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EAN : 9782918059714
80 pages
Libertalia (20/10/2015)
3.85/5   17 notes
Résumé :
" Les trusts et les grandes firmes commerciales (dont la vôtre) nous interdisent d'accéder aux situations pour lesquelles notre intelligence nous qualifie. Pourquoi ? Parce que nous sommes dépourvus de capital. Nous appartenons à la plèbe, mais avec cette différence : nos cerveaux comptent parmi les meilleurs de ce temps et nous ne nourrissons aucun scrupule imbécile, qu'il soit moral ou social [...J. Nous entrons en lice et lançons un défi au capital mondial. Qu'il... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Encore une série qui mène à une oeuvre, cette fois-ci c'est Coup pour coup (Los favoritos de Midas) qui me fait découvrir très tardivement une nouvelle de Jack London parue en 1901. Effet cathartique garanti à la lecture de ce récit (au moment où on rêverait de voir les milliardaires rester définitivement sur orbite) dans lequel l'Organisation Les Spadassins de Midas décide d'aller chercher l'argent où il se trouve, directement dans la poche des magnats, en utilisant le chantage au meurtre.
« En tant qu'esclaves salariés, peinant de l'aube à la nuit et vivant chichement, nous n'aurions pu, en soixante ans — ni même en vingt fois ce temps — réunir la somme nécessaire pour entrer en lutte avec chance de succès contre les masses de capitaux qui existent actuellement. Pourtant, nous entrons dans la lice et jetons le gant au capital mondial. »

Cette nouvelle féroce et amorale qui donne au darwinisme social une nouvelle direction, en suscitant la peur et l'élimination chez ceux qui avaient la certitude d'être les plus aptes et les plus légitimes à survivre, est une savoureuse mauvaise plaisanterie, qui m'a rappelé Tuez un salaud ! de Colonel Durruti.

« Il y eut jadis un roi frappé de la malédiction de l'or. Nous avons choisi son nom pour établir notre désignation officielle. »
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Comment, dans un récit de 32 pages , Jack London insère autant de données, c'est une prouesse : W A vient de se suicider, alors qu'il avait peu de temps auparavant hérité l'énorme fortune de son patron, E H ,magnat des tramways.
Au passage, les enfants bien aimés et la femme chérie de ce dernier sont, eux, déshérités.
Le premier coup, ce fut une lettre, et le récit de WA pour expliquer son suicide, consiste en la copie donnée à un de ses amis, d'une suite de menaces, déguisées derrière une formalité polie et même cordiale, adressées à EH.

De quoi est menacé le baron de la finance, qui en rit ?
S'il ne réalise pas 20 millions de dollars en vendant ses actions, et qu'il ne les verse pas à qui de droit, une personne inconnue mourra.

Et elle meurt.
Ces menaces suivies d'effet se suivent, révélant un incroyable cynisme d'un groupement de prolétaires qui refusent de continuer à être des « esclaves salariés ».
Ce sont les « Spadassins de Midas », organisés, déterminés, non pas à faire la révolution mais à s'enrichir, tout en justifiant leurs meurtres et leurs exigences par une critique du capitalisme.
Jack London, en si peu de pages, inverse les rôles (les prolétaires froids et prêts à tuer des innocents, tuant des innocents, et les financiers plutôt sympathiques, riant, ne pouvant s'alarmer d'un mal qu'ils ne peuvent imaginer, de plus méprisant l'argent qu'ils ont mais qui ne les rend pas forcément heureux).
Ou peut être l'auteur effectue-t-il un double renversement : une critique du capitalisme, justement, des injustices tellement frappantes, que les actes désespérés de cette « secte » seraient susceptibles d'éveiller les consciences des possédants, de leur faire peur à bon escient, et de susciter des formes d'actions violentes, prendre l'argent, racketer, s'enrichir « à la place de », non plus par le muscle mais par l'esprit supérieur. Et les meurtres à l'aveugle.
Car ces Spadassins de Midas appartiennent à l'élite intellectuelle, pauvre, mais brillante. Ni le gouvernement, ni les militaires, ni la police, ne peuvent mettre fin à leurs agissements. « Nous sommes issus d'une sélection sociale perverse, et à la force nous opposons la force. Seuls les forts survivront », écrivent-ils.
Pourquoi « Spadassins de Midas » ? Jack London invente avec humour ces hommes de main du roi Midas, si riche que tout ce qu'il touchait se changeait en or. Il ne pouvait donc plus se nourrir, donc l'argent ne sert à rien.

A lire, tellement les analyses peuvent être différentes, à lire.
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Ecrite à la va-vite et sur commande, cette nouvelle? Eh bien cela ne l'empêche pas, à défaut d'excellence, d'être bougrement efficace et son propos de faire mouche, sur un sujet pour lequel il est vrai que l'ami Jack ne mobilise rien moins dans ses mots que son sang, sa rage et la force de ses convictions : la revendication révolutionnaire contre les nantis.
Dans cette série de missives accompagnées de meurtres froidement exécutés, adressées à un magnat des affaires par un mystérieux et implacable groupe agissant au nom d'un prolétariat décidé à renverser la table, on sent déjà tout le London politique du Talon de fer ou de Martin Eden à venir, mais aussi cette énergie vitale hors du commun qui réfute l'inéluctable ou le compromis comme dans le Loup des mers ou Radieuse Aurore, et encore les mots utilisés comme autant d'uppercuts par Jack le boxer, le capital n'a qu'à bien se tenir!
Un petit condensé de Jack London en somme, à déguster en tremblant sur ses avoirs.
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C'est court mais net et précis.
Les "Spadassins de Midas" sont une organisation qui lutte contre le capitalisme en raquetteur les barons de l'industrie et de la finance.
On est loin du petit doigt du baron Empain, puisqu'ici l'organisation tue "au hasard" des innocents.
La fin justifie t'elle les moyens ? Difficile d'en savoir plus tant le texte est court.
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Nouvelle originale sur un thème politique et économique dans la pure veine de Jack London. L'engagement anticapitaliste de l'auteur est illustré avec brio et ironie. On reste un peu sur sa faim. Mention spéciale pour la couverture très jolie comme en a l'habitude Libertalia
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le présent système social est basé sur le droit de propriété. Et, en dernière analyse, il ressort que ce droit de l’individu à détenir une parcelle de la propriété repose entièrement et uniquement sur le Pouvoir. Les Chevaliers en cottes de mailles de Guillaume le Conquérant s’approprièrent et se partagèrent l’Angleterre à coups d’épée. Il en fut de même, vous nous l’accorderez, certainement, pour toutes les propriétés féodales. Avec l’invention de la vapeur et la révolution industrielle naquit la classe capitaliste, au sens moderne de ces mots. Les capitalistes se dressèrent promptement au-dessus de l’ancienne noblesse. Les capitaines de l’Industrie ont, pratiquement, exproprié les descendants des capitaines guerriers. Ce n’est plus le muscle, mais l’esprit qui triomphe dans la lutte actuelle pour l’existence. Mais cet état de choses n’en est pas moins basé sur le Pouvoir, dont la qualité seule a changé. Autrefois, les barons féodaux ravageaient le monde par le fer et par le feu ; de nos jours, les barons de la finance exploitent le monde en dominant et en employant contre lui ses forces économiques. C’est l’esprit qui règne et non plus le muscle et les mieux qualifiés pour survivre sont les hommes forts au sens intellectuel et commercial.

Nous, les F. de M., refusons de devenir des esclaves salariés. Les grands trusts et les compagnies commerciales (parmi lesquels vous comptez) nous interdisent de nous élever aux situations pour lesquelles notre intelligence nous qualifie. Pourquoi ? Parce que nous sommes dépourvus de capitaux. Nous appartenons à la classe des mains noires, mais avec cette différence : nos cerveaux sont de la première qualité et dans l’ordre moral ou social nous ne connaissons aucun scrupule imbécile. En tant qu’esclaves salariés, peinant de l’aube à la nuit et vivant chichement, nous n’aurions pu, en soixante ans — ni même en vingt fois ce temps — réunir la somme nécessaire pour entrer en lutte avec chance de succès contre les masses de capitaux qui existent actuellement. Pourtant, nous entrons dans la lice et jetons le gant au capital mondial. Bon gré, mal gré, il lui faudra combattre.
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Convenez-en, mon cher John, comment n’aurions-nous pas ri d’une communication aussi absurde ? Le principe en était bien conçu, nous devions le reconnaître, mais il était trop grossier pour que nous le prissions au sérieux. M. Hale garda la lettre à titre de curiosité épistolaire. Il la glissa dans un casier et nous en oubliâmes aussitôt l’existence. Mais le Ier octobre, nous lisions le billet qui suit, envoyé par le courrier du matin :

Bureau des F. de M.

1eroctobre…
Monsieur Eben Hale, Baron de la Finance.

Cher Monsieur,

Votre victime a subi son destin. Il y a une heure, dans la 39e rue de l’Est, un travailleur a été frappé d’un coup de couteau en plein cœur, avant que vous lisiez la présente, son corps sera exposé à la morgue. Allez contempler votre œuvre.

Le 14 octobre, comme preuve de notre sincérité, en cette affaire, et au cas où vous ne fléchiriez point, un policeman sera tué au coin de Polk Street et de Clermont Avenue, ou à proximité.

Très cordialement.

Les Favoris de Midas.
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Videos de Jack London (42) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jack London
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