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4,1

sur 1393 notes
Andreas Saint-Loup, orphelin abandonné à la porte de l'église étant bébé est aujourd'hui, l'un des apothicaires les plus courus de Paris. Un matin, il se réveille comme tous les jours, mais descendant les escaliers de sa demeure remarque une porte dont il n'avait pas le souvenir... Cet élément étrange l'interpelle et son personnel de maison semble également découvrir cette porte. Autre fait étrange, un portrait de lui semble caduc avec l'arrière-fond représentant une personne posant à ses côtés complètement effacé.
Comble de l'étrange, des hommes du roi souhaitent l'arrêter pour d'étranges raisons, n'hésitant pas à faire appel à l'Inquisiteur de Paris pour l'atteindre. Pour corser le tout, la mort rôde autour d'Andréas sous les traits d'un mystérieux duo de cavaliers noirs... n'hésitant pas à assassiner tous ceux se mettant entre leur dessein et eux....
Andreas accompagné de son nouvel apprenti, Robin et d'une femme de petite vertu, Magdala vont devoir mener une quête afin de comprendre d'une part cette débauche de moyen afin de le tuer, mais également résoudre le mystère du tableau et de la pièce inconnue. Un voyage des plus incroyable sur le chemin de Compostelle où ils rencontreront Aalis, jeune fille qui elle aussi s'est fixé un but.
Nos amis découvriront au cours de leurs périples les dangers des routes, la faim, la peur, la sensation d'être du gibier avec tous leurs poursuivants à leur trousse. Un voyage incroyable digne d'Ulysse dans L Histoire et le Mystère.


Quel plaisir ce livre ! 🤗 Un roman historique incroyable avec d'une part une intrigue complexe et prenante, des personnages sympathiques à l'humour piquante ; et, d'autre part, une écriture drôle et décalée de la part d'Henri Loevenbruck. Les lecteurs n'appréciant pas trop les romans historiques pourraient aisément se laisser tenter par cette aventure où se mêle tragique, rire, joie, histoire, science... le tout dans une magnifique symbiose.🤗


Le récit se compose en trois livres permettant de suivre l'aventure de nos deux héros.
Le premier livre permet au lecteur de se familiariser avec nos personnages au travers de deux histoires complètement différentes. D'un côté, Andreas et son mystère portant sur une pièce apparue chez lui et un tableau semblant effacé et les tentatives de ses différents ennemis afin de l'éliminer. de l'autre, l'histoire touchante d'Aalis, jeune fille de drapier de Béziers ayant eu pour seul tort d'être l'ami d'un juif. Cette amitié la conduira à l'innommable.
Le second livre nous permet de suivre nos personnages fuyant leurs poursuivants et leur rencontre.
Le dernier livre quant à lui nous propose un final incroyable avec révélation à foison.



Henri Loevenbruck signe ici une oeuvre magistralement maîtrisée où le lecteur est complètement intégré au récit via des petites phrases l'interpellant et un ton complètement moderne pour un roman dit historique. Au final, le lecteur termine le livre en ayant acquis des connaissances sans s'en rendre compte et ne peut que sourire en se remémorant certaines répliques.😆


Les personnages sont fabuleux et parfaitement complémentaires avec un Andreas athée maîtrisant un discours à la limite du blasphème pour l'époque d'une drôlerie et d'un cynisme machiavélique. Il est contrebalancé par son apprenti, Robin, un jeune homme complètement imprégné des doctes véhiculés par l'époque. Voir à chaque fois Robin s'offusquer des horreurs proférées par son maître d'apprentissage est déjà un grand moment.
Les personnages féminins ne sont pas en restes également pour l'époque avec Aalis, une jeune demoiselle de quinze ans partie sur les routes malgré les dangers afin de tenir une promesse faite à Zacharias, son ami juif. Nous avons aussi le plaisir de croiser quelques prostituées au verbe des plus savoureux et caustique. 😆



L'intrigue quant à elle maintient le lecteur en haleine du début à la fin avec ce mélange entre enquête, quête, fuite. Henri Loevenbruck maîtrise la trame de son récit du début à la fin avec des moments d'intenses émotions aux moments adéquats, des moments de douceur et d'autres d'humour. le côté ésotérique de l'intrigue offre de plus un beau clin d'oeil au culte de l'époque où l'auteur semble se jouer des codes et des textes ayant façonné les croyances de l'église afin de les détourner de manière intelligente.


Au final, l'Apothicaire est sans hésitation un roman historique qu'il faut lire. Henri Loevenbruck nous propose ici une saga merveilleusement écrite et documentée qui ne pourra pas laisser le lecteur indifférent. 👍
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Où l'on fait connaissance d'un personnage érudit, athée, original, attachant et qui semble bien avoir plus d'un tour dans son sac ! Andréas St Loup, apothicaire de son état, se retrouve malgré lui, au centre d'une grosse machination, écartelé entre les frères Marigny (le chambellan et ministre de Philippe IV le Bel et l' évêque de Sens, Guillaume de Nogaret, le conseiller du roi, et Guillaume Humbert, l'inquisiteur général du royaume de France, bien tristement célèbre.

Avec son apprenti, Robin, et Magdala, dite « la Ponante », prostituée au grand coeur, ils formeront une équipe de choc pour fuir vers le sud, sauver leur peau et résoudre une énigme bien mystérieuse : retrouver les traces d'un personnage qui a disparu des mémoires et ce, malgré l'ordonnance du roi invitant tout le royaume à mettre fin à leurs déambulations.

Andréas et son équipée sont donc poursuivis, et en tant que lectrice, j'aime particulièrement les personnages en fuite qui sont à l'origine de récits en général très intéressants et plein de suspens.

Dans ce roman, Andréas est doublement poursuivi : il tente constamment de distancer l'inquisiteur, mais il se retrouve également poursuivi par deux mystérieux chevaliers, style chevaliers de l'apocalypse, dont on percera le mystère dans une bonne deuxième moitié de l'histoire.

A la même époque, Aalis, fille de drapier de Bézier, après quelques « ennuis » avec sa famille et le prévot de Bézier décide de fuir cette ville pour se rendre à Bayonne, bien que cela ne soit pas aisé lorsqu'on se sait poursuivi par les autorités et que le gibet vous attend en cas d'échec.

L'histoire, rapporté par quelque narrateur qui met le lecteur dans la confidence, est fort plaisante à lire : passé la surprise des premières pages et une fois attaché au personnage d'Andréas, les tournures de phrases d'un intellectuel qui aime à manier le verbe, de préférence dans un style rappelant l'époque médiévale n'importuneront aucunement le lecteur, bien au contraire ! On y jouit du contraste provoqué par les différents registres de langue employés par chacun : Magdala et son langage des rues qui tranche avec le discours d'Andréas, ce même discours d'autant plus épicé que le pauvre robin a encore tout à apprendre, de l'apothicaire comme de la prostituée.

Le roman m'a apporté une nouvelle somme de connaissances sur cette passionnante société médiévale dont je connais quelques aspects mais au sujet de laquelle il y a toujours à apprendre.
Découvrir que l'homme était alors en perpétuelle recherche de progrès, même si les croyances de cette société avaient la vie dure et qu'un Andréas St Loup risquait fort de passer rapidement pour hérétique en critiquant, voire en rejetant certaines idées bien ancrées comme s'opposer déjà à cette époque, aux saignées, parler d'hypothétiques organismes invisibles parce que minuscules, à l'origine de bien des maladies, avancer que les lentilles permettraient un jour bien des progrès… St loup met bien en évidence tout ce savoir que l'on ne possède pas encore en 1300.

On apprend encore bien des pratiques et des techniques à la lecture de ce récit : le travail des drapiers, la construction des murs, la fabrication de la dynamite, les astuces des templiers pour ouvrir des passages secrets dans les commanderies, les moeurs des loups, les effets des plantes… ma liste n'est pas exhaustive et cet apport de connaissance fait une grande partie de l'intérêt de ce roman, même si là n'est pas ce qui fait battre le coeur de ce pavé, non, ce qui fait de ce livre un refuge pour le lecteur, c'est sans aucun doute un suspens parfois intenable qui vous transforme en grosse paresseuse qui ne pense qu'à lire parce qu'on a envie de savoir, c'est le deuxième livre d'Henri Loevenbruck que je dévore, le premier m'avait fait exactement le même effet, ce genre de livre qui vous habite jour et nuit tant que vous n'êtes pas arrivé à la fin et qui continue à vous hanter ensuite pour laisser très longtemps un souvenir impérissable.


Si vous aimez l'histoire, particulièrement le moyen-âge tardif, si vous raffolez le suspense à outrance, si vous appréciez un soupçon d'ésotérisme, ce livre est pour vous !!!! j'ai beaucoup aimé tous les romans que j'ai lu depuis le début de l'été, mais celui-ci détient la palme des coups de coeur pour l'année.

Challenge pavé 2016-2017
Challenge Multi-Défi 2017
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Le roman commence en 1313, à Paris.
Andreas Saint-loup est un apothicaire renommé.
Il avait été abandonné petit et recueilli par le père Boucel, dirigeant de l'abbaye de saint Magloire.
Après des études d'art, Andreas est parti vers l'Espagne où il a appris le métier d'apothicaire. Il revient après plusieurs années à Paris où il est établi dans une maison de la rue saint Denis. Il découvre ,un matin, l'existence d'une pièce complètement vide entre deux étages. Son apprenti et les deux personnes à son service semblent ne jamais avoir prêté attention, ni connu cette pièce.
Autre fait étrange, sur le tableau de son portrait, un personnage a été effacé.
Il veut résoudre ce mystère et parallèlement se met en désaccord avec les autorités en n'assistant pas à la célébration du Mercredi des Cendres.
Incarcéré, libéré, il doit fuir avec son jeune apprenti Robin et une dame de petite vertu, Magdala en direction de Compostelle.
Nous suivons aussi le destin d'Aalis, une jeune fille de Béziers qui a fui l'autorité, la cruauté de ses parents et de son milieu et on se doute bien que les destins vont se croiser mais comment?
Deux personnages étranges et effrayants jouent un rôle énigmatique dans le parcours.
C'est un roman merveilleusement écrit avec un ton moyenâgeux mais loin d'être lourd.
On aborde le règne de Philippe le Bel et la fin de l'ordre des Templiers.
L'ambiance est teintée d'ésotérisme et le personnage d'Andreas est très mystérieux, avec des réparties tout en calme et observation.
Les chapitres sont courts et la reprise de la lecture , même après un arrêt, est très aisée.
Un tout petit bémol : il faut accepter de parcourir 794 pages ( version J'ai lu) dans l'ambiance : un tout petit peu long pour une impatiente comme moi qui voulais absolument connaître le mystère de l'apothicaire.
J'ai résolu ce petit souci en entrecoupant ma lecture avec d'autres.

Challenge pavés 2016-2017
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J'ai un énorme coup de coeur pour ce livre.

Passée la surprise des deux premières pages sur le style d'écriture, où je me suis dit "Ouille, après la facilité des "sept lames", ça va être compliqué", et bien non, en fait, c'est un style "néo-rétro", pourrait-on dire. Certes il y a des phrases longues un peu ampoulées (sisi, une phrase qui fait quasi une page, c'est très long !  :rire: ), mais finalement, les tournures de phrases sont plutôt modernes, les mots sonnent vieux français mais n'en sont pas vraiment. Nous avons un livre qui se situe en 1313 mais qui est écrit comme du Molière, on va dire. En bref, cela se lit plus facilement qu'on ne pourrait le craindre au départ ! La preuve, j'ai déjà fini le pavé !

Loevenbruck a sans doute fait des recherches approfondies pour ce bouquin, qui est une mine de renseignements sur L Histoire, la médecine, la philosophie et la religion sous Philippe le Bel ! Il pourrait également être classé en fantasy, ou en fantastique. Loin de se contenter d'être un "thriller historique", nous avons ici une quête de la plus belle facture ! L'histoire est intrigante. Découpée en courts chapitres, les pages se tournent sans même qu'on s'en rende compte, et je l'ai lu à coups de plus de 100 pages à chaque fois que je l'ouvrais.
Les personnages sont éminemment attachants, que ce soit ce vieil ours d'Andreas ou Robin et Aalis, les "jeunes".

J'ai été fascinée par la quête "mystique" d'Andreas l'Athée, le scientifique, qui m'a parlé d'un bout à l'autre. Ses relations avec son "père adoptif", l'Abbé Boucel, sont empreintes de souffrance et de secrets, et c'est vraiment très très bien écrit, bien décrit, plein de pudeur et d'une violence contenue, d'une affection douloureuse pour les deux.
De son côté Aalis est elle aussi éprise de liberté, et l'on souffre à ses côtés. Ces temps-là étaient durs, surtout pour une gamine seule...

Aux côtés d'Andreas, nous découvrons son doute permanent, sa foi en la science et les faits, mais aussi sa capacité à, finalement, accepter que certaines choses ne soient pas ce qu'elles paraissent, ou davantage qu'elles paraissent, et à remettre en question ses propres croyances. Ce bouquin est bourré de petites phrases très justes sur l'humain, sur la quête mystique, sur les doutes qu'on peut avoir sur la vie et la mort, les souffrances, sur "pourquoi est-on là?".

Pour finir, le langage des "fillettes" (les putes) est excellent, il y a pas mal d'humour malgré la violence, certaines expressions, dont je ne sais si elles ont été inventées par Loevenbruck ou si elles existaient, m'ont fait éclater de rire !

Bref, c'est une pure merveille que ce livre, mangez-en !
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Jusqu'où la soif de connaissance peut mener un homme ? Qu'est-il prêt à sacrifier pour assouvir ce besoin de comprendre, d'expliquer les faits de manière rationnelle, scientifique ?

C'est au XIVème siècle sous le règne de Philippe le Bel que l'apothicaire Andreas Saint-Loup va nous embarquer dans ce périple haletant. Son obsession à rechercher une explication logique - c'est-à-dire autre que par la sorcellerie ou des bondieuseries - au mystère de la chambre oubliée et du tableau en partie effacé de sa maison, va même conduire cet anticonformiste radicalement athée sur les sentiers occultes du gnosticisme.

Cette quête de la vérité va lui faire voir du pays (et nous avec !). Il faut dire qu'Andreas a aussi beaucoup de monde à ses trousses. J'ai beaucoup aimé les descriptions historiques des villes traversées telles que Orléans, Saintes, Bayonne, Pampelune, Burgos, Saint jacques de Compostelle, jusqu'au Mont Sinaï. Nous sommes plongés dans l'atmosphère du moyen âge et ses odeurs. Rivalités politiques et religieuses, ésotérisme, la place de la médecine sont aussi de la partie.

Les personnages sont attachants, quoi que peut être un peu atypiques pour l'époque. J'ai apprécié le cynisme d'Andréas, l'honnêteté et la loyauté de Robin, la témérité et la volonté de la jeune Aalis. Mais ils se sortent de situations périlleuses souvent de manière un peu trop providentielle à mon goût. Je sais bien que l'adage dit que le hasard fait bien les choses, mais là, c'est peut-être un peu trop. Les interpellations du lecteur par l'auteur m'ont également parfois agacée, pas quand elles venaient compléter l'histoire, mais surtout quand elles annonçaient un évènement à venir ou reformulaient le caractère ou le comportement d'un personnage, même si elles sont parfois introduites avec beaucoup d' humour.

Hormis ces petits bémols, les 800 pages de ce livre se lisent indéniablement très vite. Les chapitres très courts et les multiples rebondissements lui donnent un rythme effréné et endiablé. Ma co-lectrice Nadou38 et moi-même avions du mal à reprendre notre souffle ! L'auteur sème les pièces d'un puzzle, une pièce conduisant à une autre, sans qu'on puisse les relier entre elles, du moins pas avant la dernière partie (il y en a trois). le tout dans un contexte moyenâgeux captivant. A mon avis, c'est d'ailleurs un livre idéal pour approcher cette période en douceur. Dépaysement garanti. En plus, il est truffé d'expressions bigarrées tout à fait savoureuses. Et pour ne rien gâcher, c'est également un bel hommage au pouvoir des livres à faire vivre l'âme des personnages. C'est du moins mon interprétation de certains passages. Mais après tout, comme le disait Jacques Salomé « Un livre a toujours deux auteurs : celui qui l'écrit et celui qui le lit »
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Il vécut à Paris en l'an 1313 un homme sans famille qui allait du nom d'Andreas Saint-Loup, mais que d'aucuns appelaient l'apothicaire.
Ainsi commence ce récit où plusieurs histoires, d'abord parallèles, vont finir par se rejoindre en un unique parcours sur les traces d'un être disparu dont ne subsiste aucune trace.
On suit avec intérêt le parcours qui mènera Andréas, Robin et Salis jusqu'aux confins du Sinaï pour trouver des réponses à cette pièce vide et à ce tableau à demi effacé.
C'est rythmé, plein de rebondissements et particulièrement fluide, très agréable à lire, et Henri Loevenbruck a l'art de nous emmener loin.
De Paris au Moyen Orient en passant par Compostelle, poursuivis par deux mystérieux cavaliers noirs, on suit avec beaucoup de plaisir ces personnages.
A lire avec grand plaisir.
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Cette histoire se déroule au tout début du XIVème siècle, Philippe le Bel est aux manettes du pays, plus pour longtemps et son frère Charles, le Valois, frétille devant tout ce qui tinte et brille. Il est de toute les causes qui peuvent rapporter.
Notre héros c'est Andreas Saint-Loup, un apothicaire parisien qui, vacant à ses occupations, découvre, chez lui, une pièce vide dont il ne se souvenait plus. Plus tard il lui semble qu'il manque un personnage sur un tableau en sa possession.
Son aventure part de ces deux faits inexpliqués et inexplicables.
De fil en aiguille et fort de vouloir solutionner ce mystère il se met en route à la recherche d'un livre existant ou inexistant, selon les uns ou les autres, que tout un chacun aimerait bien (re)trouver.
Pour cette longue quête à travers l'Europe et jusqu'au SinaÏ, en passant par Compostelle, il sera accompagné par Robin, son apprenti, Magdala, son amie, une "fillette" (prostituée) ainsi qu'une jeune femme, Aalis récupérée dans le Biterrois.
L'aventure sera épique, difficile et parfois dangereuse.
On retrouve, pour ce faire, tous les protagonistes de l'époque qui ont fait les beaux ou sombres jours de notre histoire mais aussi dans les pages des "Rois maudits" de Druon : Les frères Marigny, Nogaret, Guillaume Humbert, grand inquisiteur du royaume, le roi et son frère ainsi que deux chevaliers, deux anges déchus, montant des destriers, lourdement armés, sans foi ni loi, tuant, torturant tout ce qui bouge ou qui se met au travers de leur chemin. Tous ce beau monde n'a qu'un but : trouver Andreas et ce qu'il recherche, prêt, pour ce faire, à se débarrasser de l'apothicaire et ses amis.

Ce livre est un véritable coup de coeur.

Le roman est bâti sur trois période:
-Connaissance et rencontre des personnages
-Aventure, quête, recherche
-Epilogue en forme de feu d'artifice

Outre cette aventure magnifiquement relatée, contée par l'auteur avec maestria, d'une écriture prenante, chantante, adaptée au rythme effréné de l'intrigue, véritable chevauchée de mots et de verbes, l'auteur est généreux d'explications, de descriptions de lieux, villes, régions et édifices, sans oublier les recettes des potions, médicaments et autres drogues.
C'est ce tout qui m'a enchanté à tel point que je ne savais plus où donner de l'esprit entre l'histoire, cette aventure, les recettes, les descriptions de tous ordres, les personnages et leurs allures, façons d'être, qualités, défauts, les plantes faisant d'un simple livre un foisonnement intellectuel remarquable.

Loevenbruck montre, s'il en était encore besoin, qu'il est d'une grande érudition et qu'il est maître dans sa façon de la distiller.

Comme laissé entendre, ci-dessus, on ne s'ennuie jamais dans cette lecture.
Quelques tournures de phrases d'époque, ici et là, enrichissent le récit (j'allais écrire ; le manuscrit!).






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« Il vécut à Paris en l'an 1313 un homme sans famille qui allait du nom d'Andreas Saint-Loup, mais que d'aucuns appelaient l'Apothicaire » ...

Attention ! Si vous lisez ce livre, vous allez disparaitre ! Disparaitre du monde moderne, du monde connu. Vous allez vous retrouver plongés dans Paris au 14e siècle, dans ses ruelles étroites et dans son carnaval d'hommes d'Eglise et d'aristocrates, tous plus imbus de pouvoir et de domination.
Vous allez quitter Paris et vous lancer sur les routes à la suite de cet Apothicaire, agnostique et indépendant, mais ô combien désireux d'accéder à la Connaissance.

C'est qu'il est tracassé, notre Andréas : voilà qu'un matin, il découvre dans sa maison une pièce vide qu'il n'avait jamais vue auparavant ! Et qu'un de ses tableaux comporte une trace où manifestement, quelqu'un était peint ! Et curieusement, il n'en a aucun souvenir. Son opiniâtreté insatiable devant ce mystère qui le perturbe au plus haut point le mènera bien loin de Paris, d'Etampes à Compostelle, en passant par Bayonne et même jusqu'au mont Sinaï. Il le mènera aussi aux confins de lui-même...
Il sera aidé dans sa quête par son brave et courageux apprenti, ainsi que par une jeune fille ayant commis un acte irréparable dans sa bonne ville de Béziers. Poursuivis par l'Inquisiteur lui-même, et aussi par des hommes à la solde du roi, du frère du roi, du chambellan...et j'en passe, ainsi que par d'étranges cavaliers, ils doivent affronter les pires dangers et les pires horreurs. Mais ce qu'il y a au bout vaut tous les périls ! Et ça, je ne vous le dirai pas.
Car un étrange brouillard s'empare de moi et me somme de me taire.

Ce roman est servi par une narration brillante et très vivante où le narrateur, non sans un humour certain, apostrophe continuellement le lecteur.
Ceci n'est pas sa seule qualité : il contient une infinité d'informations de toutes sortes, allant de la vie quotidienne au Moyen-Age à la description virevoltante de villes illustres ou de la pharmacopée de l'époque, entre autres.
Il fait preuve aussi d'un solide bon sens ainsi que d'une érudition philosophique très intéressante. Les personnages hauts en couleurs et notre héros plein de sag acité y ajoutent la vie et les émotions, et celles-ci sont innombrables.
Finalement, une réflexion sur la quête de soi, d'un sens à sa vie, sur l'amour aussi, tout cela a fait que j'ai adoré ce roman médiéval.

Loevenbruck, m'a-t-on dit, ce n'est pas lui qui rêve de liberté ? Son héros et ses acolytes, en tout cas, le représentent bien. Voilà un auteur que je ne vais pas laisser disparaitre !
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Paris, 1313.
Andreas Saint-Loup est apothicaire, "il était à la fois le plus illustre et le plus mystérieux des préparateurs de potions, onguents, drogues et remèdes que l'on pût trouver dans la ville et peut-être même dans tout le pays entier."
Dans son officine, Andreas découvre un pièce oubliée. Elle est vide, propre, et surtout énigmatique. Comment a-t-il pu effacer son existence depuis tout ce temps ? Personne ne l'a remarquait. Puis, un tableau au visage effacé attise sa curiosité.

A Béziers, au même moment.
Aalis, adolescente et fille de drapiers du pays occitan, passe tout son temps libre auprès de Zacharias. le vieil homme vit en-dehors de la ville car il est juif et n'a pas le droit d'y vivre. Les parents d'Aalis voient d'un mauvais oeil cette amitié. Les relations s'enveniment dans la famille. Un drame arrive.

Durant ce temps, Andreas est un personnage qui intrigue de plus en plus à Paris. La Cour commence à s'intéresser à lui. On cherche à l'arrêter pour d'obscures raisons. Il doit partir.

Andreas et Aalis, ne se connaissent pas, vivent à des centaines de kilomètres l'un de l'autre. Ils prennent tous le deux la route, l'un pour la Navarre, l'autre pour Bayonne. Des parcours pleins de dangers et semés d'embûches.

J'ai énormément aimé ce livre qui était dans ma pile à lire depuis bien trop longtemps. C'est un gros volume, et pourtant il se lit tout seul. le rythme est entraînant, les personnages intéressants et surtout l'intrigue est très prenante.

Nous sommes au Moyen-Age en plein coeur de la capitale à une époque où Paris est une ville aux remparts, aux habitations en pierre, aux rues en terre, et où circulent des hommes à cheval, portants des capes et armés d'épées. On y trouve des références à l'ordre du Temple, à la chevalerie et à l'Inquisition. Dans ce monde, on se méfie des gens différents, comme Andreas, quelqu'un sachant utiliser les plantes.
Andreas est accusé d'hérésie et d'agnosticisme. Sa seule façon de survivre est de fuir, loin. Pourchassé par le Grand Inquisiteur de France, agissant sur ordre du roi, il prend la fuite en direction du chemin de Compostelle. Il ne sera pas seul bien longtemps. Sa route va croiser celle d'une jeune fille qui cache un terrible secret. Malgré leur différence d'âge, leurs personnalités et leurs projets, ils n'auront pas d'autres choix que de se soutenir et de prendre soin l'un de l'autre.

Un roman historique, entre la France et Saint-Jacques de Compostelle, en passant par le Mont Sinaï, terre de Jérusalem sur les traces d'un passé mystérieux dans un suspens addictif et pleins de rebondissements.
Un excellent moment de lecture.

Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Aller... je lui mets 5 étoiles à ce bouquin. Ne serait-ce pour le fait qu'avec même ces quelques 800 pages (format de poche), mon intérêt n'a pas faibli une seconde. Je dirais même que toujours, à chaque page tournée, il s'est vu accroître ! Ce fût un voyage fabuleux dans cette France médiévale. Ce fût une joie de marcher sur le Chemin de Compostelle avec l'Apothicaire et ses deux acolytes. Ce fût un enchantement que de découvrir, petit à petit, toutes les réponses aux énigmes dont ce bouquin est remplies. Bref, un p'tit bijou truffé d'anecdotes historiques intéressantes, peuplé de sociétés secrètes et de leurs grands mystères, une histoire tellement intéressante, une écriture facile et fluide et des personnages tellement attachants. A lire absolument et sans modération.
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