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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bienvenue à la Cité de Dieu, Rio.
Dans la favela, le lecteur découvre un univers inconnu. Celui où les meurtres par balles, les hold-ups et la consommation de drogues sont monnaie courante. Tellement courante d'ailleurs, que Paulo Lins ne les annonce que par une seule phrase. A la Cité de Dieu, on ne fait pas grand cas de ces choses là. Ça arrive, c'est tout.
Alors, Paulo Lins nous promène dans la favela. Il nous présente les garçons de 18, 16, parfois même 12 ans, qui se battent. D'abord pour de l'argent, puis pour les filles, puis pour le pouvoir. Il nous raconte l'histoire de jeunes garçons honnêtes, embarqués dans les guerres de gang par on ne sait quelle aventure.
Paulo Lins explore la confiance des uns en les autres. Finalement, elle est un peu comme une corde : elle s'use au fil du temps. Jusqu'à craquer. Alors, on assiste aux trahisons, à la mort des garçons qui n'ont même pas 20 ans passés. On assiste à leurs arrestations, à leurs fuites.
Mais de la violence ambiante, on ne retient qu'une chose : avant tout, tous veulent seulement vivre une belle vie.
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La Cité de Dieu, c'est le nom attribué à l'une des favelas de Rio de Janeiro. Une favela dont Paulo Lins va nous montrer des instants de vie tout au long des années 70 à 90, instants passés essentiellement aux côtés des jeunes truands qui sèment le trouble et souvent la peur dans les rues.
Ainsi, l'action ne rapporte pas ce qu'est la vie de chacun au sein d'une favela mais s'attache avant tout aux exactions des trafiquants de drogue et autres petites frappes. Un règne de violence, dans lequel l'amitié tient une place importante.
Ces jeunes se livrent également à une lutte contre des policiers qui usent d'une justice expéditive, n'hésitant pas à tuer sans aucune forme de procès.
Le roman est découpé en trois volets qui mettent en avant les personnages de Dam, puis de Piaf, et enfin de Zé Rikiki.
On s'aperçoit également que cette environnement citadin est marqué par les traditions et les superstitions; un glossaire figure d'ailleurs en fin d'ouvrage, bien utile pour définir les termes brésiliens qui parsèment le texte.
Une lecture que l'on pourra compléter avec l'adaptation cinématographique réussie de Fernando Meirelles ainsi qu'avec la série télé "La cité des hommes", qui s'intéresse davantage à la vie de tous les jours dans les favelas et dans laquelle on retrouve les personnages d'Acerola et P'tite Orange (Laranjinha).
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Une jolie symphonie de personnages avec un fil directeur ténu dont la chronique se focalise plus sur le lieu que sur ses habitants.
L'ensemble est excellent mais peut rebuter par moment car l'absence d'un point de vue réellement intérieur est susceptible d'empêcher l'empathie.
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J'ai eu l'occasion de passer 2 semaines au Brésil et bien sur sans laisser de côté Rio de Janeiro. En nous les montrant de loin, on ne nous a pas emmenés dans les favelas...notre vie a été sauvée cette fois là semble-t-il...Ce livre décrit un milieu difficile à imaginer dans lequel la vie "ne tient à rien". Paulo Lins avec une précision sans ordonnance nous emmène (sous protection littéraire) dans un endroit ou il faudrait être Robocop pour s'y aventurer et faire le ménage.
On vole, mais on tue, sans nécessité uniquement pour faire partie des "grands" et obtenir le respect du gang, on tue pour ne pas l'être avant (un critique parle d'amitié...?!) mais elle n'existe pas puisque l'on tue son meilleur ami en inventant ou en supposant des méfaits ou des trahisons qu'il pourrait commettre...Ici, tuer est une façon aussi bien de vivre que de mourir.
Le braquage à tout va, la drogue en boulette et la cocaïne,
l'alcool et la prostitution constituent la source de revenu et le quotidien...il faut être solidement armé et entouré de "lieutenants et de soldats" pour essayer de durer. Mais tous périssent par où ils ont péché. le destin des enfants est naturellement tracé puisque les truands craints et respectés les utilisent dès le plus jeune âge...chaque jour les oblige à braquer les passants, les magasins, les bus...car chaque jour ils doivent de l'argent aux "caïds" pour l'achat de l'herbe et de la cocaïne et cela sous peine de lynchage ou de mort en cas de manquement. 8 ans "je ne suis plus un enfant puisque je fume, je sniffe et j'ai déjà tué...je suis un homme ".La guérilla est à chaque coin de rue, les gangs s'entre-tuent pour s'accaparer des "bouches à foin" qui sont les lieux de distribution de la "matière" ou pour éviter de se faire tuer par l'autre. La police attend que "le gros" des fusillades soit passé pour faire une apparition au demeurant pas très musclée, car c'est autant de moins à éradiquer. La police élimine également lorsque l'occasion est inévitable et parfois laisse un petit tribut en homme. Car le but n'est pas non plus de mettre fin à une source de revenu substantielle assurée en complément de leur salaire.
Pour le lecteur toujours "voyeur", la Cité de Dieu devient son lieu de vie au milieu de tout ces personnages qui pour autant qu'éphémères parviennent à créer une sorte de dépendance tant leur monde paraît être une autre dimension sans foi ni loi.Le lecteur passe un moment intense en observant le déroulement des évènements et au final est content de "s'en être sorti indemne" si ce n'est moralement, au moins physiquement.
Laura Smith
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On n'a l'impression que les 592 pages de la Cité de Dieu enchaînent les redondances autour du trafic et la consommation de drogue, des braquages, des meurtres, des viols, de la corruption des policiers. C'est sûrement une volonté de l'auteur pour montrer au lecteur qu'il n'y aurait pas d'autre horizon pour les jeunes des favelas de Rio en cette deuxième partie de XXème siècle.
Ce roman est intéressant pour deux raisons selon moi.
La première est qu'il y a un lexique très fourni qui permet d'en apprendre beaucoup sur le candomblé (religion afro-brésilienne), les traditions et la société carioca.
La deuxième est qu'il parvient justement à restituer cette ambiance de violence permanente et l'auteur n'applique aucun filtre sur la crudité, la cruauté, la brutalité, la misère qui caractérisent l'environnement dans lequel évoluent Zé Rikiki, Beau-José, Dam et tous les autres. Cela peut paraître désespérant à la longue mais c'est une réalité sur laquelle Paulo Lins avait à coeur d'insister.


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