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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Du conte apocalyptique à la fable humaniste.

En 2073, cela fait 60 ans que toute trace de civilisation a disparue. Si quelques tribus d'hommes survivent dans ses ruines, depuis longtemps ceux-ci n'en comprennent plus aucun signe. le langage lui-même s'est modifié. L'art est devenu inutile, la culture se résumant à satisfaire ses besoins primaires.
Pourtant un homme se souvient. le dernier à avoir connu les temps anciens d'une humanité que l'on disait moderne tient à partager son savoir avant qu'il ne soit trop tard. Même s'il est miraculeux qu'il soit encore en vie, il sait qu'il n'est pas éternel. le phare de la mémoire dont il est le gardien va bientôt s'éteindre. Son appel sonne comme un avertissement aux anciennes générations que nous sommes, et aux nouvelles qui vont bientôt repeupler la Terre.

Jack London écrivit ce texte en 1912, quatre ans avant sa mort. Il sera publié pour la première fois en français, de façon posthume, en 1924 accompagné de "Construire un feu " et de "Comment disparut Marc O'Brien". Un récit d'anticipation qui peut se lire aujourd'hui encore comme une mise en garde pour toute l'humanité.
Lorsqu'on retrouve le vieil homme sur le sentier d'animaux sauvages, lui seul sait qu'il s'agit en fait d'une « antique voie ferrée ». le jeune garçon qui l'accompagne est trop occupé à rester aux aguets pour prévenir toute attaque de grizzly qu'à comprendre et analyser le paysage qui l'entoure et dans lequel il est né. Une nature florissante à en effet envahi et petit à petit fait disparaître toute trace de constructions humaines. Mais même s'il doit passer encore pour un vieux radoteur d'histoires impossibles, le vieillard est bien décidé à lui expliquer comment était la vie avant le retour à la « la barbarie des premiers âges du monde ». Comment « dix mille années de culture et de civilisation s'évaporèrent comme l'écume, en un clin d'oeil. »

C'est une épidémie foudroyante qui atout anéanti. Les hommes tombaient comme des mouches terrassés par une maladie qui les étreignait dans d'atroces souffrances, l'âme consciente et le corps « flamboyant d'écarlate ». Mais ce qui acheva la société est un tout autre fléau : « le temps n'était plus où l'on se dévouait pour les autres. Chacun lutter pour soi. » La folie se répandit dans le sillage de la pandémie, contaminant le coeur des hommes valides, mais dévastés par la peur : « ils lâchaient la bride à leur bestialité, s'enivraient et s'entretuaient. Peut-être, au fond, avaient-ils raison ? Ils ne faisaient rien que d'avancer la mort. »

Miraculeusement épargné, le vieil homme a vu le monde s'écrouler et s'il raconte tout aux enfants ce soir au coin du feu de leur campement, c'est parce qu'il a peur plus encore pour l'avenir. L'homme s'adapte, mais il ne change pas : « l'univers a été anéanti, bouleversé, et l'homme demeure toujours identique. » Les embryons de société qui se sont reconstruites, mais disparates et dispersées qu'elles le sont pour le moment, lui font craindre le pire. Car « les hommes se multiplieront, puis ils se battront entre eux. » La quête du pouvoir de l'Homme est tel qu'il rebâtira les mêmes esclavages : « les trois types éternels de domination, le prêtre, le soldat, le roi y repartiront d'eux-mêmes. »

Bien sûr on reconnaît dans ce dernier avertissement les engagements politiques de l'auteur, mais plus qu'un débat stérile sur sa rhétorique que d'aucuns trouveront surannée, l'alerte qu'il nous adresse il y a de cela plus d'un siècle est riche d'enseignement. Fondamentalement humaniste, ce texte plus que jamais actuel renferme aussi un formidable espoir. le vieil homme a préféré prévenir que seulement avertir, en conservant les écrits du passé et en fabriquant un code pour leur compréhension, c'est une clé de la connaissance qu'il leur offre pour une construire une culture en accord avec la nature et dans le respect de toute l'humanité, car « un jour viendra où les hommes, moins occupés des besoins de leur vie matérielle, réapprendront à lire. »
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Lorsque la fin du monde a commencé, début 2020, je me suis dit qu'il était peut-être temps de parfaire ma culture sur le sujet. Malheureusement, on sait ce qu'il en est de ce genre de résolution : la fin du monde, c'est bien gentil mais on a quand même pas mal de trucs plus sérieux à faire avant.
C'est donc avec un an de retard que j'ai découvert la Peste écarlate, récit dans lequel l'humanité se trouve presque entièrement éradiquée par un virus foudroyant. Accordons à London qu'il ne fait pas les choses à moitié : en deux semaines tout pesé, il ne reste plus un seul survivant à San Francisco (ni d'ailleurs ailleurs), et les ultimes vestiges de l'humanité retournent illico à une barbarie totalement décomplexée.

Si après avoir épuisé tous les Walking Dead et autres To the lake, on espère trouver un page-turner apocalyptique en ouvrant la Peste écarlate, il est préférable d'aller creuser son bunker plus loin. Car il n'est pas question ici de suspense, ni même vraiment d'action, et cette histoire ne semble avoir eu à aucun moment l'idée qu'elle pouvait s'étirer sur neuf cycles de tétralogies à 500 pages le volume. Grâce soit rendue à Jack London de cette lucidité qui pourrait inspirer pas mal d'auteurs aujourd'hui.
En fait, on a le sentiment que London ne construit ce bref roman que pour arriver à une conclusion ambivalente, mélange d'espoir idéaliste et de réalisme pessimiste. A la fin, en effet, le narrateur a beau s'être évertué à recueillir les essentiels du savoir humain dans une bibliothèque cachée, les jeunes sauvageons dont il est entouré ne lui laissent à peu près aucun espoir : une fois qu'elle aura recommencé à se multiplier et à se répandre sur la terre, l'humanité renaissante n'aura visiblement pas mieux à faire que se replonger en ses joyeux étripages. L'éternel recommencement de la bêtise humaine, en somme.

C'est cette morale que le lecteur retient. Elle est assez visionnaire pour un livre de 1912, et rien ne nous permet vraiment de la démentir en 2021. Pourtant, l'apocalypse de Jack London a ceci de très avantageux qu'elle est pliée en quelques jours à peine. Après, au moins, il est permis de passer à autre chose. Tandis que pour nous, c'est fort différent. le covid ne sera bientôt plus qu'une péripétie à dix ou quinze millions de morts, et nous allons reprendre avec enthousiasme notre marche en avant vers l'épuisement des ressources, l'accaparement des richesses, l'ensauvagement climatique et la nouvelle extinction de masse.
Jusqu'à la prochaine fois.
Bien sûr, les prochaines fois ont une fâcheuse tendance à se succéder de plus en plus vite, mais voilà bien ce qui est excessivement énervant avec cette apocalypse de basse intensité : on n'a jamais l'impression d'y être vraiment. Bref, contrairement à Jack London, nous serons incapables de faire court. Notre fin du monde à nous aura ceci de lassant qu'on va se la traîner un siècle entier.
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Superbe « petit » roman post-apocalyptique que nous a livré Jack London. L'histoire se déroule en 2073 et trace les aventures d'un professeur d'université errant dans un monde dévasté par un fléau plusieurs dizaines d'années auparavant (« La mort écarlate survint en 2013 », tous aux abris ?). Ecrit par ailleurs deux ans avant la Grande Guerre, on est à nouveau saisi par la pertinence futuriste des écrits de London. Ce livre sera sans doute une source d'inspiration pour de nombreux auteurs passés maîtres du genre (j'ai souvent pensé à « Ravage » de Barjavel en lisant ces pages).
« Reprendre la marche vers les civilisations perdues » : tel sera l'objectif des survivants qui tenteront de s'organiser et de transmettre aux enfants le souvenir du monde d'avant l'apocalypse. En filigrane, la question que pose Jack London concerne l'utilité de reconstruire les sociétés disparues ou d'en réinventer une nouvelle. Plutôt pessimiste comme à son habitude sur la capacité des hommes à ne pas reproduire les erreurs passées, l'auteur termine son livre sur une vision assez sombre de l'humanité : le cycle a jamais recommencé, à savoir destruction, naissance et développement de la civilisation, ruine, renaissance, barbarie…
« Et, sur un tas de carcasses sanglantes, croîtra toujours l'étonnante et merveilleuse beauté de la civilisation ». Une lueur d'optimisme tout de même ?
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Pour être tout à fait franche j'ai choisi ce livre très vite, au hasard, à la bibliothèque. Je l'ai pris sur le rayonnage car il était mince, écrit en gros caractère et par un écrivain dont j'ai apprécié plusieurs oeuvres... Ce fût donc une découverte et une surprise d'avoir entre les mains un roman d'anticipation. C'est une genre que je lis peu, car ne l'appréciant pas outre mesure. Oui, mais ce livre est quand même écrit par le grand Jack London, donc il se lit avec un certain plaisir et est plutôt captivant. Ce n'est sans doute pas le meilleur roman de cet illustre écrivain américain, mais il n'est pas rebutant, même si je préfère de loin des oeuvres telles que "L'appel de la forêt" ou "Croc blanc"...
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Ce recueil regroupe un roman (qui lui donne son titre) et deux nouvelles :
*La peste écarlate est un roman très court aux airs de fable ou de conte post-apocalyptique. Un vieil homme et ses trois petits-fils cheminent sur un sentier. Nous sommes en 2073, 60 ans après l'épidémie qui a bien failli éliminer toute l'humanité. A l'Est de ce qui était les Etats-Unis ils ne sont plus qu'une poignée. Probablement n'y a-t-il guère ailleurs que quelques autres poignées disséminées sur toute la surface de la Terre. L'humanité a régressé à un niveau antérieur à l'invention de l'écriture, et l'écroulement a été brutal et rapide. le vieillard raconte au coin du feu, il tente de prévenir ce qui risque d'advenir quand l'homme repeuplera la Terre, mais qu'il est difficile de raconter ce qui n'existe plus à de jeunes sauvageons du néolithique ! Ce récit date de 1912 et on y retrouve bien des thèmes développés ultérieurement par des maîtres de la Science-fiction. Il est en effet difficile de ne pas songer à «La route», «Je suis une légende» ou «Un cantique pour Leibowitz», avec en prime la patte de Jack London dans la peinture des lieux, d'une nature réensauvagée.
* Construire un feu est une nouvelle dramatique où, dans un froid extrême, il est question d'instinct de survie : l'homme redevient animal. le lecteur ne sait pas grand chose de cet homme, si ce n'est qu'il est simple, terre à terre et expérimenté, mais aussi un peu trop sûr de lui, manquant d'humilité face à une nature hostile. Cette nouvelle est un petit bijou, Jack London a ciselé un petit chef d'oeuvre et fait monter la tension avec un talent fou (il semble qu'il y a aussi une deuxième version de la même histoire, mais qui finit bien !). L'environnement est si bien décrit qu'il n'est pas difficile de s'imaginer cheminer, tel un homo sapiens lors de la dernière glaciation !
* Comment disparut Marc O'Brien termine ce recueil par une note inattendue, humoristique et alcoolisée. Marc O'Brien est chercheur d'or et aussi, dans le camp, juge. La sentence pour vol ou meurtre est toujours la même : on met le condamné dans un bateau avec quelques vivres, ou pas, et advienne que pourra… Un soir de beuverie, ses compagnons lui font une farce : ils l'embarquent ivre-mort sur un bateau, en se disant qu'il allait revenir à pied et furieux quelques jours plus tard.
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2073, soixante ans après la pandémie de la peste écarlate. L'Aïeul, dernier survivant de cette maladie foudroyante, au temps d'incubation de quelques jours mais à l'évolution des symptômes de quelques heures, toujours mortels, qui a annihilé quasi toute la population mondiale en quelques semaines, raconte cette fatidique année 2013 à ses petits-enfants. En même temps que le passé qui nous est raconté, le présent nous est décrit, celui d'une civilisation qui s'est effondrée, qui est retournée à l'état primal, qui se reconstruit difficilement de sa chute.

Moi qui ne connaissais, pour l'instant, que la veine « réaliste » de Jack London, je le découvre avec plaisir, ici, dans le genre de l'anticipation, particulièrement bien servi par la précision chirurgicale dont l'auteur est capable pour décrire les faits les plus banals comme les plus exceptionnels. Ainsi, présent, passé, et futur se mêlent avec brio dans un récit bref mais riche, troublant tant il paraît vraisemblable, annonciateur de nombre autres récits post-apocalyptiques qui le suivront.
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Décidément, Jack London me surprendra toujours.
Après la ruée vers l'or avec "L'appel de la forêt" ou "Crocs blancs", la vie préhistorique avec "Avant Adam", cette fois ci, il décide de m'emporter en 2073. L'apocalypse a eu lieu, le monde est presque dépeuplé et les hommes survivent tant bien que mal en s'adaptant à leur nouvel environnement.
Encore une fois, je me suis laissée embarquer avec plaisir par cette fable visionnaire (eh oui, c'est un virus qui décime l'humanité) et l'écriture de l'auteur.
Un livre qui pourrait donner à réfléchir sur notre avenir.
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C'est un court roman, 142 pages dans mon édition numérique, suivie de deux nouvelles dont je ne parlerai pas aujourd'hui, Construire un feu et Comment disparut Marc O'Brien.
Voici le sujet de la peste écarlate : en 2073, cela fait soixante ans que l'humanité a sombré à la suite d'un fléau survenu en 2013, une maladie d'une virulence rare qui tue les humains en quelques heures. Un vieillard survit difficilement avec ses petits-enfants « vêtus de peaux de bêtes » et se remémore sa jeunesse. Il répond aux questions des jeunes garçons sur la vie d'avant, et l'épidémie dévastatrice. Cela résonne fort avec l'actualité, bien sûr, et pas de manière rassurante. Par exemple, le rôle de l'état se trouve expédié en quelques lignes dans le récit du vieillard, et les communications disparaissent tout aussi rapidement, « dix mille années de culture et de civilisation s'évaporèrent comme l'écume, en un clin d'oeil. ». le vieil homme, alors jeune professeur d'université à San Francisco, confronté à la Peste rouge lors de sa fuite hors de la ville, ne développe pas la maladie, et comme lui, quelques dizaines d'humains. Il en rencontre certains au bout de longues années solitaires. Quelques tribus se reforment…

Le roman est prétexte pour Jack London à aborder ses sujets de prédilection, le monde du travail, et la répartition des richesses, richesses bien peu utiles dans le monde tel qu'il le décrit. le rôle de la culture reste important pour le grand-père, plus qu'un souvenir, puisqu'il a gardé des livres alors qu'aucun de ses petits-enfants n'imagine même à quoi ils servent. Ils ont du mal à comprendre le langage du vieil homme, tout occupés qu'ils sont à chasser ou à pêcher, leur vocabulaire est essentiellement pratique et ignore l'abstraction.
Je ne connaissais pas ce roman, écrit en 1912, qui mérite pourtant de figurer parmi les meilleurs romans d'anticipation. Pas aussi pessimiste qu'il peut le sembler au départ, il se termine sur une note d'espoir. Si l'histoire est un perpétuel recommencement, la civilisation finira forcément par reparaître, avec ses éternels dominants et ses habituels dominés, mais une forme de civilisation tout de même… C'est étonnant de voir l'auteur décrire en 1912 le monde perdu de 2013, et ses ressemblances avec celui que nous connaissons. L'imagination des écrivains me remplit toujours d'admiration ! Quant à l'écriture, sa force emporte et immerge complètement dans une Californie retournée à l'état sauvage, auprès de ces personnages désemparés, dans des paysages qu'on s'imagine aussitôt. Plus je découvre Jack London, notamment par les nouvelles, (Les temps maudits) plus je suis étonnée par la multiplicité des univers qu'il a décrit !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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L'humanité tient à un fil. Si nous persistons dans nos modes de vie, nos civilisations sont vouées à disparaître. Chaque année nous avons des alertes à la grippe aviaire, un des nombreux méfaits de l'élevage intensif. Comme l'être humain peut-il encore se regarder quand nous voyons les conditions atroces réservées aux animaux. L'extinction de la race humaine ne sera peut-être pas bactériologique, ni virale, mais climatique. Nos très chers agriculteurs ont détruit les haies bocagères et détruit tout une biodiversité, provocant les inondations, rafales, tornades et sécheresses. Ou bien, la surpopulation (L'Asie représente près de la moitié à elle toute seule), qui engendra des famines, des guerres ou bien encore des maladies.

Il est intéressant de constater que tout bon écrivain s'est une fois essayé au récit post-apocalyptique. Jack London ne fait pas exception avec « La peste écarlate ». Il nous offre un récit plein d'espoir, de nostalgie et de bienveillance. L'histoire se déroule bien après la pandémie où un homme âgé – un des derniers survivants au monde moderne que nous connaissons – essaye d'éduquer ses trois petits-enfants. Les thèmes évoqués sont larges, notamment les violences conjugales, rappelons qu'à l'heure actuelle ce sont 31 femmes qui ont perdu la vie (rien qu'en 3 mois!!!), tuées par leur compagnon.

Le vieillard revit avec mélancolie et tristesse, le temps où l'être humain vivait dans l'opulence où tout était à porter de main, que ce soit de la nourriture, aux mets d'exceptions, ou bien de l'hygiène. Et puis, nous en savons davantage sur la pandémie, comment l'ancien, alors jeunot, a réussi à survivre. C'est peut-être la partie que j'ai le moins aimé. Ceci dit Jack London est un auteur talentueux et il arrive a décrire avec brio une histoire d'anticipation. Même si le texte peut avoir mal vieillit, il ne faut pas oublier que ce court roman (ou longue nouvelle) a plus d'un siècle.
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2073. Baie de San Francisco. Un vieil homme raconte à ses petits-enfants comment un mystérieux virus a dépeuplé l'humanité et anéanti son monde. La Peste écarlate n'a laissé que peu de survivants. Comment expliquer à sa descendance, illettrée et sauvageonne, l'effondrement d'une civilisation ?
Cette fable humaniste et apocalyptique, de 63 pages, est un récit simple et attachant. À lire.
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