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EAN : 9782749145082
624 pages
Le Cherche midi (07/04/2016)
3.81/5   141 notes
Résumé :
Barcelone, 1888. Quelques jours avant l'ouverture de l'Exposition Universelle, Daniel Amat, un jeune professeur d'Oxford, est de retour dans sa ville natale pour assister aux funérailles de son père. Il y apprend que ce dernier, médecin dans les quartiers pauvres de la ville, enquêtait sur les meurtres mystérieux de jeunes ouvrières. Leurs blessures rappelant étrangement un ancien fléau ayant sévi il y a bien longtemps, la ville est la proie de toutes les superstiti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
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Barcelone, 1888.
Alors que la ville des prodiges s'apprête à accueillir l'Exposition universelle, les quartiers pauvres sont frappés par une vague de crimes ignobles. D'innocentes jeunes filles sont retrouvées affreusement mutilées dans l'indifférence des forces de l'ordre. Dans la population, la rumeur enfle : le Gos Negre est de retour et il a faim…
Ignorant de toute cette agitation, Daniel Amat revient dans sa ville natale pour enterrer son père, un brillant, et intransigeant, chirurgien. Bien établi à Oxford, le jeune professeur ne souhaite faire qu'un bref séjour dans cette ville où il n'a plus d'attaches. Pourtant, une rencontre au cimetière bouleverse ses projets. Bernat Fleixa, un journaliste porté sur les filles et sur la bouteille, le convainc que son père a été assassiné parce qu'il enquêtait sur le meurtre des jeunes filles. Commence alors, pour Daniel, une dangereuse enquête qui le mènera sur les traces de Vésale, un mystérieux anatomiste, aidé par Fleixa et par Pau Gilbert, étudiant en médecine et dernier assistant de son défunt père.

Barcelone, l'Exposition universelle, des meurtres atroces, des secrets, des mystères, un manuscrit disparu, des enquêteurs atypiques…tout est réuni pour faire de ce roman un page-turner et un coup de coeur. Dans une ambiance sombre, voire gothique, on parcourt les quartiers sordides de la ville des prodiges, mais aussi ses souterrains ou les salles d'autopsies de sa faculté de médecine. Jordi Llobregat nous raconte une histoire étrange, à la limite du fantastique, nous révélant la face sombre de Barcelone mais aussi celle de ses personnages. Chacun cache un secret, chacun a ses failles, chacun doit composer avec un passé douloureux et un futur incertain.
Llibregat, inspiré par Jules Verne et Mary Shelley, décrit bien le bouillonnement de la fin du XIXè siécle avec la recherche médicale, les progrès techniques, le désir d'émancipation des femmes et l'éternel recherche de l'immortalité. Mais il n'oublie pas la classe ouvrière miséreuse et surexploitée qui montre des signes de rébellion pendant que la classe dominante s'enrichit et vit dans le faste.
Un polar foisonnant, ‘'électrique'' et addictif. A découvrir !
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Le huitième Livre de Vésale est un roman d'échappées et d'aventures qui s'avère également l'occasion de revisiter la société catalane de la fin du 19ème siècle sous un regard original et pertinent où une flopée de thématiques vont s'entremêler.

Bien que souffrant de quelques longueurs, le roman de l'écrivain espagnol est porté par une force centrifuge de longue haleine, où Barcelone, en tant que personnage à part entière, m'a fait penser aux écrits de Carlos Ruiz Zafon, la magie en moins.

C'est un road-movie bien ficelé où histoire, science, ambition, manipulation et malversations de toutes sortes vont alimenter plusieurs enquêtes.

L'un des charmes du thriller historique, c'est qu'il n'est pas interdit de prendre des libertés avec L'Histoire.
Jordi Llobregat l'a bien saisi et nous offre un roman foisonnant d'idées et de références, reproduisant avec minutie une époque pour invoquer des enjeux finalement très actuels.
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DIRECTION BARCELONE !
1888. À quelques semaines de l'inauguration de l'Exposition universelle qui se tient à Barcelone, la ville, en effervescence, achève les derniers préparatifs de cet événement capital. C'est alors que les quartiers pauvres de la ville sont frappés par une vague de crimes particulièrement sordides, toujours perpétrés selon le même mode opératoire : les corps des victimes – des jeunes femmes – sont retrouvés mutilés à proximité des égouts. Sous le choc, la population se met à évoquer de vieilles superstitions, comme celle du Gos Negre, molosse diabolique, qui serait de retour et affamé...
C'est dans ce contexte troublé qu'arrive Daniel Amat, jeune professeur d'Oxford. de retour dans sa ville natale pour assister à l'enterrement de son père, un médecin réputé, il compte bien la quitter au plus vite tant de mauvais souvenirs s'attachent à elle. Mais sa rencontre avec le journaliste Fleixa, convaincu que son père a été assassiné en raison de l'enquête qu'il menait sur cette série de crimes, va le faire changer d'avis : avec l'aide de ce journaliste et d'un étudiant en médecine, Daniel Amat se lance dans une dangereuse enquête centrée autour d'un mystérieux manuscrit de l'anatomiste Vésale, qui le conduira, aux confins du fantastique, jusque dans les égouts de la ville, à la recherche d'un serial killer démoniaque…

UN OBJET LIVRE SÉDUISANT
Sensible à l'aspect fabrication d'un livre, j'ai été immédiatement séduite par la couverture légèrement granuleuse et le choix d'un papier ivoire très agréable à l'oeil, qui rappelle la teinte d'un papier ancien. Cette fabrication soignée met bien en valeur la couverture qui prend l'aspect d'un manuscrit tout en lui associant une photo moderne d'un personnage qui semble venu d'un autre monde.
Voilà une fabrication bien pensée qui permet au lecteur de s'imprégner de l'atmosphère du livre avant même d'avoir commencé sa lecture.

UN THRILLER HISTORIQUE OÙ TOUT EST DANS LA SUGGESTION...
La couverture et le résumé du livre pourraient laisser craindre au lecteur qu'il va assister à des descriptions sanguinolentes des corps découverts, comme c'est souvent le cas dans les romans policiers et les thrillers, mais ici point d'hémoglobine, et pourtant la peur et l'effroi sont bien présents ! En guise d'exemple, je vous conseille l'effrayant chapitre 15 et surtout le terrifiant chapitre 70. Ces deux chapitres démontrent tout le talent de l'auteur qui, faisant preuve de finesse et de subtilité, parvient à faire monter la tension à son paroxysme et à jouer avec les nerfs du lecteur uniquement par le biais de suggestions, de chausse-trappes, de rebondissements et d'une écriture assez froide et neutre, empreinte parfois d'un certain cynisme.

UN PAGE-TURNER, UN ROMAN QU'ON NE PEUT PAS LÂCHER !
Divisé en dix grandes parties datées par rapport au temps qu'il reste avant l'inauguration de l'Exposition universelle, ce roman se compose ensuite de chapitres courts, chacun décrivant les actions d'un personnage en particulier, l'ensemble formant l'histoire en parallèle de tous les personnages du roman. Outre un bon repérage temporel, cette structure chronologique, tel un sablier, agit sur le lecteur en le sensibilisant au temps qui s'écoule irrémédiablement, faisant progressivement monter la tension à mesure que l'échéance se rapproche…

Quant à la succession des chapitres courts, elle produit un rythme saccadé qui devient de plus en plus effréné au fil du roman. Il n'y a pas un seul temps mort, chaque chapitre apporte sa pierre à l'édifice, résolvant ou complexifiant et démultipliant l'intrigue principale, jouant sur les fausses pistes et les rebondissements qui s'enchaînent. le suspense est permanent et tient en haleine le lecteur : à peine finit-on un chapitre qu'on ne peut s'empêcher de se dire : « Allez, encore un, il est court et puis je m'arrête… », sauf qu'on n'arrive pas à lâcher le livre. En effet, l'auteur sème des indices par-ci par-là, nous encourageant à jouer au détective, mais impossible de trouver le criminel avant la fin de l'histoire tant l'auteur maîtrise magistralement son intrigue. Et quelle surprise lorsqu'on découvre l'identité du coupable et ses motivations ! Même si la fin est pour le moins étrange, à la limite du surnaturel – le fantastique n'étant vraiment pas ma tasse de thé –, elle a le mérite d'être vraiment originale et de dénouer tous les mystères qui parcourent ce roman et qui s'imbriquent parfaitement !

L'écriture, dont j'ai déjà un peu parlé, participe également au bon rythme du roman. Fluide, directe, simple sans être simpliste et très visuelle, elle instille rapidement une inquiétude latente et une tension sourde, et mêle habilement dialogues et descriptions. Ces dernières sont surtout liées à l'action et non à des descriptions statiques de paysages, de lieux ou de personnages, l'auteur ayant cette capacité à rendre l'atmosphère d'un lieu ou à décrire un personnage en très peu de mots et à l'aide de phrases courtes.
Le choix d'un narrateur extérieur à l'histoire, adoptant un point de vue omniscient, renforce cette inquiétude : ce narrateur dont on ignore l'identité sait tout des personnages et de leurs sentiments, il semble tout-puissant, décrivant les événements qui se déroulent sous ses yeux et plongeant dans leurs pensées. Cela fait froid dans le dos !
Une écriture efficace… et une belle traduction qui respecte l'univers de l'auteur et parvient à restituer dans un cadre ibérique une atmosphère un brin gothique digne des romans britanniques du XIXe siècle !

UN CONTEXTE HISTORIQUE ORIGINAL
Londres ? Paris ? New York ? Rome ? Eh non, l'auteur a choisi de situer l'action de son thriller à Barcelone quelques semaines avant l'inauguration de l'Exposition universelle de 1888. Et la capitale catalane au XIXe siècle est loin de ressembler à la Barcelone ensoleillée du XXIe siècle ! En effet, cette Barcelone pluvieuse et brumeuse, bien souvent sinistre et inquiétante, m'a souvent fait penser à la ville de Londres à la même époque, si souvent dépeinte dans les romans historiques.
Décrite de manière scrupuleuse, la ville présente un double visage, une face ancrée dans le passé et l'autre tournée vers la modernité. S'il nous est difficile aujourd'hui d'imaginer à quel point les Expositions universelles étaient des événements cruciaux pour le développement économique et le rayonnement international d'une ville et plus largement d'un pays, ce roman nous montre bien la frénésie et les tensions qu'elles provoquaient.
Dans le cas de Barcelone, les autorités de la ville se lancent dans une politique de grands travaux avec la construction de nouvelles infrastructures, d'immeubles et équipements mais aussi, élément important dans ce roman, l'installation des premiers éclairages électriques dans certains quartiers de Barcelone… tandis que les quartiers pauvres de la ville restent à l'écart de ce prodigieux développement et de cette énergie créatrice. Dans ces bas-fonds inquiétants règnent l'insalubrité, l'insécurité, la misère, l'inculture et les superstitions. En nous faisant passer avec beaucoup d'aisance des quartiers aisés aux bas-fonds de la ville et vice versa, l'auteur nous fait découvrir la société barcelonaise d'alors, toute aussi disparate et diverse que de nos jours : aristocrates, hommes d'affaires, hommes politiques, industriels, ouvriers, prostituées, professeurs, médecins, journalistes, brigands, policiers, artisans…

DES PERSONNAGES AMBIGUS
Cette dualité qui caractérise la ville de Barcelone se retrouve également dans les personnages, en particulier chez les trois personnages principaux : Daniel Amat, professeur d'université taraudé par la culpabilité et son ancien amour en la personne d'Irene, le journaliste Fleixa, anti-héros tant sur le plan physique que moral, et Pau Gilbert, le mystérieux et très doué étudiant en médecine. N'oublions pas la sensible Irene, au premier abord soumise à son odieux mari Bertomeu Adell. Ni tout blanc, ni tout noir, ces héros sont loin d'être parfaits et portent en eux une part d'ombre, dissimulant un secret ou bien luttant contre leurs propres démons (culpabilité, alcool, jeu…). Des personnages bien incarnés et bien mystérieux qui se dévoilent au fil du roman, mais à chaque fois qu'un secret est dévoilé, un pan de la vérité semble apparaître pour mieux disparaître en nous menant vers un nouveau mystère !
À travers ses personnages, l'auteur nous fait découvrir le milieu médical et universitaire de cette fin du XIXe siècle, un univers assez sclérosé et figé puisque, comme l'indique l'un des membres du comité de direction de l'université, « les femmes ne peuvent… ne peuvent pas être médecins, et encore moins chirurgiens […] C'est… c'est proprement inconcevable. Dieu du Ciel ! Votre caractère n'est pas préparé, votre entendement clairement limité. Votre place est à la maison, à prendre soin de votre famille. » Ce machisme stupide n'était pas réservé à la seule sphère médicale, il était également en oeuvre dans l'univers familial, la preuve en est les relations orageuses qu'entretiennent Irene et Bertomeu Adell qui n'hésite pas à la frapper dès qu'il sent la moindre velléité d'émancipation ou le moindre désaccord.
Au-delà du XIXe siècle, en remontant plus loin dans ce temps, surgit un personnage bien mystérieux, le fameux André Vésale dont plusieurs personnages se disputent l'un de ses manuscrits. Éminent anatomiste du XVIe sicle, André Vésale a remis en cause les affirmations de Galien, qui était la référence en médecine depuis des siècles ! Pour cela, il n'a pas hésité à braver les interdits et à procéder à des dissections de cadavres. Ses observations lui permirent d'ouvrir la voie à une nouvelle méthode pour l'étude de l'anatomie. Le "De Humani Corporis Fabrica" (la "Fabrique du corps humain", couramment appelé la "Fabrica") est considéré comme le premier traité moderne d'anatomie : sept livres de presque sept cents pages abondamment illustrés de gravures. Une véritable révolution que ne lui pardonnèrent pas ses confrères : obligé de quitter sa chaire à Padoue, il se mit au service du roi Charles Quint en tant que médecin. À travers ce thriller, c'est toute l'histoire de ce personnage emblématique et de sa pensée originale qui est retracée de manière claire et intéressante.

Un thriller historique captivant, original et envoûtant !

Roman lu dans le cadre de l'opération Masse Critique Babelio. Je remercie Babelio et les éditions du Cherche-Midi de m'avoir sélectionnée et envoyé ce roman.
Lien : http://romans-historiques.bl..
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Que voici un bon roman d'intrigues, de suspens et d'aventures dans le Barcelone de 1888 au moment de l'Exposition Universelle. Alors qu'un tout jeune professeur espagnol va être titularisé en Angleterre et épouser sa promise, il reçoit un télégramme lui indiquant que son père est décédé à Barcelone. Il y retourne et va se dérouler alors une série de mésaventures tout autour de lui. Il y ferra des rencontres fort intrigantes, sans parler d'un retour sur son passé perdu de vue depuis presque une décennie.

C'est un roman enlevé qui parle de la situation des femmes, du spiritisme qui faisait fureur dans ces années et des espoirs démesurés mis dans les mystères des sciences anciennes. C'est aussi une vue sympathique des coups fourrés entre journalistes, des superstitions populaires et de la misère populaire bien cachée au fond des égouts situés sous les constructions grandioses et les dorures de l'Exposition.
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J'ai approché cette lecture avec un peu de scepticisme...vu les critiques. Et c'était tout à fait ce que je pensais - sans étonner par les qualités littéraires, un bon petit livre distrayant, à mi-chemin entre Frankenstein et les histoires du genre "treizième apôtre", "cinquième évangile", "neuvième porte", parfois non sans ressembler aux écrits de Zafon, pour l'atmosphère de Barcelone mystérieuse. Mais je suis bien d'accord avec certains - un peu de distraction reposante n'est déjà pas si mal.

Barcelone 1888, quelques jours avant l'ouverture de l'Exposition universelle. Une ville marquée par l"art nouveau", par l'industrialisation, par ses premières pas vers l'utilisation d'électricité. Mais aussi par les meurtres en série des jeunes filles.
Daniel, un jeune professeur d'Oxford, rentre chez lui pour l'enterrement de son père, et il a une intention ferme de repartir aussitôt. Mais les choses prennent une tournure inattendue. En rencontrant Fleixa, un journaliste, il se rend compte que la mort de son père est entourée de mystère. Il ne manque plus à notre trio que Pau, un jeune étudiant en médecine, et la quête pour éclaircir les crimes et pour faire resurgir le sombre passé de Daniel peut commencer.

Une aventure rocambolesque à la recherche d'un mystérieux "huitième livre de Vésale" qui permet de vaincre la mort; de la faculté de médecine, en passant par les souterrains de la ville, par une maison au passé lourd, la clinique psychiatrique jusqu'au palais magnifique de l'Exposition.

La fin est un peu classique, mais tout compte fait, j'ai bien aimé les personnages, qui sont bien plus que les simples "clichés". Cela bouscule un peu le code d'un typique "mystery story" du dix-neuvième, où le trio est très souvent composé d'un professeur, d'un médecin et d'un prêtre. Et Fleixa, c'était mon préféré .

Donc, une bonne lecture sans prise de tête, pour les amateurs des course-poursuites dans les bibliothèques poussiéreuses et dans les égouts malodorants.
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Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
Le landau, quittant l’atmosphère animée des Ramblas, descendait à bonne vitesse vers le port. En bas de l’avenue, les chevaux durent contourner l’échafaudage du monument à Christophe Colomb.
La voix du cocher s’éleva.
« Je parie ma paye d’un an que ce machin se cassera la figure avant l’inauguration de cette fichue colonne. »
Daniel ne prit pas la peine de répondre et se cantonna à admirer la complexe structure en fer conçue par l’architecte Juan Torras. [...]
Ils avaient mis six ans à ériger ce monument pour l’Exposition et pendant tout ce temps l’ingénieux système imaginé pour monter les lourdes pièces en fonte avait beaucoup fait parler de lui. Les rumeurs pronostiquant un désastre étaient si nombreuses que le maire de la ville lui-même était allé voir l’architecte dans son atelier pour lui demander de lui garantir que cet échafaudage incroyable n’allait pas s’effondrer sur les têtes de ses concitoyens. Torras répondit en se plaçant en personne sous le pont roulant le jour où les six tonnes de la statue du navigateur furent hissées.
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Les femmes ne peuvent... ne peuvent pas être médecins, et encore moins chirurgiens, s'écria-t-il, la voix vibrante d'indignation. C'est... c'est proprement inconcevable. Dieu du ciel ! Votre caractère n'est pas préparé, votre entendement clairement limité. Votre place est à la maison, à prendre soin de votre famille. Mais à quoi songez-vous donc ?
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Il sentit d'abord la présence de ceux qui par le passé avaient été étendus dans cette même position ; l'esprit des cadavres, subtilisés dans les cimetières, qui cédaient leur repos éternel au progrès de la science. Ils défilèrent l'un après l'autre dans une interminable succession de souvenirs. Il sentit leur force moribonde, les vestiges d'une vitalité perdue qui calmaient sa souffrance. Un gémissement s'échappa de ses lèvres. Son corps se tendit en sentant la présence des corps à venir : cette nouvelle essence vitale se déversa, torrentielle, sur chaque centimètre de sa peau nue. Ceux-ci étaient différents des précédents : leur présence, presque physique, irradiait une énergie telle qu'elle submergeait ses sens. Des femmes jeunes, à peine pubères, qui, allongées sur la dalle froide, étaient encore en vie.
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« Oui, monsieur, c'était mon père.
- Ah, fit-il, pensif. Un excellent médecin, Gilbert, excellent. Comme vous-même auriez pu l'être. Dommage que vous soyez une femme.
- Dommage que vous, vous soyez des hommes. »
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Le temps passait et le vieil homme commençait à penser que son esprit lui avait joué un mauvais tour. Il allait sortir le bateau du courant lorsqu’un clapotis lui parvint. Le paquet avait ressurgi, quelques brasses plus loin, se balançant sous l’effet de la houle. Le sourire du vieux s’élargit, dévoilant ses dents noircies, et il donna un coup de gouvernail. En arrivant à sa hauteur, il vit qu’il s’agissait d’une caisse en chêne aussi grande qu’un tonneau de vin. Des sceaux appliqués sur le bois il déduisit qu’elle provenait de France. Ses cordes semblaient encore solidement nouées, donc la caisse était toujours étanche, ce qui était primordial : la marchandise à l’intérieur ne serait pas abîmée par l’eau. Les gabachos1 transportaient généralement de la porcelaine, de belles pièces de tissu et des liqueurs. De n’importe laquelle de ces marchandises, il pouvait tirer un bon prix. Sans lâcher la barre, il se tourna vers son fils.
« Eh ! Lève-toi et attrape la gaffe. »
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« Il y a dans ce roman tous les ingrédients que j'aime, en tant que lecteur et en tant qu'auteur. » Bernard Minier
Dans une petite station de ski des Pyrénées, située à la frontière de l'Espagne et de la France, un homme est retrouvé mort au fond des eaux glacées d'une piscine. Il est menotté et ses paupières sont cousues. Alex Serra, inspectrice aux homicides de la police de Barcelone, est envoyée sur place pour mener l'enquête aux côtés de Jean Cassel, un lieutenant de police français. Les investigations prennent un tour imprévu lorsqu'un lien est établi entre la victime et une grande famille de la région, propriétaire des terres de la vallée, dont l'héritière vit recluse dans un manoir isolé. C'est en effet dans l'histoire tourmentée du village, lieu de passage des fugitifs pendant la Seconde Guerre mondiale, que semble se trouver la clé de l'affaire. D'une ancienne colonie industrielle perdue dans la montagne jusqu'à un mystérieux monastère, Alex et Jean vont devoir réveiller bien des vieux fantômes pour découvrir la vérité. Et le temps leur est compté : alors qu'une tempête sans précédent s'abat sur la région, la liste des victimes ne cesse de s'allonger. Après le Huitième livre de Vésale, salué par une critique unanime, Jordi Llobregat nous entraîne une nouvelle fois dans les arcanes de l'Histoire. Secrets de famille, personnages aux ambiguïtés multiples, construction d'une redoutable efficacité : un thriller hallucinant !
À propos du Huitième livre de Vésale : « Au gré des rebondissements, ce roman au suspense constamment renouvelé, qui se plaît à manipuler le lecteur et à déjouer ses hypothèses, est un voyage absolument trépidant dans une Barcelone gothique au seuil de la modernité. Dépaysement garanti. » Historia
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