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Pierre Ménard (IV) (Traducteur)
EAN : 9782080267511
304 pages
Flammarion (04/05/2022)
3.06/5   43 notes
Résumé :
1991. Roman Timourovitch, fils du célèbre parrain Timour le Boiteux, est de retour à Moscou. Alors que l'Union soviétique se délite, l'appétit des familles mafieuses qui se disputent le contrôle de la capitale n'a plus de limites. Mais les haines ancestrales et le cercle infini de la vengeance sont un héritage bien difficile à porter, surtout depuis que Roman a trouvé chez Yulia, la fille de l'ennemi juré de son père, le même désir de s'en affranchir. Nés sous des é... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Le titre : « La peste sur vos deux familles »

L'épitaphe : « La peste sur vos deux familles ! Elles ont fait de moi de la viande à vermine » Derniers mots de Mercutio avant de mourir (Romeo et Juliette)

Le chapitre 22 : « le dénouement » (en Français dans le texte)



Robert Littell, le génial auteur de l'Amateur et du Sphinx de Sibérie nous embarque dans une saga passionnante, une histoire (d'A, d'amour, de celles qui finissent mal en… général) dans L Histoire avec un grand H, celle qui nous broie.

Une romance tragique.

Roméo, c'est Roman, le fils de Timour Monsourov, dit Timour le Boiteux, chef vory Ossète, Juliette c'est Yulia, fille de Nahum Caplan, chef vory juif.

Pas de bromance mais alors pas du tout du tout, entre Timour et Nahum.

Nahum empiète sur le territoire de Timour et lui déclare la guerre. Une guerre alimentée par le département de la lutte contre le crime organisé au ministère de l'intérieur. « Je n'ai pas les moyens, ni la patience, de récupérer le scalp de Timour par des moyens légaux. » « Laissons les s'entre-tuer les uns les autres. Aidons-les même au besoin ». Eltsine vient d'accéder au pouvoir, l'URSS s'est effondrée, mais le crime reste bien organisé, et les vorys incontournables.

« de même que tous ses vorys ossètes, (Timour) arbore un tatouage sur la poitrine, du côté gauche : un portrait minuscule mais remarquablement fidèle de Vladimir Lénine. Ce tatouage cache en fait un message codé : VOR (Vladimir Organisateur de la révolution) est le mot qui désigne un voleur en russe. Non pas un voleur légal, comme Timour et ses ossètes, mais voleur tout court : les vory v zakoné détestent Vladimir Lénine et Joseph Staline. »

Déporté en 1941 parce qu'Ossète – sur l'ordre de Staline, qui craignait que les minorités soient enclines à collaborer avec la Wehrmacht, Timour a passé 22 ans dans des camps, au titre de la « détention préventive ». C'est un vory à l'ancienne, un symbole.


Roman et Iulia peuvent-ils défaire les noeuds qui les lient à leurs pères respectifs ?

« Je crois que je vais gratter mes petites démangeaisons pour reprendre l'heureuse formule de Dostoievski, » décide Roman, qui cède à la vengeance.

(Petit conseil : âme sensible qui ne supporte pas les images des sites de dermato, ne googlise pas cette phrase de Dostoievski).

« J'ai pris du plaisir à tuer ce type, père. J'avais des frémissements dans les doigts (…) Je ne veux pas devenir quelqu'un qui prend du plaisir à tuer ses semblables.
- Ce qui te trouble ce n'est pas d'avoir tué (…) mais d'avoir découvert quelque chose en toi que tu ignorais et qui te déplaît. J'ai dû franchir ce Styx il y a fort longtemps, mon fils.
- - Et comment t'en es-tu sorti ?
Timour hausse les épaules.
C'est comme une allergie, dit-il. On apprend à vivre avec. »


Pourtant, Roman a une autre culture que celle de la violence. Pour leur premier Rendez-vous, il emmène Iulia sur la tombe de la 2ème épouse de Staline, qui s'est suicidée à l'âge de 31 ans.
« Il y a un Staline avant le suicide de sa femme et un Staline après (…) Il y a une Russie avant novembre 1932 et une autre qui commence après cette date. Kirov a été assassiné après le suicide de Nadejda. Staline a éliminé les vieux bolchéviques (…) après le suicide de Nadejda. Il a fait exécuter des milliers d'anciens officiers de l'Armée rouge après le suicide de Nadejda. (…)
A Londres, j'ai pu lire des ouvrages qu'on ne trouve pas ici. du moins pas encore (…) on a écrit des centaines de livres pour essayer de comprendre les motivations de Staline : quelle était la part en lui du paysan paranoïaque, du dictateur implacable, de l'idéaliste marxiste, du léniniste pragmatique ou du vin ordinaire géorgien mis en bouteille à Moscou".


Pourtant, Roman insiste, pour qu'il y ait un « nous ».
« - C'est de la folie
- La folie c'est de jouer aux échecs contre soi – même (…), c'est de faire demi tour avant de savoir où mène la route qui s'ouvre devant moi. »


Mais, comme le dit le Hamlet de Pasternak, « Vivre ce n'est pas franchir un champ ».

Robert Littel renoue avec son idée du prénom- acronyme (après Lemuel, le héros du Sphinx de Sibérie, Lenine, Engels, Marx…, il imagine un Melor (Marx, Engels, Lenine, Organisateurs de la révolution). Surtout, il suit habilement le fil (rouge) d'un roman (noir), dans une Russie en permanente déconstruction.

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« Vous ne voyez donc pas, Roman, que nous sommes de simples grains de poussière, prisonniers d'un cercle vicieux qui s'appelle la Russie, et que nous nous contentons d'attendre qu'une pelle nous ramasse avant de nous mettre à la poubelle? »
Roman Monsourov et Yulia Caplan, tels des Roméo et Juliette de l'ère post-soviétique, voient leur romance contrecarrée par les rivalités de leurs familles évoluant dans les sphères mafieuses de Moscou, un fromage que se disputent tous les peuples russes avides de profiter des bienfaits du nouveau capitalisme à l'oeuvre. Azerbaïdjanais, Tchétchènes, Juifs, Ossètes, tous veulent participer au banquet et sont prêts à s'entretuer sur la place publique pour y parvenir.
Robert Littell, un romancier spécialiste de l'univers russe, éblouit une fois de plus avec ce roman historique condensé sur les années ayant suivi le démantèlement de l'URSS. La narration vive et l'écriture impeccable en font une lecture jouissive et dynamique.
Je compte bien récidiver avec les autres ouvrages de cet auteur prolifique que j'affectionne depuis fort longtemps.
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Robert Littell, père de Jonathan, est un immense écrivain, l'un de mes préférés. Avec John le Carré, il s'est emparé du roman d'espionnage et l'a collé dans une fusée pour l‘envoyer au firmament.

Il y insuffle une généreuse lampée de grotesque et de tragique. Si John fut un observateur fin de la société anglaise, Robert est un grand connaisseur de l'histoire russe. Ce qui contraint à l'absurdie, au drame hyperbolique.

Son dernier roman ne relève pas de l'espionnage. Il s'agirait presque d'une comédie de moeurs contrariée, une relecture moscovite de Roméo et Juliette. Roméo devient Roman et Juliette Yulia. Nés dans deux clans qui se disputent le juteux marché de la protection rapprochée dans la capitale russe à la chute de l'URSS. Quand le capitalisme n'a jamais autant mérité son allégorie de vautours dépeçant un agonisant.

Roman et Yulia tombent amoureux et souhaitent échapper à leur destin. Une histoire simple. Éternelle. Trop simple ? Quand on est habitué aux récits labyrinthiques, sinueux, du père Littell, on est désarçonné par cette ligne droite. Mais on est pris, happé. Si La peste sur vos deux familles n'atteint pas l'incandescence de ces chefs-d'oeuvre (La compagnie, Une hirondelle avant l'orage, etc.), ce roman témoigne parfaitement du talent de Littell.

Son art consommé du portrait, sa peinture grinçante et lucide de la Russie des années 90 et cette histoire d'amour entre deux êtres que tout LE MONDE oppose. Quand deux mots insérés dans une phrase nient l'évidence d'une passion.

Roman et Yulia, Littell les placent dans un flipper de la taille d'une ville-monde, chaotique et d'une beauté étrange, comme le goût laissé sur le palais par un morceau de pain noir arrosé de vodka, on ne sait trop si on aime ça mais on ne peut s'empêcher d'y revenir...

Un beau livre, puissamment addictif, au final amer... Littell Big Man.
Lien : https://micmacbibliotheque.b..
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C'est le premier ouvrage de l'auteur âgé aujourd'hui de 87 ans que je lis. J'avais bien tenté de lire celui de son fils Jonathan, « Les bienveillantes » couronné du prix Goncourt en 2006, mais il m'était tombé des mains en raison de sa cruauté.

La couverture annonce « Un roman au coeur de la mafia russe ». Une histoire d'amour contrariée entre les héritiers de deux gangs rivaux, opérant pour leur propre compte dans la Fédération de Russie en pleine déliquescence après la chute de Gorbatchev et la prise de pouvoir du fantoche Boris Eltsine.

Une transposition du mythe de Shakespeare. Roméo est Roman, le fils du chef charismatique du gang des Ossètes (ethnie originaire du Caucase), Timour le Boiteux. Roman tombe amoureux de Yulia, fille de Nahum Caplan, le chef du gang Juif qui dispute à Timour son territoire.

La guerre des clans s'envenime. Chacun rançonne ses victimes sous prétexte de protection imposée : la technique mafieuse est la même dans ce pays en déshérence, comme partout ailleurs. Une occasion pour l'auteur de décrire la société russe des années 90 où le capitalisme sauvage et son corollaire la corruption règnent. Une situation qui semble perdurer aujourd'hui, à plus grande échelle encore.

Au milieu de ces bandes de tueurs sans merci, même si certains respectent un code d'honneur, un fonctionnaire du service de la répression de la criminalité organisée (on dénombre 300 gangs opérant sur Moscou), Ossip Axelrod, joue les agents provocateurs et met en route un processus de réaction en chaîne - meurtres et vengeance - appliquant le principe que rien n'est plus efficace que l'anéantissement des sbires les uns par les autres.

La romance de Roméo et Juliette va naturellement en faire les frais.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Un mythe revisité…
« Roméo et Juliette est une tragédie de William Shakespeare. Écrite vers le début de sa carrière, elle raconte l'histoire de deux jeunes gens, Roméo Montaigu et Juliette Capulet, qui s'aiment malgré la haine que se vouent leurs familles et connaissent un destin funeste » …
D'autres s'y sont aventurés… Jo Nesbo avec « Macbeth » … Merete Pryds Helle avec « oh, Roméo » … de belles réussites, chacune dans leur genre.
Que Robert Littell s'y aventure aussi, pourquoi pas !
C'est plutôt pas mal fait, mais …
Ce qui me gêne, c'est qu'il n'y a rien de bien neuf dans tout ça … les ingrédients de ce qui pourrait être un suspens sont certes là… les personnages croqués avec intelligence et bien intégrés dans la société russe des années 1990 … le dénouement n'apporte pas grand chose … tout est déjà écrit !
Je vois dans cette adaptation d'un grand classique, la maîtrise de l'écriture de l'auteur certes, mais une volonté de s'accaparer des préoccupations inquiétantes de l'actualité internationale sur les causes qui ont provoquées l'état du régime actuel russe pour nous laisser imaginer des révélations qui pourraient nourrir notre vision de l'avenir de cette partie du monde.
Mythe revisité oui, mais pour moi, juste une opération commerciale comme une autre !
Dommage, il devait bien y avoir d'autres choses à écrire sur le sujet !
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critiques presse (7)
Culturebox
09 mai 2023
Au milieu de ces haines ancestrales, de la corruption généralisée, du délitement de l'État, une histoire d'amour va encore compliquer les choses, et tout va se terminer comme une tragédie shakespearienne. Une sorte de Roméo et Juliette chez les mafieux de Moscou, des années 90.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LesEchos
10 août 2022
Avec « La Peste sur vos deux familles », Robert Littell orchestre une réjouissante comédie dramatique ancrée dans le Moscou de l'ère Boris Eltsine. Conteur et dialoguiste hors pair, l'écrivain réussit ici une belle prouesse.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Robert Littell publie chez Flammarion un roman d'amour impossible entre deux héritiers de deux clans mafieux en Russie. La peste sur vos deux familles se situe à une période décisive : la perestroïka et la fin de l'Union soviétique au moment de la découverte rapide et brutale de l'économie de marché.
Lire la critique sur le site : RadioFranceInternationale
LaLibreBelgique
21 juin 2022
Le nouveau thriller de Robert Littell raconte Roméo et Juliette dans la Russie mafieuse.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeFigaro
09 juin 2022
L’écrivain américain se livre à un démarquage de la tragédie de Shakespeare, avec une intrigue à Moscou à la fin du XXe siècle.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Lexpress
16 mai 2022
Cette fois-ci, Littell jette son dévolu sur la Russie de Boris Eltsine, marquée en cette année 1991 par une société totalement désorganisée et un Etat déliquescent laissant le champ libre à tous les prédateurs et autres mafieux. [...] Édifiant.
Lire la critique sur le site : Lexpress
L’espionnage, mais aussi la poésie russe et le personnage de Staline n’ont plus guère de secrets pour lui. En fait foi son dernier roman qui nous emmène dans la Russie post-soviétique livrée aux mafias en tous genres, le temps d’un récit trépidant, plein d’action, d’amour et d’humour.
Lire la critique sur le site : RadioFranceInternationale
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Le sourire d’Ophelia s’effaça.
« Vous vous foutez de moi, dit-elle. Maïakovski lisait ses poèmes aux ouvriers dans des gares où le froid était tel que ses pieds gelaient sur place. Pour répondre à votre question : oui, bien sûr, je n’hésiterais pas un instant à aller m’établir dans un sanctuaire du prolétariat, si un tel endroit existait. Et je donnerais ce cours sur les différences textuelles entre les Quarto de 1603 et 1604 et le Folio de 1623 si j’estimais que cela servait les intérêts de la révolution.
— Maïakovski s’est suicidé quand il a compris que l’Union des républiques socialistes soviétiques qu’il avait participé à instaurer n’avait rien d’une querencia. Et que dans son essence, le communisme est un palimpseste : la bouse bolchevique se superposant à la merde tsariste.
— Allez vous faire foutre, Roman.
— Avec vous, je ne demande pas mieux », répétai-je d’un air enjoué.
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Lors d’une virée à Odessa qui n’eut par ailleurs rien de mémorable, un second secrétaire du Parti dans un état d’ébriété avancé, le visage empourpré et suant comme un bœuf après s’être enfilé au cours du repas une bouteille de Stolichnaya, se leva sur la terrasse que nous occupions au sommet de l’hôtel et, désignant l’horizon d’un geste majestueux, m’offrit l’ensemble du territoire de l’Ukraine pour mon dix-neuvième anniversaire. L’esprit plus clair quant à moi, n’ayant bu que vingt centilitres de vodka, je lui offris en retour une belle Ukrainienne, la fille qui vendait des cigarettes dans le hall de l’hôtel et qui, après avoir empoché le billet de 100 dollars américains que je lui avais glissé, accepta de nous rejoindre pour la nuit dans notre suite.
Le moins que je pouvais faire, après avoir pris possession de l’Ukraine, était de lui faire don d’une Ukrainienne, vous le comprendrez sans peine. À ma décharge, et à supposer qu’il soit nécessaire de me défendre, qui parmi nous n’a pas un petit côté voyeur ?
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Mika émet un reniflement méprisant.
« Il y a une vanne qui circule en ce moment : puisque tout est désorganisé aujourd'hui en Russie avec l'effondrement de l'Union soviétique et l'explosion de la libre entreprise, comment se fait-il que le crime soit pour sa part si bien organisé? »
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D’un geste impatient, Roman regarde sa montre et son interlocuteur aperçoit la Patek Philippe qui orne son poignet gauche.
« Je me demande quelle utilité un vor peut bien trouver à consulter le calendrier lunaire, lance-t-il d’un air sarcastique.
— Le fait de disposer d’un quantième perpétuel me permet de me sentir supérieur à l’homo sovieticus du Département de la lutte contre le crime organisé, dont la montre de fabrication locale se contente de lui indiquer l’heure – à moins bien sûr qu’elle n’ait fait son temps et qu’on ne puisse plus la consulter avec certitude que deux fois par jour.
— C’est vous qui avez fait votre temps, mon jeune ami, rétorque le camarade Ivanov d’une voix glaciale. Prenez garde : vous vous adressez à un homo sovieticus efficace, qui sait parfaitement qui vous êtes et d’où vous venez.
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« Quand Nikita Khrouchtchev a dénoncé les crimes de Staline lors du XXe congrès du Parti – cela se passait en 1956, trois ans après la mort de Staline – on raconte que quelqu’un lui a passé un papier pendant qu’il était à la tribune et qu’il l’a lu à voix haute aux délégués du congrès : “Où étiez-vous quand Staline a commis ces crimes ?” Khrouchtchev, furieux, agita le papier. “Qui a écrit ça ?” hurla-t-il. “Qui a écrit ça ?” Évidemment, personne ne s’est levé pour se dénoncer. À la suite de quoi Khrouchtchev est censé avoir déclaré : “Où étais-je ? J’étais là où vous êtes aujourd’hui. J’étais terrifié.”
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La peste sur vos deux familles de Robert Littell - La chronique de Clara Dupont-Monod
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