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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman qui décortique les motivations de Kim Philby , célèbre espion britannique , issu de la haute société anglaise , dont on a jamais su exactement s'il était un traite ou pas , roman qui couvre la période du début des années 30 à la guerre froide .
Je me suis rappelée avoir vu le très beau film de 1984 ' Another Country ' , qui est tiré de l'affaire 'des Cinq de Cambridge ,' dont fait partie Kim Philby , film qui donne un éclairage original sur le moment où ces jeunes gens deviennent agents soviétiques .
Je connaissais sinon assez peu le sujet , n'ai jamais accroché aux romans de John le Carré , mais je vais peut-être réessayer .
Kim Phiby commence sa carrière d'agent pour le NKDV à un peu plus de vingt ans , , au moment où le monde est séparé en deux clans incompatibles : les communistes et les fascistes , car bien sûr , il faut remettre le destin du persoonage dans son contexte historique .
Quel fut le rôle joué par son père , qui est lui aussi un personnage énigmatique , converti à l' Islam et qui a vécu de nombreuses années en Arabie saoudite et qui termina sa vie à Beyrouth .
Coincidence troublante ; K. Philby n'a été exfiltré en URSS qu'en 1963 , c-à-d , après la mort de son père .
J'ai également épinglé que K. Philby est mort seulement un an avant la chute du mur de Berlin et l'effondrement de l'empire communiste .
Il fut enterré à Moscou en 1988 , avec les honneurs dû aux héros du KGB .
Personnage difficile à cerner , ambigu , assez froid , je n'ai pas éprouvé beaucoup d'empathie pour lui .
Un excellent roman , un beau travail de recherche , qui me donne envie d'aller plus loin dans la découverte de cet auteur par la lecture d' ' Une hirondelle avant l'orage '
Je ne peux pas m'empêcher de terminer par cette petite remarque , j'ai lu à sa sortie , le livre du fils de l'auteur , Jonathan Littell , c'est un livre que j'ai apprécié , et je trouve que le fils ne se défend vraiment pas mal du tout par rapport à son père ;
Ce que j'ai aussi le plus apprécié dans cette lecture , c'est le côté instructif qui n'est jamais rébarbatif , car pour moi ; il s'agit autant d'une étude psychologique que d'un roman d'espionnage .
Monsieur Robert Littell , je vous remercie pour cette lecture de haute qualité .
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Chacun des chapitres composant le livre est consacré à un personnage majeur de ce roman biographique , et c'est lui qui prend la parole pour donner son ressenti sur Harold Philby, un des plus grands espions du XXème siècle.
Ce livre même habilement histoire et fiction et comme souvent, j'ai interrompu le cours de la lecture pour mener, à mon tour, plus de recherches approfondies sur cet anglais, qui a eu une vie de chat, multiple et aventureuse.
Lecture entreprise après celle de la Baignoire de Staline.
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Qui est Kim Philby ? Rien de moins que le traitre le plus renommé de toute l'histoire de la Grande Bretagne ! Communiste convaincu et espion du NKVD (services secrets russes et ancêtre du KGB), il a réussi à se faire incorporer au MI6 en 1940 et a fait partie des pontes des services secrets britanniques pendant plus de dix ans, un record jamais égalé pour un agent double. La découverte de sa traitrise au début des années cinquante a été un traumatisme et une humiliation sans précédent pour le MI6, et par extension pour tous les services secrets occidentaux dont la plupart des directeurs ont viré par la suite complètement paranoïaques, persuadés que des espions russes se dissimulaient en permanence sous leurs lits – ce qui était grandement exagéré, on s'en doute. La fuite en URSS du bonhomme l'a finalement fait passer au statut de légende et il peut se vanter d'avoir fait couler autant d'encre historique que littéraire. Sa carrière a notamment inspiré l'excellent roman « La Taupe » de John le Carré.

Robert Littell n'est donc pas le premier romancier à avoir été fasciné par Kim Philby. Là où l'écrivain britannique innove, c'est dans la période de la vie du personnage sur laquelle il a décidé de se concentrer. Comme l'indique son sous-titre « Portrait de l'espion en jeune homme », le récit couvre les toutes premières années de Philby en tant qu'espion soviétique : son séjour à Vienne pour soutenir les ouvriers socialistes, son recrutement par le NKVD, ses premières années de journalisme, son entrée dans le MI6... L'idée géniale de Littell est d'avoir fait raconter chacune des étapes de la vie du jeune espion par des personnages l'ayant côtoyé – son épouse, l'agent russe qui l'a recruté ou ses amis de Cambridge – sans jamais que le point de vue de Philby lui-même ne nous soit dévoilé. En effet, quel meilleur moyen employer pour mettre en scène ce personnage insaisissable, à la personnalité trouble et fluctuante ? de ce point de vue là, le roman de Littell est une réussite, un récit d'espionnage parfaitement rodé et d'une grande profondeur psychologique.

Là où le bât blesse – du moins, en ce qui me concerne – c'est dans l'hypothèse émise par Robert Littell dès les premières lignes de son roman et qui sous-tendra toute la suite de son histoire : Kim Philby n'aurait pas seulement été un agent double, mais un agent triple. Comprenez par là que Philby aurait fait semblant d'être recruté par le NKVD pour pouvoir donner aux russes de fausses informations soigneusement sélectionnées par le MI6 (la trahison dans la trahison dans la trahison : gare à la migraine…). Pas besoin d'être un historien qualifié pour voir que cette théorie, aussi séduisante soit-elle pour un romancier et valorisante pour l'Angleterre, ne résiste pas à une étude légèrement approfondie. Trop de faits historiques la contredisent : la pagaille générale déclenchée par sa défection au sein du MI6, la dépression nerveuse suivie d'une démission du chef des services secrets de l'époque, le silence honteux gardé par le MI6 même après la mort de Philby en 88, etc… Malgré ce qu'affirme Robert Littell, fermement convaincu de son hypothèse, dans sa postface, la théorie de l'agent triple me semble relever du romantisme pur et simple.

Ceci dit, Littell a pour lui le droit sacré du romancier qui est de pouvoir se détacher de la réalité historique s'il peut en tirer un bon roman. « Philby - Portrait de l'espion en jeune homme » reste un récit d'espionnage de haute qualité que j'ai dévoré en l'espace de quelques heures. À lire d'un oeil critique, mais à lire tout de même !
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Comme le sous-titre l'indique, ce roman de Robert Littell raconte les années de formation de "Kim" Philby. L'un des espions les plus connus du XXè siècle.

Issu de la gentry britannique, ancien élève du très prestigieux Trinity College de Cambridge, Harold Adrian Russel Philby, surnommé "Kim" par allusion au personnage de Kipling (Kim), est le fils de l'orientaliste Saint John Philby, agent britannique et rival de Lawrence d'Arabie. de ce père aventurier, le jeune homme hérite un goût affirmé pour le "grand jeu" de l'espionnage.

Réduisant son récit à la jeunesse de son personnage, Littell commence son roman dans la Vienne pré-nazie, lors de l'écrasement des socialistes et des communistes par Schuschnigg. S'en suivent alors les grands épisodes historiques auxquels Philby fut mêlé : la guerre d'Espagne, la drôle de guerre, le blitz, l'Operation Barbarossa, la préparation du débarquement, et jusqu'au Projet Manhattan.

Chaque chapitre évoque un épisode de l'histoire des années 30 et 40, selon un point de vue toujours différent : tout le roman est à rédigé à la première personne, un narrateur différent pour chaque chapitre. Ce portrait kaléidoscopique du jeune espion amène le lecteur à confronter des points de vue fuyants, contradictoires, partiellement complémentaires. le procédé narratif est habile : au fur et à mesure que la lecture avance, notre connaissance du personnage central progresse mais le mystère s'épaissit d'autant. Laissant toujours en suspens la question lancinante : Philby est-il un simple espion ? Un agent double ? Un agent triple ?

Jusqu'au retournement final.

En somme, un excellent moment de lecture qui nous transporte au coeur de l'Histoire pour mieux nous perdre dans la construction romanesque.
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Philby. Portrait de l'espion en jeune homme, est, comme son titre l'indique, plus un roman biographique axé sur la personnalité de Kim Philby, un des célèbres « Cinq de Cambridge », ces jeunes gentlemen anglais devenus agents soviétiques, que sur son action en tant qu'espion. Certes, sur cette période qui court de 1933 à 1945, il est impossible de faire fi de cet aspect de la vie de Philby, d'autant qu'elle est directement un révélateur de sa personnalité. À moins bien sûr qu'il ne s'agisse que d'un écran de fumée destiné à la dissimuler ? C'est dans le doute ainsi instillé que réside le grand intérêt de ce roman dont chaque chapitre est un récit à la première personne d'une partie de la vie de Philby dans ces années, fait à chaque fois par une personne qui a été en contact avec lui : maîtresses, amis, agents recruteurs, agents de liaison… Autant de points de vue, de situations et de lieux différents qui entretiennent l'ambiguïté sur ce personnage hors-normes.
Ainsi, de la Vienne de Dollfuss à la Londres du Blitz en passant par l'Espagne en guerre ou l'intimité de Staline, tout un patchwork de témoignage nous permet de nous faire, petit à petit une idée de qui était, ou aurait pu être, Kim Philby, et de son évolution.

La fascination qu'exerce le jeune homme sur l'auteur est palpable. Elle participe sûrement de l'aspect « contemplatif » qui se dégage de certains chapitres où l'on a la sensation de simplement regarder, aux côtés de Robert Littell, Philby grandir. Plus qu'une simple histoire d'espionnage, et bien que cet aspect ait son importance et permette parfois aussi de redonner du rythme au récit, le Philby de Littell apparaît comme une réflexion sur l'engagement. Les questions lancinantes de la violence qu'il faut exercer pour faire triompher ses idées, de la trahison ou des choix que l'on est amené à faire pour soutenir sa cause sont ici posées crûment, dans un contexte historique idéal – ces années 1930 où l'on n'aimait pas les tièdes et où l'engagement politique dépassait largement le stade de la simple posture. Cela d'autant mieux que le récit est fondé sur un travail de recherche de toute évidence pointu dans lequel la fiction est savamment intégrée, à l'exception de la toute fin dont on peut regretter le côté abrupt.

Robert Littell, au départ, semble avoir voulu nous livrer sa version de l'histoire de Philby, celle que l'Histoire, pour le moment, n'a pas retenu. S'il s'en était tenu à cela, il aurait écrit un roman sûrement de bonne facture mais sans grand intérêt. En nous plongeant dans l'intimité d'un jeune homme idéaliste dont il se plaît à nous faire découvrir les multiples facettes et, un peu, ce que, d'après lui, elles peuvent dissimuler, il en fait un livre surprenant et attachant. Pas de récit haletant donc, ni même une véritable immersion dans les méandres des services secrets : un roman d'espionnage intimiste.

Lien : http://encoredunoir.over-blo..
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Excellent ! Normalement pas mon style de lecture. Merci les surprises de Noël.
Instructif, juste le suspens qu'il faut et la dose d'humour ou de cynisme qui allège le propos.
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C'est l'histoire, d'un jeune aristocrate diplômé de Cambridge qui est devenu un des agents double le plus célèbre dans l'histoire. On suit son parcours de 1934 ou il finit ses études à 1962, période de son recrutement par les services secrets soviétiques où, sur le point d'être démasqué, il fuit en URSS. Un parcours atypique d'infiltré le conduit à intégrer les services secrets britanniques d'abord, puis à devenir le chef de la section chargée de lutter contre les espions soviétiques ! Ce qui est un comble pour une taupe de l'est.J'ai aimé les détails et la narration. Mais on ne sait toujours pas s'il était vraiment un agent soviétique ou un agent double, voire triple ! Ce livre interroge entre fait et fictions, mais la réponse n'est pas donnée, pourtant j'ai entendu dire qu'on en sait plus maintenant avec des infos déclassifiées. On aurait donc dû le réactualiser, je pense.
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La littérature et le cinéma n'ont quasiment plus rien en commun lorsqu'il s'agit de parler d'espionnage : là où l'un mise sur l'action perpétuelle à un rythme effréné, l'autre s'installe dans une savoureuse langueur propice à une intrigue pleine de complexité, riche de rebondissements. Oubliez donc votre culture cinématographique de l'espion aux mille gadgets avant de vous attaquer à un roman de Robert Littell (la recommandation est valable pour les autres écrivains de la même trempe, comme John le Carré), au risque d'être terriblement déçu, pour ne pas dire ennuyé.

Philby, sobrement intitulé « Young Philby » par son auteur, et adapté en « portrait de l'espion en jeune homme » par l'éditeur français, revient sur un des personnages les plus troubles de l'histoire de l'espionnage moderne : Kim Philby. Fils d'un ornithologue aisé, orientaliste convaincu et faisant fonction de diplomate au Moyen-Orient tout en espionnant pour la couronne (en somme, le rival de Lawrence d'Arabie), le jeune Philby tombe très tôt dans le monde du renseignement.

Au début des années 30, notre héros étudie à Cambridge et fait parti d'une petite bande d'intellectuels s'intéressant au communisme, jusqu'à se laisser bercer par les douces paroles des services secrets soviétiques, pour lesquels il commencera à travailler, partant à moto à Vienne pendant l'insurrection de février et y épousant une jeune militante communiste. Plus tard, et alors que ses amis l'auront rejoint dans sa vie d'espion, formant ce qu'on appellera les Magnificent Five, il couvrira la guerre d'Espagne dans le camp de Franco pour le compte du magazine Times, puis le début de la seconde guerre mondiale dans le nord de la France faisant alors face à l'invasion allemande.

Il intègrera pendant la guerre le service de contre-espionnage des renseignements britanniques, persuadant Moscou qu'un de leurs agents les mieux placés venait d'accéder au coeur du pouvoir, lui fournissant ainsi des secrets d'une importance capitale. Pendant de très nombreuses années, et jusqu'à sa mort, Philby resta un cas d'école des agents doubles, personne ne sachant réellement s'il était un espion russe infiltré dans le renseignement britannique, où s'il avait rejoint les services secrets soviétiques sur instruction des anglais, conduisant les deux camps à le considérer avec autant d'égards que de méfiance.

Robert Littell (le père de Jonathan Littell, connu pour son roman Les Bienveillantes) s'intéresse avec ce roman aux jeunes années de l'emblématique espion, à cette dualité construite très tôt pendant ses études, et réussit à romancer une figure historique d'un monde voué au secret avec le talent qu'on lui connaît. Un livre passionnant, qui ne lève pas le voile sur tous les mystères entourant la vie d'espion de Kim Philby, mais qui permet de connaître les prémices d'une carrière placée sous le signe de la duplicité.
Lien : https://www.hql.fr/philby-ro..
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