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Pas le manuel du parfait petit scout. Renard agile, loutre bigleuse et autres faces de totems peuvent s'abstenir de cette lecture glaçante. Ces 40 Pages sont à tourner avec des moufles, ce qui n'est pas simple, mais chez London, on n'est pas dans la petite sortie en raquettes après la raclette dominicale.
Il fait aux alentours de – 50 ° - Evelyne on se les gèle ! - température idéale pour conserver tout type de vaccins, mais pas un temps à mettre un pied dehors, même dans une paire d'après ski des années 80. Pourtant, un homme marche dans la neige, le con, dans le Yukon, claudiquant le long du Klondike, rivière gelée canadienne, aussi hospitalière l'hiver qu'un grizzly qui a une écharde plantée dans la papatte…
Comme Jean-Jacques, l'homme marche seul. Sans témoins, sans personne…Enfin, pas tout à fait, puisqu'il est accompagné par un chien, qui a forcément les crocs blancs dans la neige.
London connait la région puisqu'au cours de ses 1000 vies, il a trimé comme chercheur d'or dans la région. A défaut de trouver la pépite, il nous en a écrit une et cet épisode lui a inspiré cette nouvelle du début du vingtième siècle.
Récit d'aventure qui a donc pour principaux protagonistes, un homme, son chien, le froid et quelques allumettes récalcitrantes.
Après une première pause qui permet à l'homme épuisé d'allumer un premier feu pour se réchauffer, à la dure, ce n'est pas le barbecue du 4 juillet avec les voisins non plus, l'emmitouflé dans ses peaux de bêtes, repart pour rejoindre des compagnons. Patatras, son pied passe à travers la neige et entre en contact de l'eau glacé de la rivière. Pas terrible la séance de balnéo. Dans le coin, c'est la certitude de voir ses petits petons transformés en Mr Freeze.
Pour se sauver, l'homme, qu'on pourrait appeler Johnny, doit allumer un nouveau feu avec ses dernières allumettes. Je ne parle pas en expert puisque je suis un pyromane pitoyable. Je n'arrive jamais à faire démarrer le feu dans ma cheminée sans un litre d'essence, trois numéros de mon journal, un lance flamme et un vent de force 8.
Dans ce froid arctique, attiser la brindille relève encore plus de la torture et Jack London fait de chaque geste de l'homme un moment d'extrême tension. L'auteur décrit merveilleusement le froid. le lecteur est assis dans la neige et regarde chaque allumette avec les yeux d'un Homo sapiens qui vient d'avoir une étincelle. L'homme enlève un gant et le liseur souffre d'onglée, la neige tombe des branches d'un sapin et c'est comme si les flocons nous glissaient le long du dos.
En très peu de pages, London est parvenu à m'immerger totalement dans son récit. Dans ce froid extrême, il n'est plus question de psychologie mais d'instinct de survie, l'homme redevient bête. On ne saura rien de l'avant de cet homme. Ce n'est pas le sujet. L'important : la description d'un milieu hostile, le caractère impitoyable de la nature et le récit d'une vie qui ne tient que dans les caprices d'une allumette. Une aventure sans destination.
Le feu et la glace. Un classique sans remontées mécaniques.
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Sans mauvais jeu de mots, voici une nouvelle qui fait vraiment froid dans le dos. Et qui mieux que Jack London sait raconter le Wild et décrire son hostilité ?

Dans l'étendue infiniment gelé qui relie imperceptiblement l'Alasaka et le Canada, au bord du sauvage fleuve Yukon, un homme marche, seul. Il rejoint un groupe de chercheurs d'or. Un chien-loup l'escorte. La température est anormalement tombée de -50° à -75°.

"En face de la formidable nature qui l'étreignait, il ne méditait point sur la fragilité de l'être humain, sur la place qui lui a été assignée dans l'univers, sur les limites extrêmes du chaud et du froid, qui lui permettent d'y vivre ou l'y condamnent à mourir, et, s'il succombe, sur l'immortalité de son âme."

Et il aurait bien dû y songer ! Car, hélas, face à la férocité inhérente à la nature sauvage, ses chances de survie s'amenuisent à chaque pas... et à chaque allumette.

Avec sa précision diabolique de conteur né, Jack London a le pouvoir de faire monter la pression dans nos veines, de faire se rétracter nos entrailles, de faire se figer notre sang en l'espace de seulement quelques pages. Comme si nous étions nous aussi prisonniers du froid et de la solitude, nous ressentons les souffrances de cet homme ramené à l'essentiel : allumer un feu.

Le feu qui, à la Préhistoire, permit à l'homme des cavernes d'évoluer vers la civilisation, en dehors de toute civilisation comme c'est le cas ici, en plein Klondike, devient plus que jamais l'élément premier, primaire, vital. Le seul qui puisse libérer et délivrer l'homme des dangers que son orgueil lui fait courir.

Une nouvelle intense qui glace jusqu'à la moelle.


Challenge MULTI-DÉFIS 2018
Challenge Petit Bac 2017 - 2018
Challenge XIXème siècle 2018
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Faire un feu. Voila l'essentiel quand se trouve dans le grand Nord par des températures polaires. L'homme manque d'humilité, et Jack London ne manque pas de le rappeler dans cette nouvelle blanche et glaciale.
L'homme et son chien sont seuls dans les vastes terres enneigées. Cependant, seul le chien semble pressentir le danger. L'homme lui va son chemin, il pense pouvoir traverser sans encombre la distance qui le sépare du camp. Il est confiant et il sait faire du feu.
Le texte laisse pressentir la tragédie dans les première pages et jack London a l'art de faire monter la tension. Il décrit magnifiquement bien la nature, et les conditions que nécessitent la survie dans un tel environnement ou la moindre erreur peut être fatale pour les fragiles créatures que nous sommes.
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Parfaite! Elle est parfaite, cette nouvelle de l'ami Jack, l'homme aux mille facettes qui fait briller ici celles de la concision, de l'instinct de survie, de la connaissance animale et profondément métabolisée de la nature, de la maîtrise du récit. le tout baigné, comme à son habitude, d'un regard distancié et sans illusions sur ses confrères humains.

"A partir de moins quarante cinq degrés, aucun homme ne devrait partir seul dans la nature". Voilà un avertissement que notre homme aurait du écouter avant de se lancer seul dans le Klondike hivernal. Même le chien qui l'accompagne ne voulait pas y aller, et pour cause...

Un petit bijou que cette courte nouvelle qui vous gèle les os dès les premières lignes, où vous n'êtes pourtant qu'aux débuts de vos peines tant la tension monte, et haut!
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Lorsqu'elle est parue en France, en 1924, cette nouvelle était associée à deux autres textes : La peste écarlate, que je vous ai présenté, et Comment disparut Marc O'Brien que je n'ai pas encore lu.

Construire un feu nous montre un homme marchant dans le grand froid avec son chien. Avec une écriture poétique et vive, Jack London arrive à nous retranscrire l'atmosphère. Cet homme est parti seul et il commence à regretter le conseil d'un ancien : « Au-delà de cinquante degrés sous zéro, on ne doit point voyager seul. »

Arrivera-t-il à se sauver ?
Lien : https://promenadesculturelle..
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Des nouvelles toutes droit venues du Grand nord , assez différentes les unes des autres mais toujours avec la nature sauvage au coeur des récits. Ces nouvelles ont aussi comme point commun de reposer sur un humour noir ,sur des leçons de vie assez cyniques. Mais je les ai toutes appréciées ! La nouvelle qui donne son nom au titre du recueil se trouve dans ses deux versions ,l'une qui se termine bien, l'autre non , après que le personnage principal se soit battu pour survivre dans la nature hostile....ça donne des frissons,sans conteste et nous rappelle que l'homme est bien peu de choses en Alaska si il est seul face à la nature. Il y a des nouvelles un peu plus drôles si l'on peut dire avec notamment la nouvelle sur le chien Spot, fainéant et increvable ...La ruse de l'homme est bien mis en avant par l'auteur mais elle n'est rien à côté de Spot ;)
Et bien sûr toujours la description de la vie dans le grand froid, des hommes et femmes courageux , malins et on aurait presque envie d'y faire un tour tant Jack London sait faire aimer ces contrées inhospitalières ...

Pioche dans ma PAL Septembre (merci Cynthia_56)
Challenge Multi-défis 2018
Challenge Déductions élémentaires
Challenge USA
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Né en 1876, Jack London a partagé sa vie entre les voyages, l'aventure, l'écriture et le militantisme politique. La nouvelle « Construire un feu » s'inscrit dans son genre favori : le récit d'aventures.

Jack London a écrit deux versions de cette nouvelle, en 1902 puis en 1908, l'une avec une fin heureuse, l'autre avec une fin tragique. La version référencée ici est celle de 1908. Il fait -50° quand le jour se lève et quand un homme commence sa marche, accompagné d'un chien qui mieux que son maître a pris la mesure du froid. Tout est recouvert d'une neige d'une blancheur infinie, à l'exception d'une mince ligne sombre qui serpente du sud au nord à travers une forêt d'épicéas. L'homme sait que la rivière est gelée et qu'elle peut cacher des pièges mortels, il ne faut pas mettre le pied ou la patte dans l'eau sous peine d'un gel immédiat. Lorsqu'il s'arrête pour déjeuner, l'homme « construit » un premier feu, heureux de pouvoir se réchauffer….

Le texte de 1908 est plus long que celui de 1902 : 34 pages contre 15 pages. Elle est beaucoup plus détaillée sur la sensation de froid et sur les paysages. Dans la version de 1902, l'homme a un nom, Tom Vincent, mais pas de chien, il part joyeux rejoindre ses amis, il ne meurt pas car le texte est destiné à un jeune public. La seconde version est destinée à un public plus âgé, l'homme va perdre sa bataille contre le gel qui s'insinue partout dans son corps.

L'écrivain et aventurier Jack London nous rappelle une vérité morale, l'homme n'est pas maître de la nature. L'homme cherche à maîtriser le monde, ici la nature implacable du Grand Nord canadien, mais son pouvoir demeure limité, la nature a le dernier mot, mais jusqu'à quand ?
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Un homme marche dans la neige. On ne saura rien de lui, pas même son nom. Tout juste sait-on qu'il doit rejoindre des compagnons dans un campement à quelques heures de marche. Alors, il avance. Seul, ou presque, simplement accompagné d'un chien, il brave le froid. D'abord avec vanité, l'homme croit être plus forts que les éléments. Mais la Nature sauvage décrite par London est trop puissante. L'Homme n'est qu'une poussière insignifiante face à elle.

Jack London est vraiment un auteur de génie. Son écriture, simple et fluide, sans fioritures, possède une force d'évocation rare. le froid, le froid extrême, le vrai froid, celui qui n'existe que dans quelques régions du monde, semble dans cette nouvelle être un personnage à part entière. En lisant "construire un feu", le lecteur sent le froid pénétrer son corps, lui glacer les os et le sang.

Témoignant de l'humilité dont l'Homme devrait faire preuve face à la Nature, London montre avec cette nouvelle toute l'étendue de son talent. En peu de mots, il dit tant ! Un auteur décidément indispensable.

Challenge Petits plaisirs 2016 - 2
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C'est sans surprise que la nouvelle « Construire un feu » donne son nom à ce court recueil de Jack London : de tous les textes réunis ici, elle est assurément le plus frappant et le plus réussi. Ecrit dans un style à l'austérité sauvage, ce petit récit aussi simple et tranchant qu'un coup de poignard est l'un des plus anxiogènes qui m'aient été donné de lire ! Il pourrait être résumé en trois mots : le froid tue. Il tue lentement, sournoisement, insidieusement, mais avec autant de férocité et d'implacabilité que n'importe quelle bête fauve. C'est à cette terrible réalité que va être confronté un chercheur d'or perdu au milieu de l'Alaska avec pour seul compagnon un chien pour lequel il ne nourrit aucune affection et qui ne lui voue nulle fidélité en retour. Homme et bête peinent dans la neige à la recherche d'un gite, quand un drame aussi inattendu qu'apparemment grotesque survient. Soudain, la randonnée se transforme en lutte contre la mort. Seule solution pour survivre : construire un feu et le construire vite – une entreprise bien plus périlleuse qu'il n'y parait quand il fait -65 degrés et que les crachats éclatent avant même d'avoir touché le sol…

Après ce petit bijou intense et glaçant, les autres nouvelles du recueil pâtissent naturellement de la comparaison. Non qu'elles ne soient pas agréables à découvrir, mais elles sont plus légères et considérablement moins ambitieuses et m'ont donné grosso-modo l'impression d'enchaîner un tour de montagnes russes avec une petite partie d'auto-tamponneuses. Il faut saluer cependant chez elles une caractéristique que j'ai rarement eu l'occasion d'observer chez Jack London : l'humour. Un humour plutôt noir et souvent tempéré d'amertume, mais qui fait tout de même plaisir à lire, surtout chez un écrivain peu renommé pour sa joie de vivre. L'ensemble donne un recueil sympathique quoique assez inégal, valant surtout le détour pour la nouvelle homonyme.
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"construire un feu"
dans cette version libretto c'est huit nouvelles qui sont contées dont deux versions différentes de " construire un feu". une version écrite en 1902 et la plus connue celle de 1908.
C'est sur un de ses terrains de prédilection que Jack London nous amène tout au long de ce recueil , vous l' avez compris le Grand Nord.
Et si comme moi vous vous êtes évadé enfant, blotti sous une couette , bien au chaud les soirs d'hiver, dans les exploits de Buck et de Croc blanc , vous allez vous régaler.
Tout les ingrédients sont là à leur place ,comme si on y était. les chercheurs d'or, les grands froids, les forets, les indiens , les chiens indispensables bien sur, les grandes courses de traineaux; tout cette magie que seul Jack London sait nous faire vivre intensément dans ces récits et qui connait son apothéose dans la version la plus connue de "Construire un feu", tellement celle ci est magistrale en intensité , en suspens, en sensation .
comme toujours avec cet auteur, on en ressort toujours fasciné et conquis par cette écriture qui parait au premier abord si simple mais qui a la magie de nous transporter avec lui pour partager ces aventures.


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