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Critique de BazaR


Je n'ai pas beaucoup de références Ken Liu – deux nouvelles et une novella lues, pas assez pour juger de la valeur relative de ce texte par rapport à sa production. Si je me base sur mes amis babéliotes et sur mon libraire préféré, ce n'est pas son meilleur.
Hébé privé de références, j'ai trouvé que c'était vachement bien, même si la fin est faiblarde par certains aspects.

Ken Liu est réputé pour aimer se balader dans les genres. Il tente ici le polar à la mode cyberpunk. Il s'approprie avec brio les codes polar en jouant sur une double voix : celle d'une détective privée efficace mais épuisée par de lourds événements passés qui touchent à sa famille, et celle du tueur en série dont on partage le mode opératoire et les motivations. Les deux points de vue alternent avec régularité. La détective est payée par la mère d'une jeune prostituée assassinée pour trouver le responsable du meurtre, ne se satisfaisant pas de la version de la police. le tueur en question ne sait pas qu'il est pisté et poursuit ses actes avec minutie. Ce n'est pas la perversion qui l'anime, plutôt la possibilité d'acquérir un certain pouvoir sur de gros bonnets du monde politico-financier.

La technologie, tout à fait envisageable dans un futur proche pour peu que quelques codes éthiques sautent, joue un rôle central autant dans les motivations du tueur que dans les atouts de la détective. le titre de la novella y fait référence. A noter que le titre anglais « The Regular » fait aussi référence à une technologie qui n'est pas directement liée à celle du Regard, quoique l'on pourrait considérer le Régulateur comme un regard intrusif sur les émotions de la détective.
Cependant la technologie ne gomme pas le travail psychologique sur les deux personnages principaux, en particulier sur la détective qui, lorsqu'elle n'est pas sous l'influence de son Régulateur, laisse exploser une fragilité intense et poignante.

J'ai accroché au récit jusqu'à la fin que je trouve mal construite. On sent que Ken Liu n'a qu'un objectif : mettre la détective face à une scène reproduisant son plus grand drame. Mais pour arriver à cela, il est obligé d'imposer à ses deux acteurs des choix et des actes qui n'ont rien de réalistes en regard de ce qu'il nous a montré d'eux. Les liens de causalité sont trop artificiels. (ATTENTION GROS SPOIL)
De plus, j'ai trouvé que se ramener finalement au seul point de vue de la détective a quelque chose de frustrant. J'aurais préféré percevoir l'action sous les yeux de tueur également.

Malgré cet écueil, je considère cette novella comme une réussite, ne serait-ce que par le plaisir de lecture qu'elle m'a donné.
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