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Henri Raillard (Traducteur)
EAN : 9782070306121
592 pages
Gallimard (24/02/2005)
3.71/5   91 notes
Résumé :
" Les nouveaux occupants apportèrent les ordures, les boîtes de conserve, les chiens bâtards, les lambeaux de rage de coups de feu, la pauvreté pour vouloir s'enrichir, les yeux pour ne jamais voir, ne jamais dire, jamais, les yeux et le cran pour faire face à la vie, déjouer la mort, rafraîchir la rage, ensanglanter des destins, faire la guerre et être tatoué."

La Cité de Dieu ne se situe pas au-delà de la voûte céleste mais au Brésil, quelque part... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Âmes sensibles s'abstenir, ce livre n'est pas un biographie sans être une fiction, c'est le résultat d'une analyse sociologique commandée. C'est clairement très violent mais c'est aussi le portrait d'une triste réalité où les options pour échapper à la misère se comptent sur les doigts d'une main : le sport ou la musique mais les places sont rares, sinon, il reste la criminalité et vivre vite. Là encore, il faut faire sa place, se faire accepter, pas question de laisser la sentimentalité prendre le dessus et ça dès le plus jeune âge.
L'adaptation cinématographique est tout aussi cruelle et très fidèle au roman. Les deux m'ont passionnés mais il faut tenir le coup.
J'ai connu une bibliothécaire responsable d'un médiathèque dans le Loiret qui n'a pas résisté et à retiré livres et DVD du catalogue car trop choquée.
A chacun de faire son choix en connaissance de cause.
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La Cité de Dieu, c'est le nom attribué à l'une des favelas de Rio de Janeiro. Une favela dont Paulo Lins va nous montrer des instants de vie tout au long des années 70 à 90, instants passés essentiellement aux côtés des jeunes truands qui sèment le trouble et souvent la peur dans les rues.
Ainsi, l'action ne rapporte pas ce qu'est la vie de chacun au sein d'une favela mais s'attache avant tout aux exactions des trafiquants de drogue et autres petites frappes. Un règne de violence, dans lequel l'amitié tient une place importante.
Ces jeunes se livrent également à une lutte contre des policiers qui usent d'une justice expéditive, n'hésitant pas à tuer sans aucune forme de procès.
Le roman est découpé en trois volets qui mettent en avant les personnages de Dam, puis de Piaf, et enfin de Zé Rikiki.
On s'aperçoit également que cette environnement citadin est marqué par les traditions et les superstitions; un glossaire figure d'ailleurs en fin d'ouvrage, bien utile pour définir les termes brésiliens qui parsèment le texte.
Une lecture que l'on pourra compléter avec l'adaptation cinématographique réussie de Fernando Meirelles ainsi qu'avec la série télé "La cité des hommes", qui s'intéresse davantage à la vie de tous les jours dans les favelas et dans laquelle on retrouve les personnages d'Acerola et P'tite Orange (Laranjinha).
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Bienvenue à la Cité de Dieu, Rio.
Dans la favela, le lecteur découvre un univers inconnu. Celui où les meurtres par balles, les hold-ups et la consommation de drogues sont monnaie courante. Tellement courante d'ailleurs, que Paulo Lins ne les annonce que par une seule phrase. A la Cité de Dieu, on ne fait pas grand cas de ces choses là. Ça arrive, c'est tout.
Alors, Paulo Lins nous promène dans la favela. Il nous présente les garçons de 18, 16, parfois même 12 ans, qui se battent. D'abord pour de l'argent, puis pour les filles, puis pour le pouvoir. Il nous raconte l'histoire de jeunes garçons honnêtes, embarqués dans les guerres de gang par on ne sait quelle aventure.
Paulo Lins explore la confiance des uns en les autres. Finalement, elle est un peu comme une corde : elle s'use au fil du temps. Jusqu'à craquer. Alors, on assiste aux trahisons, à la mort des garçons qui n'ont même pas 20 ans passés. On assiste à leurs arrestations, à leurs fuites.
Mais de la violence ambiante, on ne retient qu'une chose : avant tout, tous veulent seulement vivre une belle vie.
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J'ai eu l'occasion de passer 2 semaines au Brésil et bien sur sans laisser de côté Rio de Janeiro. En nous les montrant de loin, on ne nous a pas emmenés dans les favelas...notre vie a été sauvée cette fois là semble-t-il...Ce livre décrit un milieu difficile à imaginer dans lequel la vie "ne tient à rien". Paulo Lins avec une précision sans ordonnance nous emmène (sous protection littéraire) dans un endroit ou il faudrait être Robocop pour s'y aventurer et faire le ménage.
On vole, mais on tue, sans nécessité uniquement pour faire partie des "grands" et obtenir le respect du gang, on tue pour ne pas l'être avant (un critique parle d'amitié...?!) mais elle n'existe pas puisque l'on tue son meilleur ami en inventant ou en supposant des méfaits ou des trahisons qu'il pourrait commettre...Ici, tuer est une façon aussi bien de vivre que de mourir.
Le braquage à tout va, la drogue en boulette et la cocaïne,
l'alcool et la prostitution constituent la source de revenu et le quotidien...il faut être solidement armé et entouré de "lieutenants et de soldats" pour essayer de durer. Mais tous périssent par où ils ont péché. le destin des enfants est naturellement tracé puisque les truands craints et respectés les utilisent dès le plus jeune âge...chaque jour les oblige à braquer les passants, les magasins, les bus...car chaque jour ils doivent de l'argent aux "caïds" pour l'achat de l'herbe et de la cocaïne et cela sous peine de lynchage ou de mort en cas de manquement. 8 ans "je ne suis plus un enfant puisque je fume, je sniffe et j'ai déjà tué...je suis un homme ".La guérilla est à chaque coin de rue, les gangs s'entre-tuent pour s'accaparer des "bouches à foin" qui sont les lieux de distribution de la "matière" ou pour éviter de se faire tuer par l'autre. La police attend que "le gros" des fusillades soit passé pour faire une apparition au demeurant pas très musclée, car c'est autant de moins à éradiquer. La police élimine également lorsque l'occasion est inévitable et parfois laisse un petit tribut en homme. Car le but n'est pas non plus de mettre fin à une source de revenu substantielle assurée en complément de leur salaire.
Pour le lecteur toujours "voyeur", la Cité de Dieu devient son lieu de vie au milieu de tout ces personnages qui pour autant qu'éphémères parviennent à créer une sorte de dépendance tant leur monde paraît être une autre dimension sans foi ni loi.Le lecteur passe un moment intense en observant le déroulement des évènements et au final est content de "s'en être sorti indemne" si ce n'est moralement, au moins physiquement.
Laura Smith
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Avis aux amateurs, ce roman est une plongée dans le crime et la criminalité. Les récits qui émaillent le livre sont réels et sont issus d'un travail d'étude qui avait été commandité pour évaluer la violence dans la ville. C'est proprement terrifiant. J'ai eu beaucoup de mal à le terminer tant tout est sans espoir et le style empêche toute identification aux personnages. On ne s'attache à rien ni à personne, c'est une approche chirurgicale. Les femmes y sont violées, enterrées vives avec leurs amants, les enfants brutalisés dès leur naissance, les jeunes ne savent pas lire et tuent à tour de bras pour une montre, quelques dollars, tous se droguent et boivent. le pire de tout est la violence institutionnalisée de la police qui rackette l'ensemble et tue sans aucun risque... Cette mal nommée Cité de Dieu est un enfer sur terre. Avis aux amateurs.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il pensait que là-bas tous avaient peur de lui, car il avait toujours été du côté du mal, et le mal est la meilleure chose que puisse imposer un bandit pour être respecté. il ne connaissait pas la paix ni le repentir, il ne faisait rien qui ne puisse lui rapporter ensuite, tout ce qu'il faisait de bien, il le renvoyait à la tête du bénéficiaire, car il souffrait lorsqu'il ne recevait rien en retour, il détruisait ainsi tout ce qui ne cadrait pas avec sa cruelle conception du monde, de la vie, des relations entre les êtres. Il avait le pouvoir de faire surgir la violence du tréfond des hommes et de la faire grandir selon son bon plaisir. A tout ce qui interprétait comme une menace contre lui, il répondait par la mort. Il était le maître de ses déceptions, maître de la dureté qu'il mettait à ne jamais pardonner, liquider celui qui ne collait pas avec sa vision du monde du bandit, inventer des méfaits que l'autre n'avait pas commis pour pouvoir faire preuve de sa cruauté. C'était un vermisseau né sous le signe du lion.
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Pour être voyou, le flingue ne suffit pas, il faut aussi de la cervelle
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Il n'y avait pas d'issue, il irait tout droit en enfer. Il regarda le ciel, puis le sol, et en conclut que Dieu était bien loin. Les avions volaient très haut et ne s'approchaient même pas du paradis. Apollo 11 n'avait été que jusqu'à la Lune. Pour atteindre le ciel il faut passer par toutes les étoiles, et les étoiles sont drôlement loin. Si l'enfer est sous terre il est beaucoup plus proche.
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Un voyou, ça ne s’arrête pas, un voyou, ça marque une pause...
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Les voyous, les chats et la police se ressemblent tous – ils apparaissent dans les endroits les plus improbables et donnent le silence à la vie.
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Videos de Paulo Lins (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paulo Lins
Paulo Lins - Depuis que la samba est samba .Paulo Lins vous présente son ouvrage "Depuis que la samba est samba" aux éditions Asphalte. Traduit du portugais (Brésil) par Paula Salnot. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/lins-paulo-depuis-que-samba-est-samba-9782918767442.html Note de Musique : "Modern Jazz Samba" Kevin MacLeod (incompetech.com) www.mollat.com Retrouvez la librairie Mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat You Tube : https://www.youtube.com/user/LibrairieMollat Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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