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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Vous aviez connu "Tara" et Scarlett sous la plume de Margaret Mitchell, Attica Locke va vous faire découvrir "Belle Vie" et Caren. Un point commun : ce sont deux plantations de Louisiane mais cette auteure noire-américaine nous en présente une version beaucoup plus réaliste qui débute en 2009.
Caren est revenue, un peu malgré elle à Belle-Vie où sa mère était autrefois employée par le père du propriétaire actuel et où ses ancêtres étaient esclaves. La jeune fille y dirige le musée à ciel ouvert que la plantation est devenue, y élevant seule sa fille de 9 ans. La découverte du cadavre d'une employée de l'exploitation de canne à sucre voisine va bouleverser le calme apparent et réveiller les fantômes d'autrefois.

Même si j'ai trouvé le début du roman un peu chaotique, j'ai très vite été emportée par cette histoire dont l'intensité va crescendo jusqu'au dénouement plein d'émotions. On va découvrir que les destins de la famille de Caren et des Clancy, les propriétaires sont en fait mêlés depuis la nuit des temps. Les personnages actuels sont très bien construits mais dans cette propriété ouverte désormais aux touristes et où des comédiens rejouent chaque soir un passé édulcoré, l'esprit des esclaves qui l'ont habité plane toujours. Attica Locke nous parle aussi de cette Louisiane d'aujourd'hui où certes les choses ont évolué mais où les travailleurs clandestins sont les nouveaux exploités, où la justice est plus encline à trouver un coupable parmi la population noire et où le gentil blanc s'auto-satisfait d'avoir été bon pour ses employés de couleur. L'auteure a réussi à reconstituer magistralement cette ambiance du Sud, la magnifique plantation s'étalait sous nos yeux, les fleurs embaumaient, les odeurs s'échappaient de la cuisine mais l'orage grondait dans le lointain pour que, sans doute, on n'oublie pas que tout cela était bâti sur une terre imprégnée de sang.

Un grand merci à Babelio pour cette Masse Critique et aux Editions Gallimard pour cette belle découverte ! 16/20
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Louisiane, près de Bâton-Rouge en 2009 : Une ancienne plantation de cannes à sucre qui a connu l'esclavage, la guerre de sécession, puis sur laquelle les noirs sont devenus des employés, est aujourd'hui transformée en parc d'attraction historique et touristique. On y visite les anciennes maisons de maîtres et le quartier des esclaves, on y organise également des mariages grâce à un décor suranné entièrement reconstitué, et l'on peut même y voir des représentations de la vie au temps des esclaves grâce à une pièce de théâtre spécialement conçue pour les touristes.


Dans cette plantation entre deux mondes vit Caren Gray, employée par le riche propriétaire de cette plantation pour gérer le domaine, les employés, les réceptions, l'entretien quotidien. Caren est attachée à cet endroit car sa mère y fut esclave et que tout son passé et celui de ses ancêtres se trouvent ici. Il paraît même qu'un de ses ancêtres, esclave devenu libre après la guerre, aurait disparu juste avant de devenir lui-même propriétaire, et qu'il hanterait encore aujourd'hui son ancienne case au sein du quartier des esclaves…



Pourtant, ce n'est pas le plus inquiétant : Car en faisant son inspection quotidienne du domaine, Caren trouve le cadavre d'une femme sur la propriété, à quelques mètres de la clôture délimitant les champs voisins exploités par l'industrie du sucre… Une fois la police sur l'enquête, il s'avère qu'il s'agit d'une émigrée clandestine embauchée dans la plantation de cannes à sucre voisine : Que fait-elle sur ces terres ? Comment y a-t-elle pénétrée ? Qui l'a tuée et pourquoi ? D'autres personnes sont-elles encore en danger ?


Caren s'inquiète car depuis la découverte du cadavre, elle est suivie par un pick-up rouge… Son effarement grandit lorsqu'elle découvre successivement que sa fille de neuf ans, censée avoir passé la nuit dans son lit, a sa chemise tachée de sang, que les archives du domaines ont été pillées, que ses acteurs tournaient clandestinement un film dans le quartier des esclaves la nuit du crime… Et que la morte a confié à son prêtre avoir trouvé des os humains à la frontière des deux propriétés quelques jours avant sa mort…!


Dès le départ, on pressent que sous ses airs simples, l'enquête prend peut-être ses racines dans une Histoire bien plus ancienne que ne le pense la police. Caren, qui a fait des études de droit, ne divulgue pas toutes ses informations à la police tant que celles-ci pourrait incriminer sa famille. A la place, elle se lie d'amitié avec un journaliste qui enquête pour son article. Ensemble, ils vont tenter de faire la lumière sur les événements embrouillés qui continuent de se tramer sous leurs yeux.


*****

Quand j'ai vu ce roman dans les masses critiques de Babélio, il me tentait mais en même temps, ne connaissant pas l'auteure, j'avais peur du résultat. Ce fut donc une agréable surprise que de rentrer tout de suite dans l'histoire grâce à la belle ambiance que sait instaurer l'auteure de sa plume déjà assurée. C'est un second roman que j'ai trouvé réussi, un thriller non pas haletant ni aux rebondissements surprenants, mais qui pourtant maintient une certaine tension du début à la fin grâce à l'ambiance des lieux, ainsi qu'à certains éléments inquiétants, comme le pick-up qui suit l'héroïne depuis le début, ou d'autres indices intrigants. Une enquête à laquelle on se laisse prendre pour ses personnages attachants, son histoire bien construite, intéressante pour son contexte historique et assez exotique pour nous faire voyager en Louisiane.


Malgré un début qui m'a semblé légèrement maladroit dans ses premières pages concernant la découverte du cadavre, il est extrêmement agréable de voyager dans le temps et dans l'espace avec Attica LOCKE. Dès les premières lignes nous sommes transportés dans la plantation grâce aux mots et descriptions de l'auteure. Un thriller à la fois doux pour ses personnages et son ambiance chaleureuse, et dépaysant pour sa période racontée ainsi que ses paysages chauds et luxuriants qui nous sont décrits. A lire dans la chaleur de l'été pour se mettre dans l'ambiance : Avec son suspense discret mais continu, c'est un roman parfait pour les vacances qui arrivent à grands pas ! Merci aux éditions Gallimard pour le très bon moment passé durant cette lecture !
Lien : http://onee-chan-a-lu.public..
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J'ai été séduite par ce roman à la trame développée comme un polar. le cadre est la Paroisse d'Ascension en Louisiane, dans la plantation Belle Vie, restaurée en écomusée. S'y déroule des mariages, des séminaires, des sorties éducatives. Caren Gray est la responsable du domaine. Un domaine qu'elle a découvert lorsqu'elle avait douze ans et où elle a vécu avec sa mère avant de partir étudier le droit à La Nouvelle Orleans. Helen, sa mère avait obtenu le poste de cuisinière. Caren avait vécu ses meilleures années à Belle Vie auprès des enfants du propriétaire Leland Clancy : Bobby et Raymond. Proche de Bobby, le cadet, elle appréciait les anecdotes et légendes qu'il s'amusait à raconter, des récits sinistres du passé.
Un jeudi matin, le premier matin sec de la semaine, est découvert le cadavre d'une femme dans un champ, près du village des esclaves. le meurtre est brutal. L'ouvrière d'origine hispanique, Inès Avalo travaillait pour le groupe Groveland Farms. Son corps est retrouvé près de la clôture qui sépare la plantation des champs de canne à sucre. Une semaine auparavant, elle avait découvert un os humain. Très croyante, elle avait peur d'avoir dérangé une sépulture et averti le régisseur du groupe.
A Belle Vie, les liens avec les ancêtres sont toujours aussi forts et même après quatre voire cinq générations la communauté noire est profondément soudée. La mémoire n'est pas l'histoire mais la prise de conscience est là. Même en 2009, le racisme et les discriminations, ces saloperies, sont toujours vivaces.
Le récit est enraciné dans le passé esclavagiste des Etats-Unis du sud. L'auteure explore les traumatismes de l'asservissement des noirs. On sent la présence des anciens. Attica Locke recourt à un crime contemporain pour révéler un crime ancien, comme un effet miroir. le lecteur plonge dans les secrets d'un lieu mais aussi dans ceux d'une famille, celle de Caren. L'auteure explore les choses en leurs racines. J'ai préféré « Bluebird, Bluebird". J'espère lire bientôt « Marée Noire ». Je crois bien que je suis fan.
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Après "Bluebird, Bluebird" "Dernière récolte" est le second roman que je lis de cette auteure et dans les deux lectures le même constat : les débuts sont ardus , trop de noms ou surnoms , de lieu , de dates etc mais une fois cet écueil passé je suis très vite happé par l'histoire .
Attica Locke fait vivre ou comme dans ce roman revivre le sud des USA sans être caricaturale . Il n'y a pas d'un côté les "méchants" blancs et de l'autre les "bons" noirs descendants d'esclaves . Rien n'est tout blanc ou tout noir .
Cette histoire nous mène au coeur d'une plantation , réelle héroïne du récit dont Attica Locke arrive à nous faire sentir les odeurs et la pluie moite de Louisiane sans oublier qu'elle nous met l'eau à la bouche en décrivant quelques menus typique du sud.
L'intrigue qui entremêle adroitement deux familles et deux époques est classique et sans réelle surprise mais bien menée et l'auteure maintient l'intérêt du lecteur jusque dans les dernières pages .
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L'auteure nous conte les aventures de Karen au sein de la plantation belle vie en Louisiane.Evidemmrnt l'histoire est d'un autre temps et les moeurs ont evolue depuis mais ce livre a une valeur documentaire de témoignage et dans son genre est tres bien fait.
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En deux romans empruntant au genre du polar pour mieux taper dans le mille, la texane Attica Locke s'est imposée comme l'une des voix les plus percutantes de la jeune littérature américaine. Après le Texas des années 1980, elle réveille les fantômes des esclaves de Louisiane dans Dernière récolte, publié chez Gallimard.
Lien : https://www.tessmag.com/2014..
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