"Pour chaque homme existe probablement un certain moment non identifiable où il fait plus que flairer : où l'illusion est tellement plus grande qu'il atteint l'ultime véracité du rêve. Où les pierres ouvrent leur coeur de pierre, et les bêtes ouvrent leur secret de chair, et les hommes ne sont plus "les autres", ils sont "nous", et le monde est un éclair que l'on reconnaît comme si on l'avait rêvé ; pour chaque homme, il y a ce moment non identifiable où il accepte d'être la monstrueuse patience de Dieu."
Je viens de lire mon premier livre de
Clarice Lispector... Une écriture phénoménale... Quelle splendeur ! Après Blanchot, quel autre roman aurai-je pu lire ? Quel autre anti-héros que Martin pouvait me parler, m'interpeller et me charmer ?
Martin, un criminel pourtant. Un criminel en fuite, qui parle aux pierres, découvre un mode d'être, impersonnel, qui le prend et lui échappe...
Grandeur des mots et du silence. Présence de l'absence...
Désir d'être dans le monde et de l'habiter, poétiquement...
Le Bâtisseur de ruines est un grand livre, un roman qui indique et symbolise l'intériorité humaine qui se cherche et se déploie... Calmement, secrètement et mystérieusement...
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