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Suzanne V. Mayoux (Traducteur)
EAN : 9782743608842
167 pages
Payot et Rivages (01/01/1945)
3.56/5   241 notes
Résumé :
L'interview est un passage obligé pour tout auteur qui vient de publier un livre mais il est rare que ce soit le sujet même du livre en question

. Fanny Tarrant est une jeune journaliste qui s'est fait une spécialité des portraits au vitriol. Elle vient d'ailleurs d'éreinter Sam qui poursuit une brillante carrière de scénariste à Hollywood. Adrian, lui, semble insensible aux critiques.

Considéré autrefois comme un romancier prometteur,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
3,56

sur 241 notes
Tout au long de ma lecture, je me suis dit que ce texte ferait une excellente pièce de théâtre ...
Quelle idiote, je fais ! Je dois bien être la seule à avoir entamé cette lecture en ne sachant pas qu'il s'agissait, en fait, d'une novella tirée d'un texte d'une pièce. C'est d'ailleurs, l'histoire de cette grande nouvelle ou de ce petit roman, que l'écrivain nous explique dans la postface. de façon assez inattendue, il raconte comment l'idée d'en faire un récit lui est venue, semblant ainsi presque jouer un rôle dans le récit qui est le thème du livre. Une explication à la "Paul Auster" qui m'a beaucoup plu, le pourquoi de la fabrication d'un texte qui a d'abord su m'enthousiasmer !


Le récit d'une interview. de deux entretiens, en fait. Deux entretiens donnés par deux amis de fac, restés en relation à l'âge adulte jusqu'à être voisins, à la même journaliste sans concession, cynique, acerbe dont le travail consiste à dépouiller ceux qu'elle interroge de leur aura de réputation protectrice mais souvent bien artificielle.
Sam, le premier à en être victime a demandé à son ami Adrian de les venger, lui et sa réputation démolie, en acceptant d'être à son tour questionné par la dite-journaliste sans pitié, et ensuite d'écrire lui-même une chronique satirique et sarcastique à l'égard de la féroce qui saura lui faire connaitre, à son tour, les affres de la perfidie... C'est compter sans les failles de la nature humaine, les petits arrangements avec le moi, les regrets des vies passées...et le poids de l'actualité nationale !


C'est piquant, drôle, cynique, réaliste et sans pitié...

J'ai souvent ri toute seule, en lisant, souvent souri aux mots durs mais finalement réalistes de la journaliste. C'est un peu la volonté de réécrire l'arroseur arrosé ... Mais c'est compter sans l'imagination rocambolesque de David Lodge qui rédige un texte qui sait faire que le lecteur poursuive avidement sa lecture !

On se prend à attendre un autre livre de ce même écrivain un peu comme les protagonistes du récit attendent les journaux du dimanche matin mais pas pour la même raison. Nous, nous savons que la lecture sera pleine de fantaisie et comme un euphorisant à consommer sans modération, surtout si notre humeur est morose !



Je remercie tout particulièrement Philippe, l'ami babéliote, qui, par son billet récent sur un autre des romans de David Lodge, m'a donné envie de tirer des étagères ce petit livre qui y dormait depuis une année et fait découvrir une plume que j'ai hâte de retrouver !

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«  Bon sang! Tu ne vaux pas mieux que Sam!
Vous avalez tous les deux la flatterie féminine comme des bébés tètent le sein. Vous ouvrez de grands yeux et vous êtes là à boire du petit lait » .
«  Oui, d'après Virginia Woolf, ce qu'il y a de pire pour un écrivain c'est de dépendre des éloges » .

Deux extrait significatifs de ce court roman drôle, , inspiré d'une pièce de théâtre, visuel, comme si l'on entendait les répliques, claquements de portes et intonation des voix indignées , savoureuses, cruelles ironiques ou tout à la fois ....
À qui David Lodge veut- il dire ses Vérités: à Sam , scénariste à Hollywood qui a réussi, ami intime d'Adrian Ludlow, romancier , qui ne se remet pas d'un premier succès des années avant, retiré du cirque médiatique , depuis qu'il a quitté Londres pour vivre à la campagne près de Gatwick , aux côtés de son épouse Éleanor, sa béquille secrète ——ils étaient tous trois très liés à l'université ——à Fanny Tarrant , jeune journaliste effrontée , spécialiste des articles au vitriol ?

Elle vient de publier un article féroce sur Sam dans un journal du dimanche , car si l'interview est un passage obligé , 'il est rare que soit à propos du livre en question .
Sur qui le piège imaginé par Sam avec la complicité d'Adrian?

Le ton est ironique et mordant , sans complaisance aucune pour des intellectuels à l'ego sur - dimensionné qui se regardent le nombril, à propos des critiques , des commérages, des satires sévissant dans les médias qui rendent compte du travail de l'écrivain.
Au fond , le conflit entre littérature et exigences médiatiques ....

Un roman léger, agréable, savoureux ,vite lu, bien tourné sur les failles de la société britannique comme «  Jeu de Société » à l'ironie mêlée de bienveillance amusée, assez superficiel , tout de même .

Rien à voir avec la richesse , la profondeur de «  L'auteur! L'auteur » , biographie romancée d'Henry James ou « Jeux de maux » , où le brillant «  La chute du British Muséum » et d'autres oeuvres encore lues il y a longtemps .
Il faut noter la postface très intéressante qui explique les choix de l'auteur.
Il est né en 1935 , habite à Birmingham.
Traduit de l'anglais par Suzanne V. Mayoux .
Un livre « oublié » jusque là dans ma bibliothèque.
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Ce court roman de David Lodge (« Novella » comme expliqué dans la postface, terme anglo-saxon qualifiant un écrit intermédiaire entre une nouvelle et un roman) a été écrit par l'auteur après avoir créé la pièce de théâtre correspondante et l'avoir présentée au public à Birmingham en 1998. On ressent bien à la lecture l'origine théâtrale du texte : huis-clos avec (presque) unité de lieu, peu de personnages (quatre) et on imagine sans peine les entrées-sorties de chacun des protagonistes donnant lieu aux dialogues rythmant ce récit. Au jeu du « tel est pris qui croyait prendre » entre un écrivain, une journaliste et un scénariste hollywoodien, on se laisse entraîner facilement à observer les vernis sociaux craqueler progressivement et laisser apparaître les failles de chacune et chacun.
C'est un livre qui se lit bien, d'une traite, plaisant, mais plus léger et superficiel à mon avis que d'autres romans de David Lodge mettant davantage l'accent avec un humour décalé sur les failles et travers de la société britannique (comme par exemple, « Jeu de Société »).
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Déroutant, décevant, incompréhensible... comment un auteur peut-il publier ce genre d'écrit et penser qu'il puisse intéresser des lecteurs ? c'est le grand vide, je ne sais que raconter, il n'y a pas d'intrigue...

Un écrivain oublié accorde une interview à une journaliste réputée pour sa plume acérée et méchante. Il envisage de la prendre à son propre piège en publiant un papier caustique sur la journaliste. Mais finalement, ça ne se fait pas et on se demande bien pourquoi.

Bref, tout ça pour... quoi ?
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Adrian Ludlow, romancier qui a connu son heure de gloire quelques années auparavant, s'est "réfugié" à la campagne, dans le Sussex, en compagnie de sa femme Éleanor. À l'abri du tapage médiatique et des critiques redoutées, il savoure sa tranquillité. Il ne publie plus que des anthologies. Un beau dimanche d'août 1997, il reçoit la visite de Sam Sharp, un vieil ami depuis leurs années communes à l'université, et qui a cédé, lui, à l'attrait de la célébrité, en devenant scénariste de téléfilms sur la côte ouest des États-Unis. Sam est furieux de la parution d'une interview dans le Sentinel Review, journal du dimanche. La jeune journaliste, Fanny Tarrant, à qui il s'était imprudemment confié, a exploité sa confiance et l'a ridiculisé dans son article. En signe de vengeance, Adrian et Sam renouent avec leur complicité d'antan et décident de tendre un piège à la jeune femme : Adrian accepte de rompre le silence médiatique qu'il s'est imposé et propose d'accorder une interview à la jeune journaliste, sûr d'être en mesure de résister à sa langue de vipère et à ses commérages. Il essayera de lui soutirer quelques propos personnels pour en tirer matière à un article vengeur qu'il compte publier dans le Chronicle.

Évidemment, la réalité va être bien différente de ce qui était prévu ! Au cours de l'interview, Adrian se laisse entraîner à des confidences concernant sa femme. Éleanor, ulcérée, va à son tour dévoiler à Fanny des aspects du caractère d'Adrian qu'il avait réussi à masquer.

Le dernier chapitre nous fait partager l'angoisse d' Adrian et d'Éleanor, en ce dernier dimanche d'août 1997, attendant l'arrivée des journaux. Tellement obnubilés par le contenu du fameux article de Fanny, ils n'ont ni écouté la radio, ni regardé la télévision et ne se doutent pas qu'un drame d'une autre portée va monopoliser l'attention internationale.

J'ai bien aimé ce court roman de David Lodge, une "novella" qu'il a tirée d'une de ses pièces. Comme d'habitude chez cet auteur, le ton est ironique et mordant, sans complaisance pour ces intellectuels qui se regardent le nombril, bien protégés des vicissitudes du commun des mortels ! Au cours des différents échanges verbaux entre les personnages, ils apparaissent tour à tour sympathiques puis antipathiques, selon qu'ils sont véritablement sincères ou bien soucieux de composer une attitude. Adrian, pourtant rétif à la médiatisation, ne peut résister à sa vanité, face à la journaliste qui lui porte une certaine admiration, réelle ou inventée. Éleanor, femme frustrée, qui a tout abandonné pour protéger son mari, laisse exploser sa rancoeur. Et Sam, qui apparait au début comme la pauvre victime d'une arriviste aux dents longues, ne méritait peut-être pas mieux !
A noter la postface très intéressante de David Lodge lui-même, qui explique les raisons pour lesquelles il a transcrit sa pièce en "novella".
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
- Comment elle est (la journaliste) ? demanda Adrian tout en poursuivant sa lecture.
- Baisable mais frigide. Jolies jambes. Les nichons, je ne les ai pas vus, elle n’a pas quitté sa veste.
Adrian leva les yeux et soupira.
- Je parlais de son genre, d’un point de vue psychosociologique ?
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«  Écrire des romans, c’est comme de glisser des messages dans une série de bouteilles qu’on jette à la mer au jusant, sans avoir la moindre idée où les vagues les porteront ni même savoir s’il y aura quelqu’un pour regarder dedans » .
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- Nous ne partons plus en vacances, vous savez, le nombre de choses dont on s’aperçoit qu’on peut se passer, pour peu qu’on essaie. Les vacances à l’étranger. La nouvelle voiture. Les nouveaux vêtements. La résidence secondaire. Gagner de l’argent et le dépenser. Ce n’est pas une vie, en réalité, conclut Adrian. – Vous avez renoncé à tout ça quand vous avez cessé d’écrire des romans ? – Oui, ça s’appelle « rétrograder ». J’ai lu un article là-dessus.
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Écrire des romans, c'est comme de glisser des messages dans une série de bouteilles qu'on jette à la mer au jusant, sans avoir la moindre idée du lieu où les vagues porteront ni même savoir s'il y aura quelqu'un pour regarder dedans.
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C'est étonnant, vous savez, le nombre de choses dont on s'aperçoit qu'on peut se passer, pour peu qu'on essaie. Les vacances à l'étranger. La nouvelle voiture. Les nouveaux vêtements. La résidence secondaire. Gagner de l'argent et le dépenser.
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