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Critique de Mimeko


Le peuple d'en bas ( le peuple de l'abîme ) est le témoignage édifiant que livre Jack London sur les conditions de vie miséreuses que connait la population pauvre reléguée dans le quartier de l'East End de Londres. L'immersion est incomplète car il sait qu'il a un point de chute confortable où dormir, manger à sa faim, reprendre des forces et surtout éviter la vermine, qui pullule dans les taudis insalubres, les asiles, et autres garnis,..... une échappatoire inaccessible aux habitants qu'il côtoie.
En se mêlant quelques temps à cette population pauvre, il va mener une enquête qu'il étaye d'extraits de rapports de police, d'articles de journaux, de rapports de parlementaires, d'articles économiques, de statistiques, d'extraits de livres de certains auteurs ayant dénoncé eux aussi, ces conditions de vie dans l'East End.
Dans son témoignage il décrit non seulement ce qu'il voit et les conséquences mais ce qui fait la différence et l'intérêt remarquable de son témoignage, c'est qu'il en analyse les causes.........remettant en question le mode de fonctionnement des asiles ou de l'armée du salut qui conditionne le gîte et le couvert à des journées de travail harassant ou à des séances de prières obligatoires tellement longues qu'il est impossible dans la journée ainsi entamée, d'avoir encore le temps de trouver un travail mieux rémunéré. Il illustre ses réflexions d'exemples concrets comme l'histoire de ce docker autodidacte qui, une fois instruit, s'attache à défendre le droit de ses congénères mais qui finira blacklisté par les patrons, traité comme un paria et finira comme indigent.
La précarité est telle pour les pauvres, qu'une blessure ou une maladie peut faire basculer en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, une personne ou une famille entière, qui était à la limite de la pauvreté, dans la misère la plus noire sans espoir de pouvoir remonter l'échelle sociale, échelle sociale de toute façon inaccessible aux plus faibles (femmes, enfants, personnes âgées)...
Analysant les situations, il les replace dans un contexte plus large - économique avec le modèle capitaliste, social, judiciaire - ou les biens sont plus protégés que les êtres - rendant par là-même, son analyse universelle.
Le peuple d'en bas est un témoignage marquant sur des conditions de vie effroyables et un plaidoyer intelligent contre un système pervers qui écarte toute une population en créant la misère et en l'y maintenant, un témoignage écrit par un jeune homme de vingt-six ans, qui a connu la route et le vagabondage et suffisamment mûr pour retranscrire avec intelligence l'inénarrable.
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