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Critique de Bookycooky


"Le paradis est toujours une métaphore du bonheur et Proust disait que tous les paradis sont des paradis perdus. Comme l'est l'enfance", dit José Carlos Llop qui nous raconte dans ce court roman, le paradis des étés de son enfance, Majorque.

Fils d'un militaire , il y passe l'été avec ses parents et ses frères, à Betlem, au sud de l'île,dans une zone militaire interdit au public. Un endroit désert, au climat âpre, où hormis la famille, quelques soldats, un mulet fou, des rats, des lézards et des grillons, il n'y pas âme qui vive.

Un roman solaire poétique, riche en sensations qui relate la découverte de la vie et du monde à travers le regard d'un enfant,
regard sensuel d'un écrivain en herbe sur la nature, la mer, la maison -la Batterie-,et le paysage sec et biblique qu'il appelle " un fragment d'Afrique au milieu de la Méditerranée",
regard émerveillé sur les parents , le père, un homme détenteur d'un bonheur serein / la mère qui "irradie une force de même nature que la force aimantée du centre de la terre......".
Et regard imaginatif, truffé de références mythologiques et littéraires, de l'adulte qui se souvient de ce paradis perdu le temps de l'été, "époque de consolidation et de jouissance de la vie qui a éclaté au printemps", où l'on prend conscience de l'essentiel, ("Le temps de Betlem fut le temps de la vérité. le temps où il n'y avait pas de faux pas et où tout était vérité, où tout était essentiel. Je veux dire que l'envers de la vérité –s'il y en avait un –n'était pas le mensonge mais le silence").

À la recherche de la pièce manquante du grand puzzle de la Vie, Llop nous emmène loin, à une époque révolue, celle d'une enfance à jamais disparue, la sienne....et la nôtre.

Très beau texte foisonnant de couleurs,d'odeurs et de sensations, et de très belles réflexions sur la vie et la mort.

"Quand le paradis disparaît, souvent la littérature apparaît ".

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