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Critique de Olti


Cela commençait plutôt bien en ce qui me concerne, car j'ai trouvé le pitch amusant : une lycéenne de 17 ans se retrouve plongée dans l'histoire de Cendrillon, mais au lieu d'en être l'héroïne elle est... la vilaine belle-soeur. Cela promettait d'être amusant, sans doute un peu ironique et sarcastique... mais finalement non, pas vraiment.


Les bons points :
- une écriture extrêmement claire et fluide (1ère personne au présent de l'indicatif, on est tout de suite "dedans")
- une intrigue prenante, pleine de rebondissements, qu'on a envie de suivre même si on devine la fin dès le départ
- une héroïne pas aussi chiante que d'autres


Les mauvais points : tout le reste ? :D

- le cliché de "la nana tellement maladroite". Bon sang mais est-ce qu'un jour les auteures de romances arrêteront avec ça ?? Je ne doute pas que les gens maladroits à l'extrême existent mais... là, ça fait trop. Tous les chapitres l'héroïne se casse la gueule et s'étale au sol, se brûle par inadvertance avec sa tasse de thé, ne regarde pas où elle met les pieds et j'en passe "maudissant pour la énième fois sa maladresse". Non, à ce stade, maudis ta bêtise ou un problème de santé.

C'est poussé à un point où ce n'est plus de la maladresse, notamment pour tout ce qui concerne ses "leçons d'étiquette", là on dirait une ado butée incapable d'apprendre quoi que ce soit dès que ça sort de sa zone de confort... (mais quand ça deviendra important, là, d'accord, elle fait vaguement un effort).

- le cliché de l'héroïne censée être une projection de la lectrice : commune, pas aussi jolie que les autres, timide, ayant la lecture comme seule passion, s'habillant et se coiffant "simplement" (parce que le slut-shaming contre celles qui en font "trop", les auteures puritaines de romance ont du mal à s'en départir)... et en même temps, elle a toujours les 2 même références en terme de littérature (de gros classiques, toujours, y'a tjrs austen ou une brontë de citée...), et on a quand même des descriptions des belles tenues de princesse... mettez-vous d'accord avec vous-même.

D'ailleurs, 12 000 points en moins pour les références répétées à Orgueil&Préjugés (ce n'est pas en citant un bon bouquin que le tiens le deviendra) et au héros qui est tellement plus beau que Darcy, mais on va le surnommer Darcy quand même et aaaaaah : arrêtez avec Darcy ! Qui n'est PAS une idole canon de bogoss mystérieux. Pas plus qu'Orgueil&Préjugés n'est une romance d'ailleurs.
C'est déjà assez ridicule les références à d'autres oeuvres juste pour les citer, sans rien en faire à part un clin d'oeil type "je connais, et je sais que toi aussi tu l'as lu, alors aime mon livre", mais alors si c'est en plus pour se planter en choisissant de citer une satire de romance, c'est un peu couillon.


- Dans le même genre : le fait de parler de choses qu'on ne connait pas, en mélangeant ça aux clichés. Arrêtez, par pitié, dans vos romances pseudo-historiques de parler de crinolines et de corsets si vous ne vous vous êtes pas renseignés sur le sujet. C'est comme les auteurs de séries des années 90 qui parlaient de technologie avancée type "internet" et qui racontaient n'importe quoi...
Cela ne fait que renforcer de la désinformation et ça vous fait passer pour un auteur trop paresseux pour chercher de quoi il parle.


- Quelques trous et/ou incohérences dans l'univers (ce n'est pas bien clair la magie des Gobelins, pourquoi ils ont créé ces livres, pourquoi ils peuvent des fois aider l'héroïne, des fois non, et si l'univers de l'histoire a une "réalité ou n'est vraiment qu'une fiction de livre... et si on détruit les livres, est-ce que l'histoire et son univers disparaissent ?


- le côté très américain-naïf de l'héroïne, qui veut changer le monde pour mettre en place l'éducation, l'égalité blabla, et qui s'outre de tas de choses mais principalement parce que c'est facile : on est dans une monarchie du 19e siècle... donc il y a plein de choses effectivement qui ne vont pas en terme de justice et d'égalité. Mais ce qu'elle veut mettre en place reste très bas de plafond et basique, il n'y a pas de vraie conscience politique à long terme, elle ne remet pas en cause le capitalisme ultra libéral ou autre.

Bien sûr, tout ça la rend sympathique (au lieu de profiter de son quotidien de rêve, elle se rebelle et se bat pour les autres) mais ça la rend aussi un peu simplette pour une lectrice qui n'est plus une ado.


- Des personnages secondaires pas énormément développés (mais ça c'est la malédiction des récits à la 1ère personne), Poppy est sympathique mais pas plus développée que ça, pareil pour "Elle", Bianca est "la méchaaaaante perfide" et c'est à peu près tout, bref. Bien sûr, c'est un conte alors on va mettre la pauvreté des différentes personnalités sur ce compte-là.


En conclusion, de bonnes choses mais avec des choses moyennes ou très énervantes. Ce qui donne un résultat sympa-sans-plus. Ça se lit bien. Mais ça énerve aussi.



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