Les contes d'Amy

Je vous promets un vrai voyage…A vos risques et périls, bien entendu…

Cependant son état ne s'ameliora pas. À sa faiblesse vinrent s'ajouter des propos décousus. Elle disait qu'elle se sentait observée. Cela dura peu de temps. Deux jours plus tard, en rentrant du travail, Christian trouva sa femme inerte dans le canapé.
Elle avait cessé de respirer. Sans aucune raison apparente. Elle n'avait fait aucune attaque cardiaque ou cérébrale. Elle s'était juste éteinte comme une bougie.

[Amour éternel]

Un sentiment étrange de bien-être de peur l'envahit. il savait qu'il se passait quelque chose d'anormal, mais ne bougeait pas. Il se sentait si bien. Après tout, que lui important la vie sans Sophie ? Il fit courir ses mains sur le dos de sa bien-aimée
qui posa sur lui un regard aimant teinté d'une lueur luxurieuse. Il passa ses doigts dans les cheveux de sa douce
et, effrayé, remarqua que ceux-ci se détachaient sans effort de son crâne et restaient collés entre ses doigts. Alors qu'il ouvrit la bouche pour hurler, sa femme l'embrassa gou-lûment, étouffant ses cris de sa langue froide et moite.

(Amour Éternel)

Je m'éveillai brusquement. Avais-je rêvé ou le sol avait-il réellement tremblé? Le grondement sourd se reproduisit et mon lit bougera tout seul en grinçant. (...)
Le grognement recommença. Je tendis l'oreille et m'aperçu que cela n'était nullement le bruit annonciateur d'une secousse. C'était autre chose. Il montait et descendait comme une étrange et grave mélopée lugubre.

[La forêt]

Coralie referma le livre. Elle n'avait jamais rien lu d'aussi malsain.
- Cette petite devait franchement avoir le cerveau dérangé ! se dit-elle.
À plusieurs reprises, elle avait failli abandonner sa lecture, mais l'envie d'en savoir plus avait à chaque fois était plus forte. Elle posa le cahier sur la table et se frotta les mains contre son jeans, comme si le simple fait d'avoir touché l'ouvrage l'avait souillée.

[Outro]

Alors que tous se demandaient ce qui se passait, ils virent Eurydice se lever et agiter la queue. On aurait dit qu'il était content. Certaines personnes sentirent un frisson remonter le long de leur échine lorsque l'animal commença à laper l'air. C'était comme si il faisait des lèches à une personne invisible accroupie auprès de lui.

[Eurydice]

Christelle ne comprenait pas ce que cela signifiait. Elle entrevoyait bien une explication au charabia de sa fille, mais elle refusait de se prêter à de tels délires. Elle avait toujours été rationnelle et par conséquent ne croyait pas aux fantômes. Pourtant, ce que lui suggérait sa fille n'était ni plus ni moins que la cohabitation avec quelqu'un de surnaturel.

[L'ami]

Je me laissais glisser le long de la gouttière (...). J'ai juste eu le temps d'agripper le conduit que ma porte vola en éclats et que les ténèbres s'engouffraient dans ma chambre. Elles se jetèrent sur moi et j'eu l'impression que des milliers de petites lames m'entaillaient la chair des bras et des jambes. Par chance, je ne lâchai pas prise et mes pieds ne tardèrent pas toucher le sol meuble de la pelouse devant la maison. J'ai alors couru éperdument.

[La nuit vient]

- Qui êtes-vous ? articula Christophe dans un sursaut de courage.
Le vieil homme ne répondit pas. Un léger sourire étira la commissure de ses lèvres.
- Que me voulez-vous ? dit-il encore d'une voix que la peur faisait dérailler.
Pour toute réponse, le vieillard tendit la main et s'avança vers lui. Un étrange rictus flottait toujours sur ses lèvres.
(...)
Christophe recula alors. Il ne devait surtout pas laisser l'inconnu l'approcher. Il ne savait pas pourquoi. Il le sentait, c'est tout. C'était viscéral.
- Ne m'approchez pas ! s'écria-t-il d'une voix étranglée.
Mais l'inconnu continuait toujours d'avancer sans se départir de son sourire.

[Fin de la route]

La pièce aux murs nus et froids est éclairée par un néon tremblotant au plafond. Contre le pan du fond sont entassés des corps enchevêtrés. Ils sont nus et le sang ruisselant de leurs blessures tatoue leurs chairs pâles, cadavériques. Les filets entrecroisés de leurs sèves vermeilles s'écoulent dans l'avaloir.

[Réminiscences]