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j'aime bien le ton de ce roman de David Lodge, cette manière amusée de traiter le thème de la surdité et de l'âge. N'étant pas sourd (pas encore…) mais déjà sensibilisé à cet handicap par les difficultés rencontrées lors de discussions avec certains de mes proches, l'angle drolatique me semble une excellente manière d'aborder ce filtre à conversations ! Lodge a l'art consommé de parler de choses graves tout en nous faisant nous marrer à chaque page.

Que ce soit les relations du narrateur avec son épouse, la journée passée avec son père ou l'évocation de ses derniers cours avec ses étudiants, tout reste léger et grave à la fois. Plus amusant encore, la première scène où le narrateur essaye d'interpréter les paroles de sa vis-à-vis, une jeune femme qui manifestement ne comprend pas la situation de son interlocuteur et ne fait aucun effort pour ajuster sa parole. Belle description d'une situation mille fois vécue par l'auteur qui nous distille ce qu'il ressent alors. C'est que Lodge connait parfaitement cette situation, étant lui-même dur de la feuille !
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Desmond est un professeur à la retraite qui occupe un peu tristement ses journées.
Entre sa femme, qui est devenue une personne en vue dans leur ville de province, son père vieillissant qui refuse de quitter Londres, Desmond s'ennuie dans cette retraite qu'il avait imaginée plus riche.
Mais son vrai problème c'est cette surdité qui peu à peu l'isole des autres.
Le point de départ est d'ailleurs une soirée au cours de laquelle il croise une jeune femme, mais impossible de discuter, il n'entend rien dans le brouhaha des conversations ! Il se contente d'acquiescer, ce qui lui vaudra d'être entraîné plus loin qu'il ne croyait...
Sous ses dehors de comédie, ce roman vise juste. La surdité est un véritable handicap et Desmond se trouve toujours en décalage avec les autres. Et puis, les relations familiales sont très bien vues, que ce soit le couple, les enfants et surtout le père, une figure essentielle du roman.
Un bon David Lodge !
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J'ai adoré ce livre, simplicité et écriture limpide qui me parle vraiment. Sans doute parce que les thèmes de la surdité, de la viellesse corresponde aujourd'hui à une réalité. C'est un livre qui m'a fait beaucoupe de bien, je me sens moins seule dans les épreuves qui accompagent la fin de vie de nos parents.
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"Fred était déjà montée lire au lit. Je savais que c'était ce qu'elle était en train de faire, bien qu'elle ne m'eût rien dit de tel, tout simplement parce que les gens mariés connaissent les désirs et les habitudes de l'un et de l'autre, ce qui est particulièrement utile si vous vous trouvez être sourd ; en fait, si elle avait manifesté verbalement son intention, j'aurais eu davantage de chances de me tromper."

Malheureusement la vie de Desmond n'est pas toujours aussi facile ! Professeur de linguistique retraité, il devient sourd depuis une vingtaine d'années. C'est l'occasion pour David Lodge d'utiliser son humour habituel pour raconter par exemple les démêlés de Desmond avec ses appareils d'audition ou bien ses "conversations" . C'est ainsi qu'à l'insu de son plein gré il accepte d'aider une étudiante à rédiger sa thèse et qu'il a du mal à se tirer d'une situation bien épineuse. Par ailleurs son père âgé de 90 ans a aussi l'ouïe défaillante et se refuse à quitter sa maison ou à accepter une aide ménagère alors qu'il en aurait bien besoin.

Comme à l'ordinaire David Lodge nous offre un roman intelligent, drôle, sans doute fort autobiographique. Et en passant plein d'informations sur la surdité (saviez vous par exemple qu'il existait des chiens pour sourds comme il existe des chiens d'aveugles ?). Les défaillances de Desmond, le déclin de son père, donnent une tonalité plus sombre à ce roman ; mais la patte habituelle de Lodge est bien présente et il a su tirer parti du handicap de son héros pour relater des scènes plus comiques toujours avec finesse et bien sûr dans un style tellement british.
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Quel plaisir de retrouver l'univers de David Lodge ! Nous replongeons dans le milieu universitaire anglais avec délectation pour partager les états d'âme de Desmond, professeur de linguistique fraîchement retraité qui devient peu à peu sourd mais qui n'ose l'avouer…
Cette situation va créer dans son quotidien un certain nombre de quiproquos et de malentendus relatés avec beaucoup d'humour et d'ironie.
Evidemment, lorsqu'on a travaillé toute sa vie sur les mots et leurs sons, la vie peut devenir parfois étrange lorsque leurs différences s'estompent à cause d'un handicap…
Desmond va ainsi se mettre dans une situation particulièrement embarrassante en acceptant par mégarde de diriger la thèse d'une jeune étudiante…

La particularité de ce dernier roman est le parti pris de David Lodge de se mettre en scène lui-même en nous dévoilant les petits soucis de sa vie de tous les jours.
Certaines situations, très cocasses, sont dignes d'un excellent vaudeville tout en restant raffinées et de bon goût.
David Lodge parvient également à dépeindre avec beaucoup de tendresse et de justesse le chamboulement psychologique qu'entraîne le passage du statut d'actif à celui de retraité ainsi que les tracas et les bouleversements de la vieillesse. le récit des péripéties de son vieux papa, par exemple, est touchant sans glisser dans le dramatique grâce à cette faculté de raconter les petites choses de la vie avec cet humour « anglais » très caractéristique : un profond respect des faiblesses d'autrui tout en y ajoutant cette petite pincée caustique et ironique qui permet la distanciation nécessaire.
Son immense culture littéraire, sa maîtrise de la langue et son regard pertinent sur la société en font un écrivain de grande qualité.
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J'ai beaucoup aimé le style littéraire anglais, l'humour "so british" de ce livre.
L'histoire n'est pas rocambolesque, juste très simple: celle d'un professeur universitaire reconnu qui part à la retraite. Cela pourrait être ennuyeux, il n'en est rien.
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Chose rare, les membres du club de lecture auquel je participe se sont répartis à égalité en deux tendances opposées. Une moitié n'a pas du tout aimé le livre de David Lodge La Vie en sourdine (1), certain(e)s ayant même arrêté sa lecture dès le deuxième ou troisième chapitre, le considérant plat, sans intérêt, ou trop focalisé sur un problème de surdité de personnes âgées qui ne les passionnait guère. L'autre moitié, au contraire, a porté un grand intérêt à ce livre, le trouvant profond et plein d'humour, abordant à sa manière des thèmes universels. J'avais pour ma part pris du plaisir à lire ce roman qui m'avait semblé facile d'accès – peut-être trop facile – jusqu'à ce que, trois chapitres avant la fin, n'apparaisse un contenu plus grave, écrit d'une plume fine qui m'avait ému. Je l'avais refermé, pensant vite à autre chose, ce qui n'était pas bon signe pour lui.

Et voilà que la nuit suivant nos fructueux échanges entre lecteurs, le sommeil venait à me manquer, me replongeant dans La Vie en sourdine et y percevant un contenu qui m'avait, jusque-là, échappé. J'en venais à penser que le livre traite de L'IN.COM.MU.NI.CA.BI.LI.TÉ. En soi, rien d'étonnant pour un auteur, doublé d'un personnage principal, ayant été professeur d'université spécialisé en linguistique. Tout dans le livre ramène à des histoires d'incompréhension. Desmond, prof à la retraite, est sourd. Il comprend souvent de travers ce que les gens lui disent. Ses échanges avec sa femme se réduisent comme peau de chagrin. le comportement étrange d'Alex, la jeune étudiante qui devient carrément schizo, trouve une explication logique : son père s'est suicidé, lorsqu'elle avait treize ans, sans un mot pour expliquer son geste, la condamnant à une vie de culpabilité qu'elle tente de surmonter en inventant des histoires toutes plus abracadabrantes les unes que les autres. le monde dans lequel tous ces gens gravitent est celui de la classe moyenne londonienne, où l'on parle beaucoup pour énoncer des futilités et participer au consumérisme actuel. Un monde vide de sens dans lequel Desmond ne se retrouve pas et dont David Lodge se moque avec un évident plaisir.

Ces situations rappellent la perte d'information en jeu dans toute communication interpersonnelle. le grand écart entre ce que je veux dire et ce que je parviens réellement à formuler, ce que l'autre entend, ce qu'il comprend et ce que, finalement, il en retient. C'est de cette irrémédiable perte dont parle Lodge. Un phénomène accentué par la surdité de Desmond et la maladie d'Alzheimer dont est victime son père. Lodge décrit cependant quelques situations où, miraculeusement, la communication a véritablement lieu. Des échanges d'où les personnages sortent grandis, en phase avec leur humanité. Il y a, d'abord, la conversation entre Desmond et son fils Richard, un grand gaillard fort discret dont nous ne savons à peu près rien. Apprenant que Desmond va partir en voyage en Pologne, il conseille vivement à son père d'aller à Auschwitz « Tu devrais y aller... Tout le monde devrait y aller lorsque l'occasion se présente ». Desmond s'y rend, à contre-coeur, le dernier jour de son voyage. Il parvient à l'entrée du camp juste avant sa fermeture mais on le laisse tout de même entrer. le silence du lieu l'impressionne (il a gardé ses oreillettes branchées) et l'émeut. Il sera incapable de mettre des mots sur son émotion lorsque, après son retour, il voudra en parler à sa femme. Lors du même échange, Desmond demandait à son fils que, durant son absence, il rende visite à son grand-père (le père de Desmond) qui perd la tête mais s'obstine à vouloir vivre seul. Lorsque Richard s'y rend, il découvre le grand-père allongé sur le sol de son logement, victime d'une attaque cérébrale. Richard parvient à appeler les secours et sauve son grand-père, au moins jusqu'au retour de Desmond. Par les demandes échangées entre Desmond et Richard, c'est la lignée entre trois générations qui se perpétue. Une autre occasion de communication vraie se présente lorsque, pour la première fois, Desmond raconte à sa seconde femme comment il a fourni la dose de morphine à sa première épouse, atteinte d'une maladie incurable, pour l'aider à mettre fin à ses douleurs. Pour la première fois du livre, mari et femme se parlent de coeur à coeur.

Le livre se termine sur une séance de lecture sur les lèvres où Desmond retrouve d'autres sourds. Ce cours est devenu le seul lieu où Desmond parvient vraiment à échanger avec d'autres personnes. Il sait qu'il peut être lui-même, car les autres sont comme lui, des malentendants. Je me demande si le Club de lecture ne remplit pas la même fonction que le cours de lecture labiale auquel participe Desmond. A nous, pauvres lecteurs isolés, le club de lecture offre la possibilité de n'être pas condamnés à la solitude, une fois un livre achevé. Comme Desmond dans son cours, j'apprends toujours quelque chose de nouveau au club de lecture. Ma présente insomnie en est l'indéfectible preuve.

(1) Payot & Rivages, 2008
Lien : https://christianlejosne.jim..
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Un livre sur deux âges de la "vieillesse" : la perte de capacités (auditives pour l'auteur comme pour le narrateur) et le grand âge (à travers le père du narrateur). Un livre également sur les difficultés du couple face à ce vieillissement. Heureusement, l'humour de David Lodge est au rendez-vous pour faire passer la pilule.
Attention, il y a quelques longueurs : j'ai failli lâcher le livre au chapitre 4, lorsque le narrateur va chez son père car tout m'a semblé trop prévisible. Mais je ne regrette pas de m'être accroché.
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Comme toujours j'ai adoré lire cet auteur,
le charme de son écriture subtilement ironique,
son talent pour aborder les sujets graves et douloureux avec exactement ce qu'il faut d'émotion et de simplicité (ici la surdité et les relations avec un père vieillissant).
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Un excellent roman de David Lodge à ne pas manquer !
Comment l'auteur vit son quotidien avec cet handicap qu'est la surdité où les quiproquos, les silences nous permettent de réaliser la pénibilité du quotidien pour les personnes malentendantes . L'auteur nous raconte sa propre expérience avec beaucoup d' humour. Un roman captivant du début jusqu'à la fin !
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