L’entreprise ne peut pas nous faire vivre tous, toi, la maison et moi, et un cadre grassement payé en plus. Ce serait aller à notre perte que de le croire… Les affaires commenceraient à stagner et, dans quelque temps, il ne serait même plus possible de vendre. Tandis que si nous vendons maintenant, pendant que les affaires sont florissantes, nous en tirerons assez pour garder la maison et me faire vivre pendant le restant de mes jours. Quant à toi, tu toucheras la part de ton père, ce qui vous aidera à démarrer dans la vie, James et toi. Il faut vendre une affaire lorsqu’elle marche bien, Chris. Une fois qu’elle bat de l’aile, il est trop tard. On m’a fait une offre intéressante, mais je voulais d’abord t’en parler.
Ce que lui offrit le miroir n’était pas fait pour l’apaiser. Ses cheveux blonds frisaient sans retenue autour de son visage et on lui aurait plutôt donné seize ans que vingt-trois. Voyant sa robe plaquée contre son corps, elle fit une grimace consternée.
Elle la secoua, en espérant que le lainage reprendrait rapidement forme. Le peigne et la brosse, énergiquement maniés, vinrent à bout du désordre de sa chevelure. Enfin, elle se repoudra. Ses yeux d’un bleu presque violet étincelaient d’exaspération.
« Décidément, ce n’est pas mon jour ! »
J’aurai tout le temps de le voir, et je préfère dîner avec une aussi jolie femme que vous. De toute façon, tel que je connais Rory, il arrivera tard, dînera dans sa chambre, et ira tout de suite se coucher. Il n’aime pas voyager. Je le verrai demain, ça suffira bien, répondit-il d’un air si sombre que Christina n’osa pas insister.