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EAN : 9781090354532
Indigène Editions (19/06/2014)
4.3/5   10 notes
Résumé :
Ken Loach (Propos recueillis par Thomas Destouches pour Allocine) : « Les puissants de ce monde souhaitent cacher certaines choses. On essaie toujours d’écarter les dissidents, d’éteindre les voix dissonantes. » « Les films doivent poser des questions, défier l’autorité, être subversifs ». Mais « n’oublions pas que tout dépend au final des spectateurs. S’ils décident de parler des thèmes après une projection, alors oui les films peuvent avoir cette influence, celle ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Si j'avais 15 secondes pour répondre à la question quel est l'artiste, écrivain, poète ou cinéaste, qui a, à mes yeux, le mieux écrit ou filmé sur la misère sociale, je lâcherais spontanément les noms de Ken Loach, Steinbeck, Victorio de Sica, Emile Zola, René le Corre, Ermanno Olmi...
Si j'avais un peu plus de temps pour répondre à la question, je crois que je citerais les mêmes noms, désigner leur oeuvre sûrement pour tenter d'éclairer mon point de vue. L'Arbre aux Sabots, le Voleur de bicyclette, Germinal, Les Raisins de la colère, Mon Finistère. Je serais peut-être plus prudent quant à Ken Loach, sur le politique, l'emploi de Cantonna .., et j'ajouterais le nom de Charles Juliet dont l'enfance résonne au fond de moi comme une peau de tambour,
par empathie. Et je me dirais aussi que peut-être ceux qui en parlent le mieux sont ceux qui l'ont vécu. Et j'ouvrirais sans doute la porte aux peintres, à Munch, à un expressionniste eu égard aux salopards de nazis, à Corneille. Et si j'avais une seconde de plus, ça serait pour fermer tout de suite la porte après par crainte que ne s'engouffrent les professionnels de la politique de tout poil, je dirais que seule la représentation de la misère sociale, sans aller jusqu'au mythe, compte pour moi car ceux qui en parlent en général ne sont pas toujours les mieux qualifiés pour en parler et que lorsque celà permet aux démagogues de fleurir sur son dos, alors c'est abject. Ajouter de la misère à la misère, c'est bon quoi !
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Briser le récit des élites, des puissants. Ken Loach a plus de 40 films à son actif. Et quels films !
Soulever des doutes, agiter , éduquer.
"Partout où l'argent s'immisce , il n'est pas possible de faire de l'art, mais la guerre seulement". William Blake.
Pour Ken Loach toute oeuvre s'inscrit dans un contexte politique et donc a une incidence politique.
Toute son oeuvre montre l'intégrité de sa démarche politique.
L'homme devant sa caméra n'est pas un objet. La caméra est un oeil à hauteur d'homme. Respect, égalité, dignité, voila sa position politique. " élever sa colère à la hauteur d'une pensée" comme l'a écrit Georges Didi-Huberman.
Toute l'architecture, la démarche artistique fait corps avec sa pensée. Casting, cadrage, rémunération de ses équipes, prise de vue, musique, montage, production tout ce tient. Tout relève du choix, d'une éthique.
On comprend mieux en lisant cet écrit pourquoi le cinéma de Ken Loach est si proche de nous, pourquoi il nous touche tellement, pourquoi il nous élève au monde.
Il nous raconte, nous, les sans voix. Il raconte la sauvagerie d'un capitalisme brut, la barbarie d'une pensée unique nourrie par un néo libéralisme mortifère.
De l'Irlande, à la Palestine, du nord de l'Angleterre, à mille et autres combats, il a connu bien des fois une oppressante censure, mais il est toujours là, à nos côtés.
Il nous livre ses doutes , ses craintes, sur notre futur commun mais quelle oeuvre que la sienne !
Merci Ken Loach de ne jamais avoir posé votre caméra.
Oui, le cinéma est un art, vous en êtes la preuve tellement vivante
Astrid Shriqui Garain
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40 pages, un manifeste : Ken Loach appelle ouvertement au changement profond de notre société. Il est édité par la maison qui a publié ‘Indignez-vous' de S Hessel. Ouais, il parle aussi de cinéma, de son travail avec les acteurs, de la complicité avec le scénariste. Il avoue qu'avec son monteur, il coupe toujours sur pellicule, car cela lui permet de suivre de près le processus. Alors qu'en digital il n'aurait plus le contrôle : il avoue ne rien comprendre aux ordis. (p25).

En épousant la cause des colonisés et ex-colonisés – Palestiniens et Irlandais – KL s'est fait beaucoup d'ennemis. Ses prises de position vont jusqu'au boycott d'un festival de cinéma parce qu'Israël figure parmi les sponsors. Avec son engagement, il arrive quand même à faire des films car il les produit lui-même (c'est-à-dire ils sont trois, avec son scénariste et avec la productrice R O'Brien).
Né en 1936, vivra-t-il encore une décennie ou deux pour voir notre société changer dans le sens qu'il imagine ? Ce livre date de 2014, année où il a eu l'Ours d'or d'honneur à Berlin pour l'ensemble de son oeuvre.

Extrait :
« En Angleterre, les gens disent que l'idéologie est morte. C'est pourtant une idéologie qui nous tient entre ses griffes : le capitalisme débridé et absolu. C'est un échec sous tous les plans, mais ceux qui nous gouvernent n'autorisent aucune alternative. Voilà pourquoi un mouvement révolutionnaire est absolument nécessaire, tout de suite. [ ]
L'art peut servir de détonateur, être l'étincelle qui met le feu aux poudres. Ensuite c'est à nous de tout faire pour entretenir ce feu, cette colère, et la transformer en un mouvement global qui mènera à un changement radical, en profondeur, de notre société toute entière. »
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Une excellente synthèse de la pensée politique et esthétique (les deux sont indissociables) de Ken Loach, pour lequel le cinéma est moins un divertissement qu'un instrument de combat pour une société plus juste. On connaissait bien ses films, mais avec ce livre, on connaît mieux l'homme de courage de de probité qu'a toujours été, malgré les obstacles, Ken Loach. Un artiste et un homme exceptionnels.
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J'aime cet homme, pour son cinéma, pour sa simplicité, ses mots, son combat.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
La société est toujours basée sur le conflit, une classe contre une autre. Ceux qui ont le pouvoir ne veulent pas que le peuple combatte son vrai ennemi, la classe capitaliste, ceux qui possèdent et contrôlent les grandes entreprises, ceux qui dominent la finance ou la politique. Leur société est basée sur les conflits, la division et l'exploitation. Ils pensent: "Ta personne m'importe peu, je veux juste savoir combien tu peux me rapporter." Ils doivent alors trouver des boucs émissaires et ciblent toujours les plus faibles: les pauvres, les immigrés, les demandeurs d'asile, les minorités.
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Si l'objectif de la caméra est comme un œil humain et que nous abordons les personnages du film comme si nous les observions de nos yeux, alors nous pouvons avoir le sentiment d'entrer en relation avec eux. Dans la vie, on n'entre pas en contact avec les gens en gros plan mais, au grand maximum, dans un cadre qui va de la tête aux épaules.
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Le cinéma fonctionne comme n'importe quel industrie dans le marché global. Le rouleau compresseur des entreprises multinationales écrase tout sur son passage. Les gros finiront par dominer et détruire les autres et il arrivera aux films ce qui est arrivé aux petits magasins qui ont disparu à cause des grandes surfaces. Si les pays ne sont pas capables de soutenir leur propre culture par des subventions et des accords spécifiques, leurs cultures cesseront d'exister. Si nous ne sommes pas vigilants, si nous ne résistons pas, nous finirons dans un monde totalement uniformisé dont la langue officielle sera l'anglais américanisé.
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Je pense que les histoires qui fonctionnent le mieux sont celles qui semblent relativement anodines, mais qui ont de grandes conséquences. Un petit caillou qui fait beaucoup de vagues. L'histoire est un microcosme qui illustre l'état du monde, met en lumière la façon dont la société fonctionne, en montre les dérives et les inégalités.
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La crédibilité est notre seule exigence. Nous voulons que le film soit crédible. Voilà pourquoi le casting est primordial. Je cherche la personne en laquelle les spectateurs vont croire. Or ils seront moins enclin à croire en quelqu'un de célèbre parce qu'ils voient la "célébrité" avant de voir le personnage.
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Videos de Ken Loach (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ken Loach
La Petroleuse présente le fanzine CHERIBIBI N°13 (NOVEMBRE 2023) (On Y Va 132 p. 22 x 27 cm) Dispo/Available here: https://www.la-petroleuse.com/fr/accueil/5173-fanzine-cheribibi-13.html
Voilà le ChériBibi cuvée 2023 ! Au programme de ce numéro 13, 132 pages toutes en couleurs, blindées de causeries inouïes et d'articles trépidants : Ken Loach, Glen Matlock des Sex Pistols, Christian Corouge du groupe Medvedkine, l'actrice suédoise Christina Lindberg, la cascadeuse Monia Moula, le dessinateur fou Henriette Valium, la photographe anglo-iranienne Maryam Ashrafi & la documentariste Mylène Sauloy (qui nous causent des courageuses combattantes du Rojava), la rockeuse Miriam Linna, les marionnettes rappeuses Puppetmastaz et les reggaemen The Twinkle Brothers ! Ajoutez-y de la BD, un reportage sur le cinéma porno belge l'ABC, un portfolio blasphématoire de Tôma Sickart, un panorama du reggae horrifique, une nouvelle percutante et plein d'autres choses emballantes emballées mieux qu'à Noël. Qui qui fait sauter tout l'fourbi ? C'est ChériBibi ! audio: 13th Floor Elevators
+ Lire la suite
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