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Moea Durieux (Traducteur)
EAN : 9782916136035
46 pages
Les éditions du Sonneur (17/05/2006)
4.1/5   72 notes
Résumé :
Cette brève « autobiographie », parue en 1906, est l’un des textes politiques de Jack London les plus marquants. Dans ce récit personnel, il retrace le chemin qui le mena à devenir socialiste. Crieur de journaux, pilleur d’huîtres, ouvrier dans une conserverie, employé d’une teinturerie, électricien, vagabond… il nous livre ici les voies qui firent de lui l’auteur engagé si longtemps méconnu. Une plongée au cœur du destin d’un des écrivains américains les plus... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Complément au sublime Martin Eden. Intéressant pour qui veut en apprendre davantage sur l'homme derrière l'écrivain.
Le parcours ascensionnel jalonné d'espoirs et de désillusions d'un homme qui ne fut pas dupe même quand les portes de la "société" s'ouvrirent à lui.
Livre très court.
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LONDON MODE D'EMPLOI ?

Paru en 1906, souvent publié et traduit, ce rapide essai autobiographique intitulé "Ce que la vie signifie pour moi" mérite en effet qu'on s'y arrête. Par-delà sa brièveté, ce texte permets de saisir, autant qu'il est possible, le parcours météoritique de cet écrivain hors du commun et dont on commémore, ces temps derniers, le centième anniversaire de son décès si soudain (certain ont voulu y voir un suicide) à l'âge de quarante ans, des suites d'une ultime et assassine crise d'urémie.

En quelques mots bien sentis, Jack London résume son parcours -il a alors trente ans et sa carrière d'écrivain est en pleine ascension- durant lequel il sera passé de ranch en ranch à la suite de son père adoptif, John London, où il aura vendu des journaux à la criée, dès l'âge de dix ans, faisant parfois le coup de poing afin d'obtenir sa petite place au soleil, où il devra cesser ses études, à quatorze ans, se crevant dans une conserverie pour quelques cents souvent repris tout juste empochés pour aider sa famille, et sans la moindre considération d'une mère qui ne l'aimait pas.
Ce furent ensuite son passage chez les pilleurs d'huîtres -dont il fut nommé "Prince"-, il n'avait que seize ans. Son sloop ayant brûlé, il passa un temps de l'autre côté de la loi, au sein de la Patrouille de pêche... Les petits boulots et autres métiers de peine se suivirent alors (homme de peine pour une compagnie d'électricité, blanchisseur), il découvre comment le système capitaliste maintient ceux qui n'ont que leurs muscles à vendre dans une positions insupportable et mortifère. Devient socialiste (d'une certaine manière, il le restera jusqu'à la fin. Mais à sa manière très personnelle.), fût "trimardeur", à la suite des armées de chômeurs de cette fin de XIX ème siècle en crise, outre atlantique. Connu la faim et les souffrances du vagabondage. La prison et l'injustice, au bout du voyage, expériences dont il ne reviendra jamais totalement, et qu'il contera avec un talent inouï dans "Le vagabond des étoiles". Se remis aux études, tout en continuant, achevant en quelques mois plusieurs années d'études !
Puis ce fut le Klondike, l'Aventure, le scorbut mais surtout des rencontres inoubliables d'où surgirent les inoubliables "L'appel de la forêt" (mieux traduit par "l'appel sauvage"), "Croc-Blanc", un nombre incroyable de nouvelles époustouflantes d'humanité et de force, jusqu'au désopilant et fabuleux "Smoke Bellew".

London pouvait enfin vivre de la "marchandisation" de son cerveau. Il ne connaîtrait -il se l'était juré- plus jamais la faim, la pauvreté, la misère sociale, la certitude d'être du "Peuple des abîmes" qu'il décrira au cours de ce roman-reportage édifiant après une immersion de plusieurs semaines dans le Londres miséreux de l'East-end.

Il sait, au moment où il rédige cet essai, qu'il ne redescendra plus. Mais cela ne fait pas de lui un genre de "traître" à ses origines, bien au contraire. En très peu de temps, London a compris l'essence du monde capitaliste. Ses illusions sur ce monde des possédants a fait long feu et, a l'instar du héro malheureux de son futur grand roman "Martin Eden", il a très vite compris comme ce monde des supposées hautes sphères n'est qu'un leurre. Que seul son espoir dans l'émergence d'une humanité meilleure, ne voyant pas que son ventre et sa gloutonnerie, pourront faire advenir un monde plus beau, plus accompli...

London nous laisse à ces réflexions, cruciales et, finalement, pas si dépassée. Dans Martin Eden qui verra le jour trois années plus tard, c'est le suicide qui sera la seule issue. Quant à Jack lui-même, c'est sa vie qu'il préférera consumer à toute volée, plutôt que de laisser dire ou penser qu'il avait pu devenir un de ces morts-vivant qu'il nous décrit, avec tant de morgue et de dégoût, dans ce petit texte tellement puissant.
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Voilà un petit texte, une petite lettre. En quelques bouffées de mots, London fait le bilan de sa vie.
En somme une des plus belles lettres que j'ai jamais reçu par un des ces "amis" lointain de ce pays qu'est "littérature"...
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Cette autobiographie de Jack London nous éclaire sur ses idéaux et comment il les confronta à chaque couche de la société.
Né dans une famille de la classe ouvrière, il aspire à gravir par n'importe quel moyen l'échelle social pour s'y extraire.
Malgré son enthousiasme, il expérimente plusieurs de ces échelles mais va d'échecs en échecs et surtout de désillusions en désillusions.
Il est persuadé que l'élévation sociale va de pair avec celle de la chair et de l'esprit.
Croyant atteindre le Graal à l'étage du salon, il y découvre au contraire les pires égoïstes et matérialistes.
Ce sont ces rencontres qui vont forger ses idéaux.
Ce court texte extrêmement bien écrit de surcroît est à lire !
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Dans ce texte, Jack London ne nous livre ni une autobiographie, ni une analyse introspective de sa vie. Il nous explique le chemin qu'il a du parcourir pour enfin trouver sa place. Né dans la classe ouvrière, il a rêvé de s'en extirper. Il comprendra vite que l'argent n'est pas la clé de son bien être. L'échelle sociale ne mène pas au paradis. Chaque homme a son barreau. Sa hauteur ? importe peu. Ce qui importe c'est la prise, l'assise qu'il vous offre. Et son barreau, London l'a trouvé en retournant parmi les siens en ayant su, par ses expériences, ses lectures, ne plus vivre en tendant le cou vers des hauteurs trompeuses, et regarder devant lui pour mieux comprendre le monde. . Il y aura eu de nombreux destins, mais n'aura toujours eu qu'un seul idéal : " la noblesse et l'excellence de l'être humain." Un texte très précis et très utile pour saisir la portée du regard de Jack London. Merci au Éditions du Sonneur de nous présenter, encore une fois, un texte incontournable.

Astrid SHRIQUI GARAIN
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
"Ainsi, je suis retourné à la classe ouvrière dans laquelle je suis né et à laquelle j'appartiens. Je n'ai plus envie de monter. L'imposant édifice de la société qui se dresse au-dessus de ma tête ne recèle plus aucun délice à mes yeux. Ce sont les fondations de l'édifice qui m'intéressent. Là, je suis content de travailler, la barre à mine à la main, épaule contre épaule avec les intellectuels, les idéalistes et les ouvriers qui ont une conscience de classe – et nous donnons de temps en temps un bon coup de barre à mine pour ébranler tout l'édifice. Un jour, lorsque nous aurons un peu plus de bras et de barres à mine, nous le renverserons, lui et toute sa pourriture et ses morts non enterrés, son monstrueux égoïsme et son matérialisme abruti. Puis nous nettoierons la cave et construirons une nouvelle habitation pour l'humanité. Là, il n'y aura pas de salon, toutes les pièces seront lumineuses et aérées, et l'air qu'on y respirera sera propre, noble et vivant."
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Je décidai donc de ne plus vendre de muscles et de devenir marchand de cerveau.
Alors commença une poursuite frénétique du savoir. Je retournai en Californie et j'ouvris des livres. Tandis que je me préparais ainsi à devenir marchand de cerveau, il était inévitable que je me mette à fouiller du côté de la sociologie.
(...) Avant ma naissance, d'autres esprits plus grands que le mien avaient découvert tout ce que j'avais pensé, et bien plus encore. Je compris que j'étais socialiste. (...)

Les socialistes étaient révolutionnaires: ils luttaient pour renverser la société d'aujourd'hui afin de construire sur ces ruines la société de demain. (...)
Là, je rencontrai des intelligences percutantes et des esprits brillants: des membres de la classe ouvrière qui, en plus de leurs mains calleuses, avaient une tête solide et alerte. (p.25)
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Ainsi, je suis retourné à la classe ouvrière dans laquelle je suis né et à laquelle j'appartiens. Je n'ai plus envie de monter. L'imposant édifice de la société qui se dresse au-dessus de ma tête ne recèle plus aucun délice à mes yeux. Ce sont les fondations de l'édifice qui m'intéressent. Là, je suis content de travailler, la barre à mine à la main, épaule contre épaule avec les intellectuels, les idéalistes et les ouvriers qui ont une conscience de classe- et nous donnons de temps en temps un bon coup de barre à mine pour ébranler tout l'édifice. Un jour, lorsque nous aurons un peu plus de bras et de barres à mine, nous le renverserons, lui et toute sa pourriture et ses morts non enterrés, son monstrueux égoïsme et son matérialisme abruti. Puis nous nettoierons la cave et construirons une nouvelle habitation pour l'humanité. Là, il n'y aura pas de salon, toutes les pièces seront lumineuses et aérées, et l'air qu'on y respirera sera propre, noble et vivant.
Telle est ma vision. J'aspire à un temps où l'homme aura une perspective plus haute et plus vaste que son ventre. (p.37)
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J'avais peur de penser. Je voyais les principes crus de la civilisation compliquée dans laquelle je vivais. La vie était affaire de nourriture et d'abri. Pour trouver nourriture et abri, les hommes vendaient des choses. Le marchand de chaussures vendait des chaussures, le politicien vendait son expérience, le représentant du peuple, à quelques exceptions près bien sûr, vendait la confiance qu'on lui portait; presque tous vendaient leur honneur.(...)
Tout était marchandise. Tout le monde achetait et vendait. (p. 23)
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Ainsi suis-je retourné à la classe ouvrière dans laquelle je suis né et à laquelle j'appartiens. Je n'ai plus envie de monter. L'imposant édifice de la société qui se dresse au-dessus de ma tête ne recèle plus aucun délice à mes yeux. Ce sont les fondations de l'édifice qui m'intéressent. (...)
Telle est ma vision. J'aspire à un temps où l'homme aura une perspective plus haute et plus vaste que son ventre. (p. 34)
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Vidéo de Jack London
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