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EAN : 9782953220056
224 pages
Editions Tasnîm (29/11/2010)
4.08/5   6 notes
Résumé :
Les sujets abordés par cet ouvrage sont trop vastes pour être exposés de manière exhaustive. La visée de ce livre est plutôt de permettre au lecteur d'approfondir la connaissance des aspects fondamentaux " du symbolisme en rapport avec Dieu, la hiérarchie de l'univers, la fonction de l'être humain, ses facultés et qualités, les conditions auxquelles il est soumis, les choses naturelles qui l'entourent, ses oeuvres d'art, et ses fins dernières, le tout en référence a... >Voir plus
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le Coran, souvent appelé Livre de la Vérité, pourrait aussi s’appeler Livre de la Miséricorde, puisqu’à l’exception d’une seule, toutes ses sourate s’ouvrent par les mots BismiLlâhi al-Rahmân al-Rahîm, Au Nom de Dieu, l’infiniment Bon, l’incommensurablement Miséricordieux. L’identité de l’Infinitude et de la Miséricorde est affirmée dans le verset : Ma Miséricorde embrasse toute chose (Coran : 7, 156).

Le premier de ces deux Noms de Miséricorde, al-Rahmân, est lié au Nom al-Muhît, Celui qui englobe ; et par extension, ce mot a aussi le sens d’océan. Comme le ciel bleu, et le manteau bleu de la Vierge, les mers (maria en latin), puisqu’elles entourent les terres, sont le symbole de la Miséricorde infinie. Ce Nom al-Rahmân pourrait presque se traduire par « l’Infiniment Compréhensif », ce qui permettrait d’indiquer la relation cognitive profonde, pas du tout évidente à première vue, qui existe entre la Miséricorde et la Vérité, symbolisées toutes les deux par la même couleur.

Le second Nom de Miséricorde, al-Rahîm, l’incommensurablement Miséricordieux, est, aussi par extension, l’un des noms du Prophète. Tandis que le premier Nom désigne la divine Source de Miséricorde, le second rend compte de toute Miséricorde manifestée ; et nous trouvons ici la raison pour laquelle le vert est considéré, tout à fait généralement, comme la couleur de l’Islam. Le jaune est la couleur de la manifestation, et le vert est une fusion de bleu et de jaune, donc de Miséricorde et de manifestation. Le Coran parle bien des vêtements verts que portent au Paradis les âmes des bienheureux, sans oublier que le Paradis lui-même, symbolisé par les oasis du désert, et appelé en arabe le Jardin, est toujours imaginé verdoyant.

Mais si cette couleur secondaire, ou composée, représente la religion elle-même, il n’y a aucun doute que, par une ellipse typiquement musulmane – l’Islam aime s’appuyer sur la racine même des choses – le bleu, plutôt que le vert, est la couleur dominante de l’art musulman. Il existe plusieurs célèbres Mosquées Bleues, et il en existe nombre d’autres auxquelles on pourrait tout aussi bien donner ce nom ; et dans les manuscrits du Coran, outre l’évident amour du bleu chez les enlumineurs, il semble y avoir une règle, non écrite, que chaque fois qu’un fragment de texte ou une ornementation sera entouré d’un cadre, la bordure la plus extérieure sera bleue, comme pour illustrer le verset cité plus haut : Ma Miséricorde embrasse toute chose. (pp. 66-67)
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Le point de départ de l'ésotérisme est la conscience que l'âme a gardé de la nécessité de regagner le Paradis perdu de l'Eden où, grâce à l'Arbre de Vie et aux Fleuves de Vie, elle avait accés à l'Esprit.En d'autres termes, son aspiration initiale est sa nostalgie de l'Esprit -sa nostalgie de Dieu, pourrait-on dire, puisque l'Esprit ouvre sur la Divinité.
Or, si celui qui Le cherche est un homme (au sens masculin du terme), il peut arriver que l'Esprit, afin d'engager plus aisément toutes les puissances de l'âme dans la voie spirituelle, soit vu sous son aspect féminin complémentaire, et donc personnifié par une femme.On en a un exemple dans La Divine Comédie, où Béatrice, la bien-Aimée de Dante, symbolise l'un des aspects de l'Esprit.A partir du Paradis terrestre, situé au sommet de la Montagne du Purgatoire, c'est elle qui le guide à travers les Cieux.
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Dans le Coran, l’idée de Miséricorde et le symbole de l’eau – en particulier de la pluie – sont d’une certaine manière inséparables. Et il faut y inclure l’idée de Révélation (tanzîl), qui signifie littéralement « descente ». Le Tout-Miséricordieux « fait descendre » et la Révélation et la pluie, et toutes deux sont appelées « Miséricorde » dans tout le Coran, qui en parle comme de « donneuses de vie ». La connexion des trois idées est si étroite qu’on peut aller jusqu’à voir la pluie comme une partie intégrante de la Révélation, qu’elle prolonge, pour ainsi dire, afin qu’en pénétrant le monde matériel, la divine Miséricorde puisse atteindre les derniers confins de la Création ; et accomplir le rite de l’ablution, c’est s’identifier, dans le monde de la matière, à cette vague de Miséricorde et remonter avec elle, comme la marée, vers le Principe, car la purification est un retour vers notre origine. De même, l’Islam – littéralement « soumission » – n’est rien d’autre que la non-résistance à la force du courant de cette marée qui reflue.
(…)
Si l’on se demandait comment ce symbolisme peut concilier avec le Déluge, qui a dépeuplé la terre, on devrait se souvenir que, quoique ce soit la pluie qui a déclenché le Déluge, le cataclysme lui-même est représenté dans le Coran comme une mer démontée. L’un des fils de Noé s’y est noyé et a été emporté par une vague ; or l’eau agitée est un symbole de vanité et d’illusion, les vagues étant autant d’images des accidents et vicissitudes de la vie, « irréelles »(1) par rapport à l’eau elle-même dont elles sont incapables d’altérer la véritable nature.

Il est révélateur que dans le verset des Ténèbres (Coran : 24, 40), qui suit presque le verset de la Lumière, plus connu, les actions des incrédules, juste après avoir été comparées dans leur vanité à un mirage dans le désert où l’homme assoiffé croit voir de l’eau, sont tout de suite après comparées à ce qui, en fait, est de l’eau, mais qui, « par accident », s’est tellement éloigné de sa véritable nature qu’il en est devenu semblable à un mirage : une mer dans la tempête et la nuit.

(1) La glace et les vagues sont des symboles parallèles, représentant respectivement la rigidité (ou la fragilité) et l’instabilité de ce monde assujetti aux formes. (pp. 101-102 & 108)
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On ne peut pas verser à boire quand on n’a pas de boisson (= Ism).
On ne peut pas verser à boire quand on n’a pas de coupe (= Qalb).
On ne peut pas verser à boire sans faire de mouvement (= Dikr).
On ne peut pas verser à boire sans que la coupe soit vide (= Faqr).

Ism : l’Élément divin
Dikr : l’Acte divin et humain
Qalb : le Lieu humain et divin
Faqr : le Vide humain

Là où est le Nom (Ism), la doit être le Cœur (Qalb) ; car le Nom exige un réceptacle. S’il n’exigeait pas de réceptacle, il ne se manifesterait pas dans le langage humain.

Là où est le Nom, là doit être l’Invocation (Dikr) ; car le Nom veut être assimilé et réalisé ; Dieu a révélé son Nom pour que l’homme en vive.

Là où est le Cœur, là doit être le Nom ; car la raison d’être du Cœur est de contenir Dieu ; d’être un habitacle pour la Présence divine.

Là où est le Cœur, là doit être la Vertu (Faqr) ; car le Cœur doit être pur pour pouvoir recevoir la divine Présence que lui offre le Nom.

Là où est l’Invocation, là doit être la Vertu ; car l’Invocation, étant un acte, exige une intention ; étant le meilleur des actes, elle exige la meilleure des intentions. Or la bonne intention est la Vertu.

Là où est la Vertu, là doit être l’Invocation ; car la Vertu a sa fin dans la Voie vers Dieu ; elle n’a pas sa fin en elle-même, pas plus que l’homme n’a sa fin en lui-même. La raison suffisante de la Vertu est dans sa Source divine, et l’Invocation est la Voie qui mène de l’humain au Divin. Ici et maintenant ; dans l’Un et par l’Un. (Frithjof Schuon, "Verset à boire", pp. 142-143)
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Les arabesques qui remplissent les palmettes, les rosaces et autres ornements marginaux sont reliés de plusieurs façons à l’arbre, et servent souvent de cadre qui entourent l’ensemble de la page. Par nature l’arabesque, qui tient davantage de la vigne que de l’arbre, n’indique pas de direction, bien qu’elle puisse donner l’indication claire d’une tendance, et ceci est de toute évidence l’une de ses fonctions principales dans l’enluminure coranique.

En même temps, et en vertu de sa nature insaisissable, elle constitue par elle-même une présence mystérieuse et supra-formelle. Elle est aussi, comme l’arbre, une présence de la vie et, là où elle sert d’arrière-fond au texte, elle rehausse l’effet des lettres en tant que véhicules du Verbe vivant.

En outre, par son rythme, par sa répétition constante, à intervalles réguliers, des mêmes motifs, en particulier de la petite palmette, elle fait penser aux récitations rythmiques du Coran qui ont lieu, selon la tradition, non seulement sur terre, mais à tous les échelons de l’univers. (p. 202)
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