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Critique de MonsieurHyacinthe


Ah là là, combien j'aime ce dessin de Lomig, ces coups de crayons que l'on sent sous l'encrage, ces noirs griffonnés, ces remplissages à l'ancienne, un bel artisanat au service d'ambitions certaines. Je ne manquerais un de ses albums pour rien au monde. Chez lui, l'ambiance est toujours omniprésente, composant pour chaque album un climat unique. J'aime m'y baigner, y rester des heures comme sous la douche, m'imprégner de ses atmosphères, prendre le temps de goûter ce qu'il nous sert, un moment détente éclairant, jamais bébête, toujours marquant.

Ici, le scénario, bien que déroutant dans sa narration, menant un suspense où l'incertitude du lecteur rejoint celle du héros (malade imaginaire ou complot international ?), bringuebalé comme le protagoniste principal (sommes-nous dans une science-fiction, une uchronie ou un plausible réel ?), ce scénario donc, s'avère finalement simple et brièvement bouclé.

S'il s'achève trop rapidement pour laisser le ressenti colossal des autres albums (les parfaits "Vacadab" (2011) et "Le cas Fodyl" (2017)), il offre cependant un vibrant témoignage de la dépression occidentale, par un traitement intéressant, une vision intériorisée du mal, et toujours sous-jacent, le spectre d'une civilisation broyeuse d'hommes, malade de son capitalisme, comme cause à tous nos maux.

Jamais pesant, toujours intense, Lomig signe là un bel essai sur l'affaiblissement d'un homme, le lâcher-prise d'un tempérament, sous le poids de la collectivité. Comme toujours, il ouvre bien des pistes et des lectures diverses, le champ des possibles toujours cultivé.
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