy et sa disparition. Ils ont tous continué leur vie. Se sentant invincibles ? Peut-être mais il reste pour la narratrice le fait de ne pas avoir pensé à mal, au départ, mais elle n'a jamais pu oublier l'acte et tous les mensonges proférés.

Vivre avec un acte commis à l'adolescence. Se laisser porter par la vie, par l'amour ressenti pour l'autre. Mais à 15 ans, on peut réfléchir. On peut se confier à un adulte qui pourra aider à prendre la bonne décision. Il est difficile d'oublier que ce soit pour la spectatrice et encore plus pour la victime. Pour cette dernière, on ne sait pas comment elle s'en est sortie, malheureusement. Cela n'a pas dû arranger le fait de sa solitude et de son mal-être.

Je comprends que l'on puisse se faire entraîner, je comprends que cela peut être marrant de s'en prendre à quelqu'un de différent, mais ce que je ne comprends est que personne n'a voulu stopper à un moment donné, voyant que cela allait vraiment trop loin. Alors oui, elle regrette. Alors oui, elle veut écrire sur cet acte horrible et pourquoi ne pas agir maintenant ?

Ce sont des livres qui donnent à réfléchir sur un acte difficile. Cela peut être compris mais j'ai peur que certains jeunes qui souffrent et qui lisent ce roman pensent que quoi qu'il arrive, ils sont toujours les perdants. J'espère également que ceux qui font souffrir, et même sans le vouloir, peuvent se rendre compte que s'ils n'agissent pas, le remords et la culpabilité peuvent être toujours présents.

Je remercie les Editions Actes Sud Junior pour cet envoi.
Lien : https://livresaprofusion.wor..
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C'est tellement glauque...
Dans cette collection "D'une seule voix", cette fois-ci le monologue est une confession. Celle d'une femme qui se souvient 15 ans auparavant d'avoir participé plus ou moins activement à la destruction d'une autre adolescente.
Suzy était une élève marginale, malgracieuse, mal fagotée, issue d'un milieu défavorisé, isolée et mise à l'écart au collège. Elle a fait les frais au départ d'une mauvaise plaisanterie qui voulait lui faire croire que le bogosse de l'école était amoureux d'elle... mais c'était sans compter sur la naïveté et la malléabilité d'une adolescente en manque d'amour. Ne réussissant pas à mettre fin au canular et pensant la faire enfin réagir, les harceleurs vont de plus en plus loin... jusqu'au crime. Agression sexuelle, viol en réunion, tournante, l'horreur inqualifiable.
C'est déstabilisant pour le lecteur de ne pas sentir plus de remords et de culpabilité que ça dans les propos de la narratrice je trouve.
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J'ai découvert ce livre dans le cadre d'un cours de littérature jeunesse et j'avoue que sa lecture m'a assez déstabilisée. Je reconnais qu'il aborde une thématique intéressante, celle de la culpabilité, et qu'il est parfois essentiel de parler de thèmes difficiles y compris dans la littérature pour ado. Toutefois, je trouve cette histoire assez cruelle et la narration ne donnent pas l'impression de condamner véritablement les actes ignobles qui y sont commis (notamment un viol en réunion). le violeur principal semble par ailleurs n'éprouver aucun remord au souvenir de ce qu'il a fait. Néanmoins, il est intéressant que l'histoire soit racontée du point de vue d'une jeune fille témoin de cette histoire, qui n'a pas osé intervenir pour aider la victime. Elle semble profondément dévorée par le souvenir de ces événements et son point de vue amène le lecteur à une réflexion intéressante sur la question de la culpabilité. Peut-être est-ce à cause de ma sensibilité par rapport à ce genre de sujet, mais j'ai trouvé cette histoire très dure et je pense qu'elle ne dois pas être mise entre toutes les mains et peut par ailleurs nécessiter une médiation pour certains jeunes lecteurs. Etant un roman très court, ce livre pourrait facilement attiré des jeunes ados non-lecteur alors que ce livre malgré la brièveté de son récit n'est pas un livre facile à lire. Même pour un adulte, je trouve qu'il est très difficile de lire ce livre sans se sentir mal à l'aise voir bouleversé au récit du calvaire de la pauvre victime.
Un livre, dont je peux comprendre l'intérêt, mais que je ne recommande pas.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
On était si proches l'un de l'autre ! Si proches ! L'un contre l'autre, dans le tunnel ! Quand les trains passaient. Je ne sais pas à quoi on pensait... Dire qu'on osait. C'était vraiment très dangereux, on risquait sa vie. Quand les trains passaient, il me tenait très fort serrée contre lui. S'il ne l'avait pas fait... s'il m'avait lâchée, j'aurais été aspirée vers les rails, c'était la mort en une demi-seconde.
C'était clair, il ne me lâcherait jamais. J'avais confiance en lui.
Il arrivait que je le mette à l'épreuve. Quand il était derrière moi et me tenait par la taille, je pouvais peser de tout mon poids et me pencher par-dessus son bras... un peu... un peu plus... encore un peu... seulement pour voir si, comme il disait, il faisait tout pour me protéger.
[...]
Celle qu'on aime, on la tient fermement. On la tient très fort. C'est prouvé.
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On trouvait que c'était une idiote. Une grande idiote qui n'avait qu'à s'en prendre à elle-même. Il faut avoir conscience de qui on est et savoir rester à sa place. C'était bien avant que je comprenne jusqu'où un être humain est capable d'aller... jusqu'où une fille peut dégringoler pour se sentir... oui, aimée. Je veux dire... on veut être avec quelqu'un. Rien à dire là-dessus. C'est tout à fait normal. Et parfois on fait des trucs... complètement débiles... pour accrocher quelqu'un. D'une certaine manière, on était pareilles. Elle et moi.
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N'allez pas dans le tunnel, je dis à mes enfants. Ne restez pas trop près de la voie quand le train passe. Vous comprenez... c'est tellement facile, c'est vachement facile de faire un pas de côté, un seul mauvais pas, alors on est happé et y a pas de retour... (p.43)
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A présent je vais vous raconter exactement comment ça s'est passé. J'ai fait une chose terrible à Suzy Petterson.
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Il faisait joujou avec elle comme un sale gosse joue avec un jouet qu'il finit par détester. (p.32)
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