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EAN : 9782818017111
352 pages
P.O.L. (05/09/2013)
4.18/5   11 notes
Résumé :
Trois courts romans où chacun s’entend dans un autre par un jeu de reflets et d’identiques questionnements. Les personnages sont ancrés dans le réel et la vie qui se délite, mais l’auteur, s’il jongle avec beaucoup d’éléments autobiographiques, fait basculer tout cela du côté du réalisme magique...
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Après en avoir entendu un extrait à la radio, j'ai eu envie de découvrir ce livre, écrit en trois parties : Sorella, Italia et Vapore. Sorella est le récit à haute voix d'une bonne soeur ; elle n'aime rien, pas même Dieu. Cette nonne est en confrontation feutrée avec la mère supérieure, qui lui impose de s'occuper de tout petits enfants. Sorella les déteste et les maltraite en quelque sorte, sauf un, Lucas, qui aurait été adopté. Impossible de terminer cette première partie, trop dérangeante de cruauté, avec une héroïne incohérente.
Pourtant l'écriture est exceptionnelle, si touchante qu'elle accentue le malaise de l'histoire. La narration continue, sans chapitres, provoque une sorte d'apnée.
Italia est le prénom d'une femme qui a grandit dans un institut à Rome pour orphelins. Elle est préparée à une vie de labeur au sein d'une famille qui lui est désignée à ses vingt ans. Elle n'aura pas de vie à elle. Italia scrute les moindre faits et gestes des membres de la famille, elle est parfois semblable à un robot, sans affect, tout à son dévouement à cette famille pour qui elle ne représente rien. Des occasions, rares, se présentent pour qu'elle s'en échappe. Mais elle n'en fait rien. La famille se délite peu à peu, c'est vraiment désespérant. Elle décrit toutes les étapes de déchéance pour chacun, sans pathos.
J'étais impatiente d'en finir alors que je restais subjuguée par le style, la sensibilité extrême des phrases.
Vapore commence plus légèrement, comme un conte : une femme âgée se fait conduire à sa maison de campagne mise en vente. le jeune vendeur lui fait raconter ses souvenirs en attendant la visite. Elle se laisse faire volontiers. Il vient la chercher tous les jours, qu'il y ait ou non une visite. Les confidences sont de plus en plus douloureuses. Vapore est le nom de son mari disparu, magicien errant, difficile à vivre au quotidien. J'ai avalé la fin, écrasée par ce récit. Quel dommage de mettre tout ce talent d'écriture au service de la noirceur la plus banale, celle qui touche le plus sûrement. Je suis sortie de cette lecture très profondément déprimée. Raymond Carver a écrit aussi des histoires tristes avec beaucoup de talent, sans jamais m'affecter à ce point.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Trois portraits. Trois tableaux. Écriture picturale qui trace avec finesse les contours de personnes dont on s'éprend très vite au-delà de leurs différences respectives. Lodoli excelle dans la description du ressenti, il pénètre au coeur de ses êtres de fiction et les rend profondément humains.
Nous lisons Les Promesses comme on regarderait des femmes et des hommes exister sous nos yeux : ils pensent, respirent, aiment, doutent et décident tandis que l'on s'attache à tout ce qui leur arrive.
Écriture au style raffiné.
Superbe lecture.
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D'une rare sensibilité, ses textes sont pleins de poésie, ses personnages toujours animés par une quête de sens qui conduit invariablement à la marginalité (ou plutôt en est à l'origine). Sylvain Prudhomme lui rend un vibrant hommage dans "Par les routes"
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Les histoires vont crescendo. Il m'a semblé que le fil de ma lecture s'est accéléré au fur et à mesure de chacune de ces trois histoires.
Vapore m'a transportée.
Sorelia et Italia m'y ont guidé doucement sans me laisser de souvenir impérissable...
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Note 3143
Habitation 3 : ces personnages sont perdus, attachants, pleins de doute
Edification 1 : pas le sujet
Emotion 4 : on regrette, on espère, on rit
Style 3 : mélange de descriptions et d'intimité qui rend l'écriture très proche
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critiques presse (1)
Bibliobs
01 octobre 2013
S'il ne mâche pas ses mots pour dénoncer le berlusconisme, ce prof de lettres tente d'en oublier les ravages en écrivant des fables pleines de magie.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Je crois que nous avons tout inventé par peur de la mort. On trouve des centaines de religions de par le monde, et chacune d'elles est persuadée détenir la vérité, mais la seule vérité est que nous sommes de la viande de boucherie parquée en prévision de l'abattoir. Nous sommes des animaux poétiques, certes, nos possédons une imagination intarissable, nous donnons une voix aux arbres, aux poissons, aux morts, au ciel, car le silence nous terrifie. J'ai choisi d'être sœur parce que je voulais croire à une forme de beauté, je n'ai que faire de l'argent et de la gloire, je veux bien plus, je veux que tout possède un sens et une grâce.
(Sorella)
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J'écoute les conversations des mères qui papotent dans le couloir: tandis que leurs bambins chahutent ou se trainent par terre, elles s'échangent des informations à propos d'institutions suisses ou américaines, car la maîtrise des langue est essentielle, là-bas on dispense une éducation hors-pair, on fera des sacrifices mais ça en vaut la peine. L'argent en définitive sert à cela: à se détacher du reste. Elles savent déjà tout de certaines universités où on ne fait jamais grève, où la préparation est de premier niveau et l'avenir en partie assuré. Car le mieux, c'est encore d'aller aller à l'étranger, loin d'ici, ailleurs, toujours ailleurs, où l'existence, c'est autre chose, où l'on échappe à l'adversité, au chaos, à la vie. Si elles le pouvaient, elles inscriraient dès à présent leurs marmots dans une école sur la Lune. Elles pensent au meilleur parce qu'elles craignent le pire, parce que dans le fond elles savent que l'existence est une menace pour chaque être, et plus encore pour ces insignifiantes boules de nerfs et de désirs qui se crachent dessus devant leurs casiers. En sortant d'ici, elles emmènent les enfants à la piscine: c'est mieux qu'ils apprennent rapidement à nager, affirment-elles, moi, je crois que c'est pour les laver à outrance, car elles, qui pataugent au beau milieu, savent bien que le monde, c'est de la boue.
(Sorella)
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M. et Mme Marziali formaient un beau couple. Lui était grand, maigre, les tempes dégarnies et ingénieur. Elle était blonde et craintive comme une femme du Nord atterrie à Rome par amour d'un mari. Ils avaient avec eux trois enfants qui se suivaient. Marianna, l'aînée, avait douze ans et retenait ses cheveux d'un serre-tête de velours violet ; elle portait une jupe bleue et des chaussures plates, l'uniforme de l'école religieuse, elle souriait doucement avec une incisive cassée. Tancredi, le second, était un peu grassouillet et dodelinait d'un pied sur l'autre dans ses souliers mal lacés. Il a baragouiné un bonjour et s'est approché mollement de sa sœur. Le petit dernier allait sur ses cinq ans, il était blond comme une pièce d'or et fixait la fenêtre en plissant des yeux. Fiche le camp, sorcière, m'a-t-il lancé, et sa mère l'a grondé. Giovanni, je t'interdis d'être mal élevé, Mlle Italia va demeurer avec nous et vous devez l'aimer.
J'ai trouvé qu'ils ressemblaient à trois insectes que la vie tenait par le bec.
(Italia)
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J'ai demandé à Gabriele : tu es de la police?
Mais non, je vends des maisons, et puis, près un long moment de silence : je renverse le sablier.
Tu renouvelles simplement le sable, ai-je dit.
Chère Maria, le sable lui aussi est toujours pareil, des hommes qui passent.
(Vapore)
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L'être qui a trop d'imagination est toujours à la merci du désespoir, l'esprit s'en va battre la campagne solitaire et se loge dans des endroits invraisemblables, il s'affole.
(Italia)
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Festival Italissimo
C'est un plaisir rare de voir réunis à Paris ces deux grands écrivains romains. Deux auteurs de la même génération, frères de canapé devant les matchs de la Lazio, qui ont traversé un pan de la littérature italienne moderne en y semant nombre de pépites. À l'image de leurs derniers romans respectifs. La plume rêveuse de Marco Lodoli – à qui l'on doit Les Prétendants ou Îles : guide vagabond de Rome – dessine, dans Les Prières, une trilogie romaine sobre et poétique qui s'attache à des gens sinon ordinaires, en tout cas “de peu”. L'aventure, chez Emanuele Trevi, est une histoire d'amitié. Avec Deux Vies, (prix Strega 2021) celles de ses inséparables amis Pia Pera et Rocco Carbone, écrivains disparus prématurément, l'auteur déjà primé pour Quelque chose d'écrit et le Peuple de bois tire un beau, profond, complexe et, finalement, si vivant portrait. Et plus encore.
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