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Citations sur Le Talon de fer (100)

Vouloir expliquer le phénomène de la conscience à l’aune de sa propre conscience revient à tenter de se propulser dans le ciel en soulevant le tirant de ses bottes
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" La guerre est une opération ou des gens qui ne se connaissent pas se massacrent pour la gloire et pour le profit de gens qui, eux se connaissent et ne se massacrent pas ".
Paul Valéry
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Ernest n'était pas un simple orateur de plein air, tant s'en faut : hautement prisé dans les instances du parti socialiste, il en était non seulement l'un des chefs de file mais encore l'un des penseurs attitrés. Possédant le don de présenter en langage simple et clair les questions les plus abstraites, cet éducateur de naissance ne croyait pas déchoir en montant sur la caisse à savon pour expliquer l'économie politique aux travailleurs.
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L'espoir du paradis et la crainte de l'enfer peuvent être les motifs premiers du zèle d'un fanatique religieux. Mais, pour l'immense majorité des croyants, le paradis et l'enfer sont des notions beaucoup moins importantes que le juste et l'injuste, le vrai et le faux. L'attachement à la justice et à la vérité, le désir qu'elles prévalent en tout, le chagrin que cause la moindre injustice : tels sont les principaux facteurs de la croyance religieuse. Et il en va de même pour l'Oligarchie. L'emprisonnement, le bannissement et l'humiliation des uns; les palais, les honneurs et les cités radieuses des autres : tout cela est secondaire. La grande force motrice des oligarques réside dans leur conviction bien ancrée qu'ils œuvrent à la perpétuation de la civilisation. Peu leur importent les exceptions, peu leur importent l'oppression et l'injustice qui ont permis la création du Talon de fer. Ce qui compte, c'est que la force de l'Oligarchie repose aujourd'hui sur sa certitude absolue d'être dans le vrai et d'agir pour le bien de tous.
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Vous êtes des métaphysiciens. Vous pouvez prouver n’importe quoi par la métaphysique, et, cela fait, que n’importe quel autre métaphysicien peut prouver, à sa propre satisfaction, que vous avez tort. Vous êtes des anarchistes dans le domaine de la pensée. Et vous avez la folle passion des constructions cosmiques. Chacun de vous habite un univers à sa façon, créé avec ses propres fantaisies et ses propres désirs. Vous ne connaissez rien du vrai monde dans lequel vous vivez, et votre pensée n’a aucune place dans la réalité, sauf comme phénomène d’aberration mentale.
« Savez-vous à quoi je pensais tout à l’heure en vous écoutant parler à tort et à travers ? Vous me rappeliez ces scolastiques du moyen âge qui discutaient gravement et savamment combien d’anges pourraient danser sur une pointe d’aiguille. Messieurs, vous êtes aussi loin de la vie intellectuelle du XXe siècle que pouvait l’être, voilà une dizaine de milliers d’années, quelques sorciers peau-rouge faisant des incantations dans une forêt vierge. »
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Mais, après tout la richesse ne constitue pas le vrai pouvoir par elle-même; elle est le moyen d'obtenir le pouvoir, qui est gouvernemental par essence.
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" Quand on abandonne ses sentiments personnels pour ses sentiments professionnels, cet acte ne pourrait-il pas être défini comme une sorte de mutilation spirituelle volontaire ?"
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Les portes intérieures de ce cul-de-sac étaient fermées et verrouillées. Nous n'avions pas d'issue, car, à ce moment, la tête de colonne nous dépassait. Ce n'était pas une colonne mais une cohue, un torrent déchaîné qui emplissait la rue ; c'était le "peuple d'en bas" affolé par la boisson et la souffrance, rugissant et se ruant enfin pour boire le sang de ses maîtres. Je l'avais déjà vu, ce peuple de l'Abîme : j'avais traversé ses ghettos, et croyais le connaître ; mais il me semblait aujourd'hui que je le voyais pour la première fois. Sa muette apathie s'était évanouie : il représentait à cette heure une force fascinante et redoutable, un flot qui s'enflait en lames de colère visible, en vagues grondantes et hurlantes, un troupeau d'humains carnivores ivres de l'alcool pillé dans les magasins, ivres de haine, ivres de l'odeur du sang ; hommes en haillons, femmes en guenilles, enfants en loques ; êtres d'une intelligence obscure et féroce, sur les traits desquels s'était effacé tout ce qu'il y a de divin, remplacé par tout ce qu'il y a de démoniaque dans l'homme ; des singes et des tigres ; des poitrinaires émaciés et d'énormes bêtes poilues ; des visages anémiés dont tout le suc avait été pompé par une société vampire, et des figures bouffies de bestialité et de vice ; des mégères flétries et des patriarches barbus à tête de mort ; une jeunesse corrompue et une vieillesse pourrie ; face à des démons, asymétriques et torves, corps déformés par les ravages de la maladie et les affres d'une éternelle famine ; rebut et écume de la vie, hordes vosciférantes, épileptiques, enragées diaboliques !

Pages 292-293
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Cependant Ernest racontait comment il s'était élevé dans la société au point d'entrer en contact avec les classes supérieures et de se frotter à des hommes intronisés dans les hautes situations.
Alors était venue pour lui la désillusion, et il la dépeignit en termes peu flatteurs pour cet auditoire. La nature grossière de leur argile l'avait surpris. Ici la vie ne lui apparaissait plus noble et généreuse. Il était épouvanté de l'égoïsme qu'il rencontrait. Ce qui l'avait étonné encore davantage, c'était l'absence de vitalité intellectuelle. Lui, qui venait de quitter ses amis révolutionnaires, il se sentait choqué par la stupidité de la classe dominante.
Puis, en dépit de leurs magnifiques églises et de leurs prédicateurs grassement payés, il avait découvert que ces maîtres, hommes et femmes, étaient des êtres grossièrement matériels. Ils babillaient bien sûr leur cher petit idéal et leur chère petite morale, mais en dépit de ce verbiage, la tonique de leur vie était une note matérialiste...
(extrait du chapitre V "les Philomathes" - mot tiré du grec, signifiant les amis de l'étude -)
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John Stuart Mill a écrit dans son essai De la liberté : « Partout où il y a une classe dominante, la morale usuelle reflète, pour une grande part, les intérêts de cette classe ainsi que son sentiment de supériorité en tant que classe. »
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