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Maurice Couturier (Traducteur)Yvonne Couturier (Traducteur)
EAN : 9782869302976
364 pages
Payot et Rivages (08/01/2006)
4.02/5   670 notes
Résumé :
Qu'y-a-t-il de commun entre Vic Wilcox, directeur général de Pringle and Sons, une entreprise de métallurgie anglaise en pleine restructuration et Robyn Penrose, une jeune universitaire spécialiste des jeux de déconstruction littéraire et plus particulièrement de l'étude sémiologique des "romans industriels" victoriens?

Pas grand-chose en apparence. Vic Wilcox est un pragmatique bourru attaché aux privilèges de sa classe. Robyn Penrose a beau se quali... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Voulez-vous jouer à ce jeu de société bien particulier dans les années 80 en Angleterre ?
Il s'agit d'allouer à un directeur d'industrie une « stagiaire » prof d'unif, un jour par semaine durant un trimestre. Car l'année qui nous intéresse s'appelle « année de l'Industrie » et les pontes de tout poil ont décidé qu'il fallait que les couches de la société s'interpénètrent. Cela va donner bien des surprises !


La jeune prof, Robyn Penrose, suit Vic Wilcox dans cet enfer qu'est l'usine de métallurgie, dans les Midlands.
Région industrielle par excellence, ville grise et noyée sous la poussière, usine effroyable de bruits, de crasse, de noirceur, de laideur. Bienvenue à Rummidge, ville inventée par David Lodge, mais pouvant très bien être Birmingham, par exemple.
Nous suivons cette intellectuelle pur jus, rompue aux exercices du « déconstructivisme », maniant avec brio signifiants et signifiés, spécialiste du roman industriel anglais du 19e siècle et du féminisme, faire ses premiers pas avec effarement dans l'enfer sur terre. Ce n'est pas Vic Wilcox qui l'aidera à s'intégrer, il n'en que faire de cette universitaire, lui qui est déjà affublé d'une femme usée et d'enfants profiteurs. Quoique...
La rencontre d'esprits différents au possible peut s'avérer bénéfique, ou à tout le moins peut faire des étincelles qui mettront peut-être le feu à quelque chose de plus conséquent, je n'en dirai pas plus.


J'ai suivi avec intérêt et amusement réel les affres de la jeune prof dans cet univers d'ouvriers pragmatiques et directs, ses confrontations très brutes avec le directeur ou ses employés directs, et ses retours à la vie universitaire elle-même en butte aux difficultés économiques.
Qui peut survivre dans cet univers bien british des années 80, capitaliste, machiste, moderniste ?
Celui qui a de l'humour, assurément, ou qui considère que la vie s'affronte pas à pas, à coups de culot et de vérités bien placées...


David Lodge a de l'humour, ses protagonistes ont du culot, pour le plus grand plaisir des lecteurs.
Alors, on joue ?
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Deux personnages bien campés et que tout oppose, c'est, en général et pour peu que l'auteur ait du talent, une excellente idée de scénario ou de roman. Autant dire que celui-ci est une réussite.
Puisque, comme le dit l'auteur dans sa préface, il s'agit d'un « roman universitaire », partons donc d'un théorème, valable, me semble-t-il, des deux côtés de la Manche, qu'on pourrait énoncer de la façon suivante : « le corps enseignant est, à priori, hostile à toute entreprise à but lucratif au motif principal qu'elle serait inégalitaire et aliénante pour les salariés contraints d'y travailler. » Théorème qui a son corollaire : «Tout responsable d'une entreprise confrontée à l'économie de marché s'interroge naturellement sur ce qu'étudiants et professeurs d'université peuvent bien faire de concret pendant qu'eux-mêmes et leurs employés « mouillent la chemise ».
Pour l'exprimer trivialement, les entreprises sont des bagnes où quelques profiteurs exploitent sans scrupules une multitude exploitée, et les universités sont un refuge de pantouflards qui n'ont qu'une idée très théorique du mot travail et dont la productivité minimaliste amène inévitablement la question qui tue : Qui paye (tout ça) ?... ainsi que la réponse immédiate : nos impôts !
Deux mondes qui s'ignorent tout en se vilipendant. Vous n'êtes pas le premier à vous dire qu'il serait sans doute profitable à tous de rapprocher (un peu) ces deux points de vue antagonistes. de nombreux politiciens y ont pensé et c'est dans le cadre de « L'Année de l'Industrie » sous le patronage du Ministère que Vic va recevoir une fois par semaine une stagiaire prénommée Robyn.
Vic dirige une fonderie où (dixit Robyn, vous l'aurez compris) « On avait l'impression que l'établissement était moins fait pour produire des marchandises destinées au monde extérieur que pour fabriquer de la misère pour ceux qui y vivaient. Ce que Wilcox avait appelé l'atelier des machines ressemblait à une prison, et la fonderie était l'image même de l'enfer. »
Robyn, quant à elle, maître de conférences en littérature anglaise, est spécialisée dans le « roman industriel féminin du XIXème siècle », « Ce que Robyn aime par-dessus tout, c'est déconstruire des textes, sonder les béances et les absences qui s'y dissimulent, découvrir ce qu'ils ne disent pas…, exposer leur mauvaise foi sur le plan idéologique, pratiquer une coupe à travers les réseaux enchevêtrés de leurs codes sémiotiques et de leurs conventions littéraires. » Et, bien entendu, elle est engagée dans le mouvement syndical.
Le roman est donc basé sur cette opposition, le propos et la réflexion sur le sujet sont pertinents et le tout est traité avec cet humour qui offre en permanence des situations ou des dialogues très amusants. Nos deux bull-dogs feront-ils un pas vers l'autre, ou un pas de côté ? Qui sait ? On ne s'ennuie jamais, le sourire est présent en permanence, mais Robyn, si elle en avait le temps, vous dirait que ce livre est très sérieux et que son sujet principal porte sur le cloisonnement et l'incommunicabilité entre groupes socioculturels.
« Sur une des pelouses, un jeune Noir en salopette verte, va et vient avec une tondeuse à gazon, en passant avec précaution autour des parterres de fleurs et entre les étudiants allongés. Lorsque ceux-ci se rendent compte qu'ils le gênent, ils se lèvent, prennent toutes leurs affaires et vont se poser comme une bande d'oiseaux sur un autre coin d'herbe. le jardinier est presque du même âge que les étudiants, mais aucune communication ne s'établit entre eux – pas un mouvement de tête, pas un sourire, pas une parole, ni même un regard, ne sont échangés. Il n'y a pourtant aucune arrogance de la part des étudiants, aucune rancoeur de la part du jeune jardinier, seulement un refus spontané et réciproque d'établir tout contact. Malgré cette proximité physique, ils habitent des mondes séparés. »
Ca vous parle ? Oui, sans doute…mais, attendez… pardon ? Robyn vient d'arriver, que dit-elle ? Que j'écris des bêtises ? Comment, je n'ai rien compris au code sémiotique ? Il faut déconstruire le texte pour en savoir plus ?...
Bon, désolé, je suis déjà en retard, faut que je file, je vous laisse avec elle…
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Dans ce roman, David Lodge fait se rencontrer deux univers : celui de l’Université qu’il connaît bien en tant qu’ex enseignant et celui de l’industrie.
Nous sommes en 1986 vers la fin des années Thatcher. Vic Wilcox est directeur général d’une société de métallurgie soumise à beaucoup de concurrence dans un contexte de récession, Robyn Penrose qui espère une titularisation malgré les restrictions budgétaires, enseigne la déconstruction littéraire à propos de la littérature féminine et du roman industriel du XIXème siècle.
Par ailleurs Wilcox, la quarantaine est marié avec trois enfants ado, le dialogue est absent de sa famille avec laquelle il s’ennuie tant qu’il est heureux lorsqu’arrive le lundi. Penrose est célibataire, vit une relation fluctuante avec un autre universitaire, et est farouchement féministe.
Chacun vit dans son univers, ignorant tout de celui de l’autre et sans aucune envie de le découvrir.
Mais voilà que pour célébrer l’année de l’Industrie il a été décidé qu’un enseignant suivrait un stage auprès d’un cadre supérieur dans une usine. C’est ainsi que ces deux personnes si éloignées l’une de l’autre vont devoir confronter leurs façons d’être et de penser une journée par semaine.
Les clichés sont évidemment nombreux, ce qui fait le sel du livre. Et celui-ci se termine en happy end mais est-ce que cela sera celle à laquelle vous vous attendiez ?
Pour ma part je n’ai pas été déçue par cette fable.


Challenge ABC 2015-2016
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J'ai récupéré in extremis des livres qui avaient appartenu à mon père, ma mère n'étant pas lectrice.
C'est de mon père que je tiens l'amour de la littérature.

Cette introduction faite, je me suis régalée à lire ce roman de David lodge,auteur dont l'humour et l'intelligence m'accrochent toujours beaucoup.

Ce roman appartient à une trilogie se déroulant dans le milieu universitaire anglais, mais il peut se lire à part.
David lodge est à la fois critique et amoureux de ce milieu universitaire.
Il l'a écrit dans les années Thatcher, pic de l'ultra libéralisme, et on note bien combien les services publics étaient alors mis à mal.

L'idée originale du roman est la rencontre entre le milieu industriel et universitaire via un stage, à travers les deux personnages principaux.

Je n'en dirais pas plus, mais c'est très réussi, plein de rebondissements, un portrait de la société britannique de ces années là très pertinent, comme toujours, bravo David lodge.
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Avec Jeu de société s'achève la trilogie de David Lodge, ayant pour cadre le monde universitaire. Ce dernier volet se rattache aux deux premiers opus principalement par le cadre bien connu de la ville de Rummidge, les deux principaux protagonistes de Changement de Décor et d'un Tout petit monde n'ayant, cependant, qu'un rôle marginal dans l'économie du récit. Alors que l'Université de la ville morose a toutes les peines du monde à subsister face aux coupes sombres dans les budgets décidées par le gouvernement Thatcher, les autorités ont eu la fumeuse idée de promouvoir une "Année de l'industrie", pour permettre une meilleure appréhension du monde de l'entreprise par l'université. Et c'est ainsi que deux personnes que tout oppose, se voit contraintes à collaborer chaque mercredi pour la durée d'un trimestre universitaire. Robyn Penrose, enseignante universitaire de gauche, féministe résolue, spécialiste de la littérature anglaise industrielle du XIXème siècle, dirigeant un cours de littérature féministe, devient l'improbable stagiaire de Vic Wilcox, directeur ultra pragmatique et plutôt réactionnaire, d'une usine de fonderie et de construction, où règne une certaine forme de discrimination au travail et un sexisme sans complexe.

L'auteur revient ainsi à la bonne vieille recette du choc des cultures, exploitée à fond dans le premier volet de la série, comme ressort comique de la narration. C'est un bon roman, où l'on est de nouveau mis en présence de tout un jargon pittoresque afférant à la sémiotique et à la critique littéraire. C'est néanmoins, à mon sens, le moins réussi des opus de la série, du point de vue de la technique narrative mise en oeuvre et de la charge comique, les ingrédients du succès de la série perdant un peu de leur fraicheur et donc de leur saveur. En revanche, et au final, cette Trilogie de David Lodge est une référence du genre humour so British, un must read.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Laissons Vic Wilcox pour le moment, et revenons une heure ou deux en arrière, à quelques kilomètres de là, et faisons connaissance d'un autre personnage. Un personnage qui ne croit pas lui-même au concept de personnage, ce qui ne me facilite pas les choses. En d'autres termes (une de ses expressions favorites), Robyn Penrose, maître de conférences associé en littérature anglaise à l'Université de Rummidge, considère que le "personnage" est un mythe bourgeois, une illusion créée à seule fin de renforcer l'idéologie capitaliste. Pour preuve de cette assertion, elle vous démontrera que l'essor du roman (le genre littéraire par excellence où le "personnage" est roi) au XVIIIème siècle avait coïncidé avec la montée du capitalisme, que le triomphe du roman contre tous les autres genres littéraires au XIXème siècle avait correspondu au triomphe du capitalisme ; et que le déconstructionnisme moderniste et postmoderniste du roman classique au XXème siècle correspondait à la crise qui sera fatale au capitalisme...
Le romancier est un capitaliste de l'imaginaire. Il, ou elle, invente un produit dont les consommateurs ne s'imaginaient pas avoir besoin avant qu'on ne leur propose; il le fabrique avec l'appui financier que lui apportent des bailleurs de capitaux à risque, nommés éditeurs... Le premier grand romancier anglais, Daniel Defoe était commerçant. Le second, Samuel Richardson était imprimeur. Le roman est le premier artefact culturel fabriqué en grande quantité. (A ce point de son discours, Robyn, les coudes serrés contre elle, écartait ses poignets et déployait ses mains, comme s'il était superflu d'en dire davantage. Mais, bien sûr, elle aurait encore tout un tas de choses à dire.)
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"Je veux voir ce que tu fais, dit Vic. Je ne demande qu'à apprendre. J'ai lu tous les livres dont tu as parlé, Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent."
Robyn ne put s'empêcher de mordre à l'hameçon.
"Et qu'en as-tu pensé ?
_ Jane Eyre, ça allait, même si ça traîne un peu en longueur. Avec Les Hauts de Hurlevent, j'étais toujours perdu, je ne savais jamais qui était qui.
_ C'est voulu, bien sûr, dit Robyn.
_ Ah bon ?
_ Les mêmes noms réapparaissent constamment en permutations diverses et sur plusieurs générations...
C'est incroyablement confus, surtout avec tous ces changements de temps.... C'est pour ça que Les Hauts de Hurlevent est un roman aussi remarquable pour l'époque.
_ Je ne vois pas ce que tu veux dire. Il y aurait beaucoup plus de gens à l'apprécier s'il était plus simple.
_ La difficulté engendre le sens. Ca oblige le lecteur à travailler plus dur.
_ Mais la lecture, c'est tout sauf le travail, dit Vic. C'est ce qu'on fait quand on rentre chez soi, pour se détendre.
_ Ici, dit Robyn, la lecture est un travail. La lecture est une production. Et ce que nous produisons, c'est du sens."
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Le trajet par la M62 qui suivait le relief aride des Pennines encore couvertes de neige, fut spectaculaire.
"Oh, regardez, c'est la route de Haworth ! s'exclama Robyn en lisant un panneau de signalisation. Les Brontë !
_ Qui c'est ça ? demanda Wilcox.
_ Des romancières. Charlotte et Emily Brontë. Vous n'avez jamais lu Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent ?
_ j'en ai entendu parler, dit Wilcox d'un air circonspect. Ce sont des romans féminins, non ?
_ Ils parlent de femmes, dit Robyn. Mais ce ne sont pas des romans féminins au sens étroit du terme. Ce sont des classiques - deux des plus grands romans du XIXème siècle, en fait."
Il devait y avoir à travers l'Angleterre, se dit-elle, des millions de gens intelligents sachant lire et écrire, comme Victor Wilcox, qui n'avaient jamais lu Jane Eyre ou Les Hauts de Hurlevent, même si, pour elle, il était difficile d'imaginer un tel état d'inculture. Qu'est-ce que ça pouvait changer de n'avoir jamais tremblé avec Jane Eyre à l'école de Lowood, ou jamais vibré avec Cathy dans les bras de Heathcliff ? Mais Robyn comprit soudain que sa réflexion était d'un humanisme douteux et que le mot même de classique était un instrument de l'hégémonie bourgeoise.
"Bien sûr, poursuivit-elle, la plupart des gens lisent ces romans comme si c'étaient des romans à l'eau de rose, surtout Jane Eyre. Il faut déconstruire le texte pour faire apparaître les contradictions politiques et psychologiques qui y sont inscrites.
_ Hein ? dit Wilcox.
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"_ Mais tout ce bruit ! répéta-t-elle. Toute cette crasse !
_ Les fonderies, c'est toujours crasseux. Le métal est un matériau bruyant à travailler. Vous vous attendiez à quoi ?"
A quoi s'attendait-elle, en effet ? Certainement pas à retrouver les moulins sataniques des débuts de la révolution industrielle. L'image que Robyn se faisait de l'usine moderne lui venait surtout des publicités et des documentaires à la télévision : quelques plans bien faits sur des machines de couleurs vives et des chaînes de montage qui avançaient lentement, conduites par des ouvriers énergiques en salopettes impeccables, fabriquant en série des automobiles et des transistors avec du Mozart comme fond musical. Chez Pringle, il n'y avait pratiquement aucune couleur, pas une seule salopette propre, et, à la place de Mozart, une cacophonie démoniaque et assourdissante qui n'arrêtait jamais...
On avait l'impression que l'établissement était moins fait pour produire des marchandises destinées au monde extérieur que pour fabriquer de la misère pour ceux qui y vivaient. Ce que Wilcox avait appelé l'atelier des machines ressemblait à une prison, et la fonderie était l'image même de l'enfer.
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"_ J'imagine qu'il va lui prescrire la pilule, dit Marjorie en se préparant un thé.
_ Quoi ?
_ Pour régulariser ses règles. J'imagine que le Dr Roberts va prescrire la pilule à Sandra."
Vic pousse un nouveau grognement mais cette fois le ton est ambigu et mal assuré. Il a le sentiment que ses femmes mijotent quelque chose. Et si c'était plutôt pour se faire prescrire un contraceptif qu'elle allait voir le Dr Roberts ? Avec la bénédiction de Marjorie ? Il n'est pas d'accord en ce qui le concerne. Sandra ferait-elle déjà l'amour ? A dix-sept ans ? Et avec qui ? Pas avec ce garçon tout boutonneux qui s'habille avec les surplus de l'armée - comment s'appelle-t-il déjà, Cliff - pas lui, bon Dieu. Ni lui, ni personne. Et aussitôt il se représente sa fille en train de faire l'amour, ses genoux blancs écartés, une forme sombre au-dessus d'elle ; il enrage et est écoeuré.
Il se rend compte soudain que les yeux bleus et vitreux de Marjorie le scrutent avec curiosité par-dessus sa tasse et semblent solliciter une reprise de la discussion à propos de Sandra, mais il n'en a pas envie ce matin, surtout avec la longue journée de travail qui l'attend. Ni ce matin ni jamais, pour être franc. Toute discussion sur la vie sexuelle de Sandra pourrait bien déboucher sur un autre sujet, celui de leur vie sexuelle à tous les deux, ou plutôt de l'absence de vie sexuelle entre eux, et il préfère ne pas s'aventurer sur ce terrain. Pas la peine de réveiller les chiens qui dorment.
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