La maison était sans dessus dessous, mais Ivan avait fini par tomber sur le porte-monnaie du pépé. Il le cachait au fond du congélateur, dans une boîte sur laquelle était inscrit « oseille », d’une belle écriture penchée. Il ne manquait pas d’humour.
Julia se réveilla péniblement. Les yeux rougis, elle se jeta sous la douche pour reprendre ses esprits et fut rapidement rejointe par Nicola.
Une fois sorties, enveloppées par le cocon de douceur de leur épaisse serviette, la mère et la fille se dévisagèrent en silence. Un dialogue muet s’instaurera.
Qu’est-il arrivé ? Qu’allaient-elles devenir ? Comment feraient-elles face aux problèmes immédiats ?
Un vide immense remplirait désormais leur vie aux contours incertains. Le temps atténuerait la douleur, comme toujours. Mais la tristesse profonde et sournoise demeurerait toujours là, tapie dans un coin de leur cœur.
Lorsque la bouche carcérale vous avale de sa gueule aux dents acérées, le temps arrête de s’écouler. Plus d’envies, plus de projets, plus d’horizons, ou si lointains qu’ils en restent inaccessibles. Pour Michel — alias Ivan — la chute dans le trou noir fut rude. Il avait connu la rue, traîné ses guêtres dans des endroits malfamés, côtoyé des êtres privés de conscience – et peut-être était-il en passe d’en devenir un –, mais rien ne l’avait préparé à l’enfer de la prison.
De minuscules cellules crasseuses et surpeuplées, des repas que même un chien enragé aurait refusés, des gardiens pourris jusqu’à la moelle... Sans parler des autres incarcérés. Si Michel en imposait par sa carrure, il découvrit rapidement qu’il n’était qu’un lapin coincé dans un repaire de hyènes. Habitué à dissuader les petites frappes de se frotter à lui, il apprit qu’en prison les règles du jeu étaient différentes.
Il y en avait de plus grands, de plus baraqués et de beaucoup plus méchants que lui. Sans compter qu’il avait beau posséder des papiers qui lui donnaient dix-huit ans, il n’en avait que quatorze.
L’amour, il n’y a que ça de vrai.
Je me battrai comme jamais sur ce dossier. Et pas uniquement moi. L’intégralité du cabinet va travailler pour toi jour et nuit. Quinze cerveaux d’avocats déterminés à sauver ta peau devraient suffire à contrecarrer un Kingall même gonflé à bloc. Nous trouverons les moyens d’emporter une décision favorable.
Lorsque la bouche carcérale vous avale de sa gueule aux dents acérées, le temps arrête de s’écouler. Plus d’envie, plus de projets, plus d’horizon, ou si lointains qu’ils en restent inaccessibles.
Kenza n'était pas le genre de fille à tomber amoureuse. Ses émotions, elle les contrôlait, et les hommes, c'est elle qui les menait à la baguette. Il y a longtemps déjà, elle s'était promis qu'aucun homme n'aurait d'emprise sur sa vie. Jamais.
Et pourtant. Le venin que lui avait inoculé Jones commençait à faire son effet et rongeait progressivement ses pensées. Comme si une lame de fond insidieuse lui ôtait tout moyen de réflexion, et lui coupait les jambes, lui arrachant toute chance de s'échapper. Une émotion inconnue.
Les professeurs assènent plus qu’ils n’écoutent. Les journalistes déblatèrent leurs visions tronquées par leur engagement politique. Les politiques profèrent des discours creux qui leur permettront d’être élus. L’avocat se doit d’opposer une vision des faits à une autre totalement contradictoire. Sans avoir forcément besoin d’y croire.
Raoul Grandjean s’en voulu un instant d’avoir mentionné la Légion, la légende des chèvres et du désert avait peut-être donné de mauvaises idées à son agresseur .
Chaque être humain est responsable de ses actes.Il choisit de les commettre,ou pas,en toute conscience-et je ne te parle pas ici des cas de folie avérée.