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Paul Gruyer (Traducteur)Louis Postif (Traducteur)Frédéric Klein (Éditeur scientifique)
EAN : 9782752903075
176 pages
Phébus (11/10/2007)
4.29/5   487 notes
Résumé :
Dans la nouvelle qui donne son titre au recueil, on voit un homme lutter contre le froid et la mort dans une situation presque désespérée. Cette magnifique leçon d’énergie et de courage est à coup sûr l’une des plus célèbres de London. Lénine et Che Guevara ont même chanté ses louanges (quoiqu’elle n’ait aucun caractère révolutionnaire) ! Nous avons choisi d’en présenter ici les deux versions : celle de 1908, la plus souvent traduite, mais aussi celle de 1902, beauc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (76) Voir plus Ajouter une critique
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Pas le manuel du parfait petit scout. Renard agile, loutre bigleuse et autres faces de totems peuvent s'abstenir de cette lecture glaçante. Ces 40 Pages sont à tourner avec des moufles, ce qui n'est pas simple, mais chez London, on n'est pas dans la petite sortie en raquettes après la raclette dominicale.
Il fait aux alentours de – 50 ° - Evelyne on se les gèle ! - température idéale pour conserver tout type de vaccins, mais pas un temps à mettre un pied dehors, même dans une paire d'après ski des années 80. Pourtant, un homme marche dans la neige, le con, dans le Yukon, claudiquant le long du Klondike, rivière gelée canadienne, aussi hospitalière l'hiver qu'un grizzly qui a une écharde plantée dans la papatte…
Comme Jean-Jacques, l'homme marche seul. Sans témoins, sans personne…Enfin, pas tout à fait, puisqu'il est accompagné par un chien, qui a forcément les crocs blancs dans la neige.
London connait la région puisqu'au cours de ses 1000 vies, il a trimé comme chercheur d'or dans la région. A défaut de trouver la pépite, il nous en a écrit une et cet épisode lui a inspiré cette nouvelle du début du vingtième siècle.
Récit d'aventure qui a donc pour principaux protagonistes, un homme, son chien, le froid et quelques allumettes récalcitrantes.
Après une première pause qui permet à l'homme épuisé d'allumer un premier feu pour se réchauffer, à la dure, ce n'est pas le barbecue du 4 juillet avec les voisins non plus, l'emmitouflé dans ses peaux de bêtes, repart pour rejoindre des compagnons. Patatras, son pied passe à travers la neige et entre en contact de l'eau glacé de la rivière. Pas terrible la séance de balnéo. Dans le coin, c'est la certitude de voir ses petits petons transformés en Mr Freeze.
Pour se sauver, l'homme, qu'on pourrait appeler Johnny, doit allumer un nouveau feu avec ses dernières allumettes. Je ne parle pas en expert puisque je suis un pyromane pitoyable. Je n'arrive jamais à faire démarrer le feu dans ma cheminée sans un litre d'essence, trois numéros de mon journal, un lance flamme et un vent de force 8.
Dans ce froid arctique, attiser la brindille relève encore plus de la torture et Jack London fait de chaque geste de l'homme un moment d'extrême tension. L'auteur décrit merveilleusement le froid. le lecteur est assis dans la neige et regarde chaque allumette avec les yeux d'un Homo sapiens qui vient d'avoir une étincelle. L'homme enlève un gant et le liseur souffre d'onglée, la neige tombe des branches d'un sapin et c'est comme si les flocons nous glissaient le long du dos.
En très peu de pages, London est parvenu à m'immerger totalement dans son récit. Dans ce froid extrême, il n'est plus question de psychologie mais d'instinct de survie, l'homme redevient bête. On ne saura rien de l'avant de cet homme. Ce n'est pas le sujet. L'important : la description d'un milieu hostile, le caractère impitoyable de la nature et le récit d'une vie qui ne tient que dans les caprices d'une allumette. Une aventure sans destination.
Le feu et la glace. Un classique sans remontées mécaniques.
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Sans mauvais jeu de mots, voici une nouvelle qui fait vraiment froid dans le dos. Et qui mieux que Jack London sait raconter le Wild et décrire son hostilité ?

Dans l'étendue infiniment gelé qui relie imperceptiblement l'Alasaka et le Canada, au bord du sauvage fleuve Yukon, un homme marche, seul. Il rejoint un groupe de chercheurs d'or. Un chien-loup l'escorte. La température est anormalement tombée de -50° à -75°.

"En face de la formidable nature qui l'étreignait, il ne méditait point sur la fragilité de l'être humain, sur la place qui lui a été assignée dans l'univers, sur les limites extrêmes du chaud et du froid, qui lui permettent d'y vivre ou l'y condamnent à mourir, et, s'il succombe, sur l'immortalité de son âme."

Et il aurait bien dû y songer ! Car, hélas, face à la férocité inhérente à la nature sauvage, ses chances de survie s'amenuisent à chaque pas... et à chaque allumette.

Avec sa précision diabolique de conteur né, Jack London a le pouvoir de faire monter la pression dans nos veines, de faire se rétracter nos entrailles, de faire se figer notre sang en l'espace de seulement quelques pages. Comme si nous étions nous aussi prisonniers du froid et de la solitude, nous ressentons les souffrances de cet homme ramené à l'essentiel : allumer un feu.

Le feu qui, à la Préhistoire, permit à l'homme des cavernes d'évoluer vers la civilisation, en dehors de toute civilisation comme c'est le cas ici, en plein Klondike, devient plus que jamais l'élément premier, primaire, vital. Le seul qui puisse libérer et délivrer l'homme des dangers que son orgueil lui fait courir.

Une nouvelle intense qui glace jusqu'à la moelle.


Challenge MULTI-DÉFIS 2018
Challenge Petit Bac 2017 - 2018
Challenge XIXème siècle 2018
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Faire un feu. Voila l'essentiel quand se trouve dans le grand Nord par des températures polaires. L'homme manque d'humilité, et Jack London ne manque pas de le rappeler dans cette nouvelle blanche et glaciale.
L'homme et son chien sont seuls dans les vastes terres enneigées. Cependant, seul le chien semble pressentir le danger. L'homme lui va son chemin, il pense pouvoir traverser sans encombre la distance qui le sépare du camp. Il est confiant et il sait faire du feu.
Le texte laisse pressentir la tragédie dans les première pages et jack London a l'art de faire monter la tension. Il décrit magnifiquement bien la nature, et les conditions que nécessitent la survie dans un tel environnement ou la moindre erreur peut être fatale pour les fragiles créatures que nous sommes.
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Parfaite! Elle est parfaite, cette nouvelle de l'ami Jack, l'homme aux mille facettes qui fait briller ici celles de la concision, de l'instinct de survie, de la connaissance animale et profondément métabolisée de la nature, de la maîtrise du récit. le tout baigné, comme à son habitude, d'un regard distancié et sans illusions sur ses confrères humains.

"A partir de moins quarante cinq degrés, aucun homme ne devrait partir seul dans la nature". Voilà un avertissement que notre homme aurait du écouter avant de se lancer seul dans le Klondike hivernal. Même le chien qui l'accompagne ne voulait pas y aller, et pour cause...

Un petit bijou que cette courte nouvelle qui vous gèle les os dès les premières lignes, où vous n'êtes pourtant qu'aux débuts de vos peines tant la tension monte, et haut!
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Des nouvelles toutes droit venues du Grand nord , assez différentes les unes des autres mais toujours avec la nature sauvage au coeur des récits. Ces nouvelles ont aussi comme point commun de reposer sur un humour noir ,sur des leçons de vie assez cyniques. Mais je les ai toutes appréciées ! La nouvelle qui donne son nom au titre du recueil se trouve dans ses deux versions ,l'une qui se termine bien, l'autre non , après que le personnage principal se soit battu pour survivre dans la nature hostile....ça donne des frissons,sans conteste et nous rappelle que l'homme est bien peu de choses en Alaska si il est seul face à la nature. Il y a des nouvelles un peu plus drôles si l'on peut dire avec notamment la nouvelle sur le chien Spot, fainéant et increvable ...La ruse de l'homme est bien mis en avant par l'auteur mais elle n'est rien à côté de Spot ;)
Et bien sûr toujours la description de la vie dans le grand froid, des hommes et femmes courageux , malins et on aurait presque envie d'y faire un tour tant Jack London sait faire aimer ces contrées inhospitalières ...

Pioche dans ma PAL Septembre (merci Cynthia_56)
Challenge Multi-défis 2018
Challenge Déductions élémentaires
Challenge USA
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critiques presse (1)
LaCroix
15 juillet 2019
L’une des plus célèbres nouvelles de Jack London, inspirée de son expérience de chercheur d’or.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (53) Voir plus Ajouter une citation
Le chien, désappointé, quitta le feu en rechignant. Cet homme, songeait-il, ne savait réellement pas ce qu’était le froid. Effectivement, aucun atavisme ancestral n’avait sans doute inculqué à l’homme la notion du froid, du vrai froid, du froid à cent sept degrés sous zéro. Il n’en était point de même du chien. Ses ancêtres, à lui, lui avaient transmis leur expérience. Il n’ignorait pas qu’il est mauvais de l’aventurer au loin par une pareille température. C’est le moment, bien au contraire, de se coucher douillettement au fond d’un trou, dans la neige, et d’attendre, pour en sortir, qu’un rideau de nuages, s’étendant entre la terre et le ciel, vienne intercepter le rayonnement atmosphérique d’où provient ce grand froid.
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En dessous de lui s’étendait le Yukon, large d’un mille et prisonnier sous trois pieds de glace. Et cette glace elle-même était ensevelie sous trois pieds de neige. Toute cette neige immaculée était agitée de molles ondulations à l’endroit où des blocs s’étaient formés lors du gel du fleuve. Vers le nord et vers le sud, aussi loin que son œil pouvait porter, c’était
partout une blancheur infinie, à l’exception d’une mince ligne sombre qui serpentait du sud au nord, contournant deux îles couvertes d’épicéas, avant de disparaître. Ce trait sombre, de la minceur d’un cheveu, était la piste - la piste principale -qui conduisait vers le sud, à cinq cents milles, vers le Chilcoot, Dyea et l’eau de l’océan, et vers le nord, à soixante-dix milles, à Dawson, puis, à un millier de milles, à Nulato, pour finir à Saint-Michaël, sur la mer de Bering, un millier et demi de milles plus loin.
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Tout ce qui l’intéressait dans un pareil froid, c’est qu’il en était incommodé. La morsure du gel faisait mal, et il importait de s’en préserver en fourrant ses mains dans d’épaisses mitaines, en rabattant sur ses oreilles les pattes de sa casquette, en protégeant ses jambes et ses pieds dans des bas et dans des mocassins épais. Cinquante degrés sous zéro, c’était un fait, et rien de plus.
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Il s’arrêta pour examiner le lit du ruisseau et ses berges, et en conclut que la source redoutée était sur sa droite. Il réfléchit un instant, sans cesser de frictionner ses joues et son nez, puis contourna la piste par la gauche, marchant avec précaution et s’assurant de la solidité du sol à chacun de ses pas. Une fois hors de danger, il mâcha une nouvelle chique et se remit à cheminer à six kilomètres à l’heure.
Au cours des deux heures qui suivirent, il rencontra plusieurs autres pièges de ce genre. En règle générale, la neige qui couvrait ces mares cachées était un peu affaissée et présentait un aspect plus luisant, qui prévenait du danger. Pourtant, il eut une nouvelle alerte et n’évita l’embûche que de justesse. Une autre fois, pris d’un doute, il incita le chien à passer le premier. Le chien refusa d’avancer et se figea jusqu’à ce que son maître le pousse en avant. L’animal traversa en hâte la surface blanche et intacte avant de s’enfoncer subitement puis de patauger péniblement pour regagner un sol plus ferme. Ses pattes étaient trempées et, en un rien de temps, l’eau qui en dégoulinait se transforma en glace. Il s’efforça aussitôt de faire fondre la glace qui raidissait ses pattes en la léchant, puis il se coucha dans la neige pour tenter d’extirper à coups de crocs la glace qui s’était incrustée entre ses doigts. Il savait d’instinct quelle douleur il ressentirait s’il ne se débarrassait pas de cette glace. Il n’en avait pas conscience : il ne faisait qu’obéir à une injonction mystérieuse qui montait des tréfonds de son être. Mais l’homme, lui, en avait la notion, ayant pu se former un avis sur ce sujet, et il ôta l’une de ses moufles pour aider son chien à arracher les particules de glace de ses pattes. Il n’exposa pas ses doigts plus d’une minute, stupéfait par la vitesse à laquelle ils s’engourdissaient à l’air libre. Il faisait rudement froid, en effet. Il réenfila sa moufle précipitamment et se frappa violemment la main contre la poitrine.
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L’animal était déprimé par le froid prodigieux. Il savait que ce n’était pas là un temps pour voyager. Son instinct l’en avertissait plus sûrement que le raisonnement n’avait su le faire pour l’homme. Celui-ci eût-il eu un thermomètre, ce n’étaient pas, en effet, cinquante degrés, ni soixante, ni soixante-dix, mais soixante-quinze au-dessous du point de congélation que l’appareil eût marqués.
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"En jouant, en écrivant Molière & Cie" paru aux Editions du Seuil
« le quatre centième anniversaire de la naissance de Molière a donné lieu à quantité de publications, de représentations, de manifestations diverses pendant un an. J'ai rédigé des préfaces et des notes personnelles, répondu à des journalistes, joué Orgon dans Tartuffe et repris deux mises en scène des Fourberies de Scapin et du Bourgeois gentilhomme. J'appartiens à la Comédie-Française dont Molière est le saint patron, l'emblème et l'apanage. Ma fréquentation de l'oeuvre s'est finalement à peine intensifiée cette année-là en regard des années précédentes, mais la publicité générale que produit une commémoration m'a fait réfléchir, a suscité des questions dont ce livre est le résultat, la collection, le prolongement. Il est fait aussi et surtout du goût, de l'appétit, du besoin presque buccal que j'ai de Molière. » Denis Podalydès
Denis Podalydès est sociétaire de la Comédie- Française depuis 2000. Il a mis en scène une quinzaine de pièces, parmi lesquelles "Cyrano de Bergerac" (cinq Molières en 2007, dont celui de metteur en scène). Également acteur au cinéma, il lit et enregistre régulièrement des oeuvres littéraires : Proust, Céline, Diderot, Jack London (Grand Prix du livre audio La Plume de Paon pour "Martin Eden" en 2020). Il est l'auteur de "Scènes de la vie d'acteur" (Seuil, 2006), "Voix off" (Mercure de France, Prix Femina essai 2008), "La Peur Matamore" (Seuil/Archimbaud, 2010) et de l'Album Shakespeare (La Pléiade, 2016).
Rencontre animée par Simon Daireaux
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