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Critique de Tom_Otium


Récemment j'ai halluciné en voyant les films Lucy et Mad Max fury road. Des films qui en mettent plein la vue mais que j'ai trouvé incroyablement creux. Il faut dire que de nos jours, les blockbusters ne se prennent pas trop au sérieux. C'est pour comprendre ce nouvel âge du cinéma que j'ai entrepris la lecture de ce livre. Gilles Lipovetsky décrit de belle manière notre société qu'il désigne comme hypermoderne. Sa pensée est très cohérente, elle s'adapte donc à différents domaines comme les arts dont il semble être fin connaisseur. Cet ouvrage sur le cinéma a été coécrit avec un spécialiste de cet art global et total. Un très grand nombre de films sont cités, classés selon différents thèmes : l'excès, la multiplexité, la distance, le docu, l'historique, les réflexions sur la technologie (SF), la critique du marché, la revendication des droits de l'homme ou les interrogations existentielles. Les deux tiers du livre sont donc consacrés exclusivement au cinéma. le dernier tiers étant consacré à la télévision, la publicité et d'une manière générale aux écrans informationnels, de surveillance, ludiques et expressifs. La thèse du livre est que le cinéma, art de masse et populaire du 20e siècle est loin d'être mort, au contraire il influence tous les autres écrans et jusqu'à la vie même. Des gens se prennent pour des stars, filment des explosions comme au ciné, recherchent des sensations toujours plus fortes dans des villes, des attractions touristiques, des shows télé, mode ou même culture s'inspirant toujours plus de l'hyperspectacle né au cinéma.

J'ai beaucoup aimé cet essai de 2007 qui est d'une actualité brûlante. Dommage qu'il ne soit pas plus récent, j'aurais aimé avoir l'avis de l'auteur sur les tueries dans les salles de cinéma ayant eu lieu aux USA. Dommage également que ne soit pas cité David Cage, un créateur de jeux vidéo français qui réalise de véritables films interactifs avec des stars hollywoodiennes. Tout ça pour dire que l'analyse des auteurs est extrêmement pertinente, elle manque juste un peu d'exemples. Au final, ils dressent un tableau ni catastrophiste ni angélique de cette culture écranique qui est la nôtre. Je suis quand même étonné que le terme de soft-power ne soit pas cité. Moi qui voulait décrypter les idéologies ciné dominantes (transhumanisme, féminisme, jeunisme), je reste un peu sur ma faim. J'ai bien aimé mais j'en aurai voulu encore plus... c'est aussi ça l'hypermodernité.
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