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EAN : 9782253091622
288 pages
Le Livre de Poche (23/05/2018)
4.02/5   22 notes
Résumé :
« Je m’appelle Myriam, j’ai treize ans. J’ai grandi à Jabal Saydé, le quartier d’Alep où je suis née. Un quartier qui n’existe plus. »
De novembre 2011 à décembre 2016, Myriam tient son journal intime, comme toutes les petites filles du monde. Sauf que c’est au coeur de la guerre qu’elle grandit.
Elle voit ses parents qui s’inquiètent, les rues qui se vident et les commerces qui ferment. Puis, au fil des mois, les tirs, les bombes, les « hommes en noir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Difficile de critiquer ce livre avec quelques bémols sans paraître insensible à l'événement qu'il décrit, le siège d'Alep en Syrie pendant 5 ans et la vie quotidienne dans l'angoisse et la peur de ses habitants piégés...

Raconté par la voix de Myriam, jeune adolescente syrienne qui couche régulièrement ses humeurs - et surtout, ses frayeurs - dans son journal intime, ce long épisode de guerre civile a le mérite de rappeler aux européens que nous sommes, le calvaire vécu là-bas, pas si loin de chez nous, dans une quasi-indifférence générale.

Le paradoxe : dans Alep assiégée par Daech au nom de la religion, les frontières tombent entre les cultes et l'entraide au quotidien rassemble chrétiens et musulmans dans un même réflexe de survie.

Mais - et on ne peut s'empêcher de comparer le journal de Myriam à celui d'Anne Frank - ce récit reste souvent trop faible et la langue manque de puissance pour nous embarquer totalement dans quelque chose de plus fort que la seule et naturelle compassion. Les chapitre sont courts, très courts, trop courts, racontant souvent le quotidien ordinaire malgré la situation de guerre des populations d'Alep. Et les interrogations moralistes de Myriam sont parfois un peu limite...

Mais je le répète, ce livre est à prendre pour ce qu'il est : celui d'une enfant qui témoigne de la guerre, là où l'on oublie trop souvent qu'elle se déroule encore.
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En 2016, Myriam à treize ans. Elle tient un journal depuis 2011, racontant son quotidien pendant la guerre. C'est une chrétienne, d'origine arménienne. Elle vit à Alep.


Ce livre n'est pas une fiction. C'est la guerre vue par des yeux d'enfant. En le lisant, on se rend compte, que nous, adultes, nous ne comprenons pas non plus ce conflit.


Au départ, Myriam raconte ses journées, avec ses préoccupations d'enfant. Mais au fil des jours, elle narre ce qui change dans son pays. Au début, ce sont les manifestations contre le régime de Bachar al Assad, puis, les premiers conflits armés. Avec ses mots d'enfant, elle exprime ses peurs et les conséquences sur la vie des habitants. Les coupures d'électricité, la difficulté pour trouver les produits de première nécessité, les tirs, les bombes, l'exil, les morts, les journées passées dans les cages d'escalier pour se protéger des obus, etc. Cette petite fille, comme tant d'autres, ne demandent qu'à vivre sa vie d'enfant et à aller à l'école. On ressent toutes ses angoisses.


Ce livre est bouleversant, car on sait que tant de personnes vivent encore un enfer, à l'heure actuelle. Et tant d'autres perdent la vie. En lisant le journal de Myriam, j'ai beaucoup pensé au Journal d'Anne Franck. Après toutes ces décennies, se dire que des personnes subissent encore des horreurs, pour des questions d'idéologie ou de religion, est abominable.


À l'âge de Myriam, on ne devrait pas connaître quelles sont les différences entre les tirs, les bombes, les Kalachnikov, les douchka, le mortier. Et pourtant, elle les explique dans son journal.


Cependant, Myriam est aussi porteuse d'espoir. Malgré toutes les horreurs qu'elle a vues et vécues, elle a gardé son innocence d'enfant.


Le journal de Myriam est un témoignage fort à lire, pour ne pas oublier.


Je remercie sincèrement Babelio et le Livre de Poche pour ce livre reçu dans le cadre de Masse Critique.

Lien : http://www.valmyvoyoulit.com
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Myriam Rawick est une fillette de six ans, qui habite à Alep avec ses deux parents et sa petite soeur, est heureuse d'apprendre de nouvelles choses à l'école, a une meilleure amie, aime aller au souk avec sa mère, regarder des dessins animés. Elle tient aussi un journal intime où elle relate, en quelques mots, le déroulement de ses journées. En 2011, sa vie tout à fait normale commence à basculer, d'abord subtilement, lorsqu'elle comprend qu'il se passe des choses au niveau politique - choses qu'elle ne comprend pas, au demeurant, et ne peut pas comprendre - puis gravement lorsqu'en 2012 elle entend les premiers tirs, les premières bombes.

Jusqu'en 2016, Myriam raconte son quotidien d'enfant dans un pays en guerre. Globalement, ce n'est qu'incompréhension, inquiétude, incertitude, et surtout : de la peur, une peur terrible qui prend aux tripes, à chaque détonation ; de la peur quand l'électricité est coupée, quand l'eau n'arrive plus, qu'il n'y a plus assez à manger ; de la peur quand il faut continuer sa vie, aller à l'école, en courant et en se cachant, passer la plupart de ses journées dans la cage d'escalier parce que l'appartement n'est pas sûr, continuer à dormir quand les vitres explosent, continuer à vivre parmi les morts.

Le fait de lire le récit de cette guerre au travers le regard d'une enfant, au jour le jour, fait prendre conscience de l'absurdité, de la violence, de ce que c'est de vivre des années sur le fil du rasoir. Il n'est pas question ici de comprendre les enjeux, de débattre sur les tenants et aboutissants, de savoir qui a tort ou raison, de trouver des solutions : il s'agit juste d'une immersion totale dans ce paradis perdu, avec toute l'innocence possible. Peut-être est-ce que ça rend l'expérience à la fois plus terrible et plus supportable ? En tout cas, la lecture se fait vite, à bout de souffle. Il n'est pas question ici de longues phrases et d'explications sans fin, juste des mots simples, des émotions à vif, juste l'envie d'un retour à la normale. J'ai terminé par ce livre parce que je pensais qu'il serait trop lourd à porter, mais je suis en quelque sorte "contente" de l'avoir lu, d'avoir pris le temps d'essayer de me mettre à la place de Myriam, d'avoir tremblé en même temps qu'elle, parce qu'il ne s'agit plus de faire l'autruche. Et pour moi qui ait la phobie de la guerre et de la mort (quand elles sont pour de vrai), c'était peut-être le meilleur moyen de l'approcher.
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Tout d'abord, merci à Babelio de m'avoir sélectionné pour chroniquer ce livre. Un jour avant de le recevoir, j'ai lu Palestine de Hubert Haddad et j'ai apprécié continuer sur la lancée du récit de guerre.

Cette fois-ci, pas de fiction, Myriam Rawick est une vraie petite fille syrienne, aimant l'école comme beaucoup d'autres petites filles du monde.

Elle commence son journal en décrivant son quotidien où il est question de grand-mère aux grandes boucles d'oreille, d'anniversaire et de mahallabieh. Un jour, alors que son père regarde les informations à la télé, quelque chose va bouleverser sa vie à tout jamais : des forces armées semblent avoir entamé une révolution.

Rapidement, les tirs et les bombes s'invitent dans les jeux d'enfants, les coupures d'électricité et d'eau rythment les longues journées d'hiver. Peu à peu, Myriam se familiarise avec son nouveau quotidien et apprend comment se cacher, où et à quelle distance une bombe est susceptible de tomber. Mais son enfance est brisée et la fillette mesure toute l'ampleur de la guerre quand celle-ci ne peut même plus aller à l'école avec ses camarades.

Ce témoignage est très bouleversant car il est très actuel. le début des faits remonte à seulement 7 ans et la voix de Myriam résonne encore aujourd'hui. Porte parole de tous les enfants victimes de guerre, elle offre au monde entier un message d'espoir et de paix qui rejoint celui de tant d'autres...

A lire absolument si l'on veut avoir une idée de ce que la guerre peut faire à une enfant ainsi qu'à sa famille... une lecture qui promet beaucoup d'émotions ! 
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La vérité crue sur un pays déchiré et toujours tragiquement d'actualité ; la Syrie, vu et rapporté par un témoin, hélas de premier plan et si jeune.

Gâvé d'actualités, d'images chocs, d'une violence, hélas quotidienne, le lecteur aurait pu oublier  que ce pays, détruit à plus de 80 %, sous le joug d'une dynastie tyrannique, était  aussi et avant tout un peuple heureux, même prisonnier pour l'essentiel d'un pouvoir politique à la trop longue longivité. Un ensemble humain, où la richesse de la culture, la mixité des reilgions et des traditions a vu tous ses repères basculer dans une guerre de régions, puis de villes et enfin de rues.... Myriam, l'adolescente narratrice était une enfant dans une famille honorable qui n'aspirait qu'à la paix, à ses cours et à sa communion, tout bascule dans l'horreur et la fuite et c'est donc ainsi que le lecteur, pourtant rompu aux autres témoignages d'adolescentes en péril ou assassinées du XX ième siècle (Anne Franck, Stalingrad...) replonge dans les épreuves quotidiennes, la survie, les grands moments de tristesse ou les quelques éclats de rires enfantins trop rares.

Les faits sont simples, rapportés sans emphase ni excés, bruts (dans le sens propre comme figuré) et portent un nouveau message d'alerte ; non l'Humanité ne retient pas les leçons de l'histoire et replonge trop souvent dans ses horreurs et escé. A l'heure où rien n'est résolu pour la Syrie et cette région du globe, même si Myriam a retrouvé un semblant de paix, son enfance et son adolescence sont définitivement entâchés, que peut-elle espérer comment se remettre de tels traumatismes pour tous les enfants de sa génération ?

Témoignage imparrable et très utile voîre indispensable.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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critiques presse (1)
LaPresse
20 juin 2017
Myriam Rawick, 13 ans, a tenu pendant cinq ans la chronique de sa vie à Alep, qui vient d'être publiée.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
La cathédrale maronite de la ville a été touchée et détruite. Il paraît que tout le plafond est tombé. Ici, même Dieu n'a plus de maison.
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Vous étiez où hier, lorsque toutes ces familles ont dû quitter leur appartement ? Où était l'ONU ? Ici nous avons 150 familles à nourrir. Vous vous en fichez bien !
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Il vous faudra choisir une pierre qui a du sens pour vous et, cette pierre, qui vient de la destruction, nous l'utiliserons pour la construction de notre crêche. Ces pierres sont les témoignages de ce qui s'est passé ici. Elles doivent servir à reconstruire la ville. Ces pierres de la guerre doivent devenir des pierres de la paix.
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Le retour de l'école sent le thé au gingembre du café Ammouri ; le samedi sent le pain rond et chaud du boulanger du coin de la rue ; le dimanche a l'odeur des cierges de l'église Saint-Georges ; les balades dans le vieux souk, celle du savon à l'huile d'olive et des épices.
Mes anniversaires ont le goût du miel ; l'été a le goût des dattes ; le printemps, celui de l'abricot de Damas ; et l'hiver, celui du thé à la cannelle de ma grand-mère.
Jusqu'aux évènements, j'ai grandi dans ce paradis de couleurs, d'odeurs, de saveurs.
Jusqu'aux évènements, j'ai bronzé au soleil d'Alep, bu l'eau d'Alep, me suis lavée au savon d'Alep.
J'adorais ma ville, mon quartier. J'aimais sentir la chaleur des pierres polies par le temps, entendre le chant des muezzins, m'abriter à l'ombre des églises. J'étais heureuse, légère. Et je n'imaginais pas que la vie puisse en être autrement.
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À un moment, un bruit a retenti au loin. Long, saccadé. Tout le monde s'est arrêté net. « Kalachnikov », a dit Johnny. Puis, il a expliqué que, un coup, c'est un sniper. Deux coups, c'est un sniper qui a raté sa cible. Plusieurs coups, c'est un règlement de comptes.
Ce soir, les tirs ne s'arrêtent plus.
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Video de Philippe Lobjois (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Lobjois
Philippe Lobjois, reporter de guerre, publie avec Michel Olivier, ancien officier des forces spéciales, un livre intitulé "Ne pas subir: Petit manuel de résistance en temps de guerre terroriste". Le but ? Savoir quoi faire, très concrètement, en cas d'attaque terroriste. Boulevard Voltaire
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