Le Résident

Vous avez envie de frissonner, mais pas trop ? Vous êtes irrémédiablement attirés par les romans catégorisés « horreur » mais êtes vite impressionnés ? Tentez la lecture de ce court roman, vous aurez bien quelques moments de doute mais pas de quoi faire des cauchemars. de plus, l'histoire est bien écrite et intéressante, notamment en ce qui concerne les liens familiaux.

« En effet, lorsque le générique commença, Bertrand vint s'asseoir aux côtés de sa fille. Delphine, quant à elle, débarrassait la table. le feuilleton n'en était pas encore à la moitié qu'un hurlement les fit sursauter. » Bertrand, Delphine et leur fille Alice viennent d'emménager dans une maison située dans un village, ravis d'être enfin propriétaires. Mais des manifestations étranges viennent peu à peu perturber le quotidien de la famille

« - C'est ridicule ! Les maisons hantées n'existent pas ! C'est une invention de romanciers à quatre sous. » de regards en coin en messages sous- entendus étranges, Alice, 16 ans, va chercher une explication au changement d'humeur de son père et à ses propres cauchemars. Et si tout venait de cette maison ?

« - Il a été prouvé scientifiquement que certaines demeures enregistrent les événements qui s'y sont passés, et sous certaines conditions, restituent ces scènes par après. » Et si cette explication apportée par la jeune Sophie expliquait tout, mais alors quelles seraient ces scènes, quelles seraient leur origine, et surtout, comment faire pour que cela cesse ? Alice n'est pas au bout de ses surprises, ni de ses déconvenues.

Au final, un roman que j'ai lu quasiment d'une traite. J'ai été absorbée par les déboires de la famille Deltend, et j'ai bien aimé le personnage d'Alice, cette jeune fille qui, malgré son jeune âge, pose un regard objectif sur ses parents et les phénomènes paranormaux qui viennent progressivement entacher leur quotidien. Je suis facilement impressionnable mais ici je n'ai pas été effrayée au point de risquer de faire des cauchemars ces prochaines nuits. Et puis, décidément, j'aime vraiment la plume stylée de Frédéric Livyns !

Que dire ? Je n'avais pas d'attentes particulières, à part celles inhérentes aux maisons hantées – car forcément, en lisant ce résumé, c'est ce à quoi on pense. Et en un sens, ça a été le cas.
Ici, pas tellement d'horreur / de gore (quoique, certaines hallucinations…), c'est beaucoup plus psychologique. Ça joue avec les nerfs de l'ensemble des membres de cette petite famille et j'ai bien aimé. Par contre, c'était un peu court, avec un rythme trop rapide dans sa seconde moitié / dernier tiers et une conclusion un peu trop précipitée. L'histoire aurait mérité un meilleur développement sur sa fin, j'ai eu l'impression que l'auteur est resté assez superficiel sur certains aspects et c'est dommage.
Points de détails : à cause de cette rapidité, je pense, je n'ai pas tellement compris les explications de Sophie sur les mémoires de la maison (ok pour la copie des événements passés mais quelque chose / le fantôme du Dr Fletcher a carrément pris possession de Bernard qui interagissait avec sa femme et sa fille !) et ce qui enclenche la répétition du passé (en quoi la puberté le favorise-t-elle ?) ; ses explications m'ont laissée assez perplexe, et la rapidité du passage n'a pas aidé… Etait-ce juste pour essayer de donner une valence scientifique à ces événements ? Car au final, ce n'est même pas comme si cet aspect-là avait eu son utilité. En parallèle de cela, plusieurs personnages étaient assez agaçants à tourner autour du pot et à ne rien dire ou à renvoyer consulter les archives au lieu de tout dire en bloc (surtout Sophie qui en parle ensuite, quel besoin avait-elle d'attendre que l'autre consulte les archives pour lui en parler, surtout si la situation est urgente pour la famille ?) ; j'imagine que c'est supposé entretenir le mystère mais ça n'a pas tellement fonctionné sur moi…
Malgré cela, cela a été une agréable lecture.

LE RÉSIDENT de Frederic Livyns

Editions Elixyria / 170 pages
Collection fantastique

Frédéric Livyns est un de ces oiseaux rares qui ne laisse pas indifférent.

Une plume juste et aiguisée.
On retrouve ici un roman sensoriel.

Les maisons ont-elles une âme ?

Derrière leur vieilles tapisseries usées, sous les charpentes de leur grenier, leurs murs peuvent-ils libérer d'anciennes colères, des drames oubliés ?

Alice et ses parents vont le découvrir à leurs dépens.

...Lorsque l'emprise devient cauchemar !

J'accorde beaucoup d'importance à la faculté de narrer les histoires et à la qualité de l'écriture, au style, à la forme.

L'auteur n'est pas dans la surenchère, ne nous assomant pas de détails superflus.

Il nous plonge séance tenante dans un univers insolite avec un suspens sous-jacent, une acuité psychologique omniprésente.

Chaque chapitre appelle le suivant, il joue avec le destin de ses personnages, nous plongeant dans une infâme confusion psychique cauchemardesque avec une finesse harmonieuse.

Il nous tire vers une surréalité bienvenue qui me conforte dans mes choix horrifiques.

Je vous défie de franchir l'entrée de cette maison avec ses événements énigmatiques et ses bruits oppréssants.

Un twist final innatendu qui laisse libre cours à notre imagination quant aux interprétations possibles.

De nouveau, une vraie réussite pour moi, il est difficile de rester indifférent au talent de Frédéric Livyns.

Bravo.

Merci.

Pour vous le procurer
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Cela faisait un petit moment que j'avais envie de découvrir cet auteur, surtout depuis que j'ai eu la chance de le rencontrer à Mon's Livre, j'ai donc commencé par « le résident ». D'une part parce que la couverture m'a interpellée car je la trouve à la fois mystérieuse et magnifique, et d'autre part la 4ème de couverture m'a intriguée.
Nous suivons donc Alice et ses parents, Bertrand et Delphine, dans leur quotidien. Ils viennent d'aménager dans une vieille maison qui va leur réserver d'énormes surprises.
On est pris par cette histoire dès le départ car l'auteur distille peu à peu les informations pour nous tenir un maximum en haleine et sur le qui-vive.
J'ai bien aimé le fait qu'il donne à la parole à chacun des personnages ce qui nous permet de connaitre leur propre vision, ressenti, nous faisant réfléchir quant aux phénomènes qu'ils rencontrent. Il attise la tension, l'angoisse avec habileté et joue subtilement avec le domaine du fantastique.
L'histoire est très bien construite et écrite, les dialogues sont incisifs, l'écriture donne le tempo et on suit une cadence folle par moment pour révéler au compte-goutte l'intrigue.
Le seul hic pour moi est que ce livre est trop court, je m'explique, prise dans ma lecture je n'ai pas vu le temps passer et j'aurais aimé qu'elle dure encore quelques pages. Et oui, quand j'aime, j'en redemande !
Alors laissez-vous aller et n'ayez pas peur vous serez entre de bonnes mains.

Grosse déception, moi qui avais auparavant déjà lu deux livres de Frédéric Livyns. Je ne lui reconnaissais pas alors une plume fournie, ni travaillée, mais au moins efficace. Mais ici, le Résident est une histoire que j'ai trouvée rédigée bien trop simplement, jusque dans les dialogues bruyants, prenant tant de place que la narration s'en retrouve écrasée, voire carrément écartée. Dialogues manquant de justesse et frôlant à l'hystérie à de nombreuses occasions, sans que rien ne justifie cette escalade.
Malheureusement, cette impression de pauvreté se confirme autant dans la forme que sur le fond. En effet, tout au long de ce court roman, une seule idée est exploitée : celle d'une maison hantée et d'une entité prenant peu à peu possession du père de la petite famille venue y habiter. Amityville, vous dites ? Oui, mais dans sa version pour enfants, édulcorée jusqu'à écoeurement. Ne vous attendez ainsi à aucun sursaut, car après deux ou trois péripéties bien tièdes, le rideau se ferme sur une scène éculée.