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EAN : 9782881828843
192 pages
Editions Zoé (05/01/2013)
3.61/5   28 notes
Résumé :
« Ma mère dit que dans la vie, il y a des trucs qu'elle ne pardonne pas, même si tu lui donnes un container de crèmes dépilatoires. Quand elle dit ça, moi, je peux voir dans ses yeux qu'elle veut parler de ce que lui a fait tonton. »
Habitant la rue de Berne, Dipita jette un regard vif sur ce quartier chaud de Genève. Il raconte les aventures de sa mère Mbila, brutalement projetée à l'âge de seize ans dans le monde de la prostitution ; la vie de l'oncle Démon... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Mbila a tout juste 16 ans lorsqu'elle quitte Douala pour devenir danseuse à Paris. Son frère lui a fourni un faux passeport qui la vieilli de cinq ans, la majorité est à 21 ans au Cameroun. Elle compte bien envoyer beaucoup de mbongo au village lorsqu'elle sera célèbre. Mbila n'est jamais devenue danseuse et célèbre, elle est pute à Genève et élève seule son fils Dipita. Enfin le jeune garçon n'est jamais vraiment seul au 39 rue de Berne, l'immeuble est un bordel et si toutes les prostituées sont aux petits soins avec lui, leur affection est parfois un peu étouffante. Dipita a aussi des soucis de son âge, le lycée bien sûr mais aussi le beau William dont il est tombé fou amoureux.

De Douala aux rues chaudes de Genève, tout l'univers et la sensibilité de Max Lobe est déjà dans ce roman. le Cameroun et ses personnages forts impliqués dans un quotidien sans avenir, la Suisse pays idéal qui malheureusement ne tient pas toujours ses promesses et l'amour toujours compliqué quand on est un jeune homme noir amoureux d'un beau blond aux yeux verts. Max Lobe c'est surtout un vrai écrivain qui tient son lecteur grâce à un style bien à lui. Un conteur africain dans les rues de Genève, c'est Romain Gary dans les rues de Belleville qui écrit «La vie devant soi ».
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Amatrice de littérature francophone, je n'ai découvert Max Lobe, auteur d'origine camerounaise établi en Suisse, que récemment avec son 39, rue de Berne.

Après une introduction camerounaise où l'on s'amuse des rodomontades de l'oncle face au pouvoir en place, c'est la jeune Mbila que l'on suit à travers son exil forcé vers la France pour y devenir une star...Le lecteur sent venir la supercherie ; Mbila, du haut de ses seize ans, se retrouve prise dans les rets d'un réseau de prostitution et finit au 39 rue de Berne pour tenter de rembourser au plus vite le coût exorbitant de son voyage.

Son fils Dipita fait office de narrateur : il nous conte avec ses yeux d'enfant sa relation avec sa mère qui ne lui cache rien de la vie qu'elle mène ; il s'attarde sur ses nombreux parents : son père biologique, son père administratif, utile pour remporter le petit passeport rouge, et ses mères adoptives, les amies de sa mère, prostituées de tout horizon qui forment une communauté haute en couleur.

Max Lobe nous révèle l'envers de la luxueuse Genève et les tristes trafics d'être humains qui y ont court ; mais cette violence quotidienne est atténuée par le ton désarmant et un peu naïf de Dipita, qui découvre peu à peu son homosexualité : d'abord sur "Le Supermarché", un site de rencontre pour gays, puis en succombant au beau William.

La description sous-jacente des rapports qu'entretiennent les protagonistes serre le coeur : le refus d'envoyer de l'argent au Cameroun à celui qui a envoyé Mbila se prostituer à 16 ans, cette dernière qui demande pourtant l'aide de son fils pour transporter de la drogue, la relation asymétrique de Dipita et de William, ou encore l'étrange attirance qu'éprouve Mbila pour celui qui l'exploite. Sans mentionner le racisme qui n'épargne pas les putes, où la Russe serait supérieure à la Camerounaise.

Une très belle découverte bercée par de tristes descriptions de Genève, plus terne que ce que l'on croit.
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39 rue de Berne est le deuxième roman du jeune auteur camerounais, Max Lobe, aujourd'hui établi à Genève. C'est un récit à la fois très africain dans sa construction, proche de la fable, et dans son style parlé parsemé d'expressions camerounaises savoureuses; mais c'est étrangement, un roman très Genevois aussi, centré sur le fameux quartier chaud des Pâquis, et qui reflète au final parfaitement cette facette moins connue de la ville du bout du lac.

J'ai trouvé un côté très humain dans ce récit, sur un sujet et un quartier qui se résument bien souvent à des statistiques dans les journaux. J'ai aimé plonger dans la vie des "filles du Pâquis", et imaginer avec l'auteur leur quotidien en dehors de la rue, à élever des enfants et à boire des cafés avec des amies histoire de vider leur sac. J'ai également trouvé intéressantes toutes les thématiques traitées, que ce soit la perception de l'homosexualité en Afrique, l'immigration clandestine, le trafic d'êtres humains ou celui de la drogue. Tout ça peut paraître très sombre, mais Max Lobe aborde ces destins tragiques de manière plus souvent drôle que violente, tout en restant percutante et crédible. L'intrigue s'éparpille quelque fois et les personnages auraient pu être un poil plus étoffés, mais j'ai, dans l'ensemble, suivi l'auteur avec plaisir derrière les façades et néons de la rue de Berne.

Un roman réussi, mêlant une culture africaine à un contexte bien genevois. J'ai apprécié ce mélange détonnant et l'humanité qui se dégage du récit. Ce n'est pas parfait, mais c'est de très bonne augure dans la jeune carrière de cet auteur. Une nouvelle voix aussi africaine qu'ouverte sur le monde.
Lien : http://unmomentpourlire.blog..
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Une façon d'aimer très possessive, comme si l'autre était notre chose (toutes les sortes d'amour: filiale, maternelle, amicale, amoureuse (gay); toujours la même manière d'aimer, malsaine).

Je ne sais si cela, qui transparaît dans l'oeuvre, est volontaire de la part de cet auteur, d'origine camerounaise. Peut-être est-ce le seul type d'amour qu'il a connu et que cela se reflète dans son roman? Toujours est-il que cela fait parti des raisons pour laquelle j'ai trouvé intéressant ce livre.

39 rue de Berne se passe en grande partie à Genève (Suisse), place des Nations. Un auteur et un roman à découvrir!
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Premier roman très prometteur, "39 rue de Berne" nous emmène dans le quotidien d'un fils d'immigrée clandestine, partie pour la Suisse travailler et rapidement basculée dans la prostitution . Un livre savoureux, sans pathos et dont la langue, souvent ciselée, est très belle et imagée. J'ai beaucoup apprécié de suivre le destin de ces personnages, hauts en couleurs et profondément généreux. Cela permet de pardonner quelques légères maladresses dans le récit, car pour un premier roman, max Lobe témoigne d'une grande maîtrise stylistique. Jeune auteur prometteur à retenir.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
« Ma mère dit que dans la vie, il y a des trucs qu’elle ne pardonne pas, même si tu lui donnes un container de crèmes dépilatoires. Quand elle dit ça, moi, je peux voir dans ses yeux qu’elle veut parler de ce que lui a fait tonton. Moi, je vois que maman est toujours très affectée par ce truc-là, et je crois qu’elle le restera. C’est pour ça qu’elle n’a jamais donné à tonton sa part de pardon. Elle ne l’a jamais mis en haut comme il le souhaitait, même pas avec un petit-petit Western Union. Rien. »
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- Je ne sais comment te remercier. Tu as été d'une très grande aide pour moi. Je te promets un truc: plus jamais je ne vais te mettre dans ce genre de choses. Et j'espère que plus jamais tu ne referas ça. Oublie tout ce qui s'est passé ce soir, et surtout ne le raconte à personne. O.-K.?
- Oui, maman.
- Pas même à William.
- T'inquiète. Ça reste entre nous.
- Tu es un ange, mon garçon. Je compte sur toi pour continuer paisiblement tes études et devenir élastique.
- Non, maman, c'est l'élasticité de la demande par rapport au prix.
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Il aimait raconter que c'était la seule chose qui lui restait à faire dans un pays où le chômage fait partie des compétences des gens.
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Vidéo de Max Lobe
Max Lobe présente son nouveau roman, "La Promesse de sa Phall'Excellence", en librairie dès le 7 janvier 2021.
http://editionszoe.ch/livre/la-promesse-de-sa-phall-excellence
AcaDa-Writa est le raconteur d'histoires de la république de Crevetterie. Pilier de bar, il trompe l'attente du peuple crevettard avec sa panoplie de fables. Dans sa tête, le fou occupe beaucoup de place. Et se manifeste sans crier gare, s'emparant de la "bouchanus" de son hôte pour réclamer l'avènement du Grand Jour que tout le monde attend, celui où sa Phall'Excellence et sa Clith'Altesse apparaîtront devant le peuple pour lui accorder sa part de richesse. Mais seuls les percepteurs de l'impôt royal toquent aux portes des habitants pour leur soutirer leur bien le plus intime et précieux.
Né à Douala au Cameroun, Max Lobe vit en Suisse depuis l'âge de 18 ans d'où il élabore une écriture rythmée, dialoguée et inventive. Parmi les distinctions reçues, le prix du Roman des Romands (2014) pour "39 rue de Berne" et le prix Ahmadou-Kourouma (2017) pour "Confidences".
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