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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Depuis de nombreuses années déjà, l'écrivain britannique David Lodge nous régale de ses romans délicieusement drôles, de cet humour dont on dit que les Anglais sont maître. Ce bouquin, La vie en sourdine, paru en 2008, n'échappe pas à cette règle. Quoique.
Le narrateur, Desmond, un professeur de linguistique à la retraite remarié à une femme très active tenant une boutique de décoration très prisée en ville se fait du souci pour son père devenant de plus en plus vieux et vivant seul dans sa maison. Mais, le ressort du roman, ce qui en fait le fil rouge, c'est que Desmond souffre d'une surdité qui s'aggrave de jour en jour. Telle est la vie quotidienne de notre héros qui par un malentendu (c'est le cas de le dire, au propre comme au figuré) va se retrouver embringué à aider une étudiante américaine venue en Grande-Bretagne rédiger une thèse sur les lettres écrites par les suicidés.
L'écrivain qui lui-même est devenu malentendant connaît bien son sujet et il l'évoque ici avec beaucoup de précisions et de vécu, sans oublier bien sûr son fameux humour qui fait tout le charme de ses écrits. Si comme moi vous connaissez des sourds ou des durs de la feuille, vous apprécierez à leur juste valeur, ces pages où Desmond comprend de travers ce qu'on lui dit, voire ne comprend rien du tout et préfère se retrancher dans sa solitude. Bien évidemment c'est dramatique pour les sourds mais qui n'a jamais souri face à un Tryphon Tournesol aux esgourdes bouchées ? David Lodge joue sur ces deux aspects avec une maestria certaine.
Comme l'auteur n'est pas un scribouillard mais un grand écrivain, son ouvrage ne se contente pas de nous faire rire avec les tracas physiques de son personnage principal. Il y ajoute un rôle secondaire inquiétant et trouble comme cette étudiante qui au début semble anodine, puis qui s'immisce lentement dans la vie de Desmond et dont on sent petit à petit qu'elle est dangereuse, peut-être déséquilibrée. Mais ce qui m'a le plus touché, ce sont les longues pages sur son père. Les visites qu'il se doit de lui faire régulièrement, chaque visite montrant sa déchéance, l'esprit et le corps s'émiettant inéluctablement. Cette description de la vieillesse est magistrale de simplicité et de réalité, quand son père finalement décèdera, j'ai eu beaucoup de mal à retenir mes larmes.
David Lodge nous donne là, l'un de ses meilleurs romans, le plus autobiographique c'est certain et c'est cette vérité qui en fait toute sa valeur. Au-delà de l'anecdote et des trouvailles romanesques, combien de détails de la vie de tous les jours, de nos vies et de celle nos proches qui vont nous « parler » directement. D'une aventure autobiographique, comme je le disais, il fait une oeuvre universelle qui nous concerne tous, sans jamais se départir de ce fameux humour qui nous sauve du pathétisme pleurnichard dans lequel tout autre nous eut plongés. Ouvrez grandes vos oreilles : « Il faut lire ce bouquin ! »
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que se passe t il quand on devient sourd ?
histoire bien agencée avec des rebondissements
pendant 400 pages
mais pas le chef d'oeuvre annoncé
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J'ai lu ce livre, il y a quelques temps, sur les conseils d'une de mes cousines. Quand je lui racontais mes anecdotes concernant ma surdité (je suis quasi sourde d'une oreille et appareillée), ça lui faisait penser à ce bouquin.
Et en effet, j'ai bien rigolé !!! Je me suis bien reconnue dans certains passages et me suis sentie proche du personnage.
La prothèse auditive en panne de pile au mauvais moment, les discussions dans les lieux bruyants, où on comprend tout de travers et du coup, nos réponses sont à côté de la plaque... le ridicule ne tue pas... Heureusement... Et surtout, l'incompréhension de tes interlocuteurs face à cet handicap. Quand tu demandes de répéter 2 ou 3 fois, ça énerve les gens (?!).
J'ai donc passé un bon moment avec ce roman. Tantôt drôle, tantôt touchant, le personnage de Desmond est attachant. A lire.
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David LODGE dresse le journal intime de Desmond, jeune retraité. Il était professeur de linguistique dans une Université du Nord de l'Angleterre. Il semble avoir eu une carrière assez réussie mais a du y mettre un terme à cause de sa surdité, qui le gênait de plus en plus pour avoir des échanges avec ses étudiants notamment.
Il se retire donc chez lui, pour mener une vie qu'il souhaite assez paisible et clame, parfois trop à son goût... Sa femme, Winifred, est, elle, plutôt à l'apogée de sa carrière avec son magasin de décoration d'intérieur qui vend des rideaux à 400$.
Les soucis d'audition de Desmond sont le point de départ d'à peu près tout ce qui lui arrive ou tout ce qui ne lui arrive pas. C'est à cause de cela qu'il se retrouve à faire connaissance avec Alex Loom, à cause de cela que les relations avec sa femme sont parfois tendues, ou encore qu'il se retrouve à des cours de lecture labiale etc.
J'ai apprécié le style de David Lodge, son sens du détail, de la répartie. J'ai aimé l'atmosphère qu'il décrit, il nous laisse imaginer la typique famille bourgeoise qui organise des réceptions. Sans jamais la mépriser, on ne peut pourtant s'empêcher de ressentir une part d'ironie dans leurs mésaventures. Mais l'histoire de Desmond et son père est très touchante et vient contrebalancer cette tonalité sarcastique.
Malgré quelques longueurs, c'est un roman attachant et facile à lire.
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Le titre du roman de David Lodge "Deaf Sentence", jeu de mots difficile à traduire, comporte à lui-seul ses deux axes principaux. Cette fois l'auteur nous livre un récit plein d'humour mais aussi de reflexions à caractère tragique. Desmond, le principal protagoniste est sourd, et cet handicap va le conduire vers une retraite anticipée de
sa chaire de linguistique anglaise à l'université. Son épouse, Fred, dirige non sans succès une boutique de décoration avec l'une de ses amies.

Le profil d'Alex Lum fait également partie de l'intrigue. Etudiante américaine fraîchement diplômée, elle rédige une thèse sur l'analyse des notes de suicide à l'université même où précisément Desmond enseignait. Alex est un personnage mystérieux; soit elle est mentalement instable ou alors une manipulatrice expérimentée, donc difficile à cerner ...

Ce qui me gêne dans ce livre c'est que je n'ai aucune sympathie pour son personnage principal. Il mêne une vie bourgeoise et calme, entièrement dévouée à son propre confort spirituel, et à mon avis c'est un sacré égoïste ! Car bien que sa visite à Auschwitz Birkenau lui ait laissé une forte impression elle ne se déroula pas comme prévu.
Dans la dernière partie du roman le père de Desmond décède et une fois encore il est clair que notre professeur malentendant est ravi de la tournure que prennent les événements. Car il aurait eu à s'occuper de lui qui malgré son âge avancé, 89 ans, et n'étant plus autonome, refusait de finir des jours en maison de retraite.

Je suis incapable de compatir avec la suffisance et le rationalisme égocentrique que confère l'auteur à son personnage principal. Y aurait-il une souffrance dissimulée dans son âme meurtrie par les tragédies du passé ? Une forme quelconque de remords ? Hélas, l'objet n'a pas été trouvé. L'existence de Desmond est confortable mais dépourvue de saveur, à l'image de son âme telle une cuisine stérile et bien rangée.
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Voici un roman que j'ai trouvé bien inégal. Notre narrateur est un professeur de linguistique à la retraite, qui aurait pu encore enseigner quelques plaisantes années sur un début de surdité malencontreuse ne l'avait fait choisir la voie de la pré-retraite quatre ans avant, lassé de se taire dans les réunions faute de comprendre les débats et de systématiquement répondre à côté de la plaque à ses étudiants, pour la même raison de fréquence devenues inaudibles à son oreille.
Reconnaissons le: je me suis ennuyée pendant les deux premiers tiers, peut-être même un peu plus. Tellement que j'ai failli lâcher le roman. C'est déjà la deuxième chance que j'offre à David Lodge: "La chute du British Museum " ne m'ayant pas plus convaincue que cela. Certes, les réflexions sur la surdité retenaient l'attention deux minutes, mais pas plus, quand à tout le scénario secondaire autour d'Alex, j'ai surtout trouvé ça racoleur, alors que le thème en lui-même, la manipulation, peut être intéressant.
La dernière partie du livre qui traite de la fin de vie, de la démence sénile, et autres sujets aussi joyeux, après une visite d'un camp de concentration par le narrateur, amorce le plus étrange des virages. Commencer par de l'humour vaguement teinté de noir et prendre un tel virage, on se demande un peu si c'est bien le même livre.
Cette dernière partie est une vraie claque, mais je ne sais si elle sera la même pour tout le monde: les grands vieillards et les difficultés pour les aidants, c'est un thème qui m'a touchée il y a trop peu de temps pour que je sois tout à fait objective.

Un livre étrange, qui ne m'a pas réellement convaincue, beaucoup trop inégal, mais la fin m'a trop marquée pour que je mette moins de trois.
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Je m'attendais à un livre bien plus centré sur la surdité. Bien sûr, les situations difficiles, honteuses ou amusantes qui s'y raccrochent y sont évoquées : les difficultés de la vie au quotidien, à entendre et comprendre, dans sa vie conjugale, sociale et professionnelle (même si le héros est à la retraite, il tourne toujours plus ou moins autour de son univers universitaire).

C'est donc aussi un journal intime évoquant avec amour la vie, l'importance d'apprécier le temps qui passe et les siens. L'auteur nous raconte la vie déclinante de son papa, très touchant évidemment. Bref, j'ai aimé mais je m'attendais à plus de références quant à la surdité.
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Ce n'est pas le David Lodge que j'ai préféré, loin s'en faut mais la lecture en est tout de même agréable et l'humour de l'auteur bien présent mais moins mordant que dans d'autres oeuvres.
Un universitaire vit mal sa retraite forcée liée à sa surdité qui s'aggrave.
Son handicap, son isolement est d'autant plus difficile à vivre que son épouse plus jeune travaille et court les mondanités.
Il doit en outre s'occuper de son père de plus en plus gâteux et d'une étudiante intrusive et d'un équilibre mental incertain qui demande son aide pour rédiger une thèse sur les lettres de suicidés.
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Une lecture savoureuse ou se côtoient de grandes vérités sur les handicaps reliés à la surdité mêlées à un bel humour. Il y a vraiment beaucoup de détails concernant l'installation de la surdité, son évaluation les moyens compensatoires proposés et leurs limites. A travers tout cela se déroule une tranche de vie, celle d'un homme de 64 ans, malentendant, retraité de l'enseignement universitaire, veuf, remarié, grand-père et dont le vieux père est encore vivant .
Bon, il y a quelques moments un peu longs, principalement ceux où cet ancien professeur de linguistique fait l'analyse de mots où de concepts mais cela n'en demeure pas moins une très bonne lecture.
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Lodge toujours très juste entre humour et réalité crue. le quotidien même s'il se passe dans de "bonnes conditions" n'est pas si évident à vivre : surdité, vieillissement de ses parents, relations conjugales, voire extra conjugale, les relations avec ses enfants devenus grands. Et toutes les questions que l'on se pose à ces différentes étapes. Bref notre vie à tous !
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