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Christel Mouchard (Éditeur scientifique)
EAN : 9782869594494
265 pages
Arléa (09/02/1999)
3.17/5   3 notes
Résumé :
Récit posthume, ce journal de voyage reprend les fragments de notes et les bouts de papier laissés par le docteur Livingstone au cours de son dernier voyage panafricain. Mû par le sens du devoir et celui du progrès hérité du positivisme, ce missionnaire méthodiste écossais est l'un des plus grands explorateurs de l'Histoire. C'est une ivresse de découverte, une ivresse de l'Afrique avec six années d'immersion absolue... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique

Courageux, pugnace, infatigable, indifférent aux fièvres diverses, et même à l'assaut d'un lion qui lui casse le bras, il avait déjà traversé l'Afrique de Luanda jusqu'à la côte Est, avec peu de moyens puisqu'il est missionnaire. C'est un héros quand il rentre à Londres.

La société géographique anglaise avait envoyé Burton et Speke, puis Speke et Grant à la recherche des sources du Nil, recherche qui était devenue la principale préoccupation du moment, monopolisant l'attention de multiples explorateurs, sortes de chevaliers partis à l'aventure dans une terre inconnue. Mystère résolu depuis 1862.

Livingstone n'est pas convaincu, il repart, sans sa femme qui est morte entre temps, sans compagnons anglais,( il a tellement mauvais caractère qu'il ne peut s'entendre avec personne) et sans beaucoup de porteurs, aides et serviteurs puisqu'il a réduit son équipage au strict nécessaire.
Il perd d'ailleurs sa boite à pharmacie, ses instruments de mesure, des malles, et continue vaillamment « son oeuvre ».

Dans son « Dernier journal» il note jour par jour, jusqu'à sa mort, tout, depuis les oiseaux dont les males font patiemment le nid , les bergeronnettes enseignant à leur petit à voler hors du nid, leurs jeux avec une plume, les perroquets, et aussi la beauté inouïe des paysages tropicaux, la vie familière et paisible d'un village africain, les jeux des enfants imitant d'une certaine façon les oiseaux. Il s'extasie devant la beauté des femmes « une jeune et très belle femme est venue nous regarder : parfaite sous tous les rapports, presque entièrement nue, mais insouciante de l'indécence : une véritable Venus noire ».

Pour Livingstone, l'humanité est une, et il souligne le côté égyptien ou assyrien des hommes qu'il croise. Bien évident, si l'on sait que la Nubie des pharaons noirs a fondé l'Egypte. Il est persuadé, avant de partir à la découverte des abords du Tanganyika, que le contact avec l'homme blanc a fait du mal aux indigènes, puis il change de croyance et devient persuadé que seule l'introduction de la civilisation occidentale pourrait mettre un terme à la traite des Noirs.

Car les guerres entre villages se multiplient, et que la vente des êtres humains déjà instaurée par les Noirs, dont les tribus de l'intérieur vendent tout simplement leurs ressortissants, est largement exploitée par les Arabes. Livingstone veut arrêter la traite, désir pieux puisqu'il est missionnaire, mais ça s'arrête là. Il visite à Zanzibar un marché d'esclaves dont la plupart des acheteurs sont Persans ou Arabes.
Il pleure devant une famille éplorée dont le petit est pris en esclavage, le père doit donner 3 chèvres, mais une des chèvres n'est pas assez grasse, et le petit embrasse une dernière fois sa grand mère.
Il demande alors, voyant l'extension de ce marché, à un africain, s'il ne serait pas plus productif de construire des routes, des chemins de fer, au lieu de vendre les hommes valides. La réponse montre l'étendue du problème : si des hommes travaillaient ici, d'autres viendraient les capturer pour les vendre. Pas de solution.

Certains esclaves, note t il, meurent de chagrin.

Puis, aussi, dans ses pérégrinations, il se doute que certains habitants sont anthropophages, mais décide qu'il se trompe, et puis cherche des raisons, la faim, l'habitude de manger du singe tellement proche de l'homme, etc, etc…. et, non, le cannibalisme sévit toujours en cette fin du XIX siècle.
Aimé de ses aides avec qui, à défaut de découvrir une autre source du Nil, il a marché durant 6 ans– et parfois en se perdant, en revenant sur ses pas, un peu errant, affaibli, squelettique, ravagé par les fièvres et la dysenterie, Livingstone se sent investi d'un devoir, celui de continuer l'aventure et de faire connaitre.

Considéré comme mort par l'opinion mondiale, un quidam mandaté et financé par un journal américain se met en route à sa recherche.
La visite de Stanley et sa remarque pathétiquement ridicule « Doctor Livingstone, I presume ? » ne le fait même pas rire, et c'est très étrange de voir deux hommes aussi différents dans leurs conceptions, finalement s'entendre assez bien. Stanley ne conçoit l'exploration de l'Afrique qu'avec affrontements, punitions, attaques, embuscades, et répression. Ce sera un des bourreaux du Congo.

Livingstone est cependant têtu : pas question de rentrer avec Stanley. Il lui confie sous scellés ses écrits et reste donc, meurt d'épuisement, et sera rapatrié par deux de ses aides fidèles, Souzi et Chouma … autre aventure racontée à la fin du Dernier journal.

Zanzibar de nouveau, et abbaye de Westminster où il est enterré.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
L’éducation du monde est terrible, et se fait en Afrique avec une rigueur implacable, depuis les temps les plus reculés. Ce que deviendront les Africains après cette effroyable leçon est dans les secrets de la Providence ; mais ce sera sans doute un merveilleux pays ; quelque chose de très grand, comme à l’époque de Tirkaba et Zerah.
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