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EAN : 9782330097820
205 pages
Actes Sud (07/02/2018)
4/5   6 notes
Résumé :
  À 18 ans, Llop découvre la musique pop, les filles et la marijuana à Majorque. Étudiant à Barcelone, il continue dans cette voie, mais la politique s'en mêle, en même temps que les drogues deviennent dures et les amours dangereuses. Pour lui, ce fut cela, vivre dans la poésie pure et le bonheur. Son deuxième paradis perdu.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
“Ce livre traite d'un voyage dans le temps. Un temps qui fut tous les temps pour disparaître ensuite dans le temps. Ce livre traite donc de nous, et je dois raconter qui nous étions. Ou plutôt qui nous avons cessé d'être pour disparaître dans le temps que nous fûmes et que nous recherchons maintenant parmi nos objets.....",
Une jeunesse entre Palma et Barcelone, dans une Espagne encore sous le joug de Franco, dans les années 70.....bien qu'il disparaîtra bientôt.
La bande son de Creedence Clearwater Revival, Eric Clapton, Lou Reed, Johnny Cash, Bob Dylan, Joan Baez, Leonard Cohen....et toute une multitude de musique de l'époque, omniprésente, accompagne ce long poème en prose, ode à la Vie, à l'insouciance d'une jeunesse qui vécu au jour le jour, suivant son instinct, au temps d'un bonheur entraperçu, dont on rêvera encore, mais qu'on n'entreverra plus jamais.
Une nostalgie tenace pour ce temps révolu, qui donne sa profondeur aux souvenirs que Llop nous fait revivre à travers,
Des vers d'Ezra Pound ("J'ajuste ces mots pour quatre personnes, / Quelques autres les entendront peut-être, / Ô monde, je suis navré pour toi : / Tu ne connais pas ces quatre personnes."),

Des paroles de chanson (« Close your eyes, close the door, / you don't have to worry anymore, / I'll be… your baby tonight. »), NorahJones/Bob Dylan,

Des scènes d'amours éphémères ("Pendant ces jours de vacances, je l'ai tenue entre mes bras. Elle avait une peau brune et soyeuse et des lèvres fruitées et un rire épanoui et une curiosité infinie pour un monde, le mien, qui n'était pas le sien"),

De nombreuses références littéraires précieuses (Les Pierres de Venise de Ruskin ou les Poèmes et antipoèmes de Nicanor Parra, Ferrater , Francesc Parcerisas....),

Et des références politiques sur l'Espagne franquiste et ses démons,

Bref, la caverne d'Ali Baba de Llop est à consommer sans modération !

C'est son troisième livre que je viens de lire. Un livre court, très bien écrit, et si vous avez plus de cinquante ans, vous vous y retrouverez 😊, avec nostalgie et plaisir.

"Je me suis souvenu, ces années-là, du poème de Cavafy et des éphémères rois d'Alexandrie que nous avions été, en d'autres jours, qui avaient été lumineux et le ciel d'un bleu éclatant.......soudain, l'argent devint cool, la mesure de toute chose, le mètre de platine iridié. L'art, une pièce de vêtement, et les mots une autre forme du mensonge......".

"Il tempo cambia molte cose nella vita
Il senso le amicizie le opinioni ...."
Franco Battiato
( le temps change beaucoup de choses dans la vie
le sens les amitiés les opinions...)
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"Ce livre traite d'un voyage dans le temps. Un temps qui fut tous les temps pour disparaître ensuite dans le temps." Ainsi commence cette flânerie benjamienne à Majorque et Barcelone, à partir de 1975, lorsque la liberté est encore entravée par l'ombre menaçante du franquisme et que le seul moyen de s'échapper est en terre d'utopie : la musique et la poésie. Un beau roman, une langue magnifique, évocatrice ; idéal pour les amoureux des Doors, de Modiano, de Pound, du Velvet et de Nico...
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critiques presse (3)
LePoint
16 avril 2018
José Carlos Llop compose une partition des années 1970, entre Majorque et Barcelone, quand les « commandos de l'amour » s'emparèrent de la rue.
Lire la critique sur le site : LePoint
Bibliobs
23 mars 2018
Dans "Rois d'Alexandrie", l'écrivain majorquin se souvient, à la manière d'un Modiano, des idoles de sa jeunesse. Et d'un amour parti en fumée.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeFigaro
13 février 2018
Dans Rois d'Alexandrie, José Carlos Llop raconte sa jeunesse entre Palma et ­Barcelone dans les années 1970. La musique était partout. Ils écoutaient Pink Floyd, Hendrix, Leonard Cohen. Les joints circulaient...
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
.....aux lèvres un enthousiasme à la Pound : « surveiller les Vénitiens », un vers perdu de quelque Canto, au rythme des premiers accords du Concerto pour violon de Tchaïkovski, que ma mère écoutait à la maison et que je comparais à Hey Joe, de Hendrix. Je les comparais en lui disant que Hendrix faisait avec la guitare ce que son Russe avait fait avec le violon et elle me répondait « Laisse donc, où penses-tu aller, avec ton vacarme ».
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De Barcelone arrivaient* en renfort des putains qu’on appelait les mouettes, parce qu’elles suivaient le sillage des bateaux.

* à Palma.
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"Nous inventions la ville, mais pas sans modèle. Nous cherchions en elle, je l'ai dit, d'autres villes possibles pour échapper à la nôtre. Nous ne voulions rien savoir de son histoire : c'était une tare. Soupçonnée ou avérée. Parce que cette tare se respirait : elle était dense comme la fumée et comme la fumée elle teintait l'air que nous respirions. Le monde commençait avec nous, mais pas sans modèle. La ville sous la pluie, et une crémerie était un coin de Paris photographié en noir et blanc par la Nouvelle Vague. Une échoppe de barbier ouverte sur le soleil nous transportait à Naples. L'ombre d'une cave à vin, à Marseille. Un atelier d'orfèvrerie, chez les juifs de Vienne ou de Galicie. Un bar du Barrio Chino, à Istanbul. Une voile bleu foncé et une barque au soleil, sur des planches, à une cale sèche du Caire. Je me rappelle que j'écoutais beaucoup la radio : uniquement des stations d'Afrique du Nord, les chants arabes et les matins bleus, et quand je fumais un caillou de hasch émietté dans du tabac - le parfum de la terre humide sur mes doigts -, la ville était Tanger et j'étais, du moins le croyais-je, qui je voulais être. Je m'étais échappé - et je m'échapperais encore d'avantage -, comme dans ce vers de Pavese qu'emploierait le poète barcelonais Josep Elias pour un livre de vers alors mémorables : traversare une strada per spappare di casa, traverser une rue pour s'échapper de chez soi."
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Il est un moment où la ville natale s'ouvre comme les figures d'un kaléidoscope et où, sans cesser d'être elle-même, elle est aussi d'autres villes. Palma eut un parfum d'Alexandrie et un caractère frontalier semblable à celui de Trieste, et des étés cairotes et des hivers de la mer Noire, avec des uniformes et du brouillard.

Page 17
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Et l'oubli devint un anxiolytique. La cohérence fut une entrave, la félonie une habitude. La vie commençait chaque jour comme si le jour précédent n'existait pas. Sans passé, on vivait mieux. Un présent perpétuel. Il ne fallait jamais regarder en arrière.
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Vidéo de José Carlos Llop
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