En lisant les précédentes critiques, je suis frappé de voir qu'aujourd'hui encore beaucoup de lecteurs se laissent bercer et berner par ce célèbre canular littéraire, récit assez bien écrit mais inventé de toute pièce dont le caractère frauduleux fut démontré dès la fin des années 50. L'une des meilleures critiques étant quand même, excusez du peu, celle du dalaï-lama lui-même, l'actuel, qui a toujours déclaré que tout dans ce livre n'était qu'invention alors que l'auteur prétend l'avoir rencontré plusieurs fois en tête-à-tête, que le dalaï-lama lui aurait confié des missions de confiance (dont celle de deviner les réelles intentions d'une délégation d'officiels Chinois qu'il recevait en audience), l'aurait fortement encouragé et aurait suivi ses études lamaïques de très près (au point de lire ses copies de ses d'examens).... Passons sur l'ouverture du fameux troisième oeil (quand le symbolique devient une opération chirurgicale de très haute précision pratiquée comme une trépanation préhistorique), sur la lévitation (Tintin sort de ce corps !), les yétis (on a échappé à Tchang), les expériences d'invisibilité, les cerfs-volants (en bois) qui permettent à un homme de s'élever à plusieurs dizaines de mètres du sol tel un ballon d'observation... Voilà quand même un ancien lama qui connaît bien peu le bouddhisme (le chapitre laborieux consacré aux concepts religieux de base est de loin le plus mauvais de tout l'ouvrage) mais maîtrise très bien la langue anglaise, qui est toujours le premier à l'issue de ses examens, qui franchit toutes les étapes de sa carrière religieuse avec des records de précocité, qui ne connaît d'ailleurs aucun échec, maîtrise un cerf-volant et propose des améliorations techniques révolutionnaires dès son "premier vol"... tout cela avec une absence totale de modestie toute bouddhique, bref un vrai super-héros !
Commenter  J’apprécie         100
Combien de fois ais je cherché ce troisième oeil, cette lecture de jeunesse m'a enchanté tant ce livre était une référence.
Depuis on pense que RAMPA a tout inventé mais pour nous adeptes de l'étrange et du mystérieux, c'est comme si on nous disait que les soucoupes volantes n'existent pas.
Commenter  J’apprécie         180
Imaginez les coupoles dorées du Potala, le temple du Serpent aux flancs duquel coulent sereines les eaux bleues. Imaginez une piste rocailleuse, arpentée par des yacks, qui mène à Lhassa. le décor est planté:vous voilà au Tibet.1912, un quartier élégant, Mardi-Lobsang, enfant chevauche son poney Nakkim puis s'amuse à lancer vers le ciel son dragon-cerf volant sans savoir que plus tard il sera réellement capable de voler sur ses ailes. Héritier d'une famille d'aristocrates, le jeune garçon reçoit une éducation poussée, celle d'un bouddhiste. Les astrologues décident de son destin: le temple de la médecine l'attend.
Imaginez le voyage initiatique à ses côtés, un entrainement intensif, sans l'affection familiale, au sein d'une communauté de moines austères, un apprentissage fait de jeunes, de privations, de prières et d'humilité pour atteindre la sagesse. Imaginez l'ouverture du troisième oeil qui confère la clairvoyance. Voilà, vous voilà moine-chirurgien! C'est peut être la raison de votre réincarnation sur terre .
Un excellent livre qui interroge: avons nous une mission à accomplir ? Notre naissance est elle programmée et dans quel but?
Commenter  J’apprécie         100
Lu pendant mon adolescence. C'est ce livre qui m'a fait découvrir le Tibet et ses moines. Je ne me souviens plus du tout de l'intrigue, juste d'avoir été fasciné par tous ces rituels d'initiation. Et surtout l'impression d'avoir été initié à des forces ésotériques. Rampa a ensuite décliné ce premier opus en plusieurs aventures du même ordre. Qu'importe si l'auteur n'est pas ce qu'il prétendait être et si ce nom d'apparence tibétaine cache un écrivain occidental. Ce qui compte, c'est l'émotion. Pourtant je ne suis pas sûr justement de retrouver cette émotion adolescente si je le relisais maintenant.
Commenter  J’apprécie         110
On me dit que certaines de mes déclarations pourront susciter le scepticisme. Le lecteur a le droit d'en penser ce qu'il veut. Il n'en reste pas moins que le Tibet est un pays inconnu du monde entier. Celui qui à propos d'un autre pays a écrit que « ses habitants circulaient sur la mer, montés sur des tortues » a été accablé de sarcasmes, comme ceux qui prétendaient avoir vu des poissons-fossiles vivants. On a pourtant découvert de ces poissons récemment et un spécimen en a été envoyé aux États-Unis dans un avion réfrigéré pour y être étudié. On n'avait pas cru ces hommes. Et pourtant, un jour, la preuve a été faite qu'ils étaient sincères et qu'ils avaient dit la vérité. Il en sera de même pour moi.
Un jour sur deux, avant de commencer nos exercices de judo, nous devions réciter les Marches de la Voie du Milieu, les fondements du Bouddhisme. Les voici :
La Pensée Convenable : ce sont les pensées libres de toute illusion et de tout égoïsme.
L'Aspiration Convenable est celle qui permet d'avoir des intentions et des desseins élevés et honorables.
La Parole Convenable est celle qui exprime la bonté, le respect et la vérité.
La Conduite Convenable est celle de l'homme paisible, honnête et désintéressé.
La Vie Convenable : cette règle commande de se garder de faire du mal aux hommes et aux animaux, et de reconnaître à ces derniers le droit d'être traités comme des êtres humains.
L'Effort Convenable : il faut se contrôler soi-même et s'exercer sans cesse.
L'Intention Convenable : avoir de bonnes pensées et s'efforcer de faire ce qu'on sait être juste.
Le Ravissement Convenable est celui que procure la méditation sur les réalités de la vie et du Sur-Moi.
Les toits et les coupoles dorées du Potala resplendissaient sous le soleil éclatant. Tout près de nous, le clapotis des eaux bleues du Temple du Serpent indiquait le passage du gibier aquatique. Plus loin, sur la piste rocailleuse, des hommes qui venaient de quitter Lhassa s'efforçaient d'activer la lente allure de leurs yaks à grand renfort de cris. Des champs voisins, parvenaient les rauques "bmmm, bmmm, bmmm" des trompettes aux basses profondes avec lesquelles les moines-musiciens s'exerçaient loin des foules.
Au Tibet,nous voyageons beaucoup, non par lévitation mais par projection astrale,technique que nous controlons entièrement. Le moi est contraint de quitter le corps tout en restant relié à lui par la corde d'argent. On est alors libre d'aller où l'on veut,à la vitesse même de sa pensée.
La plupart des Tibétains ont les cheveux noirs et les yeux brun foncé. Père, avec sa chevelure châtain et ses yeux gris, faisait partie des exceptions. Il se laissait aller souvent à de brusques mouvements de colère dont les causes nous échappaient.
Nous le voyions rarement. Le Tibet avait connu une période de troubles. En 1904, devant l'invasion anglaise, le Dalaï Lama s'était enfui en Mongolie, en laissant à mon père et aux autres membres du cabinet le soin de gouverner pendant son absence. En 1909, il était revenu après un séjour à Pékin. En 1910, les Chinois, encouragés par le succès de l'invasion anglaise, prirent Lhassa d'assaut. De nouveau, le Dalaï Lama se retira, mais cette fois aux Indes. Les Chinois furent chassés de Lhassa en 1911, au moment de la révolution chinoise, mais non sans avoir eu le temps de commettre des crimes affreux contre notre peuple.
Première bande enregistrée par Lobsang Rampa en 1960, sous-titrée en français (traduction tirée du livre "Les apocryphes et autres inédits de Lobsang Rampa" aux éditions lulu.com)