La quête de l'oiseau du temps - Avant la quête, tome 7 : Folle graine

Encore une fois, il faut attendre des années avant la parution de chaque tome sachant que ce second cycle se terminera avec un prochain album.

A noter qu'il y aura encore un dernier cycle qui se passera après les événements de la quête de l'oiseau du temps. Bref, le même ordre chronologique qu'avait pratiqué les trois trilogies de Star Wars.

Evidemment, cette bande dessinée est une merveille d'intelligence, d'humour et d'esthétisme. Elle constitue un monument de ce qu'a été l'héroïc fantasy dans notre pays.

Pourtant, la trame est plutôt classique : le monde d'Akbar est en grand danger, dans huit jours un dieu vengeur emprisonné dans une conque va se libérer et asservir le monde. le chevalier Bragon et son élève Bulrog combattent ardemment l'Ordre du Signe, une secte qui souhaite asservir les peuples de ce monde.

Par ailleurs, on sait que la Princesse Mara va succomber à la magie du grimoire des Dieux tout comme un certain Frodon a bien failli succomber à la magie maléfique de l'anneau. Bref, le Seigneur des Anneaux n'est jamais très loin.

Ce qui fait la force et l'originalité de la quête, c'est que l'aventure est non seulement présente mais l'humour omniprésent lui donne un cachet sympathique avec toutes ces réparties truculentes.

Par ailleurs, il y a une joyeuse bande constituant un groupe disparate où chacun est complémentaire. L'ensemble forme une communauté imaginaire assez crédible, originale et très engageante. Cela ne vous rappelle rien ?

Bref, ce tome est l'avant-dernier et on voit se profiler la fin de cycle ainsi que les liens avec la première période. Pour moi, c'est toujours aussi bien même si on pouvait percevoir une certaine lassitude dans les deux précédents tomes.

Il faut dire que l'action est un peu plus distillé ce qui ne fait pas de mal pour se concentrer sur la psychologie des personnages. On observera un rapport assez intéressant dans la rivalité Mara et Kryll pour le coeur du chevalier.

Je dirai qu'il ne faut pas bouder son plaisir de ce qui reste un incontournable de l'héroïc fantasy !

Des terres brûlées au vent des landes de pierres, Bragon connait Mara !


Après avoir failli – littéralement- y laisser sa peau, Bragon comprend que pour lutter contre la secte de l'Ordre du Signe, sa seule hache ne suffira pas, tant les disciples prolifèrent. Il décide donc de rejoindre Mara, qui tente toujours de déchiffrer le Grimoire des Dieux. Elle vient d'ailleurs de découvrir dans ce livre, l'emplacement d'une graine mystérieuse qui doit lui permettre de contrer le retour du Dieu Ramor. Évidemment, cette graine se situe dans une contrée d'Akbar, inconnue et dangereuse, sinon, où serait le plaisir ?

Voilà donc Mara, Bragon, le fidèle Bulrog et Kryll, en route pour l'aventure.

Dans ce 7ème tome, l'histoire ne se résume pas à une série de bastons, bien au contraire puisqu'on nage en plein marivaudage : Bragon et Mara font enfin crac-crac, Bullrog continue à se prendre des râteaux de la part de Kryll qui elle, reste amoureuse de Bragon et jalouse de Mara. Ouf !

L'album est assez agréable, mais se montre quand même plutôt languissant. (depuis le tome 6, la série fait d'ailleurs un peu de surplace) La recherche de la graine est interminable et semble surtout destinée à rabouter certains fils narratifs (la naissance de Fol de Dol) et à se faire plaisir en dessinant les courbes généreuses et inattendues du décor de l'Archipel de la Féconde.

Le dessin d'Etien qui officie pour la troisième fois (un quasi record !) sur ce cycle, demeure de qualité, à défaut de panache. Il est pour beaucoup dans l'intérêt qui s'attache encore à la série et lui confère de la cohérence. En revanche, je reste dubitatif face à certains découpages, sans doute imputables à Loisel responsable de la « direction graphique" (mazette !). Je me demande par exemple quel est l'apport d'une case telle que la 6ème de la page 8, qui objectivement, ne ressemble à rien.

Toujours est-il que nous avons la confirmation que ce tome 7 est bien l'avant dernier volume de ce Cycle avant la quête. C'est une bonne nouvelle car si le niveau global reste assez élevé pour cette BD légendaire, il faut reconnaitre que la série finissait par lasser sur la durée tant elle tirait à la ligne.

Alors que Bragon et Bulrog traquent les membres de la secte du signe, Mara dans sa marche des voiles d'écume est toujours plongé dans le grimoire des Dieux. Elle passe ses journées à le déchiffrer afin de s'imprégner de sa magie et d'y trouver de quoi les sauver.
Avec l'aide du grimoire, Mara se lance dans la quête d'une graine qui permettrait de repousser la venue du terrible direu Ramor.

De l'aventure, de l'amour, une quête et quelques bagarres. de quoi faire une bonne saga BD qui se développe au fur et à mesure des tomes. le prochain est d'ailleurs présenté comme le dernier, ce sera une occasion pour relire toute la série et en profiter pleinement. Dans cet avant-dernier épisode, on l'impression que les choses se précipitent. La recherche de la graine est assez vite terminée.

Le dessin est toujours aussi précis et l'univers créé par Loisel vit sous la plume expressive de Etien.

Et voilà, c'était inéluctable, pressenti dans les tomes précédents. La brume de la nostalgie s'est dissipée et le résultat est sans appel: ce tome n'est pas bon.
Si j'ai été indulgent dans ma notation, c'est uniquement pour l'histoire de son cycle et par faiblesse coupable.
Depuis le tome 5, il devenait évident que l'histoire patinait, s'étalait inutilement, des rebondissements forcés, des nouveaux personnages catapultés pour faire illusion, des rappels indispensables mais artificiels au cycle premier. Tout était bancal. Sans parler des changements de dessinateur en série qui ont finalement fini par faire perdre la substance artistique.
Mais, pour être franc, le vrai problème reste l'histoire, le scénario poussif qui révèle toute sa faiblesse dans ce tome où il ne se passe rien: beaucoup de déplacement pour pas grand chose, des rebondissements pénibles et attendus, aucune profondeur...
Les personnages sont creux, les jonctions télescopées et les dialogues indigents. A croire que les auteurs ont voulu réorienter à gros traits la cible de cette série vers nos adolescents boutonneux. Pour donner corps à cette assertion, on notera le plaisir pris dans les scènes de combats où têtes d'enfants coupées et autre bébé écartelés réjouiront certainement un public averti et voyeur...
Avis tranché, peut-être trop subjectif, à la hauteur de mon agacement à la lecture de ce livre.

Après avoir réussi à “sauver” Kryll , Bragon secondé par Bullrog revient chez Mara. Un “conseil de guerre” et une nuit torride plus tard, Bragon accompagné de Mara, et Bullrog de Kryll, part vers l'embouchure du grand fleuve pour tenter de trouver la “graine” qui leur permettra peut-être de sauver la Conque de Ramor. Cependant l'Ordre du Signe s'étend avec force massacres et veut tout faire pour les en empêcher.
C'est toujours un plaisir immense de retrouver la jolie bouille de Mara (et ses formes rebondies) -d'ailleurs Bragon ne dira pas le contraire - et quel que soit le nombre d'albums (8) nécessaires avant la Quête proprement dite, les auteurs se font un réel plaisir en mettant en scène de nouvelles créatures, et pas des plus séduisantes, pour empêcher nos personnages d'avancer sereinement. On le savait depuis le début.
Le scénario est encore suffisamment riche pour qu'on y croit et le dessin redevient de plus en plus affûté pour le mettre de belle façon en images. Comme à chaque fois il faut deux lectures pour en apprécier la valeur, une fois pour l'histoire et une autre pour se régaler des dessins fouillés jusque dans les arrière-plans. C'est malheureusement une habitude qui se perd et nombre d'albums qui sortent en masse sont bâclés sous des prétextes divers dont le plus courant et non le moins fallacieux est qu'« il faut aller à l'essentiel pour faire passer le message »...
Personnellement j'ai passé l'âge des messages et des leçons, mais j'ai encore celui du plaisir de lire et voir de beaux albums de BD. Et celui-ci en fait partie.